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*juron* de loyauté [Cobra] |
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| Sujet: *juron* de loyauté [Cobra] Lun 10 Juin - 16:32 | |
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Sybilia Philips
| Je me réveillais en sursaut dans le lit qu'on m'avait prêté. Dastan était à mon chevet, debout, avec un cabaret où le petit-déjeuner était apporté. Je forçais un sourire. Je me sentais épuisée, mais ce n'était guère le moment de penser aux douleurs. J'avais une mission à mener. Je m'assieds confortablement, pris le cabaret pour le déposer sur mes jambes et déguster le repas fraîchement cuisiné. Le jeune homme me regarda manger avec un brin d'admiration dans les yeux. Je tentais de ne pas y faire attention en restant concentrer sur mon repas. Le tout terminé, il prit le cabaret et me devança en dévalant les escaliers rapidement. Qu'était son but, exactement? J'haussais les épaules, pris un bon bain chaud et quittai la demeure en remerciant une bonne centaine de fois le propriétaire de la ferme.
J'avais l'impression de leur fendre le coeur en leur annonçant que je partais en mission. Tant pis. Je ne devais avoir aucun attachement avec qui que ce soit. Cette mission était dangereuse, je l'assumais et c'était ma décision que de partir seule malgré les recommandations qu'on m'avait faites. Mon regard se refroidit, mon coeur aussi, mes poings se serraient d'un courage que je n'avais pas encore remarqué chez moi. J'étais prête... j'étais prête à protéger ce carrosse.
Une marche d'une heure s'était imposée pour me rendre au point de rendez-vous. En chemin, je n'avais rien remarqué d'anormal. Que ce soit une présence malfaisante ou de la magie noire, rien ne s'était interposé sur mon chemin ni dans les alentours. Ma tête voulait souffler un peu, mais mon coeur resta de marbre, il savait que quelque chose de mal allait se produire. Je me rendis au point de rencontre où des gardes m'attendaient et me saluaient d'un signe de tête. Ils avaient été alertés de ma venue. La marchandise était précieuse pour l'État et ces riches qui attendaient le retour de leur argent volé, alors un portrait de mon visage le leur avait été envoyé en même temps que ma candidature.
On me montra le chemin qui menait dans une sorte de garage géant où le mode de transport des lingots n'était guère invisible. Même si nous aurions traversé une forêt, je suis certaine que n'importe quel animal l'aurait aperçu de loin. J'haussais les épaules en me disant que ce n'étaient guère mes décisions que de transporter quelque chose d'important dans quelque chose d'aussi voyant. Pas surprenant qu'on veuille s'en prendre au véhicule... Une des têtes de l'opération me fit signe d'approcher.
-Sybilia Philips?
-C'est exact.
-Nous partons dans quelques minutes, avez-vous des suggestions à nous faire?
-Certes. S'il advenait que nous nous fassions attaquer par des brigands, immobilisez le véhicule. S'il est toujours en marche, il sera hors de portée de protection et pourrait arriver droit sur un piège. Je ne serai pas à bord, mais au-dessus du carrosse. Avec un oeil à l'extérieur, je peux mieux me préparer contre toutes les sortes d'attaques possibles.
Très bien. Tout le monde, prenez place, nous partons!
Non, je n'allais certainement pas lui parler de son idée de génie de vouloir tout mettre dans un seul et unique véhicule. Je ne voulais pas occasionner un débat juste avant de partir. Cette mission était dangereuse: Je n'avais qu'une seule chance de réussir. Si nous avions eu deux ou trois wagons, la possibilité d'en ramener au moins une partie aurait été possible. Cependant, l'État voulait absolument rendre le tout aux victimes.
Le signal donné, je m'étais précipité en escalade pour me coucher sur le ventre sur le dessus du véhicule. Des gardes entouraient la marchandise de tous les côtés, un responsable était à bord avec le chauffeur et quelques témoins. La porte s'ouvrit lentement, puis, nous étions partis... Les gardes étaient disciplinés, moi, j'étais bien accrochée. Le ventre tourbillonnant de crainte et de volonté me faisait presque souffrir. Une heure de trajet passa sur les huit heures prévues et déjà, des brigands sortaient de derrière des rochers pour nous attaquer en criant comme des sauvages. Les gardes se débrouillaient bien, mais pas suffisament pour que je leur laisse toutes les fesses se faire botter par eux. Le véhicule s'était arrêté, je bondis parterre, dague entre les dents et me faufilai dans les mêlées en m'attaquant rapidement aux adversaires. Nous n'avions pas de place pour les emporter avec nous, alors la mort était permise pour eux. Je les blessais juste assez pour qu'ils ne se déplacent plus et qu'ils aient une possibilité de mourir au bout de leur sang après une heure sans bouger. Je ne voulais pas les tuer à froid, ici et maintenant. Je n'aimais pas voir la mort agir, même sur des criminels... La voix d'un garde qui fut parvenue à mon oreille me tira de mon élan pour remonter sur le toit.
Et bah! Voilà, le travail est fait, nous nous sommes débarrassés des voleurs, on n'a plus rien à craindre!
Soldat! Nous avons fait qu'une heure de trajet, le danger est encore à nos portes, restez vigilant.
Eh- Oui m'dame...
Je remontais tout en haut, surveillant par la voie du dessus quiconque qui tenterait de s'en prendre à nous...
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| | | Sujet: Re: *juron* de loyauté [Cobra] Jeu 27 Juin - 0:58 | |
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| Kss, kss, kss.
Balançant la carcasse à son amie, Cobra tape du pied. Ils devraient déjà être là, est-ce que cela prenait si longtemps de se débarrasser d’une troupe de bandit ? Le mage noir s’appuie contre un rocher en admirant la bête dévorer sa proie sauce venin. Il s’était bien évidemment renseigné sur la cargaison dans un premier temps, cette mission s’annonce être un jeu d’enfant. Ces idiots avaient tout regroupé sans prévoir un seul plan B, une seule diversion. Lorsque le charmeur de serpent s’était sournoisement approché du garage, ils attendaient encore des renforts du Conseil. Pfeuh. Ces imbéciles heureux enverraient probablement un incapable sur qui Cobra se défoulerait, il en profiterait pour vider sa haine envers ce groupuscule d’arriérés, ça fait toujours du bien de se défouler sur de pauvres gens qui n’ont rien demandé à personne. Remarque, eux ont demandé à être frappé, bande de tête à claque qui prône la justice pour leurs simples intérêts.
