Un fragment cosmique à côté du cœur, qui a oublié d'exploser mais qui rugit comme une flamme hargneuse. Sous l'écorce de sa nature brutale, il y a ce mime de guerrière disloquée, ce semblant de femme forte déguisée pour exorciser sa forte inhibition. Abigail, c'est une étoile qui ne sait pas scintiller, un volcan qui a oublié d'exploser. Abigail, ce n'est qu'une chimère de rêves étranglés et de souvenirs égarés. Ils se sont répandus en des milliers de fragments dans son corps, comme étant les braises d'un feu inanimé. Pourtant, tu sais, Abigail elle a essayé de se faire une carapace en cristal pour s’extirper de la violence du monde. Tu sais, faut pas lui en vouloir à Abigail d'être un peu trop maladroite. Parce que c'est le seul moyen qu'elle a trouvé pour survivre. Abigail aurait du s'ouvrir comme une fleur, elle aurait dû être aimé comme une femme et choyée par un homme aimant.

Mais non.
Ça devait se passer autrement.
Alors c'était ça.

Elle a travestit sa faiblesse en force, voilà ce que c'est, Abigail. C'est quelque chose de pas très glorieux, un quelque chose qui tente de faire de son mieux. Abigail est devenue une plante carnivore, prête à tout déchiqueter pour sa propre survie.

Alors s'il te plaît, ne lui en veut pas trop.

Ne lui en veut pas trop d'être maladroite, de ne pas avoir été aussi forte, d'avoir été beaucoup trop lâche. Alors il l'avait appelé, ça avait résonné dans son corps, ça avait vibré dans ses tempes. On voulait la voir. Alors Abigail s'était levée parmi ses confrères, se distinguant par ses cheveux blonds. Elle s'était avancée comme une funambule, menaçant de se casser la figure à chaque pas qu'elle pouvait entreprendre. Une fois arrivée face à lui, elle dit d'un ton assuré.

_ C'est moi.

Son visage était marbré d'impassibilité, Nox, hein ? Elle l'avait vu se battre contre Lamia Scale lors le tournoi orchestré par les anges. Il lui voulait sûrement quelque chose, mais cela importait peu à Abigail. Il l'amena dans un recoin reculé, comme si le lieu pouvait maquiller la discrétion. Abigail siégea comme une reine sur l'un des murets.

Il la questionna.
Pourquoi ?

Ce fut un éblouissement qui happa les barrières de son encéphale, elle sentit brusquement mal à l'aise. Elle sentit un parfum s'exhalait hors d'elle et qui lui assiégeait les narines. Une effluve authentique qui inspire un souvenir évanescent, un souvenir inconnu qu'elle désespère de saisir. Elle voulut parler, mais les mots furent aspirer par les tréfonds de sa gorge, ils crièrent dans son ventre, ils brûlèrent contre les parois de sa peau. Ses mots lui calcinaient les entrailles.

_ Non, je suis désolée.

Elle récupéra son calme, avant de l'achever par un sourire navré. Réellement, elle était navrée. Sa main s'égara contre la surface rêche et désagréable du mur. Ses paupières papillonnèrent de confusion, mais elle devient bientôt la statue apathique, murée dans son assurance triché.

Pourquoi me demander ça ? Je ne suis pas très réputée pour connaître les gens, ni vraiment douée pour me souvenir d'eux.

Elle restait toujours aussi calme, son malaise fut éphémère, il se dissipa comme un vent qui fauche les corolles de fleurs. Elle se releva pour lui faire face, d'un air tendrement intrigué. Qui était cet homme et que lui voulait-il réellement ? Elle sentait qu'il tentait de manière feutré à lui faire surgir quelque chose d'oublié, et ça Abigail...

Pour rien au monde ne le voulait.

_ Si c'est tout ce que tu as à me dire, si tu n'as pas d'autres suggestions, est-ce que je peux partir ?

Il serait dommage... qu'elle se sente comme un tigre en embuscade, agressée, au point de vouloir aiguisé ses griffes pour se sortir de là.

Il faisait chaud à l’intérieur d’Abigail. Sa peau devenait une écorce d’écailles poussiéreuses aussi acérées que celles d’un dragon, il l’énervait. Il l’agaçait, elle sentait dans sa gorge une boule abrupte étouffée la remontée de lave qui allait tout brûler. Elle était énervée comme un dragon et sa bouche restée fermement scellée sous peine de calciner Nox de ses propos volcaniques. Il l’agaçait. Elle suffoquait dans ses paroles incriminantes, si bien que ses paupières se plissèrent pour analyser les mots polis de la voix trop rauque et éraillée de Nox. Ses poignets beaucoup trop frêles étaient enlacés d’une emprise glacée qui tempérait la chaleur hostile qui s’émanait d’elle.

Il faisait froid à l’extérieur d’Abigail. Comme le baiser d’un blizzard animal qui tente de te faire disparaître dans des étreintes disharmonique, dont le murmure incessant peut te briser les tympans. Abigail, c’est une nymphe glacée acclamée par ses propres mœurs aliénés. Comment peux-tu oser, Nox ? L’incriminer alors qu’elle s’est tant acharnée de bâtir une réputation immaculée d’épines pouvant lui porter préjudice ? Fye, qui était-il ? Elle ouvre la bouche, refoule un grognement muet tandis que sa naïve question s’élève dans les airs, repoussant son agacement éphémère.

_ Qui est Fye ? Quand est-ce qu’il a disparut ?

Comme un peintre, il accouche une ébauche disloquée, il brosse le portrait de ce Fye comme une étoffe illusoire qui n’existe pas. Il étoffe le portrait de cet inconnu dans un ton différent, comme s’il avait été important pour Abigail.

Il n’avait rien d’important pour Abigail. Il était de Blue Pegasus ? Certes, elle s’en moquait. Sa mâchoire crispée se détendit brusquement. La situation épineuse serait vite délogée.

_ Bien. Alors si ce Fye est un mage de Blue Pegasus et qu’il est porté disparu et que je serais réellement suspecte, pourquoi Bob ne m’en a-t-il touché aucun mot ? Les mages ne sont-ils pas, il me semble, sous la tutelle de leur maître ? En quoi un membre du conseil a le droit de poser ses pattes sur une affaire qui le regarde même pas ? De plus, Bob n’est pas du genre à incriminer ses mages pour rien, alors tu es sûrement venu pour régler des comptes qui ne t’appartiennent pas.

Ses yeux expulsé un mépris foudroyant, elle avait conjugué sa force à celles d’autres mages pour annihiler Légion, pourquoi le conseil lui ferait courber l’échine devant un meurtre dont elle n’était même pas au courant ? Une autre phrase lui ulcère l’esprit, le cœur au bord des lèvres, elle siège à nouveau près d’un muret, comme une reine déchue dont l’esprit dépouillé de violence, clame.

_ Dernière chose… Tu as mal verrouillé les menottes.

Elle était calme, les menottes qui étreignaient fermement ses poignets furent jeter au pied du virus. Nox, tumeur infâme. Prêt à se répandre et à semer une discorde tortueuse dans l’esprit d’une Abigail déterminée. Les menottes sont à terre, comme si elle crachait à la figure de l’homme un mépris courtois, dont les contours reflètent un calme apathique.

Mais l’ascension d’une colère lui broie l’estomac.
Abigail, que t’arrives t-il ?
Pourquoi t’as le cœur au bord des lèvres ?

Elle est bien trop calme, attends la réponse claquante de l’adversaire qui lui briserait les côtes. Mais elle n’avait pas peur.

Plus maintenant.

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