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Rude concurrence, dure connivence
 MessageSujet: Re: Rude concurrence, dure connivence    Rude concurrence, dure connivence  - Page 2 EmptyVen 26 Juil - 1:27

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Le colosse planta son ancre dans le sol de terre, entre deux racines robustes. Il contempla son dur labeur accompli et frotta ses mains avec un sourire satisfait. La lourde chaîne se joignit à lui dans un bruit de pièces trébuchantes, l’albinos vérifia une dernière fois le silence qui s’était installé au-delà des feuillages tâchés, puis profita du temps de repos bien mérité pour se défaire de sa veste et examiner la hauteur des dégâts. Trois trous d’une élégance esthétique aussi douteuse que le sens artistique des créateurs de mode, bon, rien de bien grave, moins il était vêtu, plus Wilfried était heureux. Il tourna la tête vers le bruit de craquement toujours aussi perturbant que son compagnon devait subir à chaque transformation, une preuve comme une autre que la magie n’était une aberration pour le colosse qui se força à répondre au sourire par un visage confiant et vainqueur. Il était difficile pour lui de laisser paraitre ses émotions, son visage avait pris pour habitude de filtrer la plupart de ses mimiques expressives. Il fut cependant surpris de la réaction bipolaire de l’homme dénudé qui troqua sa chaleur contre un royaume gelé. Différentes sensations traversèrent le faciès transparent du jeune homme, y’avait-il un problème depuis lors? La question tomba, l’interlocuteur albinos arqua légèrement son sourcil.

Wilfried : Pourquoi pas ?

Il saisit sa gourde attachée à sa ceinture et ouvrit machinalement celle-ci sans regarder son coéquipier. Sa réponse ne l’avait manifestement guère satisfait, le pirate devait donc réfléchir à un développement plus efficace. Cette action automatique lui permit de gagner un certain temps de reflexion, il vida un peu d’eau sur son dos pour atténuer la sensation de brûlure et rincer l’acide qui aurait pu persister. Au moins, pendant ce temps, l’autre fut forcé de se montrer compréhensif et d’attendre, patiemment ou non, que l’albinos soit totalement dévoué à la conversation. Pourquoi avait-il fait cela, c’était une excellente question. Il n’avait eu aucune arrière-pensée. La réponse la plus évidente qui lui vint à l’esprit fut l’image choquante de la mort de sa femme, son fils dans les bras. Wilfried s’était interposé entre ces deux êtres chers et les magiques flèches de lumière qui les avaient pris pour cible, mais son antimagie avait eu l’indécence de le protéger lui, laissant libre court aux projectiles de transpercer le cœur aux deux personnes les plus importantes de sa vie dans l’indignation la plus totale. Peut-être souhaitait-il simplement vivre quelques instants à nouveau ce plaisir qu’était la protection d’une personne à qui l’affection que vous portiez pouvait pousser au sacrifice. Il faut dire que ces pensées tournées vers le passé expliquaient aussi pourquoi il n’avait pas fait disparaitre ces boules d’acide verdâtres et malodorantes, de peur qu’elle réapparaissent directement sur Damaz.

Wilfried, tournant autour du pot : Le monde est truffé d’pirates qui pillent sans bonne raison, de meurtriers avérés qui répandent la mort sans qu’on leur ai rien demandé. Alors pourquoi faudrait-il une bonne raison à une bonne action ?

Il referma le goulot de sa bouteille dans un bruit de succion, non sans avoir oublié de se désaltérer. Il pouvait aussi expliquer à ce jeune qu’il avait vécu de nombreuses guerres, que son pays même d’origine était celui des militaires et des conflits éternels, qu’aussi populaire que fût le proverbe "A la guerre comme à la guerre", il était faux. Non, la survie des camarades est une donnée essentielle à sa propre survie, en particulier lors de la Résistance. Tout était parfaitement clair dans l’esprit de l’amiral, mais comment pouvait-il s’exprimer et partager tout ceci à l’homme aux félins? Pourquoi lui parlerait-il de sa femme, de son fils, alors que cet homme ne connaissait même pas son vrai nom? Le Léviathan chercha ses mots, à force de se couper du monde, il était devenu maladroit lorsqu’il s’agissait de relations délicates, mais preuve en était : il y accordait de l’importance, à cette relation, il ne la traitait pas comme les autres. En temps normal, il aurait répondu d’un ton négligeant une phrase de déni agaçante. Les mots lui vinrent difficilement mais il s’efforça de garder son assurance et son charisme naturels.

Wilfried : J’ai connu la guerre matelot, les guerres. Les alliés, c’est précieux. Et tu vois bien que ce corps a déjà servi plusieurs fois de bouclier, il est solide.

Il pointa ses nombreuses cicatrices un léger sourire sarcastique sur les lèvres, puis ils se mirent en route pour rejoindre le lieu où ils avaient abandonné Picsou. Il mentait à moitié, en réalité, cet œil borgne et ces gigantesques griffures sur son abdomen n’étaient pas le résultat de la guerre, mais de son agression au royaume de Sin, quand il avait eu le malheur d’en entendre trop de la mafia locale. Mais quel homme n’a jamais menti, oseriez-vous lui reprocher de rapporter la réalité comme cela l’arrangeait? La suite en revanche, si elle n’était pas complète par l’omission de Calixte et de Gareth, restait sincère.