Il avait ensuite réfléchis à la manière de procéder, schéma classique de méfait bien mené. Les attaquer sur place n’était pas nécessaire, ils seraient plus nombreux, plus rapide à donner l’alerte et à repérer le malfaiteur, si jamais une escouade de chevalier runique venait à l’encercler, même lui serait en difficulté. Runes à la con aux lois absolues. Cette idée d’attaquer en plein trajet se présenta d’autant plus alléchante lorsqu’en choisissant son point d’embuscade, le mage noir repéra un groupe de bandits qui ferait office d’apéritif pour les gardiens engagés. Mais vu le retard qu’ont ces imbéciles, le roi reptile commence à croire que les bandits ont eu raison d’eux. S’il ne les entend pas arriver d’ici dix minutes, il irait débusquer les cambrioleurs lui-même, après tout l’important est de récupérer le butin. Ceux qui l’ont perdu en cours de route devaient vraiment être des incapables. L’ancien membre des Oracion Seis pousse un soupir las avant de s’assoir sur un autre rocher et de passer ses mains sur son visage, image d’un professionnel dégradé, perte de guilde, perte de chef, perte de boulot sérieux, obligé d’être réduit au poste de mercenaire par des circonstances externes. Cobra revit rapidement les derniers épisodes marquants depuis la chute de ses cinq puissants alliés. Trois rencontres toutes aussi improbables les unes que les autres, trois individus qu’il aurait tué de sang-froid par le passé sans se soucier d’une quelconque affinité qui pourrait les lier par la suite. Cobra avait changé, malgré lui, accepter ce changement n’était pas une tâche aisée.
Il aurait secoué la tête pour se sortir de ces images embrumées si l’arrivée du carrosse ne s’en était pas chargée. Une véritable addiction au travail est née chez cet ancien mage influent, bien que ce ne soit plus de sa trempe, l’argent remplissait ses caisses lentement mais sûrement et surtout lui évitait de penser à tout ce qui lui déplaisait. De son perchoir il aperçoit la cargaison qui s’approche. Un jeu d’enfant, bien évidemment.
« A toi Cubélios. »
Le serpent s’envola avec grâce dans les airs, glissant dans les airs en dessinant des motifs insensés et invisibles. Son sifflement menaçant sonne le début de l’assaut, lorsque sa silhouette descend en piqué vers l’escorte avant de l’inonder dans une purée de pois violette, brouillard empoisonné dans lequel les moins résistants commencent déjà à suffoquer. Le maitre bondit, glisse sur la pente rocheuse et s’élance en quelques sauts acrobatiques devant le char arrêté. Les plus téméraires viennent former un mur humain entre Cobra et son objectif, ce à quoi il répond d’un sourire carnassier. Ils le jaugent. Un homme seul aurait la prétention de les arrêter tous, eux qui sont bien plus nombreux ? Serait-il idiot ou suicidaire, à moins d’être mégalomane et débordant d’un orgueil mal placé, complexé de la vie ? Qui était-il, y parviendrait-il ?
Oui, bande de cons. Je suis Cobra, et je viens vous dépouiller. « Je prends l’argent. Vous pouvez fuir. »
A l’écoute de leur pensée, il connait déjà leur réponse. Les êtres humains ne sont pas toujours menés par l’instinct de survie, les lâches ne fuiront qu’une fois qu’ils auront vu la puissance du mage en action. Pour le moment, ils restent plantés là, lance pointées vers le roi des serpents, laissant les plus courageux se jeter sur lui dans un cri véhément. Cobra évite le premier, puis le deuxième qu’il propulse à terre d’un coup bien placé dans les lombaires. Il est temps de dégager le terrain.
« Poison dragon’s twin fang »
Les traits d’énergie de poison concentré quittent les bras du dragon slayer pour frapper les ennemis de leurs teintes noire, pourpre et rouge, dispersant les gardes dans une formation chaotique, handicapant déjà certains d’entre eux. Cubélios tapie dans l’ombre se charge d’assommer les premiers fuyards de coups de queue bien placé, corps inertes qui viennent se cogner contre l’arrière du véhicule avant de tomber lourdement sur le sol dans un sifflement vainqueur.
Trop facile.
Tout du moins ce l’était jusqu’à ce qu’une horde de papillons viennent lui exploser à la figure, le forçant à bondir en arrière pour éviter un assaut qui, pour une fois qu’il en recevait un digne de ce nom, aurait pu le blesser. Mais qu’est-ce qui… Le mage du poison bloqua intérieurement, il contracta ses abdominaux en réaction défensive, mais c’était plus psychologique qu’autre chose. Il connaissait ces papillons, il connaissait cette magie, il n’en revient pas. Est-elle là ? Est-ce possible ? Il tend l’oreille, il entend les battements de son cœur, il sent sa présence.
« Sybilia ? »
Questionne-t-il en attrapant par le coup un des gardiens embauchés, serrant avec force jusqu’à presque l’étouffer avant de le jeter violement contre la paroi rocheuse. Il y aurait des morts, il y en avait déjà, il s’en contre fichait, mais la présence de cette personne ici, maintenant, le perturbe.
Qu’est-ce qu’elle fou là ?
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| | | Sujet: Re: *juron* de loyauté [Cobra] Jeu 27 Juin - 1:43 | |
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Sybilia Philips
| À peine quelques minutes venaient de passer que déjà, le sifflement glacial d'un animal se fit entendre, puis, une silhouette qui conversa avec les gardes. J'avais de la difficulté à entendre ce qui se disait à cause de la machinerie du véhicule et la silhouette, incapable de l'identifier. Je me tins prête et voilà, il s'attaqua à mes hommes... comme si j'allais le laisser faire. Je n'attendis pas que les hommes se remettent en position d'attaque ni que la fumée ne se lève pour lui lancer une nuée de papillons qui explosa à son endroit. Puis, j'entends mes hommes se faire massacrer juste derrière. Mais qu'est-ce que? Une voix tente de traverser tout ce boucan, mais les cris des gardes m'empêchaient de cerner les paroles. Je vois une silhouette sinueuse violette ramper dans les airs, un «kss kss» que je pouvais me rappeler à travers des milliers... Cubélios?
Mon coeur battait plus rapidement, je sentis cette embrouille me fondre dans l'estomac, je tremblais de nervosité... Non... tu rêves, ça ne peut pas être lui. Sybilia, tu hallucines, on te joue des tours, il t'a déserté, il n'est pas censé recroiser ta route... Je serrais les poings et me levai debout sur le véhicule. J'attendis que la poussière s'évapore un peu plus pour cerner sa silhouette. Non... impossible, c'était... il me manipulait, un mage illusioniste, oui, ce devait être ça... Ou bien un psychiste? Il connaissait le plus profond de mes pensées et il se jouait de moi. Il tentait de me faire céder, d'atteindre mes faiblesses les plus intimes... Non... il n'y arrivera pas. Je ne me ferai pas avoir deux fois par un mage de ce type-là!
