Etre tirée du lit par une petite sœur euphorique et hyperactive, c’est une définition comme une autre du mot « calvaire ». Misto sautille de partout, elle est excitée comme une puce, elle trépigne d’impatience de mettre son plan a exécution. Je soupire ; comment lui en vouloir ? L’amour fraternel est supposé être inconditionnel, c’est faux. La preuve, condition numéro un : faire preuve de beaucoup de tolérance… J’ai envie de lui dire que sa voix me fatigue déjà, oui mes réveils sont tous sans exception aucune, des plus difficiles. Je me retiens, je lève les yeux au ciel, enfin au plafond de la chambre que nous partageons. Il est fissuré, humide et aurait besoin d’un bon coup de peinture… Oui je râle tout le temps aussi, j’ai décidé de m’ouvrir un peu plus au monde au lieu de me cacher derrière un énième masque. Si ça vous plait pas, vous n’êtes pas obligé de lire, et vous pouvez allez voir ailleurs si j’y suis ! Je me traine péniblement de mon lit jusqu’à la salle de bain, encore dans le cirage, même si je me suis vue un nombre incalculable de fois dans le miroir, je m’exclame avec dépit :
« Oh c’te tête… »

Je décide sur l’instant qu’une douche me fera le plus grand bien ! J’ouvre les robinets et laisse l’eau couler pour lui laisser le temps de chauffer. En deux temps trois mouvement, me voilà dévêtis, j’enjambe la baignoire et me saisit du jet. Sous la surprise je lâche un juron : « Bordel de pompe à cul ! »
Ca vous choque ? Je m’en moque ! Il n’y a que Misto et moi dans la pièce. Je ne suis pas la princesse de la foudre 24h sur 24 et 7 jours sur 7 ! Je suis aussi une simple humaine avec bon nombres de défauts. Bref l’eau est glaciale, toute la plomberie est à revoir dans ce satané manoir perché au sommet des montagnes de fer. Bref j’abrège, je ressors de la salle de bain demi heure plus tard, pas maquillée, mais coiffée. C’est toujours ça me direz-vous. Je suis habillée comme un sac, je n’ai pas de goûts et en plus les loups de ma frangine ont saccagés ma garde robe, si seulement j’avais un vrai garde dans mon placard… Je me force à être de bonne humeur, cela devient facile lorsque ma petite sœur me sourit avec entrain. Toute pimpante et guillerette, elle m’entraine par la main à sa suite, je suis prise par son engouement. Elle est la seule qui puisse me faire rire aussi facilement ! Elle suscité tant d’émotions positives chez moi, elle représente énormément à mes yeux, bien que je n’ose l’avouer qu’à demi-mots. Oui je suis une trouillarde en plus d’être une râleuse ! Au final je commence à m’amuser, c’est l’important non ? Les explications sont données, l’invitation est lancée, puis je décoche un sourire complice à ma petite sœur tout en lui donnant le bras. Comme elle le dit si bien, en avant Eagle’s !

……….

La plage enfin ! Quelle glorieuse idée ! Je jubile, je… Non attendez, j’ai oublié le passage en cabine. Rigolez pas, je ne suis pas perverse, il vous permettra juste d’en apprendre plus sur moi ! Ce n’est pas ce que vous cherchiez en me lisant ? Savoir qui je suis vraiment ? Pour tout vous dire, même moi je ne le sais pas ! Donc me voilà en maillot deux pièces d’un violet assez foncé. Deux raisons à cela, la première ; on ne voit pas au travers lorsque je suis trempée. Et de deux, ça fait ressortir la couleur gris-argent de mes cheveux. J’ai aussi une image de marque à tenir… Aspirée à jouer les pseudos femmes fatales, ce n’est pas facile tous les jours. Je m’observe dans la glace, je me scrute minutieusement, je hais mes hanches, elles sont trop larges ! Elles rendent ma silhouette disgracieuse ! Je me mes donc de profil face au miroir, mon ventre n’est pas assez plat et… Je soupire en baissant la tête, si les gens savaient que dans l’intimité, je ne suis qu’une jeune femme complexée, hésitante et mal dans sa peau, ça jaserait croyez-moi ! Okay, plan B, je vais devoir avoir recourt à un paréo coloré pour couvrir mes maudites hanches et donner l’illusion que mon ventre est plat en ajoutant du volume… Cheveux détachés check ! Chapeau de paille check ! Paréo et maillot check ! Visage ch… Aaaaaahhhh ! Non quelle imbécile ! Je ne me suis pas épilé les sourcils ! Ca craint ! Mode fille maline on : Tadam ! Lunettes de soleils ridiculesement fluorescente et en forme de cœur check !
Maintenant voila mon secret, pourquoi je parais si confiante, sûre de moi, provocatrice et super forte au point que mon « regard qui tue », pas littéralement hein, mais c’est le regard que je jette aux gens quand je suis très énervée ! Je disais, au point que mon regard qui tue fait actuellement peur aux gens et leur fait passer l’envie de recommencer !