Wilfried, sans se prendre au sérieux : Tu sais moussaillon, je déteste les mages. Tous les mages, toute la magie, sous toutes ses formes. C’est aussi diabolique qu’une femme sur un navire. Mais toi, Anubis t’aime bien, alors j’t’aime bien. Ca fait de toi quelqu’un de rare, or tout le monde sait qu’on cherche à préserver ses trésors, surtout un pirate comme moi.
Patron, semi-outré : Enfin, il était temps! Repartons, le temps c’est de l’argent.

Le colosse adressa un regard significatif au chaton. La conversation n’était pas terminée, ils pourraient très bien la reprendre plus tard, il était pour le moment important de se concentrer à nouveau sur le travail octroyé. Ce regard qui pouvait paraître neutre mais qui pour Damaz commençait à avoir une ouverture, si minime soit-elle, vers l’âme du géant. Il cherchait subrepticement à lui faire passer un message : il n’avait pas à se sentir redevable. N’était-il pas un mage aux âmes animales? En cela il devait comprendre que cette protection qui avait été le fruit d’un réflexe naturel et instinctif ne demandait en retour aucune compensation, non, la gratitude n’était pas de mise. Le simple droit d’avoir un compagnon sans arrière-pensée était la seule chose que l’esprit de Wilfried demandait, même si ce dernier ne le comprenait pas forcément lui-même. Il souleva les sacs, et se remit en route.
 MessageSujet: Re: Rude concurrence, dure connivence    Rude concurrence, dure connivence  - Page 2 EmptyVen 26 Juil - 12:44

Damaz Elandez
Damaz Elandez

Ajatar Virke

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WILFRIED & DAMAZ




Il reste interdit, réponse qui le stupéfait, pourquoi pas ? Aussi minime soit-elle, à eux seuls ces deux mots voulaient tout dire, tout dire et rien dire à la fois. Il en veut plus, il en veut plus sans savoir pourquoi, alors il attend, observe le géant verser l’eau sur les plaies que son action a provoqué.

Il attend, par simple respect, mais son regard traduit toute la tension, l’impatience et l’incompréhension. Il continue enfin, paroles rompant avec son air habituel, avec ce ton si agaçant qu’il avait utilisé jusqu’à présent. La réponse fuse, n’attendant ni réponse, ni même une quelconque réaction, naturelle et impulsive, il n’est pas de ceux qui réfléchissent, la parole est d’argent, argent que la spontanéité change en or dans sa pureté. "Parce que l’Homme est mauvais."

Triste constat s’il en est, triste constat sûrement non partagé. Le minet reste silencieux, continue d’écouter ce que cette force de la nature tente de lui raconter. Réponse muette à une autre question, au dégout qu’il avait déjà perçu durant le tournoi, au dégout qui s’emparait de lui quand son corps muté. Il hait la magie. Autre question en réponse à la révélation, que fait-il dans une guilde ? Il veut la poser, sa bouche commence à s’ouvrir, puis se referme de manière instantané, comme une marque de respect, ce n’est pas le lieu pour la pauser. Puis il rejoint le vieux, le chat le suit oubliant complètement sa nudité, trop perturbé pour y penser, il fixe le dos éraflé par son action irraisonnée. Il comprend plus ou moins ce que l’autre tente de lui faire passé, croit comprendre, il n’est pourtant pas de ceux acceptant la gratuité. Pas comme ça, pas dans ce contexte là, pas avec cet homme qu’au final il ne connait pas.

Pourtant il est touché. Lui un trésor ? Il ne comprend pas, ne saisit pas vraiment, refuse cette idée car elle fait germer en lui un malaise qu’il tente à tout prix d’étouffer. Et pourtant il est touché, forcé d’avouer qu’il apprécie aussi cet homme décalé, cet homme qui l’intrigue et que malgré les apparences il est heureux d’avoir rencontré. Son regard plonge sur Anubis, un léger sourire qu’il lui adresse dans ce moment loin de sa perpétuelle allégresse.

Il réfléchit, les âmes dansent en lui. Puis il se met en mouvement, sa langue mute dans sa bouche cerclée de sang, le chat se révèle dans sa nature humaine, langue râpeuse et rugueuse. Que doucement il s’approche du dos du géant, véritable géant alors qu’il prend conscience qu’il lui arrive au milieu du dos. Ses mains se pausent délicatement au niveau de ses côtes alors qu’il lâche simplement. « Je vais t’aider. »

Seulement un instant écoulé avant que la langue râpeuse ne vienne lécher les plaies dans une expression légèrement dégoutée qu’il balaye d’un revers de main spirituel. Il s’applique à couvrir toute la surface pour la désinfecter, car le chat était certainement l’animal le plus à même de s’y atteler. La scène semble durer une éternité, plusieurs minutes qui s’écoulent alors qu’il continue de lécher les plaies pour le soulager.

Il s’arrête enfin, découvrant le visage choqué de papy ridé, totalement dégouté, il a même cru que le géant aller le fracasser devant une action aussi osé, interprétant mal sa signification décalé. Chose qu’il n’avait jamais fait pour personne qu’aujourd’hui il avait « offert » à cet inconnu dont il ignore le nom. Certains diront qu’il se sentait redevable, maigre compensation pour payer sa dette en vers le marin furibond. Non. Tout était venu avec un naturel effrayant, poussé par un instinct en lui, comme un signe d’acceptation, qu’il acceptait l’autre, acte symbolisant cet état de fait. Il ne savait pas très bien pourquoi il l’avait fait, non. Il sait juste qu’il ne s’est pas forcé, animal vibrant en lui qui a décidé de prouver un sentiment partagé.

