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[frontière bosco mission rang c ] tout feu tout flamme -
 MessageSujet: [frontière bosco mission rang c ] tout feu tout flamme -   [frontière bosco mission rang c ] tout feu tout flamme - EmptyVen 15 Mar - 19:31

Abigail Phoibos
Abigail Phoibos

Indépendant Légal

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Il y avait ce bruit qui étole, étonne puis détonne.
La forêt soupir des nuées brumeuses, toxiques, et ses poumons s'embrasent dans une asphyxie meurtrière, incendière.
Face aux soupirs suffoquant de l'étendue boiseuse, une personne écarte les bras - ce n'est pas bon, ses pas ténus déchirent la terre par des flamméches - un sourire étire ses lèvres réches. Dans un murmure, elle déclare à l'assemblée forestiere ;

" Brûle."

Et la forêt s'embrase dans un soupir. Les flammes s'étendent jusqu'à lécher le ciel qui réprime les avances houleuses, se contentant de se noircir de colère. Elle s'approche un peu plus des bois - la fautive - hautainement courtoise face aux grimarces de douleur des arbres. Elle glisse sa main sur les écorces, disparaît.
Ce n'est pas bon, et tout le monde le sait.

***

L'aube s'annonçait grise, mains logées derrière sa frêle nuque, elle observait les nuages qui formait un ciel fracturé, les rayons du soleil cheminait à travers le gris pour éclairer quelques zones embrumées.
_ Phoibos ! Mademoiselle ! S'il vous plaît !

Un cri -une voix grave - l'accoste de l'autre bout de la ruelle.

Abigail d'un geste ample pivote sur elle-même, curieuse de ne pas connaître la voix de celui qui l'interpellait. L'homme - qu'elle jugea de charmant, au passage - saisit avec un désespoir poli ses épaules, elles s'accrochèrent, se plantèrent, comme s'il cherchait à se secourir de quelque chose. Comme si un mal lui enflammait les entrailles et qu'Abigail avait était la seule ressource capable de l'aider.

Elle était inapte à comprendre ce qu'il voulait. Sa voix avait abandonné à sortir une phrase, alors elle resta silencieuse, le temps que l'homme récupère le souffle qui s'échappe. Sa bouche s'entrouvre, laisse échapper quelques buées maladroites. Puis, il léve la tête - paniqué.

_ Je...Je vous cherchais. Vous êtes bien Mademoiselle Phoibos ? On vous connaît un petit peu, pour vos performances aux jeux des monstres. Je vous connais grâce à vos talents de vitesse.
_ Euh. Oui, effectivement. Qu'est-ce qui se passe ? Vous avez l'air...alarmé.
_ Y'a...y'a un feu qui s'est déclaré. On m'a dit de faire vite, j'ai pensé à vous et votre vitesse.

Ca lui faisait enfler le coeur de plaisir - qu'il avait fait appel à son aide - pourtant les mages étaient pleins ici, il avait demandé son soutien. Elle pivota vers lui, sourit légèrement, puis s'adressa.

_ Je vous suis. Vous m'expliquerez en chemin.

L'homme lui adressa de nouveau un sourire, avant de la saisir par le poignet et de l'entraîner à travers la foule oppressante. Abigail suivait avec peine l'homme qui lui relatait les faits avant les prémices incendiéres.

_ [color=greenyellow]Il y a quelque chose qui ne va pas, mademoiselle. Le feu en l'espace de quelques nuits à peine est devenu incontrôlable. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, on le contrôlait, mais avec l'aide du vent, il se dirige vers Magnoria. On m'a dit que vous étiez dans le coin, alors j'ai pensé que vous auriez pu nous aider. Je suis désolé de vous avoir accoster de manière si impoli, je...

Elle s'arrêta brusquement, ce qui stoppa l'homme dans son élan, il se tourna vers elle, dubitatif prêt à chevaucher une autre phrase d'excuse. Abigail posa son index sur ses lèvres pour le faire taire. Elle lui adressa de nouveau un sourire pour le rassurer.

_ Ne vous inquiétez pas, dépêchons-nous juste de voir où en est l'incendie, ne vous blâmez pas.
Il la regarda, les yeux transpirants de surprise, puis il acquiesça et continua sa route, la démarche moins pesante et les paupières moins ternies.

***
Les flammes tonnent au loin, comme un écho rugissant. Les arbres ont un ornement fragmenté à plusieurs endroits, comme si les flammes affamées avaient tenté de les dévorer, un peu trop gourmandes - un peu trop malveillantes aussi.
Abigail regarda la poussière qui lui maintenait les joues, qui semblait la dévisager avec un vieux sourire familier.
Quelque chose de mal allait se passer.
Et ça,
Tu ne le saurais bien qu'après.

