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Faut il croire au destin?
 MessageSujet: Faut il croire au destin?   Faut il croire au destin? EmptyMar 9 Avr - 19:04

Anonymous
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« Le destin choisit qui entre dans ta vie, mais toi seul décides qui y reste. »
Tout comme il l’avait effectué la veille, Wilfried envisageait traverser la guilde tel un voleur clandestin, s’accaparer une mission en coup de vent ; dame Fortune en revanche ne lorgnait pas la scène de cet œil. Elle avait déjà, il fallut le remarquer, placé le premier engrenage de sa machination la veille en laissant notre protagoniste abandonner Anubis chez lui toute la journée, enfermé pendant sa journée de travail. Le fennec aux cinq queues n’avait guère apprécié ce manque d’attention et décida donc de harceler son propriétaire lui faisant bien comprendre qu’il crevait d’envie de prendre l’air, lui aussi. Ils partirent donc ensemble le long du chemin montagneux qui menait à la guilde sans réaliser qu’ils étaient manipulés par cette force supérieur qui venait de placer la seconde pièce de son mécanisme. Anubis sur l’épaule, l’amiral poussa les grandes portes d’entrée et se dirigea sans un mot vers le panneau des missions, déterminé sur le fait que cette attitude deviendrait bientôt une habitude. Il ne s’attendait pas à être perturbé ainsi.

Mage : Salut! Comment ça va? Je voulais te parler hier mais…
Wilfried ne lui adressa même pas un regard, toujours absorbé par le panneau, il se pressait même intérieurement pour ne plus avoir à l’entendre. Son compagnon renifla avec perspicacité la tension précoce dans ses muscles.
Mage, posant une main sur l’épaule de Wilfried : Hé, je…
Wilfried, se retournant vivement avec un regard froid, après un silence : Dégage.

Après avoir décoché cette flèche acérée, le colosse d’un mètre quatre-vingt-quinze fit volte-face avant de réaliser que quelque chose clochait. Il tourna la tête, tout juste à temps pour apercevoir son renard du désert se faufiler entre les membres de la guilde et s’enfuir. Il se précipita à sa poursuite, il ne pouvait perdre Anubis, c’était tout ce qui lui restait de Calixte.

Wilfried, criant : Anubis, au pied!

Rien à faire, le canidé pistait déjà une odeur dont Will n’avait pas conscience. Bousculant les mages d’Eagle’s Claw sans prendre la peine de s’excuser, il tenait difficilement le rythme et l’adresse de son toutou qui paraissait décidément bien déterminé à lui échapper. Ils montèrent des escaliers, sautèrent des rambardes, écrasèrent des parquets, mais ce fut finalement Anubis qui vainquit en se faufilant sur une terrasse via une fenêtre entrouverte avant de monter sur le toit. L’albinos cracha des jurons qu’il vaudrait mieux ne pas retranscrire en hurla en direction de son fennec pour qu’il revienne à lui, hurlement qui se conclut par un nouvel échec. L’anti-mage envisagea de grimper sur le toit le long du mur de pierre, néanmoins il réalisa bien vite qu’il perdrait de vue sa proie, bien trop rapide et rusée. Il l’observa donc de loin, bras croisé, oreilles sifflantes, jusqu’à prendre la boule de poils roux en flagrant délit : elle venait de s’introduire dans une chambre via une fenêtre.

Wilfried : Saloperie de Cyrano à quatre pattes.

Maugréant comme un flibustier, le guerrier quitta la terrasse et utilisa son bon sens pour retrouver la chambre en question. Il frappa si fort dans la porte que si elle eut été verrouillée, cela aurait suffi à la défoncer en sautant le verrou, il s’en contre-fichait à dire vrai, il n’accorda son regard qu’à son partenaire filou, museau dans un sac de toile sombre visiblement en train de dénicher un peu de nourriture. Son propriétaire soupira et le souleva du sol alors qu’il mâchouillait on ne sait trop quoi. Le jeune homme esquissa un fin sourire qui disparut bien assez vite.

Wilfried, sur le ton de la réprimande : Ecoute moi attentivement, les gens d’ici sont des mages, ce sont de mauvaises personnes. Il ne faut pas que tu les approches, ce qui veut dire qu’on ne doit pas trainer par ici. Regarde où tu nous as fait atterrir, ventre-sur-pattes.

Le renard balançait ses cinq queues, apparemment plus passionné par ce qu’il avait en bouche que par les reproches de son gardien. L’albinos redressa la tête et profita de sa propre remarque pour étudier les lieux, il s’était introduit dans la chambre d’une demoiselle, manquant à tout principes de galant homme. Fort heureusement pour sa conscience, Wilfried n’est point gentleman, et voir le bordel semé par Anubis dans la chambre l’amusait plus qu’autre chose, en particulier ces sous-vêtements douteux qui lui arrachèrent un sourire méprisant. Il ferait mieux de ne pas trainer ici, maintenant qu’il a récupéré son dû, il prit donc la direction de la sortie sans prendre garde à la dernière pièce placée sur l’échiquier par le destin qui se joue de lui depuis le début de la journée. Une pièce qui serait probablement l’atout de la roue de la fortune par sa simplicité. Le bazar dont il riait tant lui joua un sale tour, et c’est une trousse de toilette qu’il trébucha, cherchant à se rattraper à une armoire sans succès, il tomba menton sur sol, un soutien-gorge sur la tête. Et bien entendu, c’est toujours dans ces situations si uniques, si honteuses et particulières que le destin décidait de faire entrer dans votre vie une nouvelle personne. Une nouvelle personne qui fixait Wilfried avec un air qu’il ne voulut pas voir, se refusant à lever la tête pour croiser son regard.

 MessageSujet: Re: Faut il croire au destin?   Faut il croire au destin? EmptyMer 10 Avr - 10:21

Misto
Misto

Eagle's Claw

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Jeu de Hasard


- Vous ne comptiez pas sortir sans explication quand même ?

L’aigle, qui avait assisté silencieusement à la scène, se tenait devant lui, simplement vêtue d’un manteau qui lui dissimulait une partie du visage. Elle s’était absentée le temps d’aller escorter un convoi de nourriture à leur attention. La guilde qui se remplissait chaque jour un peu plus sonnait les débuts espérés d’une famille plus ample et plus unie qu’auparavant. Il suffisait de voir le groupe des aigles qui buvaient en bas pour le comprendre. Elle s’avança vers l’inconnu, fermant la porte dans son sillage, histoire d’éviter un mal entendu plus gros que nécessaire et surtout pour empêcher un autre membre de la guilde de sonner l’alarme. La musicienne n’avait pas envie que ça fasse le tour d’Eagle’s Claw. Elle chassa le vêtement qui lui appartenait et s’assit face à l’inconnu.

- Commençons par ton nom. Certains des aigles te surnomment mais moi je veux un vrai nom.

Sa voix ne souffrait d’aucune désobéissance. Cela fit lever la tête au fennec qui n’apprécia guère. Une ébauche de sourire se dessina sur le visage de Misto. Elle lui tendit la main, l’invitant à y mordre ou à s’y blottir comme bon lui semblait. L’animal hésita. Il finit par choisir une troisième option et lui donna ce qu’il mâchouillait. La jeune femme éclata de rire devant son expression satisfaite et le posa dans son dos pour la fourrure fauve qui s’y planquait. Le maitre parut surprit quand son rire clair continua un instant de plus pour finalement s’évanouir avec un grand sourire.

- Excuse-moi, la situation prête beaucoup à rire. Tu n’as pas l’air d’un pervers, sans vouloir t’offenser, donc je suppose que ton petit ami soit un peu fouinard. Je me trompe ?

Elle se détendit brusquement, lui tendant la main et perdant son expression d’aigle impitoyable.

- Je m’appelle Misto. Misto Shida. Enchantée.