S’éloignant légèrement toujours dans l’appréhension de la réaction du géant il réalise enfin sa nudité. Il s’en balance alors qu’il reporte son intention sur l’albinos blessé. Son regard trahissant une animalité ancré en lui et dont on ne pourrait jamais le dissocier, magie qui résidait dans son âme hybridée, dans ces âmes qui en lui dansaient. Il n’était pas entièrement humain, il ne l’avait jamais été.

Puis il se décide enfin à ouvrir la bouche, une dernière phrase lâchée avant de reprendre la mission, ignorant les médisances du pruneau ridé avec une superbe difficile à égaler. « La magie m’a sauvé. Elle est ancrée, ancré et fait de moi que la moitié d’une humanité. Elle m’a sauvé car jamais je n’aurai put supporter cette vérité, tu hais la magie, moi je hais l’humanité qui m’a tout pris, la « sublime » raison humaine qui m’a privé de la seule chose qui comptait. »

Il se tait, paroles qui avaient jaillie trop vite dans son immédiateté, dans son naturel dégénéré. Il change de sujet avant la réaction, air hébété, reprenant contenance et se grattant la tête en fermant les yeux, sourire gêner. « Tu as de quoi m’habiller ? » Boulet.
 MessageSujet: Re: Rude concurrence, dure connivence    Rude concurrence, dure connivence  - Page 2 EmptySam 27 Juil - 22:45

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Il ne s’y attendait pas le moins du monde et cette initiative l’arrêta dans son élan. Il fallut un temps d’ingestion de données suivi d’analyses répétitives avant de comprendre ce qui se déroulait sous ses yeux, ou plus exactement, dans son dos. Il identifiait sans problème ces deux mains posées sur lui, mais ces mouvements répétitifs n’étaient pas des plus ordinaires, le colosse sentit remonter en lui une envie de vomir lorsqu’il réalisa, provoquant la mimique simienne de s’imaginer sa propre langue pleine d’acide. Il voulut le repousser mais sa raison s’opposa, il se tint là, parfaitement immobile, tentant de ne pas penser à la répulsion d’une telle médecine, rien de bien difficile après tout, en quoi cet acte serait-il plus dégoutant que de percer votre chair avec une épine de fer pour y passer un fil et vous recoudre telle une vulgaire poupée? Toutefois, fallait-il rappeler que plaqué à son dos se trouvait un homme chat totalement dénudé? Même Wilfried en cet instant pouvait comprendre l’allure de la scène pour un individu extérieur et ne savait pas où se mettre, il se contenta donc d’hausser les épaules lorsque le vioc’ eut la mâchoire qui tomba au sol dans sa béatitude. Le Léviathan l’ignora et reporta son attention sur le jeune, il devait avouer qu’il sentait moins ses plaies depuis son intervention animale. La parole du félin eut le mérite d’avoir de l’intérêt pour l’amiral égocentrique qui, s’il y voyait une logique, n’allait pas jusqu’à la considérer correcte, bien trop centré sur lui-même pour cela. Là où Wilfried avait choisi la magie, Damaz avait choisi l’humanité, à chacun son bouc émissaire, son diable à combattre pour justifier son paradis propre. Pourtant il entendait en écho une note perçante de mélancolie dans l’avis du petit brun, à son âge, considérer déjà le monde entier d’un œil si négatif… Tout du moins, le demi homme ne semblait pas mal en vivre, aussi Wilfried arrêta là son raisonnement en sachant pertinemment que ce que s’il trouvait des failles dans celui du brun, elles seraient applicables au sien. Ces deux-là partageaient un point commun qu’il n’aurait jamais soupçonné, une surprise qui fit rire l’albinos dopé. Un rire qui resta silencieux, cloitré dans sa poitrine, mais une sensation qu’il avait ressenti et dont il était conscient des conséquences.

Il la mit de côté pour se concentrer sur la question pleine de candeur du naturiste, il est vrai que sa magie présente un inconvénient majeur sur ce plan-là, et ce n’est pas la cape trouée du marin qui allait correctement camoufler son organe d’Adam. Il passa ses mains sur ses gantelets, rien d’utilisable ici, il jeta un regard au vieillard comme pour lui faire ricocher la question. Celui-ci se montra avare d’information quant à la marchandise, une réaction prévisible et l’albinos ne souhaitait pas voir sa récompense diminuée par un caprice de conservateur, mais une idée lui vint. Les tenues du natif de Bellum ne sont pas des plus simples à décrire, mais il put défaire une première ceinture de lin, détachant par la même occasion un large tissu prune. Ca n’irait pas du tout au teint basané du mage de Blue Pegasus, mais notre pirate n’avait que des très faibles et probablement inexistantes notions d’esthétique. Il put improviser un pagne pour cet empoté, scellé par un nœud marin coulissant, pagne qu’il lui tendit avec une pique sarcastique. En effet, il souhaitait récupérer ses vêtements, éventuellement, et ce nœud permettrait lors d’une transformation complète d’élargir la ceinture et de laisser les vêtements tomber au sol sans les déchirer au préalable. Du moins, c’était ce qu’espérait l’albinos, dans le pire des cas, ils fouilleraient dans les sacs. Il resserra ses propres structures de maintiens et ils avancèrent à nouveau.