L'homme qui faisait face se stoppa face au funeste spectacle, sa main râpeuse se dévérouilla du poignet d'Abigail. Il la regardait, c'était étrange - dérangeant peut- être - mais ses iris se contentèrent de le toiser avec douceur. Le feu s'aiguisait, se cognait, rongeait les arbres, laissant dans son sillage une terre craquelée, ciselée, épuisée. Ravagée. Abigail pivota vers l'homme qui la couvait des yeux avec une appaisante tendresse.

_ Des personnes sont prisonnières des flammes ?

_ Un groupe de personne oui. Attendez... Comment nous pouvons faire ? Rien que vous et moi, nous n'arriverons pas à l'éteindre sachant que plusieurs personnes sont sur le coup...

_ Très bien. Bon, écoutez... Il faut que je me dépêche, il faut que je les trouves dans les flammes et vu la densité de l'incendie, ça va me prendre beaucoup de temps. En attendant, il faut que vous repartiez. Il faut que vous solliciter l'aide de petits villages, hameaux, villes, n'importe quoi. Des personnes vous suivront pour vous aider. De là...

Elle désigna de l'index chaques extrémités de l'incendie.

_ Vous vous positionnerez à l'Est, Ouest, Nord et Sud. Aux extrémités de l'incendie, vous devriez acquérir une source d'eau, il faut à tout prix que vous trouviez de l'eau. On vous endonnera sans problème près de Magnoria, essayez de trouver des mages de glaces, ou d'eau. Des mages ayant la capacité de neutraliser un feu. Dites-leurs - ils ne me connaîtront sûrement pas - que je m'occupe déjà des personnes bloqués des flammes. Dites leurs qu'ils se focalisent uniquement sur le feu et qu'ils ne tentent pas d'y rentrer. D'accord ?

Sa locution s'était accélérée, entrecoupé par une anxiété croissante. Quelque chose définitivement n'allait pas. L'homme secoua affirmativement sa tête. Abigail lui fit un léger signe demain, l'assemblée forestière lui tendait ses bras brulants, elle s'y engouffra alors, le coeur vibrant. Trop concentrée, elle ne s'inquiéta pas des paroles de l'homme qui résonnaient déjà loin derrière elle.
_ Faites attention, mademoiselle.

Mais l'oisillon s'était envolé,
Que c'était supercificiel,
Qu'Abigail crut avoir récupéré ses ailes.

***

Les flammes épuisaient la vie, aiguisaient ses crocs contre les troncs. Son allure était vive, rapide, agile. Son agilité de singe n'avait jamais autant puisé dans son endurance, les animaux faisaient le chemin inverse, en quête d'oxygène. Pour ne pas être étreigné dans les flammes
Et à jamais y brûler.

Les pas légers, bondissaient à travers la forêt. Ses paupières s'étaient à demi-fermées, un peu strangulées par les flammes, un peu épuisées aussi. Le paysage était souillé de poussière, les craquements résonnaient, les arbres tombaient, les animaux courraient. Et elle, elle se sentait insécurisé.
Et sur ce coup là, tu avais raison de t'inquiéter.
Parce que tout ceci, c'était prémédité.

***
Elle était assise en hauteur, sur un rocher, admirative, fière du carnage qu'elle avait fait. Elle était heureuse, à ce moment - elle croit. Alors un sourire étirait ses lèvres rèches. Une longue cape recouvait son visage, c'est à ce moment là qu'elle l'aperçut.
Le parasite qui tenterait de stopper leur élan.

Elle se craqua les doigts, s'étira légèrement. De là, elle ôta la cape qu'elle laissa gîr derrière elle. Ses cheveux bouclés virevoltaient dans l'air étouffant, pourtant ses organes respiratoires jouissaient de cet atmosphère pesante.
Car tout ceci, c'était son oeuvre.

Le petit oiseau - elle avait décidé de nommer son ennemie de la sorte - parce qu'elle savait - c'était triste - qu'elle devrait la tuer. Mais vous, vous savez elle voulait pas la tuer mais elle n'avait pas le choix - le petit oiseau devait mourir.
Et tout irait pour le mieux - pour elle.
Alors, elle sauta du haut de son perchoir à la recherche d'Abigail.
Et lui couper ses ailes.

***
De l'opium dans l'esprit, de l'adrénaline dans l'hémoglobine. Ca tapait sous ses jambes, sous son coeur. Ca allait exploser, ses yeux étaient calcinés sous l'atmosphère lourde, ses poumons s'entassaient de cendres, prêts à se combuster.

Puis elle trouva.

