L'armée révolutionnaire de Bosco... Ce mouvement de révolte que tu as affronté lors d'une précédente mission. Tu te rappelles de cette course poursuite lors de cette escorte diplomatique. Et cette fois, tu es envoyé là-bas une seconde fois. Pas pour accompagner quelqu'un, non. Mais les autorités ont eu vent d'évènements de plus en plus importants dans le pays. Des rassemblements, des émeutes, des révoltes, des grèves, des attaques et même des attentats. Ils se cachent de moins en moins. Les troubles vont grandissant dans le pays. Les soldats ont déjà pris les armes, et des batailles de petite importance éclatent déjà dans le pays. La situation se fait urgente, et le gouvernement a grand besoin d'informations pour tenter d'endiguer cette révolte grondante. Tu ne pouvais pas ignorer leur appel. Surtout que tu as déjà été confronté à eux. Tu ne sais plus si tu en avais tué un ou pas. Mais il est fort probable que oui, et que tu ne t'en sois pas rendu compte, pris dans la fièvre du combat et aveuglé par ton objectif... Mais la vérité est que tu ne sais plus exactement si oui ou non tu en avais supprimé un. C'est étrange. Tes souvenirs semblent être brouillés par endroits. Bah, ça te reviendra à un moment ou à un autre, tu n'as pas trop de soucis à te faire. Tu réfléchis à tout ceci en avançant le long de la route. Tu es parti à pied. La ligne de chemin de fer ne va pas jusque là-bas. Et puis, tu as plus de chance de croiser tes cibles sur les petits chemins. Tu dois capturer au moins un de ces révolutionnaires et le ramener au gouvernement du pays. Le ramener vivant cette fois. Il s'agit d'éviter une guerre civile. Ce n'est pas rien. Tu ne peux pas te permettre d'être insouciant ou de manquer à ton devoir. Tu dois accomplir cette mission le plus rapidement possible.
Tu continues à réfléchir à tout ceci en avançant. Tu devrais prendre de la hauteur. En volant, tu aurais une meilleure vue d'ensemble, et tu pourrais repérer les mouvements suspects plus vite. Bah, quoique. Ils ne se cachent pas d'après tes informations. Ce qui veut dire qu'ils agissent librement. Tu imagines que si tu es en vol, tu repéreras surement un ou deux groupes de révolutionnaires en action. D'après ce qu'on t'a dit, ils s'en prennent même aux villages encore rangés du côté du gouvernement... Ce ne sera pas dur de les repérer en fait. A moins que ce ne soient eux qui te repèrent avant. Tu te stoppes en arrivant à la lisière d'une forêt. Cette situation est vraiment clichée. Mais tu n'as pas d'autre choix que de t'y avancer. Tu entends des craquements tout autour de toi. Sans surprise. Ils ne prennent même pas la peine de rester discrets. Ils pensent vraiment que tu ne les as pas repérés, et que leur nombre suffira face à toi. Pauvres idiots.
Tu fermes les yeux alors qu'un cri de guerre retentit, et que des dizaines d'hommes sortent des sous-bois, armes à la main. Epées, lances, haches. Que d'armes blanches, quel manque d'originalité. Tu laisses le vent tourbillonner autour de toi. Tu le laisses t'envelopper, formant rapidement une sphère autour de toi. Tu laisses ce vent tranchant repousser quelques attaques, avant de briser ta protection, projetant plusieurs sphères de vent, les laissant même exploser à bout portant. Le seul problème est que tu as pris soin de revêtir ton armure de vent. Tu sens la chaleur des explosions contre ton corps, alors que ta protection de vent en stoppe les dégâts que tu pourrais subir. Tu t'élances alors dans les airs, dans un salto arrière, évitant les attaques des quelques courageux et plus solides qui sont arrivés à passer outre tes projectiles. Trop lent, trop barbare, trop de lacunes en tout en fait. Ce ne sont que des hommes qui ont pris les armes pour se nommer « armée ». Ils ne savent pas utiliser leurs armes efficacement. Et c'est tant mieux pour toi. Tu auras plus simple pour les stopper. Tu les observes un instant, restant comme suspendu dans les airs. Le temps semble se ralentir. Comme si cette seconde se dilatait. Tu observes ces hommes, usant de leur surnombre habituel pour remporter leurs victoires. Mais ça ne marchera pas cette fois. Pas avec toi.