Une tête borne qui apparait sur sa gauche et qui observe silencieusement l’homme. Brynjolf, dans toute sa splendeur, essaie de déterminer à qui il a affaire avant d’approcher. La jeune femme en profite pour se relever et jeter son manteau sur son lit. Le loup, à découvert, pose ses pattes sur sa tête, un visage peureux sur le museau. Sa jeune maitresse qui revient le caresser le calme. L’adolescente se concentra sur son camarade de guilde. Il ne l’aimait pas mais ça, pas besoin d’être devin pour le savoir. Il se leva même pour partir mais un nouveau loup lui barra le passage, projetant des petits reflets roux sur son passage.

- Tu n’iras nulle part. Du moins pas avant que tu m’aies expliqué pourquoi je suis une mauvaise personne.

Asulf se dresse sur ses pattes et s’approche de l’albinos qu’il débarbouille à coup de langue avant de reculer, une ébauche de sourire sur les babines.

- On rencontre sa destinée souvent par les chemins qu’on prend pour l’éviter. J’adore ce dicton, pas toi ?
- Henning.
- Désolé, j’ai pas pu m’en empêcher. Mais tu t'en fous, n’est-ce pas matelot ?

L’adolescente se lève en soupirant. Insoumis, comme à son habitude. Elle attrapa la main de l’aiglon et le tira malgré ses refus dans un lieu qu’elle connaissait par cœur. Elle salua brièvement les aigles qu’elle croisa, tirant toujours l’homme bien plus fort qu’elle et qu’elle avait momentanément pris au dépourvu. Misto sentit le fennec courir sur son bras et s’installer sur son épaule avant de changer d’avis et de sauter sur le dos d’un de ses loups. Asulf ne se rebella pas, bien au contraire. D’un regard entendu, les deux canidés disparurent par l’une des fenêtres qui donnait sur la forêt. La brunette s’arrêta un instant, le temps de pousser son ainé dans une pièce choisie au hasard.

Un bureau. Simple. Les fenêtres, ouvertes dans tous les recoins, laissait le vent balayer les rangées de livre et les dossiers papier que la demoiselle avait rempli à la place de Tsukiyo. Elle s’approcha du bureau, lâchant sa proie du jour en lui demandant ce qu’elle souhaitait boire. En seul explication, elle lui répondit ceci.

- L’histoire va être longue. Et tu voudras surement que je t’explique aussi d’où je viens. Quoi que. Vu ton air, tu as l’air de t’en foutre complètement. Alors faisons un marché tous les deux. Tu réponds à ma question et je réponds aux tiennes. Après je te lâche, promis.

 MessageSujet: Re: Faut il croire au destin?   Faut il croire au destin? EmptyJeu 11 Avr - 15:18

Anonymous
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Inconnue : Vous ne comptiez pas sortir sans explication quand même ?
Wilfried, dans un murmure inaudible : Tu parles…

Il avait à peine prononcé ces mots, aussi elle ne les entendit point. Le colosse étalé à terre ne se mut pas le moins du monde, joue contre terre il inspira doucement, prêt à déclarer sa flamme au sol froid et insensible. Une main vola délicatement le butin féminin, frôlant la face du grand gaillard. Il attendit que la honte passe et ne commença à chercher comment réagir qu’à la seconde intervention de son interlocutrice. Des aigles. Elle le fit rire intérieurement, se prenaient-ils sérieusement pour les prédateurs du ciel? Ces animaux élégants et raffinés étaient des chasseurs, des destructeurs, comment un groupe de mage pouvaient-ils en extirper une quelconque notion de communauté? C’était idiot. Surnomment. Le nommaient-ils aigle également? Aigle solitaire, dans ce cas, mais cela l’étonnerait bien étant donné la minutie avec laquelle Wilfried évitait leurs serres.

Loup blanc, pirate des cieux, borgne albinos, ou même capitaine plouk si ça t’amuses, appelle-moi comme tu veux tant que ce n’est pas par mon prénom , pensa-t-il toujours allongé.

Il se refusa à répondre, en particulier son complexe vis-à-vis des autorités jaillit en lui à la simple intonation de voix de la mage, le poussant encore plus dans son mutisme statique. Il se réjouit d’admirer son compagnon tout aussi méfiant, mais déchanta aussitôt qu’il entendit l’adolescente pousser un rire franc. Ce rire inattendu arracha l’albinos de sa catalepsie, il s’autorisa à lever la tête de la force de son cou pour lever son unique œil vers la frêle silhouette qui lui tendait la main. Croire qu’il échangerait une poigne avec une telle demoiselle était une utopie, mais le cran de cette gamine lui permit d’obtenir une réponse de la part du pirate.

Wilfried : On m’appelle le Léviathan. Comme t’es super-perspicace, les petites planches à pain c’est pas vraiment mon genre, je me casse. Anubis.

Notre héros se redressa et chassa la poussière sur son torse de quelques pichenettes. Il rajusta son cache-œil en attendant qu’Anubis le rejoigne, provoquant un couinement de la part d’un loup qu’il jugea misérable. Un compagnon de cette folle. Le renard du désert n’était peut-être pas aussi imposant, mais il avait le mérite d’être loyal et courageux quand il s’agissait d’être un bon camarade et, surtout, il abritait en lui des années de souvenirs à Enca. Ne connaissant aucune gêne ni aucun remord, le guerrier prit la direction de la sortie. Il ne s’attendait pas à être interrompu par un nouveau loup au pelage plus rouquin. Elle cherche à m’intimider avec ses bestioles ? J’ai survécu à pire que ça. Il s’arrêta néanmoins, sans se retourner. Il se trouvait en terrain ennemi, et comme tout vétéran de la guerre, Wilfried était doté de l’expérience qui fit la différence entre témérité et suicide. Il resta de marbre devant l’acte du loup qu’il considéra être une provocation avec un arrière-goût de bon enfant. Bravement, il passa son visage sur le manteau qui lui servait de cape sur son épaule, puis il se tourna vers la prédatrice, prêt à négocier.

Loup : On rencontre sa destinée souvent par les chemins qu’on prend pour l’éviter. J’adore ce dicton, pas toi ?
Misto : Henning.
Henning, calmement : Désolé, j’ai pas pu m’en empêcher. Mais tu t'en fous, n’est-ce pas matelot ?
Wilfried, sarcastique : Oh comme c’est hilarant, un loup diplômé de philosophie. Complètement, boule de poils.

Trop concentré sur un échange de regard défiant avec cet insolent, l’amiral ne vit pas Misto venir jusqu’à ce qu’elle se permette de poser ses sales pattes sur lui. Elle y tenait tant, à cette poignée de main? Dans les couloirs, le corsaire affichait un air neutre, conscient qu’ils pouvaient tous lui sauter dessus tôt ou tard. De manière surprenante, il ne croisa aucun regard suspect, aucune méfiance dans ces coups d’yeux furtifs, à croire que la présence de la jeune fille les rassurait tous. Cherchait-elle à nuir à l’image de Wilfried, à le faire passer pour une sorte de grand frère protecteur? Son air neutre vira au blasé devant ce genre de machinations, encore plus lorsqu’il vit Anubis quitter son épaule pour rejoindre cette saloperie de rouquin. Il tendit la main vers eux lorsqu’ils s’échappèrent par une fenêtre, bouche ouverte, mais aucun son ne sortit, il s’en empêcha. Il reprit rapidement le contrôle de son corps, vérifiant que la dénommée Misto n’avait attrapé ce moment de faiblesse, si l’on peut le décrire ainsi. Celle-ci mit fin à la course en poussant le tas de muscle dans une petite pièce, visiblement administrative vu la paperasse étalée ici et là, un petit bureau de travail simple et bien rangé. Mieux rangé que sa chambre, tout du moins.

Misto : L’histoire va être longue. Et tu voudras surement que je t’explique aussi d’où je viens. Quoi que. Vu ton air, tu as l’air de t’en foutre complètement. Alors faisons un marché tous les deux. Tu réponds à ma question et je réponds aux tiennes. Après je te lâche, promis.
Wilfried, glacial : Boire? Une histoire? Arrête de te foutre de ma gueule, et dis à ton démon de ramener Anubis sur le champ, ou je jure de chasser chacun de tes putains d’ectoplasmes à roulettes et de les empailler. Un. Par. Un.

