GOOD MORNING MASTER ♥ If you would to take your gloves in my room, knock the door before. If you would to get your necklace in the same time, knock the door before. And, if you would to touch me in my sleep, forget this idea please My Lord.

Ce n'est pas le son si reconnaissable que Sylva m’a enseigné qui me réveille mais le soupir. J’ai le plus grand mal à me retenir de remuer alors que je cherche les identités possibles de la personne qui se trouve dans sa chambre. D’un, ce ne peut être Azariel. Je l’ai foutu dehors la veille pour pouvoir m’étirer en paix après un énième assassinat rondement mené. Elona ? Non, elle est partie en même temps que moi et, aux dernières nouvelles, toujours pas rentrée. Bastian ? En mission aussi. Un confrère de Silver Fang alors ? Tant pis pour lui.

Je cherche le premier jalon de ma réplique quand je le sens approcher. Au vu de ma tenue, c’est surement par curiosité ou par plaisir des yeux. Peut-être même les deux. La faune locale est des plus volatiles de toute façon. J’allais opter pour une chaîne qui l’étoufferait le temps que je puisse attraper de quoi avoir un semblant de vêtement quand je reconnais l’aura de Sylva.

« Holy Darkness. Infernal Pride.»

Je jaillis comme une anguille, sentant l’armure m’enlacer avec soin pour cacher le plus important. Uniquement le plus important. L’épée double tombe sur le mage que mes yeux discernent encore difficilement, peu habitués à ce changement de vision. L’arme frappe violemment le crâne de l’importun alors qu’un coup sur le thorax le repousse au loin. L’invocation suivante profite de sa proximité avec le mur pour l’y enchaîner proprement. Un travail bien fait mais qui manque d’un brin de timing. Même trop pour que la cible n’est pas le temps de s’enfuir. Je veux juste m’assurer que Bastian a compris, pas le tuer après tout. Faisant disparaître mon arme, je m’assois sur son lit et soupire.

« Bonjour, comment vas-tu ? Pas trop mal de tête j’espère ? Si ce n’est pas le cas, tant pis, ça t’apprendras à prévenir de ta présence plutôt que de tenter de peloter les gens en fourbe. »

Et, comme si ça ne suffisait pas déjà comme ça, super poulet entre en scène. L’ange ouvre la porte et se rue dans la pièce, alertant les gens qui passent dans le couloir. Un attroupement se forme alors que le blond – quand je disais qu’il était con – me demande si je vais bien. Je soupire, le regardant droit dans les yeux, et lui souris franchement. Cela ne manque pas de surprendre les rares qui m’aperçoive par-dessus la carrure de l’immortel. Oui, je sais sourire chaleureusement. Disons simplement que je ne l’offre pas à n’importe qui. Je vois déjà Haziel se sentir pousser des ailes rien qu’avec cette maigre attention. Il est vraiment trop gentil.

« Oui. Maintenant dehors, et n’oublie pas de fermer derrière toi s’il te plait. »

La porte close, je regarde l’ombre et son maitre avec une moue mécontente. Les bras croisés sous ma poitrine, je jette brièvement un œil à ma tenue et retient difficilement la remontée appréciatrice du bord de mes lèvres. Nergal est un véritable esthète doublé d’un type aillant le sens de l’efficacité. Pas de fioriture dans l’armure. Un plaisir pour moi, qui la porte, et surement pour le maitre qui me regarde.

« Que me vaut ta charmante visite perverse matinale Bastian ? »

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Je reste tout simplement coite devant l’environnement. Qui aurait pu me dire qu’en prenant avec méfiance les mains du Maitre, je me retrouverais parmi les ombre d’un lieu inconnu et plein de souvenir. L’armure d’ombre avait refusée de me quitter, tout comme maintenant je refusais d’abandonner du regard Sylva. Il était comme avant sa mort. Quoi qu’un peu plus jeune en vérité je dois l’avouer. Relâchant les paumes du brun, je saute au cou de son camarade et prédécesseur qui m’accueille tout sourire et me fait tournoyer un peu avant de me serrer dans ses bras.

« Papa…
-Je sais je sais. Toi aussi tu m’as manqué bourrique. »

J’éclate de rire et lui enfonce gentiment mon doigt dans les côtes avant de me servir de l’effet pour lui faire un baiser chaste sur la joue. L’effet fut immédiat. Rougissant jusqu’aux oreilles, il se mit à bredouiller, me faisant de nouveau pouffer contre son torse. Je finis par arrêter, consciente que je n’étais pas seule. Cela ne m’empêcha pas de rester là où j’étais pour regarder Bastian.

