Deux heures. Deux heures environ que je marche depuis que je me suis échoué sur une des plages d’Akane Ressort, après avoir été secoué, tourné, noyé, voire même violé par les vagues de l’océan. Mais ça va, j’ai l’air de marcher droit. Oui. Je ne marchais pas droit tout à l’heure ; genre un peu de droite à gauche. Pas à cause de ce que tout le monde penserait mais juste parce que j’avais la tête qui tournait un peu à cause des coups reçus. Bon d’accord on va dire la vérité : j’ai marché pendant environ trente minute et j’ai dormi presque une heure et demie adossé à un arbre dans la forêt de Kunugi. En gros je suis en pleine forme. Ce matin avait eu lieu le combat de Blue Pegasus contre Continiuum Shift au tournoi d’Angel’s Sky auquel je suis parti lorsqu’il y a eu le commencement. Demain je suppose, si je ne me trompe pas, qu’il s’agit d’une sorte de deuxième demi-finale pour les perdants et on y trouvera le Conseil avec Fairy Tail. Donc en gros, suivant si Blue Pegasus gagnera ou pas, on se retrouvera avec le Conseil ou avec Fairy Tail… J’imagine que les deux sont balèzes. Et si je suis la logique, après-demain c’est la finale de Lamia Scale contre Angel’s Sky ? C’est trop chaud pour mon petit cerveau tout ça. Ah ouais donc après-après-demain on aura le combat avec Blue Pegasus si le groupe a gagné ? Ou avant celui de la finale ? Mais arrêtez de me faire réfléchir… Ils ne pouvaient pas le noter à l’entrée de l’arène ? Attends… C’était peut-être noté en fin de compte.
Bon, comme je ne suis pas sûr, je sais qu’il me faut arriver à Angel’s Sky après-demain, le matin, de sûr. Je tiens absolument à le voir. Ou à goûter à leur jus d’orange. Il est putain bon leur jus d’orange là-bas. On dirait qu’il est fait avec des vraies oranges. Genre les bio. Celles qui poussent sans magie, des vrais bios avec de l’eau et du soleil.
J’essaye de faire une ligne droite entre Akane Ressort et Angel’s Sky mais le seul moyen c’est de passer par Kunugi, un village paumé au milieu de cette forêt. D’ailleurs, je fais mon premier pas en dehors de la zone des arbres et sur l’ouverture plus grande du sentier. Alors que j’entre dans le village, je remarque qu’il a l’air animé pour un truc un peu paumé : les mamies lavent leurs linges ensemble en se racontant leurs ragots, les hommes trinquent au futur mariage d’un autre (en parlant d’enterrement de je-ne-sais-quoi) et les enfants jouent à la corde à sauter.
« Eh toi ! Oui toi ! »
Je me retourne doucement et remarque un des hommes assis par terre, me demandant de venir. Voyant que je ne bougeais pas par manque de compréhension logique, il se lève et commence à me parler tout en tournant la tête vers ses potes.
« Je sais t’es qui toi ! Le mec de Blue Pegasus. Le grand ! Celui aux yeux verts, maigre, aux cheveux bruns.
- Tu peux toujours continuer à me décrire, c’est facile, je suis en face de toi. Qu’est-ce que vous voulez ?
- Tu vois la meuf là-bas ? Elle a dit qu’elle coucherait avec moi que si je battais un mage renommé. Tu en es un. Donc tu vas être gentil et te faire battre. Tu comprends quoi… Elle est pas mal.
- Euuuh… Attends. De une, elle est moche. De deux, je ne suis pas un mage de renommé. »
Une épée se pose sur mon épaule, comme une sorte de menace. L’homme recommençait son discours sur le fait que la femme était grave canon, qu’il allait l’emmener dans son harem ; des trucs biens tordus du genre. Je hochais la tête, et lui dis seulement deux mots : « Très bien ». Deux mots avant de prendre de la distance et me poser face à lui. De loin, c’est du seul endroit où je réfléchissais sur qui était cet homme. Il était blond, les yeux marrons, assez maigre mais de taille moyenne et glissant le fourreau de son épée par terre un peu plus loin, il se mit en garde. Pas très longtemps. Il ne m’a pas laissé quelques secondes pour mesure sa carrure mais m’a juste sauté dessus.
Saut sur le côté, la lame se plante sur le sol. Revenant en diagonal, je saute dos en avant et reprend appuie d’une main à terre, des pieds en l’air, et d’un coup pour me remettre en place plus loin. Revient à la charge. Rapide. Je saute de côté. Retour à la diagonal, rejet en salto facial. Un sourire sur mes lèvres, une rage sur les siennes. Il revient à la charge et plante une nouvelle fois sa lame sur le sol. Rejet en salto costal sur ce passage. Au moment où mes jambes se courbent doucement pour passer de l’autre côté, je plaque la garde de son arme entre mes deux genoux et la ramène avec moi. Une fois mon esquive terminée, elle se retrouve entre mes mains.