Donc mon secret ♥ ! J’utilise la foudre, je stimule une partie interne de mon cerveau et j’utilise la méthode Coué. En m’auto-convaincant que je suis belle, désirable et dangereuse, je finis par le croire. Mes neurones répandent des particules chimiques qui sous l’effet de l’électricité se propagent très vite. Ainsi mon corps agit en concordance avec ma pensée, l’effet est immédiat. Attention regardez moi, je répète à tue-tête :

« Je suis belle, désirable et dangereuse. Je suis belle, désirable et dangereuse. Je suis belle, désirable et dangereuse… »

Plus la peine de le dire pour le croire, je le sais ! Je suis intimement persuadée d’être cette Nywell là, celle que tout le monde imagine ! Je sors avec une démarche assurée, gracile et élégante, je me fraye un chemin sur cette plage noire de monde. Certaines personnes s’écartent de mon chemin, je souris, je suis une rock-star ! Après tout ne suis-je pas Nywell Yutani, l’aigle foudroyant, qui fait chavirer les cœurs de ces messieurs et qui châtie les méchants ? Ou inversement aussi…
Bon j’écourte, j’ai tendance à m’étendre un peu trop, voire même à me répandre… Me voilà donc, allongée sur un transat en bords de mer. La tête à l’ombre d’un parasol, mon corps enduit de crème solaire exposé au soleil, je jubile ! Les rayons caressent ma peau, sensation de bonheur pur ! Un serveur dépose sur une table basse à côté de moi, un plateau avec un pichet de limonade et un verre. Oui je suis friquée, toutes ses missions ont rapporté gros ! Je pose mon livre ouvert sur mes seins, cachant ainsi aux yeux de tous, cette partie de mon anatomie. Je réajuste mon chapeau de paille pour qu’il couvre mon visage, je ne veux pas être dérangée. J’entends, j’écoute, le doux bruit des vagues qui viennent finir leur course contre le sable. La limonade qui pétille avec légèreté et les glaçons qui s’entrechoquent en musique. Une petite brise rafraichit ma peau que le soleil dore avec affection. Je me relaxe, je me sens bien, en paix avec moi-même. Mes muscles détendus, je suis dans une position confortable. Chaleur, douceur, joie, je commence à fermer les yeux et à m’assoupir. Si quelqu’un me dérange, je vous jure que je le tue ! Là pour moi, c’est Nywell (Noel) avant l’heure… Aha ! Oui j’ai aussi un humour douteux… Je souris et m’endors… Oubliant le fait que je serais de corvée de paperasse...

Il faisait si beau... Le soleil sortait de derrière les montagnes... La guilde était en effervescence, tout le monde se demandait quoi faire pendant ces vacances .. Une petite fille qui portait une grande robe rose se trouvait devant la fenêtre qui donnait sur la face descendante de la montagne. Il était tôt et le soleil piquait les yeux. Qu'est ce qu'elle allait faire pendant ses vacances ? Attendre a la guilde que ses quelques amis reviennent .. Depuis le départ de son frère elle était de plus en plus introvertie, et s'éloignait de plus en plus de la foule. - Allez chercher vos sacs. Je vous retrouve dehors dans cinq minutes. Cela la sortit de ses pensées, elle se retourna, faisant voler ses cheveux et sa robe. Cette annonce s'adressait elle a tout le monde ? A elle comprise ? Elle suivit la foule espérant qu'elle était comprise dans le "vous". Elle entra dans sa chambre ainsi que celle de son frère. Elle mît toutes ses affaires dans un grand sac a main, rose, bien évidemment. Elle sourit en pensant a sa guilde réunie, dans le même endroit... Ça n'allait pas être de tout repos... Elle regarda le lit de son frère, elle passa a cote et effleura du bout des doigts la couverture. Elle repensa aux derniers mots qu'il lui avait dit : Voyons petite sœur, si tu continues d'avoir peur de te rapprocher des gens, tu vas finir toute seule ... Elle serra les dents et sortit de la chambre. Elle suivit le groupe des aigles, avec un peu de distance. Elle avait si peur, peur d'être rejetée par tout le monde. Dans le bus elle s'assit tout devant son sac comme seule voisin. Toutes les personnes qu'elle connaissait, ne faisait guère attention a elle. Une fois arrivée a destination, elle descendit tranquillement et prit le temps de regarder autour d'elle, le paysage était somptueux, une plage infinie, avec énormément de monde. Elle posa ses affaires avec celle des autres, et quand Misto lança le défi, elle courut en riant se changer. Elle ressortit en courant. Corvée d'archivage ? Non merci ! Elle suivit ses amis jusque dans l'eau ou elle s'enfonça. Beaucoup d'aigles se mirent a nager Amy, s'arrêta avant de ne plus avoir pied. Car oui elle ne savait pas nager.. Elle leva la tête et regarda le soleil qui brillait haut dans le ciel... Elle fut déstabilisée et tomba en arrière, d'un coup elle ne sentit plus rien sous ses pieds, elle battit des bras et des jambes avant de se retrouver sous l'eau, elle essaya de crier, mais sous l'eau elle réussit juste a boire la tasse. Amy remonta a la surface un instant, le temps d'hurler: _A l'aide !!! Puis elle replongea ...