Son je-m’en-foutisme avait disparu, remplacé par une aura désagréablement oppressante. Une prise d’otage, voilà comment il lorgnait cette scène. Il ne comptait pas abandonner son fennec de sitôt, pas devant une fillette aussi enfermée dans des jugements de dernière qualité. Pas une tête de pervers, avait-elle dit plus tôt, et s’il décidait de se changer en ignoble pédophile, que ferait-elle si ce n’est appeler sa meute à sa rescousse. Ces pensées négatives tournoyèrent un instant dans la boite crânienne de l’antimage qui tentait de se calmer. Il aurait pu se masser les tempes, mais même ça lui semblait être un acte qui jouerait contre son charisme, il se contenta donc d’un pas en avant tout en adoptant un regard moins froid.

Wilfried : Ecoute-moi bien, je n’ai pas de temps à perdre avec des gamineries. Oui, d’où tu viens, qui tu es, je m’en bats les steaks. Je n’ai pas à répondre à tes questions, je n’ai aucune questions à te poser, je ne veux rien savoir de plus sur toi. Je sais que tu es une mage, ça me suffit pour tout conclure. Vous êtes tous les mêmes, une bande d’hypocrites dont les capacités vous poussent à vous sentir puissants, importants, surhommes. Sous prétexte que vous pouvez mettre le feu à une maison d’un claquement de doigts, vous croyez descendre de dieu ou je ne sais quoi d’absurde.

Non, vous ne valez pas mieux que ce fermier qui parcourt son champ tous les matins et qui gagne son pain au dur labeur de son corps. Vous êtes aussi ordinaires que tout un chacun. Il marqua une pause, de son œil borgne il guettait la réaction du kidnappeur. Il connaissait d’avance sa réponse, ils étaient tous les mêmes, il espérait juste être tombé sur quelqu’un d’assez blasé pour le laisser partir sans faire opposition.

Wilfried, impératif : Ramène Anubis, ou je pars le chercher moi-même.

Il accepterait peut être un entretien convenable si Anubis lui était rendu, tout comme il serait capable de claquer la porte et quitter les lieux après l'avoir récupéré. Probablement que son orgueil le pousserait à mener ce débat encore plus loin, mais il n'avait pas l'esprit tranquille et le Léviathan qui sommeillait au fond de l'eau ne perdait jamais le Nord.

 MessageSujet: Re: Faut il croire au destin?   Faut il croire au destin? EmptyVen 12 Avr - 11:19

Misto
Misto

Eagle's Claw

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Jeu de Hasard


La jeune femme l’observa sans broncher. Elle l’écouta cracher son venin, sa haine, sa rancœur. Phrase par phrase. Mot pour mot. Son regard, qui aurait dû s’assombrir de colère sous les insultes, se tinta que d’une seule chose : La compassion. Pire même, la compréhension. Elle posa ses deux doigts sur ses lèvres et siffla. Trois fois. Elle se releva, nullement impressionnée par sa colère qui coulait sur elle comme une pluie torrentielle. Un visage calme, neutre. Il perdait déjà son calme ? C’était mauvais. Pour lui. Elle, elle s’en foutait. Misto quitta son siège alors que le loup faisait irruption par la fenêtre ouverte.

- Premièrement, je ne sais pas qui t’as mis en tête qu’un mage était invincible mais c’est faux, fit-elle en se postant face à lui. Tu crois qu’un mage invincible portrait la moitié des cicatrices que j’ai ?

A ces mots elle tira sèchement sur la fermeture de son débardeur et lui tourna le dos. Un dos couvert de trainées blanches laissée par le temps. Une autre légère et encore rose lui parcourait l’omoplate, pâle imitation du tatouage rouge bordeaux qui ornait l’autre. Une seconde, plus profonde, dans le bas du dos, pulsant lentement dans sa douleur d’avoir été rouverte par le mouvement. Aussi terrible qu’il paraissait, elle n’avait pas peur. Un don de Misto. Croire en l’autre et ce jusqu’au bout. Asulf s’approcha et lui rendit le vêtement qui avait glissé à terre. Celui-ci reprit sa place ordinaire et la demoiselle fit de nouveau face à son interlocuteur.

- Chacune des cicatrices que tu vois, elles sont là pour me rappeler que peu importe ce que je parais, je suis humaine. A jamais. Parce que la magie n’est pas une bénédiction et que les dieux n’existent pas.

Anubis tournait autour d’eux. Comme si elle attendait que l’un ou l’autre explose. Les loups avaient disparu, annihilé par la tempête de sentiment qui secouait leur maitresse. Des sentiments fort où se côtoyait tristesse, colère, compassion et curiosité. Elle s’attendait à recevoir quelque chose. Une claque. Peut-être même deux. Quelle importance ? Un œil au beurre noir de plus, un de moins … Elle attraperait son petit frère en mission. Une larme s’évade tranquillement de son œil et coule le long de sa joue. Il penserait à un signe de faiblesse. Le regard chargé de la tempête qui la secouait le détromperait. Un regard aux prunelles rougeâtre fixé sur lui.

- Si ton âme me parjure, n’oublie pas que je peux faire résonner tes souvenirs à tes oreilles Léviathan.

Un dernier mot. Lâché sans aucune intonation particulière mais qui sonnait comme un rappel. Misto n’aimait pas l’appeler ainsi mais le ferait. Etait-il aussi égoïste qu’il le faisait paraitre ? Non. Anubis le lui confirmait. La clochette autour de son cou tinte. Une fois. Deux fois. Il n’y a pas de fleuret à ses côtés, juste un simple ocarina qu’elle tient dans sa main serrée. Une ombre de sourire qui se dessine face à cette situation déjantée.

- Tu n’aimes pas qu’on te commande. Moi non plus. Tu ne m’aimes pas. Je t’aime bien. Tu n’as pas confiance en moi, mais moi je crois en toi. Pense bien une chose. Si je suis capable de te tenir tête à cette instant, c’est parce que je sais que je vais surement récolter d’autre blessures parce que ça ne va pas te plaire. N’est-ce pas ?

Une acceptation douce et réelle de la possibilité. Elle aurait mal. Elle serait humaine. Il comprendrait. Elle n’avait aucune puissance. On la lui prêtait et on la lui reprenait aussitôt. La brune sentit le fennec lui gratter la jambe. Interloquée, elle se baissa et lui tendit de nouveau la main. La sensation du pelage doux de l’animal la déstabilisa. Elle perdit les affres de l’adulte qu’elle avait du devenir trop jeune pour reprendre l’enfance délicate d’une demoiselle qui n’en avait pas eu. Timide, elle tendit l’autre main. Anubis s’y logea sous le regard mécontent de son maitre. Pire même, elle lui lécha la joue. La jeune femme comprit. Elle se leva et posa doucement le fennec dans les bras de son interlocuteur et tira rapidement une gamelle d’eau de sous le bureau. Misto la posa et se laissa emportée par ce qu’elle sentait. L’âme du Léviathan s’insinua lentement jusqu’à ses oreilles, sonnant comme une douce chanson teintée de regret.

- Tu fermes lentement les yeux,
Refusant la fatalité.
D’une liberté que tu n’as pas désirée.

Tu détournes simplement les yeux.
Devant la main tendue qui t’es montrée
T’enfonçant dans les ombres d’un passé tendrement aimé.

Tu refuses d’ouvrir les yeux.
T’enfermant peu à peu et murmurant tout bas,
Pour cette personne qui ne voudrait pas cela.


Elle plaque sa main contre sa bouche. L’Uta, qui vibrait devant elle, continua de résonner douloureusement et de se porter à la frontière de ses lèvres pour sonner aux oreilles de son destinataire et possesseur. Elle se retourna vers lui, se mordant la lèvre pour ce qu’elle n’avait pas pu retenir. Elle avança un mot, hésitante, puis se tut. L’aigle observa la réaction de l’albinos, curieuse de voir comment il allait réagir à cette bribe de lui-même qu’elle n’avait pas voulu lâcher.