Il n’était qu’à moitié humain, voilà ce qu’avait dit le gamin, une déclaration perturbante comme touchante, à la limite de la folie, pensait-il vraiment que son animalité et ses instincts exacerbés le séparait des autres? Une drôle de vision des choses que respectait entièrement l’ancien marin, surtout après avoir entendu certaines histoires de chasse maritime, il y avait en ce bas monde bien plus fous qu’eux. Après tout, les gens ici considérait le Léviathan comme un mage, une aberration illogique selon lui qui refusait, repoussait, répugnait même une telle appellation. L’humanité lui a tout pris, avait-il dis, comment cela aurait-il pu être possible? De la même manière que sa femme et son enfant lui avaient été pris. Mort. Ce mot lourd de sens et de gravité pris souvent sur un ton trop amusé pour être respectable, ce simple mot qui le mettait en deuil, il était désormais intimement persuadé qu’il faisait partie du passé de l’homme aux félins.

Patron : Nous y voilà.

Perdus dans ses pensées, le colosse n’avait pas vu le temps passer. Il déposa calmement la cargaison devant la petite boutique fermée, profitant de cette halte pour étirer ses muscles ayant bien travaillé pendant que le vioc’ s’acharnait sur la serrure, testant chacune de ses nombreuses clés dans une excitation comique. Le pirate jeta un regard moqueur à son coéquipier, que c’était mal de rire du malheur d’autrui. Leur boss finit par pousser la porte d’entrée, leur demandant d’attendre là le temps qu’il fasse un peu de place. Cette fois-ci, ce fut l’albinos qui se montra le plus lent, son coéquipier remarqua avec splendeur que quelque chose clochait. Acquiesçant avec inquiétude, l’amiral allait suivre le félin à l’intérieur mais il l’attrapa par le col en recollant peu à peu les bouts de raisonnement.

Wilfried : Est-ce que tu peux te changer en Anubis, et te tenir prêt?

Il lui exposa son plan. Plus tôt dans la journée ils avaient déjà été embusqué et ils avaient failli oublier, après tout ils avaient eux aussi des informations. Lorsqu’ils entrèrent, le noir complet résidait. Le Léviathan tenta de montrer qu’il ne savait pas ce qu’il faisait, les sacs de marchandise sous la main, lorsque subitement les lumières s’allumèrent, dévoilant 5 hommes armés jusqu’au dent les encerclant. Un sixième se détachait, sûrement le meneur, un sourire mesquin sur le visage alors qu’il pointe du doigt le vioc ligoté.

Chef des voleurs : Pose gentiment tout ça ici, avec ton arme. Ou sinon…

L’homme fit apparaitre par la force de sa pensée deux lames de foudre tournées vers le vieil homme. Ainsi il s’agissait bien du même groupe que ce matin. Wilfried serra les dents en obéissant à moitié, il se pencha pour déposer le butin sur le sol. Anubis avait profité de ce moment pour descendre avec nonchalance et se balader sans crainte sur le sol carrelé de la boutique, à la grande colère de l’assaillant qui vociférait, demandant où se trouvait le deuxième mage embauché. L'amiral haussa les épaules sous le regard courroucé du voleur, son animal n’avait jamais été très obéissant après tout, il n’y pouvait rien. Et lui non plus d’ailleurs.

Wilfried, claquant des doigts : Maintenant!

Sous les doigts du Léviathan obéirent les lois de l’antimagie, les deux lames avaient disparues sans que son propriétaire ait le temps de s’en rendre compte. Il espérait que le temps de surprise laisserait le temps à Damaz d’isoler le patron dont la sécurité était essentielle à la récompense avant de le rejoindre. Car certes, le tas de muscles avait dégainé son puissant trident, mais il ne gagnerait peut être pas seul contre six opposants en situation d’avantage.
 MessageSujet: Re: Rude concurrence, dure connivence    Rude concurrence, dure connivence  - Page 2 EmptyLun 29 Juil - 9:21

Damaz Elandez
Damaz Elandez

Ajatar Virke

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WILFRIED & DAMAZ




Ridicule. Ses yeux ne cessent de dévisager ce pagne improvisé. Ridicule. Visage affiné dont la bouche semble sur le point de tomber. Il boude. Boudement ponctué d’une série de rictus et grognements destinés à clamer haut et fort son mécontentement. C’est moche. Point.

Moche, et les couleurs ne vont pas, il ressemble à un tarzan finit au pipi de macaque. C’est laid, non c’est trop. Il en a assez. Un craquement brisant le silence environnement alors que l’albinos semble perdu dans son flot de pensée alors que le pagne glisse au sol dans un mouvement fluet, que la gueule du canidé vient se refermer sur le tissu détesté et ne pas l’abandonner dans un élan de générosité qui le surprenait.

Doberman avançant derrière le géant qui ne semblait avoir rien remarqué. Temps qui continue de défiler alors que le silence s’est emparé du groupe « d’aventuriers » des plus… Hétéroclites. Puis enfin la destination souhaité. Transformation voyant faire reprendre au minet son humanité alors que dans un juron il renfile le pagne détesté.

Un regard moqueur échangé avec son allié alors que le papy se perd dans ses clefs. Bien fait. Regard vite interrompue alors qu’il le sent, sent que quelque chose cloche à cet instant. Lâchant ses sens dans une transformation partielle il repère l’intrusion dans la bâtisse austère. Irraisonné il allait foncer droit devant avant qu’une ne main ne vienne le choper par la peau du cou dans une fermeté et une dureté encore jamais égalé, lui faisant se remémorer la scène où suspendu dans le vide le géant tenait le chat qu’il était avec un regard ne laissant présager rien bien gaie.