Tu finis par fermer ton oeil valide, lâchant une salve de sphères explosives vers le sol, les faisant tomber comme une pluie destructrice. A la seule nuance que tu vas te contenter de les malmener. Ils auront peut être des plaies, des écorchures, ou peut être même des fractures. Des os brisés pour les plus graves blessés. Enfin, si tout était si simple. Tu sens une douleur te transpercer l'épaule. Tu rouvres l'oeil, pour voir une flèche plantée dans ta chair, que tu t'empresses d'arracher, alors que tu retombes au sol. Tu vois l'archer qui vient de tirer aider un de ses camarades à se relever, pour partir en clopinant du mieux qu'il le peut. C'est la débandade. Les valides relèvent les blessés pour tenter de s'échapper. Ils fuient. Mais tu ne peux pas les laisser faire. Même si on t'a interdit de tuer, tu peux quand même en arrêter quelques uns. Ce sera suffisant. Tu aurais préféré arrêter le groupe tout entier, mais ils ne se plaindront pas si tu leur amène au moins un de ces révolutionnaires. Tu soupires. Tu fixes un des fuyards. Ils se sont tous éparpillés dans les bois. Mais lui. Lui, est encore à ta portée. Tu tends la main vers lui, laissant une sphère se former au creux de ta main. Tu la relâches alors, la laissant fuser à toute vitesse sur ta cible, pour la voir exploser violemment sur sa jambe, alors qu'il s'effondre, stoppé brutalement dans sa course. Tu t'approches. Il ne te reste qu'à le cueillir et à le ramener aux autorités. Tu te baisses pour l'attraper par le col, lorsque tu sens un courant d'air au dessus de toi. Tu te recules au dernier moment, évitant ce danger inconnu mais imminent, alors que le sifflement d'une lame passe à quelques centimètres de ton oreille, laissant un entaille sur ta joue. Finalement, ils ne vont pas te laisser faire aussi simplement. Tu te redresses pour voir ton adversaire. Un jeune homme. Probablement pas encore majeur au vu de ses taches de rousseurs encore prononcées. Tu le fixes froidement, alors qu'il tremble, tenant toujours son épée des deux mains.
- Ne... Ne touchez pas à mon frère !
Tu soupires. Tu aimerais accéder à sa requête. Tu aimerais voir cette peur sans fin s'effacer de ces yeux. Mais pourtant, tu ne le feras pas. Il a peur. Pour sa vie. Pour celle de son frère. Mais... Tu dois accomplir ton devoir. Des vies ont été gâchées par ce début de guerre civile. Et d'autres le seront par la suite. Tu ne peux te permettre de laisser une telle chose advenir. Alors... Ce que tu vas faire te dégoute. Mais le bien d'un peuple doit primer sur celui d'un individu... Tu laisses alors la magie s'écouler de toi, s'enrouler autour de vous, alors qu'un vent violent commence à souffler. Tu laisses les bourrasques s'intensifier, se transformer en un début de tempête, alors qu'il lutte contre les vents.
- Tu sais... J'aurais aimé ne pas avoir à le faire. Mais vous vous êtes engagés dans cette révolution en connaissance de cause. Vos homologues révolutionnaires ont ils eu pitié lorsqu'ils ont attaqué et pillé des villages d'innocents ? Non. Ce n'est pas un jeu. C'est une guerre qui se prépare. Sois fort. Ton frère pourra au moins sauver les vies d'innocents s'il coopère.
Tu finis ton discours en laissant ta magie se déchainer, alors qu'il se fait lentement repousser par les bourrasques. Tu coupes alors ton flux magique, pour lui décocher une sphère explosive au milieu du torse, l'envoyant s'écraser contre un arbre. Tu le regardes quelques instants. Il ne bouge plus. Tu approches. Il respire encore. Tu retournes alors ramasser le corps évanoui de ta première cible, jetant un dernier coup d'oeil à l'adolescent que tu viens d'assommer. C'est dur. C'est injuste. Mais ainsi va la vie... Peut être le reverras-tu... Et peut être pas. Tu t'éloignes, ton prisonnier sur l'épaule, pour finalement prendre ton envol. Tu espères qu'il se montrera compréhensif. Tu espères que cette révolution pourra enfin se terminer... Et s'il le faut... Tu useras de la force une nouvelle fois.