 MessageSujet: Re: Faut il croire au destin?   Faut il croire au destin? EmptyVen 12 Avr - 14:03

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Nywell était adossée au mur, laissant le vent balayer ses cheveux et entretenir sa mélancolie. Seule sur le petit balcon du bureau qu’elle partageait avec Misto, elle observait avec nostalgie les arbres se parer de nouvelles feuilles. Quelques fleurs naissantes coloraient de manière éparse le parterre de verdure des jardins de la guilde situés en contrebas. Une autre bourrasque emporta sa chevelure argentée tout en caressant son visage avec force, la jeune femme se laissa emplir du moment présent. Elle ne pensait à rien, ne ressentait rien, elle était bien, juste là, à regarder jouer le vent au milieu des arbres. Un timide soleil de printemps se battait avec les nuages pour faire valoir son droit à baigner la guilde de ses rayons. Elle ne saurait l’expliquer, elle se sentait juste bien, comme si tout glissait sur elle et que rien n’avait d’emprise sur elle. Bienveillante solitude, il est parfois bon de se retrouver seule avec soi-même.

Un brouhaha soudain attira son attention, des bruits de pas vinrent la distraire de sa rêverie printanière. Elle reconnu immédiatement la voix de sa cadette, elle serait capable de la reconnaitre entre mille. Il y avait une autre personne avec elle, sa voix rauque et son ton donnait l’impression d’être un interlocuteur déplaisant. Un nouveau membre de la guilde ? Ses paroles étaient menaçantes, voire limite insultantes, peu importe son dédain pour les mages, on n’adresse pas sa petite sœur de la sorte ! On n’adresse personne avec autant d’irrespect tout cour ! Ennuyée, elle fit volte face et se prépara à entrer par la porte fenêtre pour rappeler cet être antipathique à l’ordre lorsque la voix de Misto résonna à nouveau. Elle se décida à reculer son intervention, une fois que sa cadette aurait finis de prendre la parole.
Elle baissa la tête, l’angle d’approche de Misto la surpris, face à ce roc de bonhomme entêté et irrespectueux, elle avait choisi l’empathie. Réflexion faite, tout le monde avait ses propres cadavres dans son placard, chacun trainait derrière lui la lourde croix de son passé. Et nul n’était tenu de partager… Sentimentale, ravalant sa colère, sa cadette avait choisi la compréhension à la confrontation. La philosophie de la main tendue à celle du poing fermé, l’opposé de Nywell et de ses thérapies électrochoc ultra courtes qui pouvait se résumer à : « Arrête de faire de la merde, grandis et apprends ! ». Dans le jeu du pot en terre contre le pot en fer, la mage aux cheveux d’argents était toujours le métal triomphant… Pour ne pas déconstruire le travail de sa sœur, elle se força à soupirer et à évacuer son trop-plein de colère. Après tout, pourquoi ne pas essayer de s’ouvrir au lieu de le braquer et qu’il se ferme. Savoir lire la situation était important afin de ne pas débarquer comme un cheveu sur la soupe.


Elle fit son entrée, pieds nus, vêtue d’un jean délavé et d’une tunique de jais aux liserés de nacre qui ornaient et soulignaient sa poitrine, et descendait jusqu’à mi-cuisse. Le rappel de couleur avec ses cheveux d’argents qui tombaient en cascade sur ses épaules était bien accordé, sa fine touche de maquillage éclaircissait son visage. Bras croisés, épaule reposant contre le rebord de la porte fenêtre, elle se racla la gorge bruyamment pour signaler sa présence. Il faut battre le fer quand il est chaud disait l’adage, elle ne voulait pas laisser au jeune homme l’opportunité de répondre. Elle se para d’un sourire aimable et d’une voix à la fois douce et amicale, elle intervint :

« Je ne me rappelle pas vous avoir invité à entrer ! »


Elle se dirigea vers sa cadette et déposa un délicat baiser sur sa chevelure brune qu’elle ponctua d’un : « Coucou petite sœur. »
Puis, de son mètre-soixante-neuf, elle toisa l’homme qui se tenait en face d’elle. Devant le ridicule d’une jeune fille qui tente de prendre de haut un colosse auquel elle arrivait tout juste à l’épaule, elle laissa échapper un petit rire franc qu’elle couvrit du revers de sa main. Elle ignora superbement les animaux qui l’entouraient, leur odeur l’indisposait et depuis que les loups de Misto avaient massacré sa garde robe et qu’elle ne trouvait plus un soutien-gorge qui n’est pas été mâchouillé au préalable, elle avait prit ses distances. Elle appuya sa hanche contre le bureau et ses doigts fins se posèrent sur le bois vernis du support. D’une voix apaisante, elle entonna :


« Léviathan… » Signe qu’elle n’avait perdu goutte de leur conversation jusqu’à présent.
« Vous avez rejoins cette guilde pour des raisons qui vous sont propres et qui ne me regarde pas. Néanmoins, gardez à l’esprit un mot, un seul ; solidarité. Ici, on se serre les coudes et un aigle dans la tourmente pourra toujours trouver du réconfort en revenant au nid. J’ai eut vent de rumeurs d’un géant solitaire que personne ne peut approcher. Je ne m’attendais pas à le voir ici ! »

Elle baissa la tête afin de mieux dissimuler le fait qu’elle cherchait ses mots, laissant croire par cette pause, qu’elle était peinée par le comportement de son interlocuteur. Elle ancra son regard dans le sien, dans le seul et unique œil qui servait de porte sur son âme, elle comprit qu’il serait difficile d’y percer les nombreux mystères qu’elle y devinait. Elle poursuivit avec un ton presque maternel :


« Vous êtes libre de vivre et de mourir seul. Mais je trouve ça triste, les humains ne sont pas fait pour vivre seul. Les mages sont tout aussi humains que les autres… »

Puis, elle se dirigea vers la sortie, s’excusant d’un signe de tête envers sa sœur, lorsqu’elle passa à côté du Léviathan, sa voix douce gagna en fermeté et le ton se fit plus réprobateur :


« Personne n’est exempt des règles attrayant au respect et à la politesse, je vous serais gré de bien vouloir faire des efforts sur ce point. A bon entendeur. »

Elle reprit sa marche, ses pieds nus résonnant avec légèreté sur le sol, ses petits pas la conduire jusque vers la porte. Lorsqu’elle apposa sa main sur la poignée, elle se retourna pour dire au revoir, laissant une chance au Léviathan de répliquer si l’envie lui prenait.
 MessageSujet: Re: Faut il croire au destin?   Faut il croire au destin? EmptySam 13 Avr - 23:57

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Elle siffla. Oui, elle siffla sous l’œil scrutateur du borgne qui changea du tout au tout. Son Anubis allait lui être rendu et c’est vraiment tout ce qui l’importait en ce moment présent. Attendant que son animal lui revienne, il accepta sans mal d’écouter ce que la petite avait à lui rétorquer. Parfaitement neutre, il détailla les cicatrices qui lui étaient exposées et passa naturellement la main sur son propre abdomen et ses larges cicatrices découvertes. Eh bien, soupirait-elle à se rapprocher de lui par ces marques? La première hypothèse qui lui vint en tête fut la maltraitance, il lui semblait impossible que cette fillette ait tout comme lui connu les sévices de la guerre. Wilfried restait un humain orgueilleux, en conséquence assez fermé d’esprit et égocentrique pour juger qu’il avait vécu un des pires sorts imaginables et qu’aucun fardeau n’égalerait le sien. Bien entendu, si on lui exposait clairement les faits, il abandonnerait ce préjugé, mais par défaut il lui savait pertinemment que si cette jeune fille avait traversé ses épreuves personnelles, elle n’avait pas eu la damnation d’enterrer son fils. Si Anubis n’était pas passé furtivement à ses pieds en tournant autour d’eux, il serait resté imperturbable tant dehors que dedans, il ne put cependant échapper à une image de son petit Gareth. Impassible, il ne laissa passer aucune émotion, écoutant avec une attention presque surprenante vu ses réactions précédentes, mais le retour du fennec aux cinq queues lui avait apporté un apaisement intérieur, il se sentait de nouveau maître de toute situation.