Je devais m'occuper de ce pantin qu'il utilisait pour faire Cubélios... Ensuite, je m'occuperai de lui personnellement. L'animal balança sa queue contre les gardes d'une manière très violente. J'analysais ses déplacements. Puis, quand je fus certaine de mon coup, je me jetais sur elle. Elle se débattait, tentait de me mordre pour me faire descendre. D'un chuchotement, je fis le papillon du «Sweet Sacrifice» et forçai l'animal à l'ingérer. C'était sans dommage. Quand elle vit ma main s'approcher, elle voulait l'avaler tout rond et j'en avais profité pour laisser le sédatif faire son effet. Un de ses crocs avait pénétré ma peau. Je tentais de suivre le mouvement de sa tête pour éviter qu'elle m'empale le bras en entier. Puis, lorsqu'elle tomba inconsciente, je le dégageai non sans douleurs. Je n'avais pas le temps pour ça, je devais m'occuper de ce mage copieur...
Je m'avançais pour qu'il me voit. Il était toujours-là, identique pourtant à Cobra... Ça me faisait mal au coeur de voir qu'il avait le culot de se transformer en lui. Je me plaçais en formation, le peu des troupes qui me restait se postait juste derrière moi. Je secouais la tête.. déjà? Comment pouvait-il aussi copier la magie? Je commençais déjà à voir flou... j'allais tout de même pas m'effondre comme ça maintenant? Ma carrière venait à peine de débuter! Je sentais déjà la fièvre monter, je me sentais trembler, malade...
Restez à l'écart! Si jamais il... il réussit à passer, défendez la cargaison de vos vies. C'est un ordre!
Ils se consultaient du regard, mais c'était une question d'honneur. Les fuyards et les traitres, ils ne méritaient qu'une chose: le bûcher. Puisque mon adversaire arrivait à lire mes souvenirs, il pouvait aussi connaître les techniques dont j'étais capable. Un combat de force brute? Je fronçais les sourcils, tentant de masquer la douleur qui me possédait. D'une main, je fis de nombreuses invocations, sans répit. Qui sait combien de temps le poison prendra-t-il avant de me faire succomber?
Ground Eruption! Condensed Kamikaze! Cloud of Butterflies!
Des papillons jaillirent du sol pour surprendre le faux-Cobra d'en dessous. Puis, il s'en suivit d'un boulet de canon explosif pour terminer avec la nuée de papillons classique. Je posais un genou parterre... Quel honte d'échouer une mission de si bas niveau... Jerenn avait raison, jamais je n'aurais dû quitter Phantom Lord... J'aurais dû aller lui en parler, consulter mes amis avant de prendre une telle décision... mais... je... je voulais tant le revoir... pourquoi? Le poison me fit presque cracher mes poumons, j'avais mal au ventre... mais je continuais, les larmes aux yeux...
Nauseating smoke! Cloud of butterf-... Co...bra...
Je résistais au poison. À quatre pattes, cherchant mon souffle, je sentais mon bras s'engourdir tranquillement, mon coeur se crisper d'une douleur émotionnelle... Tout cet effort pour rien? Tout ça pour quelque chose de personnel... non mais... dans quel enfer suis-je tombée? Je pleurais, c'était douloureux, mais je pleurais. Les autres me regardaient sans savoir comment réagir... Je m'en foutais... Puis, un brin d'adrénaline, et j'avais eu l'impression que ce poison s'était effacé pour trois secondes... un, deux trois... suffisamment pour le regarder en face... mais pas assez pour lui dire que je l'a-
Puis, le noir et le blanc à la fois... j'étais toujours consciente, mais paralysée parterre. Mes hommes se mirent à crier à l'unisson pour me venger...pauvres fous... pauvre idiote...
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| | | Sujet: Re: *juron* de loyauté [Cobra] Jeu 4 Juil - 19:15 | |
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| Lâche. Belle parleuse. Elle était comme toutes les autres.
« Restez à l'écart! Si jamais il... il réussit à passer, défendez la cargaison de vos vies. C'est un ordre! »
Alors c’est comme ça hein. Mademoiselle qui tenait tant à défendre la neutralité, la vie et l’égalité des chances avait bien changé. Le mage noir était désabusé mais loin d’être dépassé par les évènements. Son regard glacial de mage noir vétéran s’adresse à son opposante qui semble avoir oublié jusqu’à la moindre parcelle de leur rencontre. Elle s’attaque à lui comme s’il s’agissait d’un parfait inconnu, armée d’une colère effrayée, on aurait dit un animal acculé face à la mort, un pauvre papillon sait que son heure vient vite pourtant il ne se débat pas comme un acharné débile. Crachat méprisant, le dragon slayer saute en arrière puis se décale avec agilité, sa maitrise des sons en fait un roi de l’esquive difficile à prendre de cours, il sait ce qui arrive, il sait comment l’éviter avec une minutie insolente, une précision impressionnante. Il laisse cependant la nuée de papillons l’entourer, prêts à exploser et lui infliger quelques brûlures mineures. Un élan d’adrénaline le pousse à agir un minimum.
« Poison dragon’s scales. »
Un à un, les insectes sont annihilés par les projectiles du mage noir qui explosent contre les papillons lumineux avant de s’écraser sur d’autres victimes. De ce qu’il entend, Sybilia a complètement perdu la boule. Quitter Phantom Lord ? Rejoindre le Conseil ? Lui auraient-ils fait un lavage de cerveau ? Comment ose-t-elle le traiter de faux ? A sa connaissance, son poison n’avait aucune propriété hallucinogène, alors il ne sait pas ce que la jeune femme avait pu consommer avant de partir en mission, mais ça devait être puissant. Déjà pour renier ainsi ses principes et se joindre aux forces du Conseil… Etait-elle la raison pour laquelle ils n’avaient toujours pas lâché l’affaire au cours de ces derniers mois ? Elle n’avait pas menti lors de leur dernière rencontre, autrement il l’aurait su. Les questions se multipliaient dans la tête de Cobra qui, irrité par le côté insensé de cette scène, décide de prendre les choses en main. Il avance d’une démarche lente de reptile prêt à ne faire qu’une bouchée de ses proies. Les plus vaillants soldats se renferment en position défensive entre le mage noir et la commandante des troupes.
« Reculez ! - Je peux t’entendre, Sybilia Philips. »
Les mains jointes en avant, Cobra lance son Fang Thrust qui fuse vers l’ennemi sans aucune pitié. Il perce un trou dans le mur humain et plaque contre un arbre une paire de malchanceux. De nouveaux soldats s’avancent pour remplacer les déchus, ce à quoi le criminel répond d’un soupir agacé. Ne peuvent-ils pas tout simplement dégager ? Cubélios aurait pu l’aider à écraser ces vulgaires insectes, mais elle semblait encore occupée. Le maitre des serpents écoute sans la moindre compassion les ennemis suffoquer de plus en plus, s’écrouler sous le pouvoir insidieux de son élément tout puissant. Puis de son puissant instinct de dragon, il inspire toute la brume pourpre qui l’entoure. Les yeux luisant, la cruauté à son apogée, il mate les bêtes.
