| Sujet: À l'encontre du mal [solo] Jeu 13 Juin - 22:43 | |
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Adrien Campbell
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À l'encontre du mal
Rp Solo |
Je croyais avoir retrouvé la foi en mon humanité. Je croyais ressentir des émotions humaines, je pensais être en train de changer pour le mieux, de me transformer en quelque chose que j'étais avant sans compter les multiples souffrances psychologiques et physiques quotidiennes. Je savais qu'il y aurait toujours quelque chose qui me séparerait de mon humanité: la goule. Même si mon cerveau est programmé comme un humain, jamais je ne pourrai changé cette nature qui m'a transformée pour toujours. J'ai son sang, j'ai ses capacités, j'ai ses habitudes, son mode de vie: jamais je ne pourrai m'en séparer. Mon poing frappa un mur de brique. Mes jointures cédèrent par la force, je saignais. Je souffrais légèrement. Cette sensation de brûlure qui me traversait les nerfs à une vitesse incalculable. Cette sensation d'égratignure constante qui nous fige sur place, cet engourdissement distinct... Si pénible...
Je me laissais tomber à genoux dans la ruelle. Il n'y avait personne. Clover, tous étaient partis pour festoyer. Je voulais être seul, je voulais réfléchir, non... je voulais changer. Trouver un moyen de faire un compromis. Comment un monstre pouvait-il être humain? Se sentir humain? Cette odeur de sang ne m'alléchait guère... Mon sang noir n'avait rien d'attirant pour un mort-vivant, pour une bête, pour un animal... J'étais un animal, une bête, un mort-vivant, je ne m'aimais pas. Je n'aimais pas. Non... j'aimais... son odeur, sa douceur... Je souriais. Les larmes montaient à mes yeux... si douces, si fraîches. Je ne me souvenais plus qu'elles étaient aussi salées... Je les essuyais avec ma manche. Il n'y avait pas de place pour ce genre de sentiment dans le règne animal... Je me ressaisis. Je me relevais, replaçais mes jointures et me remis à marcher...
Je les entendais rire, être surpris, discuter bruyamment, crier, puis rire encore. Je m'approchais tout en restant à l'écart. Un homme se prenait pour un conteur. Il racontait à ces gens rassemblés une histoire dont j'avais oublié le début. Il en vint à sa conclusion...
| Conteur : «Et c'est comme ça... que la cascade m'a sauvée de l'emprise que le mal avait sur moi! Je vous jure! Je me sens... je me sens comme un homme nouveau... NOUVEAU! Ha ha!» |
Les gens le croyaient sur parole comme si cet événement se répétait chaque année, comme si quelqu'un de nouveau était sauvé à chaque fois, libéré de ce «mal» dont ils parlent. Quelques personnes répétaient les dires de l'homme, me racontant l'histoire entière par moments marquant: un prisonnier en liberté conditionnelle qui ne ressentirait plus le besoin de tuer qui que ce soit et dont l'envie n'est que de répandre le bien à travers le monde. Certes, n'importe quel cinglé à qui on aurait lavé le cerveau pourrait dire la même chose...
Longtemps le peuple jacassait, nombreux furent les conteurs pour rendre cette légende véridique. J'ai un brin de recul. Je ne les croyais pas à la perfection sur ce coup-là, mais ils pouvaient bien dire la vérité, il suffisait de l'essayer soi-même... Je fus patient, j'attendis que leur longue soirée se termine. Les gens se dispersaient peu à peu, se taisaient, se fatiguaient, puis désertaient la place publique. J'avais attendu dans une ruelle non-loin de-là. Le soleil allait se lever d'ici une heure: j'avais encore le temps.