Moi qui pensais avoir droit à la version du taré, j’ai pioché la nonne martyre.
Misto, comme si elle avait lu dans ses pensée : Si ton âme me parjure, n’oublie pas que je peux faire résonner tes souvenirs à tes oreilles Léviathan.

Il décelait dans cette phrase, couplé au regard mouillée de cette gamine, plus de non-dits qu’il ne pouvait en comprendre. La revoilà partie dans sa morale, on voyait bien qu’elle ne connaissait pas encore Wilfried. Cette tête de mule braquée dans son opinion n’était pas près d’en démordre et il traitait avec dédain toute personne estimant percevoir le monde mieux que lui. Humaniste sur les bords, lorsqu’aucune preuve concrète ne pouvait être apportée, il avait tendance à penser que tout pouvait être correct et acceptable, il n’avait donc aucune raison de se plier aux visions subjectives d’autrui. Malgré tout, elle réussit une nouvelle fois à le sortir de sa neutralité implacable, il sourit. Détrompez-vous, son sourire n’était ni amical ni complice, il était difforme, asymétrique et narquois au possible, le corps de Wilfried ayant abandonné en tout état de cause la perfection de la symétrie le jour de sa mort à Sin.

Elle veut me faire gober ça? Elle, m’apprécier, sans me connaitre, simplement parce que nous portons le même tatouage? Soit ces blessures ne sont pas si lourdes à porter, soit sa naïveté est sans borne. Ou c’est une petite idiote.

Son discours semblait déjà avoir jugé le pirate. Il n’aurait pas hésité à lever la main sur elle, il est vrai, si elle avait persisté dans son erreur, autrement dit si elle avait tenu son seul ami restant loin de lui. En conséquence, il n’avait actuellement aucune raison de se battre et même s’il avait la lame facile contre ses opposants, il ne cherchait pas à s’enliser dans des sables mouvants problématiques supplémentaires. L’albinos ne rétorqua pas, l’incident étant passé, cette histoire commençait simplement à le fatiguer, il était sincèrement et profondément indifférent à tout cet esprit communautaire, c’est donc sans expression que le vétéran s’accroupit près de son ami s’abreuvant. Il décocha une délicate pichenette sur l’une de ses queues, un signe qui paraissait volontairement agressif d’un point de vu extérieur, mais qui pour eux deux avaient une signification bien précise. Tu as oublié de dire merci. Puis il entendit Misto chanter, et tel un golem de pierre, il se redressa lentement en la dévisageant de son œil solitaire. Il le sentait. Etait-ce cette boule dans gorge, ce nœud dans son estomac, ou cette oppression au creux de sa poitrine? Il ne saurait dire. Quelque chose en lui s’égosillait à lui faire comprendre que ces notes lui étaient destinées, son corps s’époumonait à l’avertir, sa conscience hurlait au viol ; car c’était bien de cela dont il s’agissait, c’était bien cela que cette jeune fille infligeait au géant, elle violait son jardin secret. Cachant au mieux qu’il lui était possible son état décontenancé, il ne put retenir cette pensée si cruelle pouvait-elle paraitre.

Espèce de monstre.

Elle qui portait les traits purs et innocents qu’accordait la jeunesse, elle venait de lancer un cercle vicieux dans l’esprit du corsaire. Wilfried n’avait jamais rencontré de mage ayant pour talent de lire dans les pensées ou dans les cœurs, il ne savait comment réagir. Il était incapable d’estimer jusqu’où son intrusion s’était insinuée, il en avait peur sans que cela soit viscéral, il était surpris sans que cela soit agréable, presque frustré de son impuissance face à cette manigance. Mal à l’aise. Alors, une fois libéré de sa prison pantoise, il la fixa intensément. Elle semblait elle-même surprise, à moins qu’elle ne soit mordue par le regret de n’avoir su tenir sa langue. Qu’aurait-il fait si son grand ami le destin n’avait pas décidé de lui jouer un nouveau tour, il n’en avait pas la moindre idée et l’histoire ne nous le révèlera probablement jamais. Ce fut un raclement de gorge qui le déchargea de sa torpeur, plus tard, il en serait reconnaissant.

???, douce et amicale : Je ne me rappelle pas vous avoir invité à entrer !

Une voix féminine et délicate mais un vocabulaire de poigne, une main de fer dans un gant de velours. Le borgne leva l’œil vers cette femme de prestance avec son inexpressivité retrouvée. Ce qui le marqua probablement le plus fut cette odeur unique, agréable qu’elle apportait avec sa venue, un met raffiné et distingué. Eut-elle maitrisé une magie des arômes et des odeurs qu’il n’en aurait pas été surpris. Magie. Le mot transperça son raisonnement tel l’épée de Damoclès qui s’abattait sur les sentiers battus. Elle fut immédiatement catégorisée au même titre que sa petite sœur, ne l’avait-elle pas nommée ainsi? L'amiral n’avait pas prononcé un mot depuis un moment, aussi prêta-t-il l’oreille à cette nouvelle venue intrigante sans l’interrompre. L’observation, toujours démarrer par une phase d’observation. Si les aigles demeuraient au panthéon des prédateurs de l’albinos, le lynx y avait une place encore plus grande, c’est donc en bon félin qu’il étudia calmement la nouvelle arrivante dans l’espoir d’en dresser un rapide portrait. Sa simple manière de se tenir était celle d’une conquérante et de ceci découlait de nombreuses d’hypothèses, elle lui évoquait entre autre feu sa femme pour son plus grand remord. Sa mauvaise foi et son amour pour Calixte lui fit ajouter que cette chevelure d’argent, si élégante soit-elle, ne pouvait égaler sa dulcinée. Fade. Elle l’amusait, elle était plus gorgée d’expérience que sa cadette et n’hésitait pas à mettre les pieds dans le plat. Elle termina son petit discours par ces quelques mots glissés à son intention.

Femme : Personne n’est exempt des règles attrayant au respect et à la politesse, je vous serais gré de bien vouloir faire des efforts sur ce point. A bon entendeur.
Wilfried, presque amusé : Il vrai qu’il est bien connu de tous, mademoiselle, qu’écouter les conversations d’autrui d’une oreille indiscrète est d’une politesse indiscutable.

Il échappa un rire sardonique. Pour la première fois depuis qu’il était ici, il s’amusait. A sa manière, il considérait jouer avec ces mages comme avec des poupées jetables. Il ne voulait pas qu’elle parte, il espérait que son caractère de gagnante incluait cet orgueil qui la pousserait à rétorquer, à le remettre à sa place. Bien que persuadé qu’elle en était incapable, l’aînée était un excellent prétexte pour fuir le chant de la cadette et Wilfried n’avait guère d’autres envie que de changer de sujet. Ne souhaitant pas engager un contact avec elle, il se contenta d’appuyer tout son poids contre la porte de bois dure et rugueuse pour inviter la fleur mortelle à rester parmi eux.

Wilfried : Ne voudriez-vous pas tenir compagnie à votre sœur, plutôt? Vous lui seriez probablement bien plus agréable, et vous pourriez lui expliquer qu’il n’est pas bon de faire confiance aveuglément aux inconnus.

Il lui décocha un sourire presque machiste tant il était supérieur. Il s’amusait beaucoup à chercher des tournures un peu plus châtiées que d’ordinaire car l’inconnue lui donnait l’impression d’être de ces gens-là. Il se détacha d’un mouvement simple et précis afin de laisser le choix du départ ou non à l’aiglon, avant de surenchérir.

