Il inspire, expire. Communion dans la chaleur d’un astre étrangleur, soleil ravageur. Peau qui luit sous sa force et sa langueur, transpiration suintant de ses pores avec ardeur. Yeux clos il attend, étendue vallonnée de sable où meurent les non-initiés, désert sans vent alors que vient frapper la dixième heure de la journée. Il inspire, expire, recueillement dans un lieu qui l’inspire, l’enivre et le ravive, enfant maudit du désert et de son chant, gamin errant dans un monde d’hommes qu’il ne comprend que peu souvent. Méditation, inaction dans la chaleur d’un désert salvateur, sauveur de son âme et ses mœurs, âmes qui dansent en lui, balais sauvage qui illumine de sauvagerie. Médite pour reprendre le contrôle d’un corps décharné, d’un corps dont il sent le contrôle lui échapper, âmes luttant et débordant pour leur supériorité, panel de bêtes qui ne veulent que se libérer. Perte de contrôle qui le pousse vers les excès, comprendre. Il veut comprendre le phénomène déjà entamé, pourquoi d’un coup tout s’est enclenché, réponse qu’il n’aurait que trop tard, plus tard, s’il savait… Un son qui le tire de l’oubli, du calme qui l’avait saisie, une paupière qui s’entrouvre légèrement, éblouie. Regard qui perçoit les silhouettes aguerries, silhouettes rodant autour de lui. Minet solitaire contre l’ennuie, meute solidaire qui rit. Charnues et pourtant doté d’une grâce inconnue, il reconnait l’animal à sa vue. Meute du désert, hyènes serviteurs des enfers.Un regard qui les toisent émerveillé alors qu’il sent en elle curiosité teinté d’agressivité, il ne scille pas, ne bouge, son regard se perd sur leurs silhouette décharné, animal sociable dont le concept l’intrigue à souhait. Il veut comprendre, solitaire invétéré veut apercevoir la flamme d’une vie en communauté. Meute… Mot qui le frappe, raisonne dans son crâne et fait germer le cheminement de penser. Une guilde est-elle une meute ? Une meute éteinte-elle l’individualité ? Il veut savoir, il veut pouvoir. Doucement il se lève, sort totalement de ses rêves sous le soleil témoin de cette rencontre digne d’Adam et Eve. Il plonge ses yeux dans le marron teinté de noirs d’une silhouette qui ne cesse de s’approcher de lui l’air hagard. Il veut savoir, il veut pouvoir. Jappements qui s’élèvent autour de lui, excitation de la meute qui se conforte, se solidifie. Prédateurs dont le premier aurait eu peur, il n’a pas peur. Il sait que la chasse n’est pas la raison de leur présence autour de lui, que c’est la curiosité qu’il les nourrit… Il sait, sans vraiment savoir comment il sait, curiosité réciproque qui voit le premier changement s’opérer, yeux devenues billes noisettes au noir teinté. Humain et meute sur la même longueur d’onde caler, il veut comprendre, connaître ce sentiment qui fait vibrer ces êtres. Meute. Besoin d’appartenance à quelque chose ? Appartenance par la force des choses ? Sentiment qui l’envahit alors que le parallèle nait en lui, guilde et meute semblant comparaison aguerrie. Guilde permettant la survie face à plus fort que lui, guilde pour sentir l’appartenance à un tout qui nous maintient en vie ? Communion qui se crée au fil des pensées dans le parallèle insoupçonnée, regard qui continue de toiser l’individu carnassier, celui s’approchant de trop prêt alors que jappe les autres comme pour prévenir du danger. Curiosité et individualité. Il avance à son tour, doucement et sans détour alors qu’au sol ses membres sont tombés, qu’a quatre pattes dans la chaleur du sable son corps continue de muter. Craquement glauque qui font reculer la téméraire indomptée, regard d’incompréhension qu’il sent sur lui se poser. Cri étouffer alors que l’âme prend la forme de celle suscitant son désir de connaissance émerveillé. Corps achevant sa transformation dans une légère marre de sang ayant coulé. Que la hyène le saisie dans son intériorité, nouvelle âme se glissant dans son ballet carnassier. Meute qu’il rejoint plus ou moins contre son grès, alors qu’il se sent libérer, confiant et protéger, il sent la peur s’effacer dans le groupement qu’ils forment désormais, expérience qui continue alors que le temps défile, que bientôt la nuit se profile, et c’est à regret qu’il finit par abandonner celles qui désormais faisait partie intégrante de son inhumanité. Guilde revêtant une nouvelle signification donné, loin de l’amour et de l’amitié, il le sait désormais.