« Dokuryu no hoko »
Le rayon surpuissant nettoie la zone d’une partie des êtres indésirables, sans aucune retenue Cobra venait de tuer sans scrupule. Il avait pourtant bien pris soin d’éviter Sybilia, c’est le pas las qu’il s’approche du corps gisant, ses yeux vides de toute émotion rencontrent les siens, impuissant. Elle est folle, c’était trop facile. Il hésite, cherche dans ses pensées les réponses à ses questions mais ne les trouve pas, il pourrait partir avec le butin et l’abandonner là, idée tentatrice qui le charme, pourtant son corps refuse, sa curiosité assoiffée préfère le faire s’abaisser. D’un bras puissant il la soulève du sol.
« Alors comme ça, on ne juge personne mais on s’allie au Conseil ? Ils t’ont bien payé pour les infos sur moi, et tu as décidé de les rejoindre ? De faire comme toutes ces marionnettes qui appliquent bêtement les lois ? Je vais te montrer si je suis faux. »
Dans l’idée de la réveiller, le mage noir lui assène un violent coup de poing dans l’abdomen de sa main libre. Il n’y a plus de poison dans l’air, mais ce n’est pas pour autant qu’elle ne souffrira plus. Il la jette en avant et se retourne pour dégommer d’un coup de pied un rescapé qui tente de l’assommer. Lâche. Belle parleuse. Elle était comme toutes les autres. Et où était passé Cubélios ? Le mage noir est pris d’une colère indicible qu’il ne s’explique pas, elle n’annonce rien de bon.
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| | | Sujet: Re: *juron* de loyauté [Cobra] Jeu 4 Juil - 22:08 | |
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Sybilia Philips
| J'avais menti.... au Conseil, à Jerenn, à mes amis sur mes intentions, sur mes raisons pour rejoindre le Conseil. Ils ne savaient toujours pas. J'ai toujours été friande de neutralité et d'égalité. Pourquoi avoir rejoint un côté aussi extrémiste que celui-là? Une seule raison à cela, mais c'était encore flou dans ma tête. Je ne savais plus si je faisais des pas dans la bonne direction. Je ressentais pourtant ce besoin, je ressentais quelque chose. Mon instinct me poussait si fort sans que je puisse réagir par moi-même. Un coup de tête? Peut-être en fin de compte... Je ne savais plus si mon statut d'appartenir à une Guilde me convenait vraiment au final... Saleté d'impressions féminines, quand tu ne sais plus ce que tu veux, le futur te le remet en pleine face de manière assez brutale...
Je voyais toutes sortes de couleurs, j'entendais ce qui se passait. Je ne pouvais pas bouger. Ma vision se noircissait au fil du temps. Je ne savais pas combien de temps avait passé, mais je me battais pour me réveiller, pour résister, pour survivre à ce poison mortel. J'entendais mes hommes se faire exterminer comme s'ils n'étaient que de vulgaires mouches... Bordel, combien sont-ils morts sous mon commandement? Comment le patron réagira-t-il en apprenant que j'avais échoué? Que tant de ses soldats avaient donné leur vie en vain? J'avais honte... si honte d'avoir pris cette décision. Si je ne l'avais pas fait, ces hommes ne seraient pas morts. Si je ne suivais pas mon instinct, comment pouvais-je répondre à mon questionnement?
Ma vue redevint blanche, je me sentais à nouveau apte pour bouger. Cependant, avant que je puisse le moindre mouvement, une douleur intense me réveilla. J'avais l'impression qu'on tentait de me faire vomir mon estomac. J'avais fait la sourde face aux paroles du mage, mais j'avais tout entendu. Ce qui me perturbait, ce fut sa dernière phrase. Il... n'était pas un faux? S'il l'était, il ne tenterait pas bêtement de me prouver le contraire il me semble... Sybilia, cette mission avec Laxus t'a laissée des séquelles. Tu crois que tu vis encore dans le virtuel, que tout autour de toi est contrôlé par un psychiste. Tu hallucines, c'est terrible... Mon corps fut projeté plus loin, effectua quelques roulades dans le sable avait de s'immobiliser. J'ouvris un oeil, puis l'autre. Le visage crispé par la douleur, je me pris le ventre d'une main et me relevais sur un genou en tremblant. Je serrais les dents le temps que ma vision trouble revienne à la normale.
Puis, je constatais mon échec. Du sang, des corps, la mort. Il les avait tous tués. Je ne devais pas flancher devant la peur, je devais être forte, suivre cet instinct qui me menait par le bout du nez depuis des mois... J'étais naïve, n'importe qui pouvait profiter de ma faiblesse mentale. Mon regard valsa sur le massacre, puis croisa celui du Dragon's Slayer. Il était-là, Cubélios aussi, je n'avais pas halluciné. La tension se relâcha, la douleur fut plus aigüe. Avais-je quelque chose d'éclaté à l'intérieur? Je devais ignorer la douleur, je devais faire face au destin, à mon instinct qui résonnait de plus en plus fort, qui cillait dans mon cerveau intensément. Mon coeur se remit à battre à un rythme qui ne suivait pas la normale. L'adrénaline? Non, c'était plus que ça...
Attends...
Il était hors de lui. Cela ne faisait guère son affaire que j'aie rejoint le Conseil. Il voulait me battre... fais-toi plaisir, je ne comprends pas plus que toi... J'avais perdu l'envie de me défendre à cause de cet instinct. Molle comme de la crème, mon corps tenait à le laisser me massacrer comme les autres... mais pourquoi? J'eus du mal à me relever, mais je le fis en gardant mon équilibre en pliant un genou. Il croyait si fort que je l'avais dénoncé, que j'avais trahi mes idéaux, non... J'avais suivi mon instinct tout au long...
Cobra... je n'ai pas trahi mes idéaux, ni mes paroles. Je.. J'ai menti à mes amis, à la seule famille qui me reste sur cette foutue terre... J'ai suivi mon instinct et encore, j'essaie de comprendre. Si tu veux me battre à mort, te défouler, vas-y, j'aurai la conscience tranquille. Je sais pas si je saurai supporter tant de morts sur la conscience bien longtemps de toutes façons...
Lâche... Où était donc passé cet honneur que je possédais depuis toujours? Depuis quand le sacrifice ne fait-il plus partie de mon quotidien? Depuis quand... Qu'est-ce qui m'arrivait. Je fermais les yeux si forts qu'ils plissaient. Je ne voulais plus le regarder en face. J'avais honte de moi pour lui, pour moi, pour eux... Je pleurais encore... Comment pouvais-je devenir plus forte si je passais mon temps à craquer? Comment pouvais-je me concentrer si... Allez... réfléchis... comprends avant de mourir... Il entendra aussi de toutes façons... Je le sentis frémir de colère et ça me torturait.. pourquoi ? Je devrais pourtant avoir peur... pas souffrir? Je... J'ai compris... Devait-il le savoir? Devais-je le dire? Le penser? Non... c'était agréable en même temps. Ce sentiment de soulagement maintenant que je sais qu'il est là, toujours en vie, devant moi... Je me mis à sourire pour moi-même. Mes mains montaient le long de mes bras pour ressentir cette chaleur humaine... réconfortant tout en rêvassant... Je ne devais pas folle, je profitais seulement de ce nouveau sentiment. Lui il était-là, attendant impatiemment de connaître le pourquoi du comment.