Wilfried, s'adressant aux deux mages : Mon marché à moi est plutôt simple. Vous me laissez tranquille, je vous laisse tranquille. Je ne suis ici que pour le travail et l’argent, me faire des amis n’est pas dans mon intérêt. Je n’aiderai pas les aigles, tout comme je ne demanderai jamais à la communauté des aigles de me prêter main forte. Je pense pouvoir vivre seul encore un moment.

Sa dernière phrase se voulait faire référence au discours de la demoiselle dont il ne connaissait pas encore le nom. Ô Wilfried, comme ton frère serait triste de t’entendre mentir ainsi à mi-mots. Se doutaient-elles que cet ogre pouvait se changer en chevalier servant pour tous ces gens qui ne connaitront jamais la magie? Chacun des trois protagonistes avançait avec les indices qu’il récoltait, mais ils ne se connaissaient pas assez pour arriver à des conclusions bien précises. Finalement, ces deux êtres de la gent féminine intriguaient quelque peu notre héros, il était presque entré dans le jeu. Quitter leurs serres ne serait peut-être pas si simple qu’il l’espérait.
 MessageSujet: Re: Faut il croire au destin?   Faut il croire au destin? EmptyLun 15 Avr - 2:13

Misto
Misto

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La loi du Fou


L’ocarina entailla légèrement la main de la brunette quand elle serra le poing. La jeune femme décocha tout de même un sourire triste à son interlocuteur alors qu’un énième couplet de son âme résonnait en elle. Les souvenirs d’une période qu’elle aurait voulu verrouiller au fin fond de l’abime de son passé remontait, un à un, alors qu’elle contemplait le reflet de ce qu’elle avait été pendant deux ans. Deux ans de deuil pour une famille qui lui avait été volé sous ses yeux. Misto ne bougea pas d’un cil quand sa sœur lui embrassa le front. Pas plus qu’elle ne réagit quand elle passa. La jeune demoiselle était absente, tiraillée entre ce qu’elle voyait sur l’homme qui lui faisait face et ce qui lui retentissait aux oreilles. Agir. Elle devait agir. Mais elle se contenta d’observer silencieusement en dénotant qu’elle l’avait touché profondément tout à l’heure. La porte s’ouvrit en grinçant alors qu’un vague murmure s’échappait des lèvres de Misto.

- Rêve brisé, peur oubliée,
Une famille désabusée qui chasse
Un petit qu’ils ont tant aimé.

Moussaillon éprouvé, corsaire de métier,
Il n’y avait que cette main pour te soigner
Que cette tendre main pour te sauver.


Un premier loup qui émerge lentement à côté de la jeune femme. Puis un second alors que le murmure se tait. Un troisième qui se profile, début de ce soubresaut incontrôlable qui la prenait. Un regard d’Henning en direction de Nywell, synonyme de message des plus impartiaux sur la suite des évènements. Une excuse diffuse. L’ocarina de pierre violacée se pose sur la poitrine de la jeune fille, encore hésitante, avant que ses lèvres ne trouvent l’orifice qui lui permettait de jouer. La première note perça le silence. Une seconde donna le début de la ronde pour les suivantes. Un air venu du tréfonds des entrailles de la jeune femme s’empara de l’espace. Le son de l’âme du Léviathan s’insinua lentement autour de lui, mettant à nu les capacités de la petite Shida. Cette aptitude qui rythmait sa vie comme une routine silencieuse qu’elle seule savait capter. Cette âme, forte, chagrine, qui lui faisait face et qui l’assaillait violement de tous ses sentiments écrasés.

Un monde sans pitié,
Où tu marches à jamais esseulé
Aiglon, bébé loup aux pas tourmentés


Une douleur qui s’insinuait en elle alors qu’elle déroulait accord sur accord ce sort unique qui lui était destiné. Une illusion auquel personne ne pourrait se soustraire sans se tuer. Une vision lente qui faisait apparaitre tour à tour les huit loups de la jeune femme. Une mélodie lente, langoureuse, qui vous prenait au cœur pour vous captiver si elle le souhaitait. Uniquement si elle vous appartenait. Un tourbillon d’émotion qui transparaisse. Joie, colère, douceur et tristesse. Un fa dominant ou perce cette douleur que Misto avait cru deviner fugitivement.

Un châtiment pour une destiné
Un souvenir que tu chériras à jamais
Un futur que tu juges sans grande nécessité.


Huit loups qui observent, juges impartiaux d’un miracle imaginaire mais tout aussi personnel que l’était la prestation de leur maitresse. Un roux qui s’ébroue. Un vert éphémère. Un noir illusoire. Une grise ombrageuse. Un violet silencieux. Un cuirassé effrayé autant qu’intrigué. Un blanc méfiant. Un fauve qui ne cherchait plus à se cacher. Toute une meute, distante et méfiante, qui entoure l’initiatrice de ce petit bout d’éphéméride qui se dessine.

Un paysage au zénith qui s’esquisse. Une scène qui efface un bureau trop imparfait pour ce que la jeune femme fait. Une plaine sans fin qui entoure le Léviathan et la musicienne sans qu’ils puissent s’empêcher d’agir. Un loup blanc qui explique discrètement à Nywell ce qu’elle ne peut qu’entendre et non pas voir. Sans pour autant lui donner toute l’amplitude et les détails de cet espoir. Secret commun pour la maitresse, le Léviathan et ses chiens.

Uta. Une âme jouée que seul son possesseur peut apprécier.

Deux silhouettes distinctes qui se tiennent près de l’albinos. Une femme, un enfant, deux inconnus, hors des lois du temps. Misto qui ne cesse pas un seul instant de jouer, ses yeux fixés dans ceux de l’homme comme pour lui rappeler sa phrase à signification cachée. Elle recule, s’assoit parmi les siens, le laissant seul avec ceux qu’elle vient de faire apparaitre pour lui. Huit juges impartiaux de ses faits, qui regardent la scène sans commenter, se contentant de raconter à la musicienne qui venait de fermer ses yeux, de nouveau emportée par l’air qu’elle était en train de jouer. Une intimité crée. Un souvenir convoqué dans la réalité. Deux personnes coupées du monde pour se rappeler. Un aigle de 16 ans qui s’oublie pour un aiglon de 24 tridents. Un cadeau insensé. Un destin qui ne faisait que commencer ? Une confiance peut être aveuglée. Un désir d’aider cette personne qui était, contre son gré, la famille qu’elle n’avait jamais possédé. Une main tendu pour lui à travers son obscurité qui offre une chance de se réconcilier avec son passé.


 MessageSujet: Re: Faut il croire au destin?   Faut il croire au destin? EmptyLun 15 Avr - 11:52

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Alors que Nywell s’apprêtait à prendre congé, elle fut légèrement stupéfaite par le sens de la répartie du Léviathan. Sa remarque était juste, écouter la conversation des autres n’était certainement pas une marque de politesse. Elle se retourna et haussa les épaules dans un sourire gracieux, elle reconnaissait entièrement son tort. Les mains levées et les paumes ouvertes, elle s’avouait vaincu sur ce coup-là, mais elle n’en demeurait pas moins amusée de voir son parler se hisser à son niveau.

