Un sourire. Hrist. Aigle brune au nom volé. Hrist des plaines enneigées. Elle se moque de son avis. Elle sait que ce n’est qu’une provocation de parvis. Elle écoute et siffle devant le secret de ses tenues osées. Un masque de corbeau et un chat de rubis. Esprit du feu dansant et compagne des glaces jouant. Deux parfaits inconnus pour détourner l’attention et explorer discrètement. Elle glisse sa main sous le bras du chaton. Demoiselle suspendue sans savoir exactement tout ce qui l’attend.

- Allons-y Efrits des dunes d’été. Nous avons un public à charmer.

Elle s’élance à ses côtés, demoiselle à la liberté revendiquée. Elle court, embarquant derrière le félin volatile et charmant qui va l’accompagner pour la journée. Un sourire indolent devant cet homme qu’elle sait l’ensorceler. L’oiseau et le chat qui s’uniront pour tromper, dissimuler, cacher. Pauvre fou que les mortels qui oseront les regarder. La clochette tinte dans le vent de cette chaude soirée. Elle l’entraine à l’adresse qu’on leur a communiquée. Pas de retard autorisé. Juste deux âmes en échos qui commencent le jeu qu’ils devront sur scène continuer. Pas de loups à l’horizon pour les troubler. Ils ne seront rien d’autre que les fées de la tromperie organisés. Deux acteurs endiablés, déshumanisés pour ravir le cœur des invités. Deux bêtes qui s’amusent au dépend des invités en toute impunité.

L’adolescente s’engouffre dans la demeure sous le nez des cochers. Moqueuse de tous ce temps qu’elle vient de volé à ceux qui était censé les précédés. Elle court dans le couloir des artistes dégénérés, rieuse de tous ceux qui semble la dévisager. Elle est l’aigle et lui le lion de cette sinistre représentation qui va s’envisager. Une loge où leurs noms sont gravés. Caractères dorés trop clinquant pour les deux incarnations de l’oisiveté. Hrist et Efrits, les contraires d’une nature torturée. Le bruit de la rumeur qui suit l’ouïe de la brunette amusée. Porte qui se referme avant même que quelqu’un est eu l’idée de les interroger. Pigeon supplanté par un admirable coup de chapeau improvisé. Personne ne pourra les arrêter.

L’aigle frivole disparait, tenue et masque passant derrière un paravent sous le regard entendu d’une seconde demoiselle aux prunelles mordorées. Louve grise à l’éclat qui ne cesse de se deviner dans la semi pénombre des lieux où ils tachent de se préparer. Un accord de guitare, une note erronée sur fond de voix distendue par un son faussé. Le groupe d’à côté est angoissé. Mélodie enjôleuse que la cachette n’essaie même pas de réprimer. Chanteuse juvénile qui fredonne en tourbillonnant parmi sa robe de plume en corolle. Un loup de corbeau attaché sur une simple coiffure entièrement négligée.

- Alors prêt à les captiver ?

Ombre féminine qui pousse doucement la lumière masculine qui doit la seconder. Duo du règne animal près à jouer, voler, ensorceler. Simple claquement de doigt pour oublier le reflet de la jeune femme qui vient de se changer. Complexe oiseau qui s’esquisse sur l’épaule de son compagnon de soirée. Chouette hibou aux couleurs quelque peu décalées. Harfang des neiges qui n’aurait pas dû être d’un noir condensé. Pas plus que la panthère assise dans le dos de Misto devrait être blanc cassé. Un tango des couleurs qui s’amuse d’être ainsi inversé. Un duo qui devient quartet avant même d’avoir pu penser à de nouveau se défier. Un regard envers la créature féline qui dévisage le Damaz sensé danser.

La main douce de la brunette effleure un des trous dans les haillons du désert qu’il est censé représenter. L’amour de la déesse du froid et de la mort avec l’humain du soleil et de la gloire. Une ombre de rire qui menace de s’échapper alors qu’elle se hisse sur la pointe des pieds pour murmurer.

- Par quoi devront nous commencer ?

Contact d’un souffle chaud qui ne fait que mieux se faire ressentir pour s’envoler. Beauté dans la brièveté. Esprit animal adopté. Qui allait donc entamé les réjouissances et les étrangetés de ce bal auquel ils avaient été appelés ? Chat et déhanché endiablé ou Aigle et litanie acérée ? Deux âmes qui symbolisent leur étrangeté alors qu’ils laissent le surplus qu’il avait emporté. Pas d’arme pour ce petit tour de passepasse là. Un vague brouhaha qui règne dans la pièce non loin de là. Deux mages au jeu effrénés qui attendent tranquillement l’instant qui leur sera donné. Chorégraphie ? Ok. Musique et mélodie ? Pas besoin de s’inquiéter. Effet d’optique et autres choses qui les surprendront pour mieux les duper ? Parfaitement coordonné. Un vague sourire sur le visage de l’adolescente qui s’apprête à donner le pas au félin intenable qui lui sert de coéquipier. Une chanson soigneusement sélectionné. Une seule partition qu’elle ne faisait qu’entendre depuis leur première soirée. Une âme qui résonnait simplement pour jouer. Pour être jouer. Pour ravir et briller sur le sons d'un simple déhanché. Deux artistes heureux de pouvoir faire ce qu'ils font de mieux. Le jeu de la tromperie est maintenant prêt à servir leurs volontés amusés.