Il en avait été autrement, il en est aussi autrement maintenant alors qu’il feule des plus naturellement. Réflexes animaux habitant un humain décharné. Une main venant se plaquer sur sa bouche avec fermeté intiment le silence au minet surexcité. Une question succédant à cette pseudo-agression qui venait certainement de lui sauver la peau dans son immédiateté. Question auquel succède l’exposé du plan du géant, il n’y avait pas à dire il était légèrement intimidant, imposant et intimidant, pourtant ce tas de muscle au raisonnement aiguisé ne pouvait s’empêcher de susciter dans l’esprit du chat fêlé, une pointe d’admiration et de respect. Après avoir repris contenance il acquiesce alors qu’Anubis quitte souplement le corps de son maître et allié, qu’après une succession de craquement et une légère effusion de sang le minet était venue le remplacer sur le géant.

Le noir complet auquel succède la lumière pour dévoiler les ennemis armés et à l’air tout sauf gentillet. Le meneur qui semble se détacher, menaçant son porteur qui aurait surement bientôt fait de le décapiter. Il aurait mieux faire de se taire et ramper. Il suit les instructions en grinçant les dents alors que les lames de foudres menacent de s’abattre sur le vioc pantelant. Dommage qu’il ait l’argent.

Il profite du moment pour sauter souplement au sol, ses cinq queues battant l’air de leur mouvement radieux. Assaillant vociférant, il n’en a que faire, il joue l’animal désobéissant, il n’a jamais été très obéissant. Un claquement de doigt alors que le signal est lancé. Il ne réfléchit pas, son corps commence à muter alors que l’âme du guépard vient se mêler à la sienne dans une transe enflammée, danse sauvage dans son intériorité. Il saisit sa chance, le moment alors que les lames de foudres disparaissent comme par enchantement, saisissant le vioc il l’entraîne vers la sortie alors que tous les assaillants se mettent en mouvement.

Il déverse sa magie, ses muscles des jambes mutent alors que la vitesse l’enlace, que la traction s’empare de sa masse, que tirant le vieux sur le sol comme un vulgaire sac il atteint en une foulée la vitesse permettant de tous les semer. 110 kilomètres heures durant la dizaine de seconde qui avait succédé à la capture du vieux ridé. Le déposant derrière un arbre, essoufflé par l’effort fait, et la faible résistance de l’animal auquel il avait fusionné il déverse à nouveau sa magie. Son corps entier craque en une série de craquements indolents alors que l’ombre de la nuit s’élance pour prêter main forte à son allié sans réfléchir un instant. Panthère noire fusant vers la source des bruits de l’arme et voix vociférant.

Son regard d’émeraude perce le combat s’étant transporté à l’extérieur du baraquement. Un contre six sans aucun respect, un coup s’apprêtant à frapper cet homme qui apprécie de plus en plus au fil du temps passé, coup dans le dos destiné à le tuer. Il ne réfléchit pas, prend appuie sur ses membres puissant, bondissant dans un feulement rauque et strident, masse noire venant percuter l’assaillant dans un filet de sang alors que l’épée vient lécher son flanc dans l’assaut forcené. Un grognement, la bête feule alors qu’elle abat sa patte, déchiquetant la gorge de ses griffes aux reflets luisant. Se relevant, boitant, elle se met en garde, elle ignore la douleur, il n’avait oublier que quelques heures plus tôt l’autre n’avait pas hésité à s’interposer.

Spoiler:
 MessageSujet: Re: Rude concurrence, dure connivence    Rude concurrence, dure connivence  - Page 2 EmptyLun 5 Aoû - 3:25

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Ses griffes grattaient rudement contre le carreau, dans un couinement inaudible à ceux qui se battaient à l’intérieur, Anubis marquait son inquiétude pour son maitre en bien mauvaise posture à l’intérieur. Le vétéran se défendait admirablement bien, déviant les armes blanches une à une non sans échapper à  quelques entailles. Pris de court dans le contrôle de son antimagie, il effaça trois sphères bleutées qui réapparurent en pleine poitrine d’une assaillante derrière lui. Le canidé semble déceler une grimace sur le facies de son maître, après tout, il connaissait l’albinos comme ses moustaches, cette manipulation non voulu l’avait déconcentrée et expliquait pourquoi il s’était laissé surprendre par la prochaine attaque. Le chef des voleurs ne semblaient pas apprécier voir sa magie ainsi supprimée, il frappa l’ami du fennec dans le dos et y déversa avec puissance un choc foudroyant qui  fit tomber le colosse à la renverse. Anubis sursauta, il s’excitait.  Sans lui accorder un quelconque répit, les six brigands balancèrent le poids lourd amoché à travers la fenêtre, celui-ci s’écrasa au sol dans un bruit de verre brisé. Le fidèle animal bondit agilement, calculant avec précision son trajet pour venir mordiller méchamment l’oreille de Wilfried.

Le corsaire senti son oreille malmenée et sourit, alors il en était ainsi, son allié lui reprochait déjà d’être tombé ? C’était le sous-estimer. Son orgueil aussi têtu que les vagues qui creusent incessamment le roc des falaises venait d’être remonté d’un cran, encore et encore, inlassablement l’amiral prouverait qui dirigeaient le navire ici. Il se redressa à l’aide de son arme, le visage monstrueusement arrogant malgré qu’il soit encerclé par la totalité des opposants. Il était sûr de lui, c’est comme s’il n’avait rien senti. Le combat reprit, il était temps d’apprendre à ces hommes la philosophie de vie d’un marin qui détestait la magie. Avec la puissance du tsunami, le Léviathan planta son ancre dans le sol et repoussa le premier téméraire d’un coup de poing bien placé. Il déplia la chaine de son bâton et put l’enrouler autour d’une cheville ennemie qui fit perdre l’équilibre à son propriétaire. Maintenant, le piège… Seul contre tous, il serait difficile de faire diversion vu la difficulté que le marin traversait déjà à repousser les attaques de toute part, sur la durée, il ne tiendrait pas sans ruse. Il ne remarqua guère, d’ailleurs, la dernière lame qui voulut s’abattre sur lui.