Puis le colosse s’approcha et vint appuyer son épaule et tout le poids de son corps contre la porte. Nywell se para d’une expression enjouée, ladite porte s’ouvrait vers l’extérieur, un tour de poignée et le géant basculerait vers la sortie… L’envie était forte, mais elle se retint. Si proche l’un de l’autre, il pouvait maintenant déterminer la fragrance de la jeune fille. Une base de fleur de Jasmin, un soupçon d’odeur de cuir neuf pour corser le bouquet, et une finition douce aux senteurs d’abricotiers. Ce sourire machiste et supérieur, Nywell ne l’apprécia guère, il lui fallut une bonne dose de sang froid pour ne pas laisser transparaitre son agacement. Si elle ne lui avait pas donné son nom, c’était par jeu, espérant le poussé soit à admettre qu’il voulait savoir, soit à demander à un autre membre de la guilde, le forçant ainsi à établir un contact aussi bref soit-il… Elle allait pour relever et répondre lorsqu’elle entendit Misto initier son sort, Uta, la chanson des âmes…

Une expression inquiète sur le visage, Nywell détourna la tête, elle voulait crier Que c’était trop tôt, qu’elle n’était pas d’accord, que c’était pousser la chose trop loin et trop tôt, mais trop tard, le sort enveloppait déjà le Léviathan. La mage aux cheveux d’argents abaissa la tête, dépitée, elle n’aurait jamais pensé qu’elle puisse être en désaccord aussi profond avec sa petite sœur… Elle n’avait peut-être pas le don de voir le passé des gens, mais elle était bonne juge de caractère. Elle savait pertinemment que rien de bon ne découlerait de cette action. Les deux autres protagonistes se tenaient immobile, absents et absorbée par le sort de Misto. Nywell se résigna à venir se placer entre les deux personnages, les fesses appuyées contre le rebord du bureau, elle se tint prête à intervenir. Selon elle, les choses tourneraient mal, soit le Léviathan s’éclipserait sans mot dire et dirait adieu à la guilde, soit il chargerait Misto pour lui faire payer d’avoir ainsi mis à nu son passé. Elle espérait sincèrement qu’une troisième option soit possible, mais elle en doutait, si sa cadette lui avait fait ce coup-là, elle aurait été furieuse… On ne s’immisce pas dans l’intimité des gens de la sorte ! Comment osait-elle ? Avec le caractère bien trempé de Wilfried, il aurait fallu le baigner des rayons de la guilde pour qu’il s’ouvre peu à peu comme une fleur ! Certainement pas le brusquer et le pousser dans ses derniers retranchements lors de la première rencontre ! Grossière erreur Misto, on n’aide pas les gens qui refusent de s’aider eux-mêmes !

Lorsque qu’Henning s’approcha pour lui faire part de ce qui se tramait et qu’elle ne pouvait voir, elle le renvoya d’un geste colérique. Non elle n’était pas contente, et non elle ne voulait pas savoir ! A chacun ses secrets et ce que Misto faisait, elle l’avait en travers de la gorge et ne serait pas prête de le digérer de si tôt. Néanmoins, son affection pour elle était indiscutable, elle invoqua sa foudre en prévision, l’électricité saturait son corps, la rendant prête à intervenir à la seconde ou le sort cesserait. Et puis il y avait quelque chose de dissuasif dans ses yeux animés d’une lueur bleutée, elle appréhendait la réaction du Léviathan… Soit elle lui courrait après pour s’excuser et le convaincre de rester dans la guilde, soit elle défendrait Misto de son courroux. Elle espérait sincèrement qu’une autre solution s’offre à elle mais son pessimisme n’en vit aucune…

 MessageSujet: Re: Faut il croire au destin?   Faut il croire au destin? EmptyMer 17 Avr - 22:53

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Il aurait presque apprécié cette impératrice si elle ne lui évoquait pas autant… Si elle ne se présentait pas aussi… Si elle ne possédait pas tous ces attributs qui… Si, seulement si. Il guettait avec impatience sa réponse, tourné vers elle, il comptait bien la pousser à convaincre Misto de l’inutilité de sa démarche. Mais celle-ci vint encore tout gâcher. Il se figea lorsqu’il entendit la brunette reprendre son sort de rossignol. Non, pas encore, pas plus, il ne voulait pas, il ne souhaitait point, il ne désirait guère. La dernière chose qu’il aperçut fut le visage désabusé de la fleur de jasmin, puis tout s’en alla, la réalité fut rincée, elle s’affaissa telle une aquarelle piégée sous la pluie. La dernière chose qu’il aspira au vol, encore, cette fragrance fruitée qui s’éparpilla dans une dernière bourrasque. Le noir complet s’installa, un seul élément persista : le chant de la jeune fille. Lentement, le colosse parvint à se tourner vers elle, bien qu’il ne compris plus grand-chose à son environnement. Elle ne chantait plus, elle jouait de perçantes notes dans la clarté d’un ocarina, pourtant les paroles résonantes atteignaient parfaitement son esprit. Un loup, puis deux, puis trois et finalement huit rejoignirent leur maitresse, meute bien dressée, reine des canins domptés. Etait-ce là une sentence punitive, un châtiment pour son attitude jusqu’alors? L’idée fusa mais elle quitta tout aussi vite l’albinos désormais au beau milieu d’une plaine éclairée, un temps presque parfait, un vent qui soufflait sur sa peau lui rappela ces calmes soirées à Bellum. Une plaine verte où l’herbe bruissait, c’était tellement cliché qu’il ne pouvait être méfiant, dévisager la musicienne de son œil adulte et endurci par le temps.

Je ne dois pas me laisser bercer, elle manigance quelque chose.

Wilfried avait commencé son analyse de la gamine, le portrait ne se révélait pas très positif, rien d’étonnant puisqu’il s’agit d’une sorcière. Il cherchait avec l’obstination d’une mule l’intérêt qu’elle avait à continuer cette torture pour le corsaire. Il se répéta avec un esprit plus critique les paroles par lesquelles elle le décrivait, osait-elle affirmer de telles choses? S’il y avait là des sous-entendus bien confidentiels, il jugea ses rimes bien médiocres. Loin d’être enfermé dans son passé, le jeune homme prenait le temps qu’il fallait pour tourner la page d’un évènement aussi traumatisant, aucune aide ne l’aiderait à se venger de l’injustice dont il avait été victime, parjure contre-nature, supplice irréel, crime contre les lois de l’univers. Les générations devraient périr de la plus ancienne à la plus prometteuse, Gareth n’aurait jamais dû périr, jamais. Il culpabilisait tel l’auteur de ce meurtre, son fils était mort par sa faute, il les avait tués, tous les deux. Son impuissance, son imprudence, son manque de reflexe… Lui. Et des flèches de lumières magiques. Comment les gens pouvaient-ils encore voir dans ce mot tant de fantaisies, de rêves, d’espoir? Wilfried ne serait pas leurré, la magie donne la mort, répand le malheur de ceux qui ne l’ont pas à l’égoïste bénéfice de ses maîtres. Des flèches de lumières magiques. Cette scène, il la vécut à nouveau dans un effroi intérieur si puissant qu’il en était paralysé, voilà ce qui traversa son esprit tandis que devant lui, sa famille le contemplait.

Il sentit son cœur battre un peu plus fort, toujours plus fort. Il brida sa respiration pour ne pas suivre son rythme, mais il ne put lutter, elle se fit lourde, profonde et rauque, elle portait en elle des émotions trop primitives pour être extériorisées autrement. De la sueur perla sur son front, immobile et pourtant déchainé, il scellait en son corps un ouragan de détresse qu’il tentait tant bien que mal de parer. Pourquoi étaient-ils là? Il les avait vu décéder de ses propres yeux, par sa main imbécile qui n’avait su que se protéger soi-même au dépend de ses deux êtres chers. Il voulait pleurer, mais il ne pouvait pas, son esprit était trop désorienté, son corps trop abîmé. Il tendit tendrement la main en avant, ce qui pour la spectatrice oubliée au bureau d’une guilde lointaine devait appartenir au domaine de la folie. Calixte semblait hésitante, elle quitta néanmoins son air froid pour lui offrir un sourire tendre, soulevant du sol la petite silhouette potelée d’un enfant qui tenait à peine de sur ses jambes. Un premier pas. Le plus dur était fait, une véritable décharge de soulagement traversa le corps du père de famille dans un frisson agréable, et il chemina jusqu’à eux pour prendre dans ses bras ces figures artificielles.

Calixte, mettant fin à l’étreinte : Wilfried.