« Intéressante cette arme. Elle est très lourde et pourtant la lame est fine… Jouons. »
Je lui lance gentiment celle-ci à ses pieds et lève la main vers le ciel, paume ouverte. Un flux d’énergie tourne autour de celle-ci, une arme y tombe.
Water MakeLa même arme, exactement la même que celle qu’il tenait. Sauf une chose. Le poids. C’est une copie. Son caractère physique est le même, mais le poids est largement différent : plus léger. Je plie ma jambe droite et d’un coup, passe tout mon appuie sur son bas.
Lame contre lame. Le temps de contre lui a été donné. Les échanges augmentent encore et encore. J’ai du mal à y croire mais même avec le petit entraînement d’Erza, je n’arrive pas à trouver une ouverture à la technique de mon adversaire.
Water MakeJe crée la même épée dans ma main gauche et revient en diagonal pour essayer de lui blesser le flanc tout en contrant le coup droit de ma première épée avec sa lame. Il se dégage violemment.
« Souffle : Sable ! »
Il se cambre et tel un dragon, avance son corps pour en cracher en substance jaune. Du sable ? Je ferme machinalement les yeux, annule le sort de mes armes, et me protège la vue avec mes bras. Sur le coin de ma tête, je sens le bas de la jambe de l’homme se nicher et me mettre un coup sans tout honneur. Je dégage à terre, tombant et roulant sur la terre sèche du chemin pour m’écraser sur les bidons de récupération de pluie des quelques maisons qui se trouvent ici. Dos à l’un deux, je fais exploser rapidement une des vis et le sol se recouvre bientôt d’eau, sans que personne ne remarque ; rien. Je me lève et ne bouge pas de position. La terre semble humide jusqu’au pied de l’homme.
« Souffle : Terre ! »
Tout m’arrive dessus. Au plutôt sur mon dos, aillant eu le temps de me retourner. C’est quoi cette merde ? C’est. Quoi. Cette. Grosse merde !? Il crache du sable et de la terre. Bientôt il va me sortir de l’air. Bon ok, je ferme ma gueule. Point positif : la violence de l’air me nettoie de toute la terre que j’avais accumulée dans mes cheveux et mes vêtements.
« Bon ok, ça rigole plus. Water Tune, Slicer ! »
Les bidons d’eau explosèrent tous tel des geysers. Le premier, puis le deuxième, le quatrième avant le troisième. Chacune des explosions créèrent une gigantesque lame d’eau d’environ deux mètres chacune qui fonçaient sur l’homme. L’une attira à quelques centimètres de ses pieds, deux furent arrêtées par son épée, et une atterrit sur son front, le propulsant contre un mur voisin.
Water Wave.Une vague d’eau s’écrase sauvagement contre le mur où il se trouve pour l’enfoncer encore plus, il s’appuie sur celui-ci pour lancer un nouveau souffle fait d’eau cette fois-ci. Je me disais bien. Son souffle prend l’élément qu’il touche en dernier. Pour le sable il avait les pieds sur le sentier, pour la terre sur l’extérieur du sentier, l’air il avait fait un bond pour ne rien toucher et l’eau c’est quand il est mouillé.
Water Hurricane.Le fluide qui restait à terre s’éleva pour former une tornade autour de moi. Son souffle s’écrase sur celle-ci. Ce qui est pas mal avec ma magie, c’est qu’au lieu de la transformer en des attaques violentes, je me suis concentré sur une défense imparable. La rapidité de la technique dégage toute la capacité adversaire et l’absorbe pour augmenter le courant qui se trouve autour de moi.
« Water Blast ! »
Elle tourne, tourne encore, prend en hauteur, en largeur, puis revient et me colle jusqu’à en sentir les coupures qu’elle provoque. Sa cime se courbe et propulse un énorme canon d’eau sur l’homme qui venait de se dégage du mur, le clouant au sol jusqu’à le planter dans la boue. Retour à l’envoyeur comme on dit…
Alors que je me retourne pour montrer que le combat est fini, il semble vouloir se relever et agrippe sa garde avec une rage peu mesurable. Mais arrête s’il te plait, c’est fini ! Il appelle à l’aide aux autres hommes qui buvaient avec lui. Je plonge ma main dans le cinquième bidon d’eau qu’il y avait pour en sortir l’épée que j’avais copié chez le mage du conseil qui m’avait attaqué la dernière fois. Je me souviens alors de l’entraînement avec Erza. Lorsque j’étais entouré de beaucoup trop de sphère de feu qu’elle avait créée, j’avais invoqué plusieurs épées d’eau jusqu’à utiliser la pleine puissance de ma technique de copie. Tout pour le tout…
« Sword Birth ! »
Je plante mon épée dans le sol et bientôt plusieurs dizaines en sorte autour de moi au fur et à mesure pour naître sous les pieds de mes assaillants, les lacérant de tous les côtés. C’est classe, c’est fini, moi, je me casse.