Je relevais les yeux vers lui... rougis. Je sentais cette chaleur dans mon intérieur, mon coeur battait encore plus fort, je souriais un peu plus. Je devais rêver... Non, je n'étais pas endormie. C'était une première. Au moins je mourrai en ayant connu cela. Cela n'était probablement pas réciproque, mais au moins, connaître tout ce flot d'émotions faisait mon bonheur.
Je... Je préfère le garder pour moi. Comme ça les déceptions resteront endormies un peu plus longtemps...
Il ne comprenait toujours pas ce qui se tramait en moi. Il était si curieux, il allait probablement craquer, me torturer jusqu'à ce que je parle. Peut-être que le coeur décidera de s'ouvrir enfin après cela... mais rien ne pouvait être certain... sauf ce sentiment-là...
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| | | Sujet: Re: *juron* de loyauté [Cobra] Jeu 4 Juil - 22:56 | |
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| Sybilia.
Rancune. Il ne comprend pas pourquoi il éprouve une telle émotion en sa direction, il s’était promis de ne plus compter sur personne, de ne plus considérer la loyauté des humains comme crédible. Elle seule ne pouvait avoir plus d’importance que les autres, elle n’était qu’une parmi tant d’autres. Le coup avait eu l’effet escompté, la demoiselle avait bénéficié d’un réveil brutal et la voilà toute déchirée comme une poupée de tissu, tenant difficilement en équilibre. Elle se bat, il l’entend. Il entend tout jusqu’à la moindre de ses pensées, ses muscles crispés et fatigués, son cœur empoisonné battant envers et contre tout. Il s’avance vers elle, il ne lui manque qu’une hache à faire tournoyer pour paraitre bourreau, mais il n’est pas de ces gens-là. Non, Cobra finit le travail de ses propres griffes, à mains nues, le sale boulot ne l’effraie pas, il est bestial, sauvage, animal. Il commence à percer à jour quelques mots utiles mais c’est flou, bordélique même pour elle, si bien qu’il ne peut pas comprendre ce qu’elle n’a elle-même pas compris. Une seule chose est sûre, il n’y a plus personne pour les déranger, et le mage noir est épris d’une haine glaciale et meurtrière. Elle allait payer pour sa trahison. Jusqu’à ce qu’elle arrive enfin à piper mot.
Attends ? Attends quoi, les flocons au mois d’aout ?
Il se tient prêt, il résiste à l’envie de tuer pour satisfaire sa foutue curiosité. Son instinct ? Pff, quelle excuse ridicule, c’est parler pour ne rien dire. Des paroles tissées par une menteuse sur un voile de souffre, il la fixe durement, hésite dès à présent à lâcher sa sentence ultime. Cet état de mollasson l’agace encore plus, il ne comprend pas, il ne suit pas la logique de la chose. Elle est sur le point de mourir, et au lieu de se démener activement pour sa survie, tout ce dont elle est capable c’est une dépression de commandante ratée ? Qui avait bien pu avoir la brillante idée de lui confier des responsabilités aussi élevées sans la tester auparavant ?
Cobra se rembrunit. Rêve-t-il, ou est-elle en train de se sentir mieux ? Ses yeux s’élargirent imperceptiblement, la colère est désormais doublée d’une stupéfaction qui la transforme sans la faire disparaitre. Cette fille a un sérieux problème. Un gros problème. Il n’y pige que dalle, mais elle sourit bêtement comme une enfant qui dort paisiblement, née à nouveau telle une fleur dans ce cimetière de soldat. Il avait envie de la gifler, de la frapper pour qu’elle comprenne que la vie n’est pas un jeu, que la réalité est dure et difficile, qu’autour d’elle des gens sont morts par sa bêtise, par la puissance d’un criminel qui la tient sous son joug. Comment pouvait être sourire aussi insouciante, il lève le poing vers elle, prêt à décocher une patate digne de ce nom. Il ne comprend toujours rien, rien du tout à ses mots bienheureux dont il a perdu la sensation depuis fort longtemps. Il serre les dents, se retient et se retourne.
« T’es complètement jetée. T’es sûre que t’as pas fait une chute du haut de la falaise la dernière fois ? »
Et c’est là qu’il la voit. Cubélios, inconsciente à l’arrière du chariot. Son sang ne fait qu’un tour, il ne vit que pour elle et elle ne vit que pour lui, s’il devait lui arriver malheur, le roi des reptiles dépérirait. Il court vers sa carcasse pourpre et s’abaisse pour juger de son état. Il comprend alors qu’elle est simplement assoupie, quelqu’un a dû lui jeter un sort… Il n’y avait ici qu’une seule mage. Il tourne la tête vers Sybilia, heureusement pour elle que son amie n’avait rien de grave, il se serait montré sans pitié. Il réalise alors l’ironie de la situation, il est bloqué là au milieu des agonisants, forcé à attendre que sa compagnon se réveille, chose qui ne prendra sûrement pas bien longtemps, mais beaucoup trop de te temps à son goût. Trop de temps passé avec cette silhouette déconcertante. Sybilia. Elle semble tout de même avoir retrouvé ses esprits, d’une manière ou d’une autre le poison lui a fait office de douche froide et ses idées n’étaient plus aussi vindicatives que tantôt. Le dragon slayer tente alors de reprendre à zéro le raisonnement d’une personne qui avait par le passé gagné une petite parcelle dans son estime, ce qui est déjà en soit un exploit.
« Bien. Garde-le pour toi. Mais pourquoi le Conseil ? N’importe quoi d’autres, mais pourquoi eux ? »
Sa colère se distille dans tout son être mais elle était toujours bien présente. L’a-t-il dégouté ? Car si c’était le cas, il était capable de bien pire. Il lui pourrirait la vie jusqu’à ce qu’elle comprenne ô combien fatale fut cette erreur de choisir le conseil de la magie comme communauté. Il veut lui parler, et en même temps cette haine, cette trahison lui retire toute capacité à le faire. Il lui en veut, il ne lui fait pas confiance, il gardera ses conseils pour lui.
L’instinct est une bonne chose quand on ne sait pas où aller, il nous guide, mais tu es une fille intelligente, tu aurais dû savoir où.