Je m'approchais de la cascade qui coulait dans une aisance infinie. Le son cristallin apaisant de la nature ne me dit rien qui puisse me convaincre de ce que ces conteurs pouvaient bien dire... Je regardais mon reflet dans la flaque qui apparaissait telle une onde de choc sur le bord des roches. Puis, il y eut cette voix. Une voix qu'on n'oublie guère lorsqu'on l'a côtoyée longtemps, une voix narcissique et exaspérante, un ton de voix qui se croit supérieur aux autres, égocentrique, cruelle, expressive et ...
| Kusodari : «Tiens tiens... si ce n'est pas cet... cet infâme babouin que voilà! Toujours aussi épouvantable ce cher spadassin! Ha Ha! Comme on se retrouve...» |
| Adrien : «Kusodari...» |
| Kusodari : «Hihi! Tu te souviens de mon nom? Enfin... de NOTRE nom! Pourquoi l'utilises-tu encore? Tu voulais être certain de ne pas l'absoudre? Enfin, NOUS absoudre! Ah... cher... très cher Adrien... si... aberrant Adrien!» |
| Adrien : «Tais-toi. Il a dit-» |
| Kusodari : «Toujours en train de parler de toi à la troisième personne? Quel narcissique! Tu ne mérites même pas de porter ce titre! Infâme... Cesse cela! » |
| Adrien : «Tu ne lui diras pas comment se comporter... Il sait très bien quoi dicter.» |
| Kusodari : «Euh... non! Hi hi! Si tu le savais si bien sale cafard, nous n'en serions pas rendus-là! Tu m'avais l'air de vouloir tant changer de nature que la malédiction s'est levée d'elle-même... Psychopathe... SCHIZOPHRÈNE! Tu... tu m'as abandonné... J'avais... j'avais la gloire... Tu m'as tout enlevé... TOUT!» |
| Adrien : «Cesse de te plaindre, tu n'existeras plus. N'aie rien à craindre, tu es foutu!» |
Il voulait me prouver le contraire... il voulait gagner, il voulait subir cette malédiction à nouveau, il voulait oublier sa laideur, ses défauts, son passé, ce qu'il était avant de devenir ce qu'il est. Je n'allais pas le laisser gagner, j'allais me libérer du mal qui m'incombait, du mal qui m'empêchait de vivre, de ces passages que je croyais ne jamais me débarrasser mais que maintenant, j'avais la chance de le faire. Je les croyais maintenant, cette cascade pouvait nous libérer du mal qui nous possédait.
Kusodari commença en grand en m'envoyant ses statues vengeresses. Armées de têtes humaines et de lame tranchante, elles me lancèrent leur projectile avant de s'élancer sur moi comme des furieux. J'avais esquivé une tête et frappé l'autre avec mon pied pour la faire dévier de sa trajectoire. Les deux lames frappèrent verticalement, heurtant le sol de chaque côté de ma personne. Un pied sur la lame de Judith, la lame de son coéquipier frappa horizontalement sans réfléchir, décapitant son ami. Je m'étais penché. Je pris la lame de sous mon pied et échangeai quelques frappes avec celui-là. Je n'étais pas habile et la statue était très pesante. La force dans ses coups étaient gigantesque, je dus battre en retraite, mais elle me poursuivait. Kusodari riait aux éclats. Je lâchais la lame et attendais les coups de mon adversaire. Je ripostais en frappant à sa gorge, un point sensible et vulnérable qui décapita la statue après quelques coups.
Il ragea. Il invoqua le Saint-Sébastien. Il sortit les flèches qui criblaient son corps et me les lançait comme des javelots. Je les esquivais habilement en me jetant de gauche à droite. Je pensais qu'il serait à court de munitions, mais les flèches réapparaissaient au fur et à mesure. Je devais riposter. Il m'était impossible de m'approcher sans risquer de recevoir un javelot en pleine poitrine.
Ma cicatrice la plus longue s'illumina de cette lumière jaune et le fil barbelé apparut. Il alla resserrer sur lui-même la statue en s'entortillant tout autour. Le fil planta ses épines et se mit à tourner, scier le marbre comme si c'était du vulgaire bois. La statue se lamenta et s'écroula. Une autre de moins, quelle était la prochaine étape?