Ce fut le moment que choisit Damaz pour intervenir. Son retour changeait toute la donne et simplifiait énormément la tache au guerrier, il ne put consentir avec détail à son intervention, bien trop occupé de son côté. Jouant de sa chaine, il avait déjà les poignets de deux imbéciles sous son joug, et c’est là que le mage de foudre, dont le QI devait péniblement dépasser celui de sardines à l’huile en conserve, jeta un nouveau sort en direction de Wilfried. Se refusant à abuser de ses capacité, le démon des mers se décala avec un regard moqueur, laissant le courant frapper la chaine et remonter jusqu’aux deux belligérants qui, foudroyés sur le coup, s’affalèrent l’un contre l’autre pour dormir dans un tendre câlin inconscient. La tension montait, le fieffé voleur était de plus en plus furieux de voir son plan tomber à l’eau, la moitié des effectifs ou plus était déjà tombée, le puissant félin à ses côtés en bonne voie pour terminer ceux qui restait. Mais le chef était toujours debout et plus déterminé que jamais à les achever. Alors que d’un coup de pied vif et précis, le Léviathan éjectait vers son partenaire de combat leur avant dernière victime, il remarqua la blessure de celui-ci à la jambe. Ses réflexions furent stimulées par l’élan d’indignation et de précaution, il fallait faire vite tout en évitant qu’aucun d’eux n’accumulent de blessures supplémentaires. Bien qu’il ne s’agît que d’une situation en phase d’évolution favorable, l’albinos jugea qu’elle pouvait rapidement tourner au vinaigre à en devenir critique. Il se prépara donc, son trident armé vers l’adversaire. Pour une fois, il ferait usage de son antimagie et prouverait à tous que les mages n’étaient que des incapables, des intéressés, des hommes avares de gloire et d’escalade sociale, quelle idée pour ces honnêtes voleurs de suivre un tel meneur. Il se battrait à main nues à côté de l’animal, après tout, c’était plus simple pour lui ainsi, de même, il devait veiller à conserver une légère distance avec son adversaire.

D’un regard entendu, Damaz se jeta le premier sur l’ennemi. Son coéquipier inspira et rassembla en lui toute l’énergie dont il était capable. Son bras gauche était douloureux, il frapperait donc du poing droit cette fois-ci. A son tour il attaque l’homme coriace, mais de manière étonnante, les mouvements du Léviathan étaient moins précis, moins efficaces, moins puissant, et pourtant bien plus souples et mieux coordonnés. Chaque frappe,  chaque détour servaient à son talent, celui de nuit aux mages les plus éminents. Le voleur paniquait, il semblait désarmé, vulnérable pour tout dire, comme tous ceux qui avant lui avait eu affaire à Wilfried dans toute sa splendeur. L’antimage se plaisait dans cet environnement sadique, les coups de dagues paniqués perdaient en reflexion, la colère et la frustration empêchaient clairement son ennemi de se battre de manière adéquate, l’albinos lui avait offert un allé simple pour l’impuissance, sa victime flirtait avec la mort. Tous les sorts de foudres, un à un, étaient purement et simplement annihilés (certains, certes, venaient on ne sait réellement pourquoi frapper les bâtiments derrière eux) lorsqu’ils s’approchaient du pirate, pirate qui tel un bourreau ne perdait pas cet air impassible si déroutant, une danse à en rendre fou un macchabé. L’adversaire pourtant finit par faire son malin, comme tous ces mages hautains, il avait compris que s’il s’éloignait suffisamment, il pourrait utiliser la magie, au moins d’une manière plus limité. C’est donc ce qu’il fit après avoir été repoussé, il recula, fuit pour user du terme exact, et invoqua à lui la puissance de son élément encore une fois. Mais cette fois, même menacé de loin, le représentant d’Eagle’s Claw ne se mut point, il contempla d’un air désolé cet homme désespéré. Tous les mêmes, la disparition de leur magie ne serait-ce que l’espace d’un court instant leur faisait perdre la tête, ainsi que toute concentration.

Chef des voleurs : Tu vas payer.
Je ne crois pas, non.

Parfaitement immobile, le Léviathan observa Damaz porter le dernier coup grâce à cette diversion qui avait fait disparaitre le félin de l’esprit du mage déchu. Etait-ce la fin?
 MessageSujet: Re: Rude concurrence, dure connivence    Rude concurrence, dure connivence  - Page 2 EmptyMer 7 Aoû - 15:18

Damaz Elandez
Damaz Elandez

Ajatar Virke

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Douteuse Alliance ?



WILFRIED & DAMAZ




Le combat est engagé, et c'est les griffes sanguinolentes du sang du fourbe ayant essayé de frapper dans toute son immonde mesquinerie dans le dos de l'albinos qu'il continue la ronde, entre dans la danse. Boitant légèrement de sa patte entaillée il n'en reste pas moins le prédateur taillé pour la souplesse et l'agilité, prédateur carnassier.

Il les isole, un à un il entame la litanie sauvage, ronde primaire autour de ses adversaires, prédateur à l’affût de l'instant, attendant le moment. Il bondit, une vive douleur vrillant son corps, il la chasse d'une simple pensée enfiévrée des instincts qui l'habitent, la douleur il la connaît, il la connaît et défi quiconque de supporter celle que provoque sa magie à chacune de ses utilisations.