« J’ai quand même la nette impression que le maitre est plus chaste que l’élève. Mais je ne suis pas la mieux placée pour juger.
- Comment ça ?
- Tout le monde grandit Papa. Et puis je crois me souvenir que tu n’étais pas là pour m’en empêcher. »

Je ne pus m’empêcher de sourire sournoisement quand il m’interrogea du regard après m’avoir montré Bastian. Je hausse les épaules et le lâche avant de retourner vers le maitre de Silver Fang. Je n’eus pas besoin de l’aiguiller. Quand ma main se posa sur son épaule, la sienne fut sur ma hanche. Mon regard se lève vers lui et je ne peux me retenir de faire un commentaire.

« Monsieur prend ses aises. Monsieur a de mauvaises habitudes et je crois bon que Monsieur m’informe de ce qui se passe ici.
- Je crois également que Monsieur mérite une correction. »

Le ton de Sylva n’était ni chaleureux ni froid. Je me mords la lèvre. Oups. Bastian va passer un sale quart d’heure et potentiellement, moi aussi. Je quitte le mage runique pour saisir la main de mon père, curieuse de savoir ce qu'il ferrait. Il me tint fermement, sans lâcher sa cible du regard.

« Et si on commençait par le début, qu'en dis-tu Bastian ? »

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Asister aux joutes verbales de Sylva et Bastian vaut son pesant d’or. Pour sûr. J’ai du mal à me retenir d’exploser de rire devant cette partie de ping pong et encore plus de m’y immiscer. Seulement je n’ai pas vu venir les ombres. C’est l’armure qui m’a permis de réagir à temps. Je recule en castatrophe avant de me baisser pour passer sous l’arme et me fondre dedans. L’armure, avide, s’empara de l’obscurité et me donna une toute autre allure. Je deviens tout simplement noire et fugace, mes prunelles se détachant avec netteté dans le noir avant de reprendre mon allure normale. J’ai tout juste le temps de récupérer la bretelle du haut avant que celui-ci ne se mette à tomber dangereusement.

« Bastian Tomaso … »

Je rééquipe la tenue d’Asmodée, toute griffes dehors. Alors comme ça il m’a oubliée. Dommage, moi je n’oublie pas. Je m’approche tranquillement et le saisit par le col sans me préoccuper du regard de Sylva. Pire même. Alors qu’il tente de calme les choses, je pose la rune sur les vêtements de l’assassin et le relâche. Je fais taire le rouquin d’un mon dos d’un geste, alors que les chaines du Léviathan agrippe les chevilles de Bastian. Je croise les bras et claque une fois des doigts avant de me débarrasser du caleçon que je viens de piquer.

« A fleur cette fois ? T’as toujours un gout douteux. »

Un nouveau claquement sec ordonne au pantalon de Bastian de se serrer. Lentement puis brutalement. Ça fait sa fierté ? Il sera donc puni par là où il a prétendument pêché avec moi hier soir. Je fais disparaitre mes chaines et le laisse se débrouiller avec son pantalon qui rétréci progressivement.

« Oméa …
- Non je ne veux pas savoir s’il souffre, c’est son problème.
- Ma chérie. S’il te plait.
- Crève Papa, il l’a mérité. »

Sylva soupire alors que j’approche du cercle pour regarder les runes qui pulsent. Inconsciemment, je tends la main vers l’une d’elle et la modifie en retirant une arabesque que je trouvais laide en comparaison des autres écritures. J’entendis bien les deux hommes me hurler après mais ça ne m’empêcha pas d’invoquer l’épée batarde de Lucifer pour placer trois runes démoniaques aux quatre point cardinaux du cercle. Quand je me relève, un grand sourire aux lèvres, je remarque le regard furibond de Sylva. Je fais tranquillement disparaitre ma lame et hausse les épaules.

« Vu le niveau d’improvisation de mes chers maitres, ça ne peut pas être pire. Avec un peu de bol ça marchera peut être sans que quiconque essais de me transformer en tranche de pain. N’est-ce pas ? »

Un sourire ironique s’étale sur mon visage alors que je me glisse dans le dos de Bastian et l’invite a essayer le cercle. S’il a fait attention, il reconnaitra sans mal le symbole « chemin » en dehors du sceau. Je n’ai par contre pas la moindre idée de ce que fera la rune que j’ai corrigé en pure esthète. Sylva me regarda en fronçant les sourcils.

« Cherche pas, c’est ma fibre de dessinatrice qui m’a inspiré sur ce coup-là. Et puis ça ne peut pas être pire. Quoi que, si, Bastian pourrait perdre le peu de contrôle qu’il n’a pas. »