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| | | Sujet: Re: *juron* de loyauté [Cobra] Jeu 4 Juil - 23:34 | |
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Sybilia Philips
| Le poing bien haut, il s'apprêtait à me frapper... Il était hésitant, il ne voulait pas... pourquoi s'empêchait-il? Pourquoi se donnait-il tout ce mal? Cobra, tu es aussi jeté que moi... toi non plus tu ne fais plus de sens, mais au moins, j'ai réussi à retrouver le sentier à travers les bois. Il était encore enragé. Allez, tu as le champ libre, pourquoi t'en empêcher? Est-ce mon sourire qui te fait flipper? Pourtant, il t'est adressé... Il ne semblait toujours pas comprendre. Malgré tout ce qui se tournait et se retournait en moi, il n'arrivait pas à saisir l'information. Tant pis pour lui, tant mieux pour moi. Je continuais de sourire, apportant que du contraste entre nos deux personnes. Lui il était dans une rage dévastatrice et moi j'avais trouvé mon bonheur.
Je le regardais s'éloigner pour rejoindre son amie. Je me reculais de quelques pas pour m'adosser à un arbre. Tellement ce sentiment était intense que j'avais besoin d'un appui. Il devait me trouver encore plus cinglée. Si au moins il savait... Il arrivait à se bloquer, s'empêcher de pousser les explications sur ce qui m'arrivait plus loin. Puis, je me rendis compte que ce qui l'intéressait d'avantage, c'était la raison de mon affiliation avec le Conseil. Pourquoi lui plutôt qu'un autre? C'était pour cela qu'il se sentait trahi. Il croyait que je les avais rejoint dans le but de le capturer et de l'envoyer purger sa sentence. Ce fut alors avec de la brillance dans les yeux que je lui répondis:
Parce qu'ils sont les seuls qui soient si intéressés à te retrouver... comme moi j'ai tant désiré te retrouver, Cobra...
Timbré, complètement dingue, non? Pourquoi retrouver un fugitif? Pourquoi accepter de travailler main dans la main avec son pire ennemi? Lorsque l'objectif est commun, parfois on a tendance à garder tout le butin pour soi-même. Pourquoi faisait-il cette tête-là? Pourquoi paraissait-il si surpris? Tu auras beau être le plus grand meurtrier sur la planète, Cobra, mais je me souviendrai toujours de cette soirée. Cette soirée où j'ai appris à te connaître sous un jour différent, où tu m'as épargnée, chose que tu n'avais guère faite avec tes nombreuses victimes. Je me souvenais de ce repas que nous avions partagé et de ce matin-là où je me suis réveillée seule. J'ai cru avoir rêvé cette fois-là. J'ai pensé que tout ce bon temps n'avait jamais existé, mais mon instinct me disait le contraire. J'ai cru en mon instinct et je l'ai suivi et c'est ainsi que nous nous retrouvâmes l'un en face de l'autre. Cela me faisait un rare bien intérieurement. Te revoir, te sentir, t'entendre... Je souriais encore plus et je pleurais de joie.
J'ai longtemps cru que ce n'était qu'un rêve, mais mon instinct m'a amené jusqu'à toi et ce n'était guère par pure coïncidence. La seule coïncidence ici, c'est que tu sois sur ma route ici-même. Jamais on ne m'a dit que je trouverais un Cobra pendant ma mission si je l'avais su plus tôt, je serais arrivée beaucoup plus tôt...
Le nombre de pourquoi qui résonnait dans sa tête devait être important. Pourquoi lui? Pourquoi tant désirer le retrouver? Pourquoi... pourquoi? Tant de questions qui mènent qu'à une seule et unique réponse. Devais-je le dire? Il n'attendait que cela, mon coeur battait ultimement pour s'ouvrir à lui. J'avais mal au ventre et ce n'était pas ce coup de poing... c'était ça. Je continuais de lui sourire comme une imbécile heureuse alors qu'il attendait impatiemment que son serpent se réveille de sa sieste forcée. Puis, j'ouvris la bouche et d'entre mes lèvres, je soufflais ces quelques mots avec une légère hésitation, mais une sincérité des plus profondes:
Je... je t'aime...
Voilà c'était dit... et dire que je ne voulais pas... Et puis, si je ne le revoyais pas après cela, j'aurais vécu le reste de mes jours dans le néant de l'ignorance. Un homme comme lui ne pouvait pas vraiment s'intéresser avec un amour sincère à une fille comme moi... Il devait se demander comment cela se faisait que je sois amoureuse d'un criminel comme lui après qu'on ne se soit vus qu'une seule fois. C'était simple, je l'aimais point. Je le ressentais, il n'y avait pas de raison supplémentaire, c'était comme ça. Rien de plus rien de moi. Et maintenant? Que faire devant un tel champ de bataille? Devant une telle défaite? Devais-je partir? Donner ma démission? Me donner la mort? Non... je devais respecter mon code d'honneur... et me battre jusqu'à la mort. Mon sourire, mon bonheur disparut pour faire place à de la tristesse intense. Je devais me battre contre l'homme que j'aimais, donner ma vie pour ça... J'empoignais mon poignard à ma ceinture tout en me décollant de l'arbre. La lame vers le bas, les dents serrées pour m'empêcher de crier, je me mis à courir vers lui à contre-coeur dans le but de le transpercer...
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| | | Sujet: Re: *juron* de loyauté [Cobra] Dim 21 Juil - 14:37 | |
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| Très, redevable.
Exaspéré, le mage s’abaisse face à son alliée endormie, penché sur elle comme un père protecteur, il glisse sa main sur ses écailles blanches dans l’espoir que sa belle se réveillerait de son lourd sommeil de princesse. Il aimerait se débarrasser des bruits importuns mais il le sait très bien, son don ne lui le autorise pas le silence. A ses premiers mots, Cobra tourne la tête vers elle, pragmatique. Le retrouver ? Il lui aurait suffi de l’appeler, il l’aurait entendu. Il est vrai que la vipère ne s’intéresse qu’à ce qu’elle veut bien écouter, mais sûrement que sa voix à elle l’aurait intrigué. Mauvaise foi ultime de la part de celui qui ne lui accordé tout ce temps aucune seconde, aucune minute d’attention ou de manque. Il redonne toute son attention à Cubélios.
Réveille-toi. Réveille-toi qu’on s’en aille.
Il ne souhaitait que partir en sentant ce qui allait se préparer. Il ne voulait pas faire face à cette injustice. Pourquoi pouvait-il entendre cette femme alors qu’il ne percevait rien de sa meilleure amie ? Il calme son irritation en fixant le reptile qui dort, un sifflement tranquille qui perce d’entre les morts qui les entourent. Morts, tous morts, à l’exception de cette folle à lier. Son esprit s’excite à bondir d’un élément à l’autre sans aucun but, sa concentration perdue face à son incapacité à réveiller une simple bête ailée. Il réalise son état digne d’un débutant et s’arrête de penser, inspire un coup et s’humecte les lèvres par un coup de langue pervers afin de reprendre le contrôle de la situation. Un désir malsain qui s’empare de lui sans prévenir le pousse à voir les choses sous un autre angle, une envie de vengeance selon lui justifiée, on récolte ce que l’on sème, comme ils aiment le dire de par le Conseil. Tu l’as bien mérite. Paye pour tes crimes. Des expressions toutes faites sorties de la bouche de ceux qui, sans réfléchir, condamnent les gens différents. Pourquoi serait-il compréhensif avec l’un de ces mécréants ?
