Il fait chaud. Il fait sec. Et pourtant, tu continues à marcher le long de ce chemin aride et désert. Ta route est encore relativement longue. Tu dois traverser cette portion du désert pour retrouver le convoi envoyé par le Conseil. Enfin. Un détachement doit passer pour se rendre dans une autre ville, pour un autre travail. Et ils doivent te retrouver dans une paire d'heures au point de rendez-vous. Toi ? Tu as été envoyé ici pour régler une affaire d'agression. Une soi-disant momie aurait été repérée, et cette dernière attaquerait les voyageurs dans ce coin de la Web Valley. Et... Oui, c'est à toi qu'on a confié le soin de battre cette chose. Tu rajustes ton foulard, placé devant ton visage pour le couvrir de la poussière et d'autres sables volants susceptibles de survenir dans cette zone. Tu ne sais pas quand ni où la créature peut apparaître, alors tu dois rester prudent. Tu passes un revers de manche sur tes épaisses lunettes de protection. On dirait presque le genre de trucs que les gens utilisent pour aller skier. Mais là, tu les utilises pour préserver tes yeux dans cet environnement bien trop sec. Tu vérifies par la même occasion que tu as ta gourde, passant ta main à ta ceinture. Oui, elle est bien là. Tu en auras besoin de toutes façons...

Tu continues à avancer. Toujours rien. Ton point de rendez-vous n'est plus qu'à un ou deux kilomètres tout au plus. Tu es largement en avance. Et tu n'as toujours pas trouvé cette foutue momie. C'est alors que tu vois une bandelette sale jaillir vers toi, sans arriver à déterminer d'où elle vient. Quand on parle du loup... Tu te mets en garde alors que la créature sort de... De nulle part en fait. C'est comme si elle venait d'apparaitre devant toi. Tu la fixes, alors qu'elle titube vers toi. Tu vois des morceaux de bandelettes déchirées pendre de ses membres, laissant apparaître un cadavre desséché et calciné. Beurk. C'est dégoûtant. Mais tu ne peux pas fuir ou faire marche arrière. Tu serres les poings, faisant face à la créature décharnée. Tu esquives une nouvelle bandelette, avant de faire apparaître ton bouclier de cristal, parant un autre coup. Tu vois la bandelette s'écraser sur la surface transparente. Tu pensais être à l'abri derrière cette protection. Ce n'est visiblement pas le cas. Tu vois la bandelette commencer à envelopper ta création, serpentant autour, jusqu'à sentir le monstre tirer d'un coup sec. Tu n'as que le temps de sentir ton bouclier t'être arraché, et déjà de nouvelles bandelettes sont sur toi. Tu ne pourras pas esquiver. Tu sens les morceaux de tissus s'enrouler autour de tes bras et de ton torse, pour te soulever à quelques centimètres du sol. Tu regardes la créature plus ou moins vivante partir dans un éclat de rire au timbre étrangement vivant pour un mort. Tu te contentes de la fixer, un air de défi arrogant peint sur le visage...

Elle te dévisage, et finit par tendre la main, une bandelette s'élevant lentement pour venir t'enserrer le cou. Tu restes impassible, continuant à la regarder froidement. Tu exécutes alors un mouvement de poignet, tandis que quatre épines de cristal jaillissent du sol, tranchant et déchirant les bandelettes. Tu retombes les pieds sur le sol, tandis que ton adversaire se voit forcé de reculer devant ton attaque surprise. Tu vas enchainer et mettre un terme à ce combat. D'un mouvement sec de la main, tu fais sortir un bloc de cristal du sol, qui se disloque, avant de commencer à en manipuler les morceaux. Tu étend ton contrôle mental à cinq fragments, que tu fais voler en direction de ton ennemi. Chacun arrivant d'un côté différent. Tu vois ses bandelettes s'élever, arrêtant trois de tes projectiles, tandis que les deux autres vont se planter dans ton dos, produisant un bruit sourd. Tu vois alors la créature se dissoudre dans les airs, et une silhouette s'enfuir en courant. Tu te précipites à sa poursuite, laissant tes cristaux léviter autour de toi, en lançant un particulièrement taillé dans les jambes du fuyard. Tu entends un cri de douleur, alors qu'il s'effondre. Tu as visé la chair et le muscle, évitant les zones les plus sensibles et les plus fragiles. Mais c'est suffisant pour l'arrêter. Tu t'approches alors, découvrant un homme encapuchonné se tordant de douleur en se tenant la jambe. Tu dévoiles son visage, avant de lui pointer un morceau de cristal acéré sur la gorge, en guise de couteau improvisé.

Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous faîtes ici ?

Tu le tiens fermement au sol, lui arrachant petit à petit les informations que tu lui demandes. Tu poses tes questions progressivement, le forçant à répondre, faisant parfois perler une goute de sang sur son cou à cause de la trop grande pression exercée sur ton arme improvisée. Karl Sengarh, magicien illusionniste et voleur. Tu savais bien qu'il ne s'agissait pas réellement d'une momie. Mais la chaleur et l'aridité des lieux lui a permis de donner une dimension encore plus réelle à sa magie. Tu t'es laissé avoir par son mirage, comme beaucoup d'autres personnes avant toi... Tu te relèves alors, le sommant de faire de même, pour que tu puisses lui lier les mains.

Karl Sengarh. En tant qu'exécutant du Conseil, je vous arrête !

Tu t'apprêtes à chercher quelque chose pour l'attacher dans tes affaires, lorsque tu sens un coup s'abattre sur ta nuque. Tu n'as pas le temps de comprendre, et encore moins celui de réagir. Tu tournes de l'oeil, alors que tout bascule, et que ton prisonnier s'efface dans les airs. Seul un rire subsiste. Un rire moqueur et narquois. Un rire qui semble te narguer. Tu t'es fait avoir par une autre illusion... Il t'a eu. C'est vraiment une performance pathétique de ta part...

Tu te réveilles en sursaut, te redressant au milieu des draps. Tu mets quelques minutes avant de réaliser que tu te trouves dans un lit d'hôpital, alors qu'une douleur à la tête te force à te rallonger. Tu ne sais pas ce qui s'est passé. Tu trouves alors un mot posé sur ta table de chevet. Tu le déplies, pour le parcourir du regard. C'est un message du capitaine de la caserne où tu es affilié. Il t'explique brièvement les faits. Au final, tu as été retrouvé inconscient par le détachement armé que tu devais rejoindre, et ils t'ont ramené en ville. Tu as manqué de faire une insolation. Tu as risqué gros en fait... C'est maintenant que tu t'en rends compte, mais tu as été trop arrogant. Tu as été imprudent... Et non seulement tu as échoué cette fois, mais cela aurait pu causer ta perte... Alors, oui, tu as reçu une cuisante leçon aujourd'hui. Et tu n'es pas prêt de l'oublier...