Une chaleur s'intensifia dans mon dos et me brûla gravement. Le gaz me projeta plus loin. La statue de la liberté m'avait aspergé de sa torche flamboyante. Et la voilà qui prenait son second souffle pour en finir. Je serrais les dents à cause de la douleur... Différente, désagréable, piquante, intense, pas deux fois. Le fil se jeta sur le flambeau dans l'espoir de désarmer l'arme de l'invocation magique. Elle ripostait à coups de livre sur mon arme, mais en vain, mon fil eut raison de ses coups. Elle fut fouettée de tous les côtés, retirant des couches de marbre un peu partout, la dévisageant carrément, lui lacérant ce qui lui servait de peau... Ce fut son invocateur qui la retourna là où elle venait.
Puis, la plus puissante de ses invocations prit forme: Athéna. Armée d'un bouclier et d'une lance, sa défense était quasi impénétrable. Quand elle vit mon fil barbelé arriver, elle mit sa lance de côté, attrapa le fil d'une main le lança parterre et le piétina d'un pied comme pour signer sa victoire. Je me tins prêt. Je m'avançais vers elle avec prudence. J'esquivais un, puis deux coups, mais le troisième me transperça la clavicule. Je poussais un cri de douleurs qui réveilla les voisins. Tant pis, je devais tout de même vaincre mon double diabolique. Elle tira sa lance avec force m'arrachant un autre cri et une giclée de sang pour lui ajouter de la couleur sur son bouclier. Elle frappa une seconde fois... qui n'allait pas manquer sa cible: le ventre. Je fus transpercé jusque l'autre côté, mais lui empêchais de retirer son arme pour me faire saigner. Je m'avançais plutôt sur son manche, traversant la défense du bouclier et activai ma technique:
Les épines métalliques jaillirent de mes cicatrices d'un coup sec, empalant la statue d'un coup. Kusodari poussa un cri de rage. Il n'avait plus d'issue. Il ne pouvait pas s'enfuir, j'étais-là, je l'avais invoqué de mon plein gré pour m'en débarrasser. Il allait payer, il allait disparaître et me laisse tranquille. Il prenait tout de même la fuite en direction de la cascade. Mon fil barbelé immobile s'agita à nouveau et l'attrapa par la cheville pour le tirer vers l'arrière, le faisant tomber sur le ventre. Il tenta de ramper, mais le fil tira à nouveau vers l'arrière. Je m'avançais douloureusement vers lui. Je pris mon fil entre deux barbelés, m'installa à cheval juste au-dessus de sa nuque, faufila le fil sous sa gorge et tira un coup vers le haut, l'étranglant à mort. Mon clone maléfique s'évapora dans une fumée noire et retourna là d'où il venait: la cascade.
Je posais un genou parterre, mis une main sur mon ventre qui vomissait du sang. J'avais mal, c'était terrible. Un voisin que j'avais réveillé vint me voir et me demandait si j'avais besoin d'aide. J'hochais la tête. Il fit signe à d'autres qui étaient cachés dans une ruelle et qui avaient certainement tout vu de venir. Ils me relevaient et m'amenèrent chez eux. Ils savaient que je ne voulais pas fréquenter les hôpitaux. Des informateurs? Des hommes de Bastian? Je dus me reposer quelques jours avant de reprendre la route sans danger. Je me rendis compte que Kusodari avait oublié un détail important. Il disait que je revenais sans cesse sur le passé. Certes, puisque le passé, qu'on le veuille ou non, jamais nous l'oublierons. Il fait partie de nous comme ces cicatrices font partie de moi.
| Informateur : «Hé! Où allez-vous comme ça? Vos blessures sont encore fraîches!» |
| Adrien : «Laissez-moi. Je dois retourner travailler.» |
| Informateur : «... D'accord... si vous le dites...» |
Je quittais donc Clover le coeur plus léger, l'esprit moins ennuagé de pensées floues. J'avais un travail à faire, mais d'abord, je devais voir où en était Silver Fang.
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