Le déclaration tombe comme une épée de Damoclès dans l’esprit du chasseur solitaire. Lentement, très lentement, il se remet debout, exposant son dos froid et silencieux à la demoiselle impétueuse. Elle l’aimait ? Sérieusement, elle l’aimait ? Un rictus malsain résonne dans l’esprit de Cobra qui finit par se retourner pour la transpercer du regard. Son ouï ne décelait là aucun mensonge, aucun artifice particulier, mais qui sait si la jeune fille n’est pas manipulée par plus malin qu’elle ? Ses pensées toutes entrechoquées, son cœur qui battait plus fort que jamais. La pauvre, en face d’elle se tient le regard dur et froid du mage noir. Ils n’appartiennent pas au même monde, loin de là. Elle ne peut espérer le comprendre et c’est pourquoi elle fonce sur lui dans un assaut désespéré. Il esquive, tourne et danse avec la silhouette de Sybilia, corps qui ne demande qu’à hurler mais que la raison retient par une forte bride. Elle n’arrête pas, elle se déchaîne comme une diablesse, Cobra soupire et se laisse entailler le bras tout en l’apostrophant.
« Sybilia ! »
Le ton impérieux et la voix haussée stoppèrent la mage déterminée l’espace d’un instant. Si tuer n’était pas un problème pour ce professionnel des guildes clandestines, loin de lui l’idée de passer pour un doux agneux, Cobra n’aime pas particulièrement l’idée du meurtre. Le monstre de sang-froid n’est qu’une des multiples images qu’il entretient face au monde et face à lui-même. Et là n’était pas un moment pour tuer, ni même pour se battre.
« Je t’ai entendu. Maintenant, il va falloir affronter tes aveux. »
Sans prévenir, il bloque son bras armé approchant son visage du sien dans une manipulation émotionnelle bien déterminée. Douce et innocente, la pauvre n’avait pas idée de l’ampleur du ridicule de la situation. Ironie digne d’une grande tragédie, la petite bien élevée s’enamoure d’un voleur de luxe. S’attendait-elle à une fin de conte de fée ? Il siffle, se place dans son dos et le murmure vient glisser à son oreille.
« C’est ça, que tu aimes ? »
Devant elle s’entasse un tas d’immondice, des morts, du sang, une odeur de venin répugnante et quelques périssant gémissant. Il la force à admirer chacun de ces déchets, la met en face de la vérité avec dureté. Elle doit réaliser à quel point elle était stupide d’oser espérer, il doit la démolir de l’intérieur. Elle ne sait strictement rien de lui, elle cherche à l’arrêter, lui faire payer, pourquoi se perdre dans ce genre de futilité. Au moins, il a là une ficelle à tirer, ficelle qu’il songe à utiliser : pourquoi ne pas faire de Sybilia une poupée ? Cherchant à la faire frémir, il augmente sa proximité dangereuse, souffle et la pousse en avant. Nonchalant, il admire le filet de sang qui coule sur son bras sans plus accorder un regard à la demoiselle. C’est fâcheux, il n’apprécie pas être blessé.
« Bien évidemment, si tu connais un moyen d’effacer mes actes auprès du conseil, je te serai redevable. Très, redevable. »
Est-ce le début d’un petit jeu risqué tant pour le ravisseur que pour la kidnappée ? Les notions de mensonge, dénis et réalité sont bien dures à démêler dans ce genre de situation, un défi à relever plutôt intéressant. |
| | | Sujet: Re: *juron* de loyauté [Cobra] Mer 24 Juil - 20:22 | |
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Sybilia Philips
| La dague bien pointé devant moi ayant pour cible l'être que j'aimais, je me trahissais profondément, mais c'était ma dernière issue. Je ne savais pas si j'étais assez forte pour avoir sur la conscience autant de morts. Comment me traiteront-ils au Conseil à mon retour? C'était une grave erreur, ils me destitueront, ils me condamneront. J'étais fichue, alors aussi bien l'être jusqu'au bout. J'attaquais tête baissée l'un des mages les plus recherchés de Fiore pour ses nombreux crimes. Les joues noyées de larmes, le coeur déferlant d'autant d'amour à sens unique et ce, pour la première fois de ma vie... En miettes, tournant des milliers de fois sur lui-même, c'était impossible. Comment une femme qui tente d'amener la paix puisse aimer un brigand? Les dents serrées, je tentais de le transpercer comme il avait transpercé mon coeur de sa froideur, de sa cruauté. Je rageais en silence, triste...
Il m'empêcha, las, de l'atteindre, mais je lui égratignai le bras... Ce n'était rien et il s'était probablement laissé faire devant un tel pathétisme. Mon élan s'était arrêté à ce moment-là, à bout de force, à bout de volonté. Puis, il me dit que je devais affronter mes aveux, que je devais faire face à ce que mon coeur avait choisi de faire, de ressentir. Il bloqua mon bras et s'approcha de moi...trop près... Je rougis non-intentionnellement. Timide, mal à l'aise. Il voulait quelque chose, il n'avait certainement pas changé d'idée... non... que voulait-il. Alors que je voulais m'éloigner, il fit le tour de moi-même tout en restant à proximité. J'étais paralysée, complètement par cette sensation intense... Ce bouillonnement intérieur, si cruel... Il ouvre à nouveau la bouche, me force à regarder le champ de bataille... Sadique. Mon regard se noircit dans les ténèbres de la honte et j'hochais la tête en guise de réponse. Je ne pouvais pas répondre négativement parce que l'individu que mon coeur a choisi cause malheureusement des catastrophes.
J'avais déjà leur mort sur la conscience, comment est-ce que cela pouvait être pire? Il croyait que c'était de la torture? C'était seulement projeter ce à quoi je pensais depuis déjà de nombreuses minutes. Je le savais que j'aimais un monstre, et puis quoi encore? Je... je ne pouvais pas faire marche arrière. Le seul moyen de m'en sortir, c'était de me trancher la gorge ou de me transpercer le coeur. J'étais faible d'esprit, je le savais depuis quelques mois et j'avais tenté de m'améliorer... Il faut croire que j'avais régressé encore et encore... Son souffle si près de mon cou me faisait frémir les poils jusqu'aux plus minuscules, mais je ne bronchais pas, détruite intérieurement par tant de révélations dont j'aurais aimé qu'elles restent cachées.