Le ton de sa femme avertit immédiatement le Léviathan. Il était toujours là, l’intrus qui tentait de le berner. Le jeune homme recula. Il y avait entre ces deux êtres une complicité inégalable, une association qu’ils avaient mis des années à cultiver sur de solides racines. Aussi, en un seul mot, la brune élancée avait su faire comprendre bien plus de choses que l’on pourrait croire à cet homme abandonné. Non, il n’était pas abandonné, la preuve, ils étaient là, ils veillaient au fond de son cœur tout comme ils veillaient sur lui. Réalisant cela, un sourire doux et nostalgique s’esquissa sur le visage du colosse un court moment avant de s’envoler. Il était temps. Ils n’étaient pas seuls, elle venait de le lui rappeler, il y avait une personne de trop qui tentait d’en savoir plus sur lui, plus qu’elle n’en sait, plus qu’elle ne devrait. Il ne la laissera pas s’immiscer en lui, qu’importe le bluff qu’elle déployait pour défoncer la porte d’entrée, tous les béliers du monde ne viendrait pas au bout de la volonté du Léviathan de protéger sa famille ou plutôt ce qu’il en restait. Le pirate redevint neutre et se tourna vers la joueuse d’ocarina et ses loups. Après une grande inspiration, il tenta d’annuler le sort d’un mouvement de bras aussi décisif qu’une guillotine. Une tache d’aquarelle s’imposa au paysage, révélant les livres d’une bibliothèque plus réelle, mais la jeune fille vainquit et l’illusion se reforma sous la mélodie du malheur. Elle devait être bien plus forte que lui, ou peut-être était-ce ces loups… Prenant ce défaut en compte, il changea d’optique sans changer d’avis. Avec la lenteur d’un bourreau, il mit la main au manche du trident dans son dos qu’il dégaina d’un geste plus vif. Un climat de méfiance, de défiance s’installa, les loups se mirent naturellement en position de défense.

Mon âme. Ici, c’est chez moi, elle a beau utiliser ses subterfuges, je suis la matière première, j’en suis la source. Je ne permettrai pas qu’on touche à ma famille de la sorte.

Il leva son arme qu’il abattit telle une sentence sur sa courageuse femme et son enfant. Même en lui, elle gardait cette perspicacité, cette aura de perfection impossible à atteindre qui l’inspirait tant à réussir lui-même. Elle lui avait inspiré ce plan de sortie, elle avait été l’auteur de la carte pour quitter le labyrinthe. Tout comme lui, elle ne souhaitait pas que l’on rompe leur intimité et abandonna l’idée de lui faire la morale, quoiqu’elle fût bien tentante, pour ne pas le déshabiller devant cette flûtiste. Bien qu’il ne s’agisse que d’une illusion, cette vision d’horreur fut difficilement supportable. C’était le seul moyen qu’ils avaient trouvé pour mettre fin à cette hallucination pernicieuse. L’intrus pouvait lire dans les symboles, mais il n’aurait jamais la vérité exacte entre les mains aussi indiscret soit-il. L’albinos regarda sa famille s’évaporer devant lui pour la seconde fois, prix à payer pour sortir de ce sortilège importun. Le retour à la réalité fut comme une douche froide, une averse glaciale qui poussa Wilfried à planter son arme au sol devant lui et à s’agenouiller tout en prenant appui dessus. Il poussa un long soupire. Etait-ce là une sorte de bizutage pour le forcer à s’intégrer? On ne percerait pas ses secrets si facilement, il se battrait toujours tel un puissant démon des mers et ne renoncerait pas à ses principes aussi aisément.

Wilfried, fatigué mais vaillant : Satisfaite ?

Il était emplit de rage, mais d’une rage froide, une flamme bleue qui brûlait en lui sans chaleur, une colère qui n’en était pas vraiment une. Une certaine fierté le sauvait, celle d’avoir refermé avec succès la porte de son jardin secret. Le son de sa voix était celui d’une lourde déception, une déception qui n’aurait eu d’effet que sur ses amis, ce genre de sentiment qui provoque une culpabilité dévorante chez les personnes de confiance qui ont profondément déçu leur ami. Mais Misto ne devrait pas se sentir concernée, oh oui, elle devait jubiler sa victoire, elle avait probablement entendu le prénom du Léviathan. Tout ce cinéma pour cela. Grand bien lui fasse, si elle ne savait point se faire d’amis au point de devoir forcer le passage par la magie, c’est qu’elle était encore plus pitoyable que les autres, son problème n’était pas celui du loup des mers. Il ne voulait vraiment pas savoir, genoux à terre, son œil fermement clos, son front apposé sur le manche de son arme, il refusait de revenir au monde matériel si brutalement. Cela ne faisait rien, il avait l’habitude, tout ceci ne faisait que le conforter dans son idée sur les magiciens, il avait juste besoin d’un peu de temps avant de reprendre sa marche assurée.

Mages… Je vous hais.
 MessageSujet: Re: Faut il croire au destin?   Faut il croire au destin? EmptyJeu 18 Avr - 9:58

Misto
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Un mal pour un bien.


L’adolescente laissa son sort se briser sans même chercher à le retenir. Au lieu de cela, elle se leva d’elle-même en plein milieu, une simple larme coulant au coin de son œil. La mauvaise solution peut être mais au moins, elle savait ce qu’elle voulait. Elle s’inclina devant sa sœur consciente de la position dans laquelle elle la mettait tout en lui interdisant d’un simple coup d’œil de se mêler de ce qu’elle allait faire.

- Ton âme. Ton choix. Je m’y plie sans problème Léviathan. Je n’ai rien appris si ce n’est une mélodie.

Honnêteté. Elle ne savait réellement rien. Ni son prénom ni ce qu’il avait pu deviner dans les deux personnes qui était apparue. Elle posa un genou à terre et courba l’échine. Un loup dominant qui reconnaissait son chef. Sa respiration se cala sur la sienne. Patiente. Elle cachait également la blessure causée par son agissement. Douleur méritée. Physique comme psychologique. Cicatrice d’un apprentissage passé pour une âme qu’elle avait simplement écoutée. Et dont elle n’avait appris qu’un requiem à jouer en fin de vie.

- Crois-moi ou pas, je n’en ai tiré aucune gloire, soupira-t-elle de façon presque imperceptible.

Des larmes qui coulent au sol. Un cœur déchiré par le remord mais conscient d’avoir fait ce qu’il avait cru juste. Elle n’avait pas la science infuse. Cet enseignement d’aujourd’hui le lui rappelait. Il lui rappelait également que pour protéger autrui, il faut être tout son contraire. Une goutte qui tomba sur sa main. Un murmure silencieux qui lui est destiné.

- Pardon.

Les loups, jusqu’à présent silencieux, tentèrent de la réconforter mais elle les chassa sèchement. Que ce soit mentalement ou physiquement. Un regret qui pulsait jusqu’au fin fond de son être. Une erreur. Une autre. La première lui avait couté sa famille. La seconde lui avait couté quelque chose qu’elle ignorait. Une respiration résignée. Une volonté qui ne faiblit pas malgré cette fierté malmenée.

- Venge-toi si tu le souhaites. Je l’ai mérité.

Elle sentait le problème devant elle. Elle le sentait également derrière elle. Nywell guettait. Aussi bien pour elle que pour lui. Elle attendit tranquillement les remarques et les reproches. La jeune aigle donnait l’impression, depuis bien longtemps, d’être ce qu’elle était réellement. Une adolescente. Avec ses choix propres et ses erreurs qui la faisaient avancer. Ce qu’ils ne sauraient toutefois pas tous les deux, c’est qu’elle n’avait pas suivis toute la plénitude de ses actes. Elle avait simplement libéré l’âme devant elle.

La jeune femme comprit alors le sens de famille des aigles. Ainsi, depuis près de deux ans, elle venait d’être exposée à quelque chose qu’elle avait perdu. Elle redevenait durement ce qu’elle avait toujours été. Un enfant en faute qui regrettait ses actions. Le destin faisait parfois bien les choses.

- Tu n’es pas le seul à avoir perdu. A elle, on lui a tout volé.

La tête de Misto se relève et un premier ordre claque sèchement.

- Henning. Tais-toi, on a fait assez de dégâts comme ça.


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