 

Des vacances, oui mais non. Ca c'était ma première réaction. La seconde quand je me rendis compte qu'ils étaient sérieuse fut de fumer pour oublier cette annonce. Puis la troisième quand ils vinrent me dire que le départ était pour bientôt fut de rire, un rire étrange, un rire pour dire non. Un rire d'horreur et d’effrois. Pourquoi! Pourquoi des vacances! Ils ne comprennent décidément rien à ma logique. Leurs vacances c'est bien pour faire ami-ami mais pas pour fumer. A tout les cas ils vont me fouiller. Ils vont m'interdire de fumer! Les monstres! Les salauds! Pourquoi des vacances, je déteste bronzer! Je déteste le soleil! Je suis une nécromancienne nom de Dieu. Je vis la nuit pas le jour! Surtout pour voir des gonzesses se dandiner sur la plage et dire qu'elles problème elles ont. Non j'était contre. Pourtant j'ai accepté, enfin accepté est un bien grand mot. On ma légèrement forcé le pas. Le regard de Nywell m'a ainsi aidé à savoir quel choix prendre. Alors j'ai pris Zuruka, je l'ai collé au Bus. L'odeur du cadavre au soleil étant comment dire, dérangeant pour les non initiés. J'ai pris de quoi fumer. J'ai pris de quoi boire. J'ai tout pris. Parce que même si elles ne voulaient pas, moi je ne pouvais pas m'en passer.

On arrive quand. Question qui me trotta dans la tête tout le temps du voyage. Mais néanmoins je réussis à tenir jusqu'au lieu dit. Une fois arrivé dans ce camp de touristes. On arrive à l'auberge. J'ai pas d'affaires si importantes. Je rammène mon cercueil sur la plage. Ca fait fuir assez de gens pour que j'ai une vrai place. Je me roule un joint. Je le fume quand soudain j'entend Misto hurler qu'on doit se précipiter dans l'eau. Putain mais non! C'est les vacances forcés déjà alors merde hein! Tant pis je ferais la paperasse mais laisser moi tranquille. Je m'allonge. Je suis en noir. Vous vous attendiez à quoi? Non mais sérieux! Jamais autre chose qu'en noir. En plus çà attire le soleil. Tant pis je n'ai qu'une chance de ne pas bronzer! Je met le cerceuil au dessus de moi. Trois parasols à côté. Je ne bronzerais pas! Je ne ferais pas pour autant chier tout le monde. Chacun sa vision des vacances! Soudain une petite voix que je connais que trop bien hurle. Amy! Elle se noit et tout le monde s'en fout? Bande d'aigles radins!

Je me précipite dans l'eau, je pousse les gens. Je hurle, je perd la raison et la drogue n'y est pour rien. C'est un membre de la guilde que j'aime, j'aime cette enfant plus que tout. Elle ne mourra pas maintenant! Je plonge, l'eau je ne suis pas habituée à la mer mais qu'importe. Je vois l'enfant qui coule. Oh non petite pas maintenant! Je la rattrape. L'air va me manquer mais qu'importe. Je remonte comme je peux. Je remonte et je vois le soleil à travers l'eau. Une masse jaune. Je fais remonter Amy, moi je galère tant bien que mal. Je remonte enfin. Je respire l'air pure. Une seconde de plus et j'y restait. Je ne perd pas pour autant mon objectif de vue. Je la traine jusqu'à la plage. Les gens m'observent, je ressemble à une violeuse. Ou l'eau qui ruisselant sur mon corps me donne un air de catin des îles. Je n'aime montrer mon corps comme çà. Et au vu du regard des garçons présent j'ai raison. En même temps dans une guilde ou la plupart des Aigles sont féminins, tu m'étonnes qu'on attire les pervers. Mais reprenons ce que je voulais faire, à savoir sauver Amy. Je la pose sur une serviette. Je ne m'y connais pas en sauvetage d'enfant. Alors je hurle, je hurle comme une soeur, comme une mère. Je hurle parce que je sens le drame venir si on intervient pas. Vacances en mousse! Si je pouvais je remonterais dans le temps pour saboter cette opération. Amy...dit quelque chose. Je panique, je transpire. Je vais m'évanouir aussi, tient çà en fera deux à sauver. J'ai plus de forces, et la drogue me fatigue encore plus. Je crache. Du sang également. Vacances qui commencent bien. Je m'effondre à côté d'Amy. Un sourire maternel que j'esquisse sans raisons. Si un aigle pouvait oublier cette foutue course à l'eau pour venir nous aider çà serait gentil! Je vous jure, cette guilde c'est n'importe quoi! Rire et larmes se côtoient, une parodie de la vie?