Il me poussa vers l'avant pour me rapprocher un peu plus de ses crimes, soit de sa vraie nature. Puis, ce qu'il désirait tant fut dite de vive voix. Il croyait vraiment qu'un dossier comme le sien pouvait s'effacer? Je ne pouvais pas effacer la mémoire des gens, je faisais exploser des papillons, moi... Brûler des papiers ou demander pardon n'étaient guère suffisants. Si je leur parlais du cas de Cobra, ils me mettront des détectives aux trousses et ça, ce n'était guère mieux. C'était ce qu'il voulait.. être libre comme l'air, cessé d'être pourchassé. J'étais pour cette liberté, mais les morts qu'il a causées ne pourront jamais être réparées et enfermer quelqu'un dans une cage n'était pas non plus très équivalent. Tuer non plus n'était certainement pas mieux alors, comment ces criminels peuvent-ils payer? Je serrais les poings, tentant de trouver une solution, mais en vain...
Puis un poids frappa ma poitrine. Léger, mais présent, je pris le collier que Valentin m'avait offert dans une de mes mains. Je ne pouvais pas... je... je ne savais plus quoi faire... Je titubais sur quelques pas avant de m'écrouler sur mes genoux, le crâne contre un tronc d'arbre et je me remis à pleurer. Je n'avais plus de force autre que pour pleurer... c'était pathétique... Il suffisait d'agir comme une gamine, je devais devenir une femme, devenir forte, savoir sur quoi je devais enligner mes objectifs. Que feraient-ils à ma place? Que ferais-je? J'essuyais mes dernières larmes de crocodile avec ma manche et m'aidais de l'arbre pour me remettre sur pieds. Je rangeais ma dague à ma ceinture et dis entre deux hoquets:
Je ferai mon possible...
S'il croyait que j'allais faire ce sale boulot sans obtenir quoi que ce soit en retour, il se mettait le doigt dans l'oeil. Mais cela, même s'il arrivait à le lire dans mes pensées, jamais il ne saura ce que j'ai l'intention de faire. Je ferai mon possible, mais ce sera une toute autre fin pour lui...
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| | | Sujet: Re: *juron* de loyauté [Cobra] Mar 6 Aoû - 16:13 | |
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| En route.Elle n’a aucune chance, c’est clair. Ses yeux froids ne lui accordent aucune pitié, ils la regardent pleurer, n’éprouvent aucune compassion. Il se décharge de toute responsabilité, s’il est responsable du carnage, la folie qui a épris l’esprit de Sybilia ne le concerne pas, elle est folle, il n’y peut rien. Cubélios commence à esquisser une mine de réveil, c’est bientôt la fin. Ses sanglots coulent à flot, il entend ses larmes couler, ses gouttes frapper le sol dans un murmure mouillé. Tout autour d’eux marque la fin de l’échange, le vent calme, le froid qui s’installe, et surtout, l’odeur macabre qui plane dans l’air. Il s’occupe de son amie tantôt assoupie mais s’arrête, Sybi s’est relevée. Elle serre dans son poing une sorte d’amulette, un bon sort protecteur factice. Pourquoi s’attacher à ce genre de rêve inutile, irréel ? La force des amis, encore et toujours cette… Il pousse un souffle méprisant, une grimace hautaine et pleine de jugements. De toute façon, elle est repartie pleurer, encore, il l’abandonne donc pour terminer les préparatifs. Le roi des reptiles s’assure du bien-être de son alliée avec minutie, et quand tout est prêt, il prend sur lui et attend. Oui, il attend qu’elle ait terminé son numéro qu’il contre d’un visage impassible. Il n’est pas de ceux qui supportent les autres qui se lamentent, il la trouve pitoyable dans tous les sens du terme, il refoule toutes les sentiments qui pourraient s’exprimer en lui, elle doit retenir ce visage dédaigneux qui la sonde sous toutes ses coutures. Ce visage plein de mésestime qu’il espère graver dans ses souvenirs à l’aide d’un fer rouge, ce visage qui une fois ancré ne ressortira plus jamais. Cobra ne supporte pas qu’on se déplore ainsi, et par cette déconsidération il comprend lui-même qu’il exige plus de Sybilia que du commun des mortels. Il veut qu’elle progresse, qu’elle se lève et qu’elle se batte, même contre lui, si c’est pour elle. Oui, debout. Elle reprend force, elle répond avec une nouvelle motivation, elle accepte. Le mage noir la détaille, elle a une idée derrière la tête, mais elle n’y parviendra jamais. Il s’installe à l’avant de la calèche, installe la pompe magique à son poignet et fait démarrer l’engin pour se sauver avec sans un mot. *** Il est loin désormais, il peut se permettre de prendre une pause avant d’amener le butin au gros requin, mais il ne le fait pas. Les pensées de Cobra sont ailleurs, avec la vitesse de la carriole, il sent le vent sur son visage, un peu comme ce jour qu’il a passé avec elle en haut des falaises. Elle a tant changé, mais en même temps il sent bien au fond de lui que c’est toujours la même. Il n’aurait jamais pensé qu’échanger un morceau avec une demoiselle puisse forger un lien si fort en si peu de temps. L’homme fort de son indépendance n’y avait vu qu’un moment de repos, un instant d’échange intéressé, tous deux avaient eu besoin de compagnie et s’étaient trouvés. Il était loin, très loin, d’avoir prévu une telle conséquence. Aussi monstrueux et ignoble avait-il pu se montrer là-bas, il y trouvait beaucoup de comédie. Le jeu était pourtant sincère, il ne pouvait pas se dévoiler ainsi au grand jour. Criminel, Cobra est un criminel, il ne perd jamais le Nord, la vue de l’objectif si lointain soit-il. Il agit de la sorte pour sa survie, pour celle de son amie, il ne peut pas se permettre d’être faible, et pourtant, là quelque part, dans les limbes abyssaux de sa poitrine, veillait un sentiment bienveillant. Une part de lui qu’il ne dévouait ouvertement qu’à sa meilleure amie, mais il ne peut nier que le sort de Sybilia ne le laisse pas indifférent. Les conséquences de ses actes, il les assume depuis longtemps, il ne regrette pas et les aurait tous tué une fois encore si c’était à refaire, ce n’était pas ça le problème. Il veut juste qu’elle s’en sorte, qu’elle quitte cette candeur, pourquoi est-elle passée du côté de ceux qui se targuent d’être les bons, elle qui avait une vision si intéressante du monde. Cubélios glisse ses écailles pourpre sur la joue de son ami de toujours dans un geste tendre, il réagit et revient à la réalité. Cela ne devrait pas l’affecter autant, même s’il est seul, il doit se dépêcher de conclure ce contrat. En route. Je peux t’entendre, Sybilia, j’entends, encore ici, les sanglots de ton cœur. |
| | | Sujet: Re: *juron* de loyauté [Cobra] | |
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