La masse noire vient heurter un ennemi de pleins fouet, le plaquant au sol de ses membres aiguisés, de ses cinquante kilos tout mouillé. Fait jaillir le sang dans un ballet de griffes lacérant la chaire et pourfendant l'air. Il repart en chasse, fourberie dont il use et abuse alors que lui aussi, en prédateur avisé, en panthère reine des ombres et du silence il attaque par derrière, coup mortels pour ceux se laissant surprendre par la bête déchaînée.

En lui grandit l'envie, l'envie de sang, goût du sang et de sauvagerie guidés par pur instinct de survie, il sent le contrôle lui échapper alors que naît le duel de volonté entre l'humain et la panthère enfiévrée. Il s'en moque, continue sa danse sous l'impulsion de ses pulsions, instincts primaires et mortifères. Prenant garde aux arrière de son coéquipiers dans quelques éclats de lucidité il n’interfère pourtant pas, chacun les siens. Chacun les siens jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un.

Il ne réfléchit pas, charge l'invocateur de foudre avec une rapidité propre à cette nature qu'il revêt, propre aux félins, certainement s'il en est, meilleurs chasseurs solitaire que la nature puisse porter.

Il tente de le poignarder, panthère noire évitant dans un feulement rauque le coup visant sa trachée, albinos qui vient se mêler à la danse enfiévré alors que l'autre perd en contrôle, incapable de se maîtriser, de maîtriser son propre élément, acculé par les deux assaillants dans leur assaut forcenés, griffures et bleues commençant à parsemer son corps de traînées bleus et ensanglanté. Il comprend, il recule alors que dans un éclair de lucidité l'humain devenu panthère comprend que son compagnon agit sur la magie elle-même, comme si il la faisait disparaître de sa simple volonté...

Mais pourquoi ? Comment sa forme avait-elle put résister à cette « magie » qui a terme destinait à tuer tout mage par la privation qu'elle engendrait. Il revoit ce combat contre cet autre albinos, la révocation que celui-ci avait tenté, la volonté qui avait jaillie pour le contrer, qu'avait défilé dans une lutte le ballet de ses âmes comme une traînée de poudre à travers son regard enfiévré.

Il chasse ces pensées qui n'ont a rien à faire dans cet instant, ni le lieu, ni le moment, pensées qui ont pourtant eut le mérite d'empêcher l'humain de sombrer face à la force brute de l'âme de la panthère qui l'habite. L'attention de l'autre s'est totalement détournée de lui pour frapper celui provoquant sa rage dans l'annulation de sa magie. Une attaque lancée pour le tuer, il saisit sa chance, chasseur silencieux il frappe dans le dos de ses griffes acérées, labourant de la nuque au bassin le faisant chuter vers l'avant. Que l'immobilisant de ses pattes ensanglantées sa mâchoire vient broyer la nuque de l'aliéné. Décédé.

Le regard d'émeraude se relève pour toiser l'albinos ayant esquivé l'attaque lui étant destiné, les crocs luisant du carmin encore frais il avance dans sa direction alors que commencent à résonner la succession de craquements glauques dans un feulement de douleur, que la panthère couleur d'obscurité laisse la place au minet dénudé devant l'albinos essoufflé. Une phrase lâchée.  « Je ne sais pas comment tu fais, mais j’espère que jamais j'y serai confronté... En tout cas chapeau bas, je n'aimerai pas me retrouver contre toi. »

Un léger sourire gêné avant qu'il ne l'emmène sans attendre une quelconque réponse vers le vieux caché plus loin dans les fourrés. Mission semblant avoir été accomplie avec succès.
 MessageSujet: Re: Rude concurrence, dure connivence    Rude concurrence, dure connivence  - Page 2 EmptyVen 9 Aoû - 13:05

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Le colosse si impressionnant fut-il s’efforçait de contenir en lui la fatigue qui découlait de son numéro. Il savait pertinemment que tout cela lui retomberait dessus petit à petit et qu’un bon repas accompagné d’alcool ne serait pas de refus pour alimenter son corps de géant en calories bien méritées. On pouvait pourtant déjà déceler un souffle plus rauque de profond que d’ordinaire alors qu’il allait rejoindre son arme, le pas las frappant contre les pavés, afin d’y prendre appui avec négligence. Son regard croisa celui de l’homme nu qui dégageait une certaine admiration mêlée à de l’appréhension, il ne comprit pas immédiatement ce qui pouvait se tramer dans sa petite tête brune, mais comme à son habitude le mage de Blue Pegasus débloqua la situation par sa franchise absolue. Une habitude qui n’était pas pour déplaire à l’albinos dont le faciès se fit un peu plus grave l’espace d’un court instant. A dire vrai, il aurait juré rêver soumettre tout mage à cette torture psychologique dans un sadisme barbare, toutefois en cet instant précis il n’oserait imaginer enchaîner son coéquipier aux supplices de l’antimagie. Que pouvait-il répondre à cela? Il savait de plus à quel point son talent plus que lui-même haïssait la nature même de la magie et qu’il pourrait très bien un jour s’étendre de manière involontaire à tout son entourage sans que cela posât quelconque problème de conscience à son propriétaire. Il ne se tirailla guère plus que cela, il suffira ce jour-là de faire en sorte que Damaz ne soit pas là, le problème était ainsi réglé.

Ils rejoignirent ensemble le vieil homme que le guépard avait su habilement cacher dans les fourrés. Bien qu’il ait perdu toute vigueur, le Léviathan fit fi de ce détail en l’aidant à se remettre du choc. Bienveillance? Nullement. Il tenait à être payé comme tout travailleur qui se respectait, il n’aurait pas cru que cette mission l’éprouverait autant. De la routine pour lui, mais il fallait croire que la gueule de bois dès le départ n’était pas la plus lucide idée qu’il eût jamais eu. Ils retournèrent ensemble à la boutique de Picsou qui leur exigea une dernière demi-heure de garde, juste au cas où, serait-il devenu paranoïaque. La compréhension était de mise pour cet homme malgré tout riche et prétentieux, après tout cette force de la nature avait survécu à des dizaines de tentatives d’assassinat. Le pirate se questionna sur le bienfondé et l’honnêteté des revenus de son client et hésita secrètement sur la réponse à ce mystère. La récompense n’en serait que plus grande, il ne pensait désormais qu’à cela, l’argent, la monnaie, et les sous. La demi-heure d’attente fut rude, il dut trouver de quoi s’occuper l’esprit en attendant.

Cela commença par l’arrestation des survivants par les autorités locales. Reconnaissantes du fait que ces bandits troublaient régulièrement la tranquillité et l’ordre des lieux, ils convinrent avec le négociateur albinos de l’accidentalité de la mort de certains. Ils éviteraient ainsi d’en faire un bruit trop important, cela simplifierait la lourde paperasse administrative pour eux et le Conseil n’aurait pas à se présenter. Cela faisait peu de temps que l’amiral s’était installé, et déjà il avait des problèmes d’éthique considérant l’autorité de ce conseil magique. En soit, malgré sa mission de vol, Wilfried avait su rester discret comme le demandaient les clauses de sa guilde, là n’était pas le problème. L’aberration se trouvait ailleurs, comment pouvait-on confier quelconque responsabilité politique à un groupe de mage? A Bellum, certes on comptait beaucoup de mages, mais ceux-ci travaillaient sous le joug de l’autorité militaire du pays. Jamais, ô grand jamais, l’albinos ne reconnaitrait comme légitime l’influence du conseil sur ce pays, qu’il fût étranger ou non ne changeait rien à cela. Il fallait ajouter à cela que jusqu’à maintenant, tout ce qu’avait pu constater le vétéran de guerre quant aux activités de ce groupe se résumaient à quelques mots peu glorieux. En effet, il semblerait que le conseil magique fût doué à rendre toute situation sur le point d’être réglée encore plus épineuse qu’auparavant.  Des empotés incapables dont la réputation expliquerait pourquoi il avait été si facile de camoufler la mort de ces bandits avec la complicité des autorités locales. Eut-il été conseiller, Wilfried aurait touché deux trois mots au roi de Fiore  à ce sujet, cela n’était toutefois pas de son ressort, ni ses oignons dans le fond.

Les dernières minutes étaient insupportables, et s’il cachait parfaitement son impatience, l’albinos décida de s’amuser un peu avant que cette magnifique journée ne prit fin. Il plaqua par surprise le petit brun dans un recoin de la boutique, approchant son visage du sien pour lui faire profiter de son haleine feu fétide. Il s’agissait là de la plus enfantine des plaisanteries, le Léviathan avait dérobé une pastille à la menthe à leur employeur pour cette simple occasion. Bloquant avec fermeté le corps de Damaz contre le mur, il prit plaisir à descendre sournoisement la tête le long de son torse, allant jusqu’à s’abaisser devant lui dans une pose suggestive pour quiconque aurait assisté à la scène. Puis il brandit son bandage et ne laissa pas le temps au changeforme de placer d’opposition, il s’occupa de sa plaie dévoilée au cours du combat. Pensait-il vraiment que l’albinos n’avait rien remarqué? Il boitait tel un mulet handicapé cherchant son équilibre avant de subir le supplice de la planche sur un navire fantôme. Puis il se redressa avec un léger sourire au coin de la lèvre, un sourire qui pour une fois n’avait rien de monstrueux, bien qu’il restât imposant par la différence de taille.

Wilfried : J’en étais sûr, tu préfères les hommes. Aussi gai qu’un marin.

Tout terminait sur la même note que celle où tout avait commencé. Ces sous-entendus pervers qui aurait déplu à plus d’un et qui pourtant avait créé une complicité entre deux êtres qu’à l’origine rien ne liait. Loin de lui l’idée de se retrouver à nouveau dans un lit avec cet homme, mais l’albinos ne pouvait s’empêcher de remercier Anubis de lui avoir procuré une chose  qui lui manquait depuis un moment déjà, un ami. Si rapide et étonnant que cela puisse paraître, l’albinos avait en estime ce dénudé à la peau mat, tout en gardant parfaitement à l’esprit que tout était nouveau, fragile. Tout était encore à construire, mais les bases semblaient bien être là. Aussi, si pour les autres, tout paraissait être revenu au point de départ entre deux hommes perdus dans une situation à l’innocence douteuse, la complicité entre ces deux hommes, elle, avait réellement commencé à croitre depuis un moment et continuait sa course. Le Léviathan mit fin à son unique sourire sincère et salua son coéquipier d’un mouvement de main typique des marins, emportant avec lui la moitié de la récompense sur les flots de son océan mystérieux.

Wilfried : A la revoyure, Damaz.

Enfin, il quitta la boutique en braillant son hymne pirate, bien heureux de cette journée riche en émotion. Il réalisa seulement quelques temps plus tard qu’il ne lui avait toujours pas donné son vrai nom. Tant pis, cela forcerait le destin à les faire se croiser une prochaine fois.
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