Ses épaules tressautèrent et son buste se gonfla doucement, très doucement. Elle inspira encore la fumée qui lui déclencha une toux. Mais elle sourit en s'agitant vers le groupe de personnes qui étaient prisonnières des flammes. Il y avait deux hommes et une femme qui agripait les épaules d'un enfant - un enfant qui paraissait impassible envoyant les arbres s'effondraient de douleur. Elle s'avança jusqu'à eux, essoufflée ;

_ Vous...vous êtes là. Je suis Abigail, une mage de Blue Pegasus. On m'a chargé...

_ Allez vous-en.

La détresse pullulait dans leur gorge, les lèvres d'Abigail tressautèrent mais aucun mot n'en sortit. Un arbre éventré par les flammes s'abattit derrière eux, soulevant un nuage de poussière sous la chute.
_ Elle arrive.
Dans les flammes, une silhouette sinueuse se dessina, elle s'avançait - comme si l'allégresse s'était propagée dans son corps. C'était elle - la fautive - la fautive qui avait détruit tout détruit tout saccagé tout brûlé.
Et ça la rendait heureuse de voir Abigail perdre son calme.

_ Bonjour, Abigail. Fit-elle d'une voix douce. Je suis Yumiko Hanata. Oh, voyons les spasmes qui t'agites, je suppose que tu es en colère ? C'est magnifique, Abigail. Tu es éblouissante d'émotions. J'aime ça.
_ Laisse partir ces gens, et ensuite nous réglerons nos comptes toi et moi.
_ Oh. Eux ? Non, ce serait plus alléchant de savoir qu'ils sont là, à regarder notre combat. J'ai envie de voir ta mine impuissante lorsque tu assisteras à leur mort et que tu n'auras rien pu faire pour eux.
_ Amène toi que je te règle ton compte.

Abigail jetta un regard par dessus son épaule pour examiner un à un la famille. Elle leur recommenda de se reculer pour le combat. Une fois qu'ils se reculèrent un à un, Abigail se positionna face à Yumiko. Cette dernière affichait un sourire des plus angoissants en examinant Abigail. Abigail glissa sa jambe sur le sol en ne lâchant pas des yeux la mage qui la fixait tendrement. Qu'avait-elle ?

_ Je vais devoir te tuer, petit oiseau. Tu n'as pas le droit de contrecarrer mes plans.

Sur cette dernière phrase, elle s'appuya sur sa pointe de pied et se rua sur Abigail. Cette dernière parvint à parer le coup de poing à l'aide de sa paume de main. Yumiko afficha un sourire glacial, et son poing s'enflamma.

Abigail esquissa un rictus avant de faire des petits soubresauts nerveux en secouant sa main. Une brûlure superficielle, Yumiko était une mage élémentaire. Des flammes s'échappaient de sa paume de mains tandis qu'elle fixait Abigail. Yumiko prit de nouveau un nouvel impact sur la terre brûlée pour se ruer une nouvelle fois sur la mage de Blue Pegasus, les flammes qui s'échappaient de ses poignets et de ses mains étaient prêtes à lui dévorer le visage. Les cheveux bruns de Yumiko lui explosaient à la rétine, mais elle parvenait à esquiver tant bien que mal les quelques coups de Yumiko. Au final, Abigail finit par lui envoyer un coup de pieds puissants au niveau de l'abdomen qui l'expédia contre un tronc d'arbre qui s'effondra sous sa chute. Les flammes qui s'évaporaient de la carcasse s'orienta vers le lieu où se situait les personnes.

Abigail, avait les yeux exorbitées. Elle partit en courant à toute vitesse vers eux, elle aperçut leur visage, défigurés par la peur, la mère qui tenait les épaules de son fils le poussa hors de la portée de l'arbre.
Il y eut un hoquet d'effroi. Ils avaient tous disparu - sauf l'enfant - sous l'arbre. L'enfant resta silencieux, sans émotion, inerte, rien. Abigail s'avança vers lui et s'apprêtait à le porter pour le sortir de là.

_ Ce n'est pas fini.

La mage, Yumiko, apparut devant elle. Elle sortit une dague et donna un coup furtif au niveau de la tempe d'Abigail jusqu'à son autre extrémité. Une giclée de sang jaillit et l'aveugla.
_ Hahahahaha ! Alors, comment tu te sens, garce ? Hein ? Comment tu te sens ? Ca fait comment de se sentir aussi impuissante ? Tu as voulu les sauver ? Ahaha ! Tu parles. Ce môme, il a été perturbé, ils sont tous morts par ta faute !

Maintenant, j'vais très vite t'aider à repentir tes regrets.

Abigail resta silencieuse, réfléchie malgré la culpabilité qui croissait en elle. Elle prit une nouvelle position d'attaque, ses paumes de mains étaient en avant, les doigts crispés pour saisir et griffer. La puissance de tigre se reflétait par cette technique d'art martial. Elle sentait Yumiko se ruait sur elle, prête à lui lacérer la peau, à la brûler. - mais ça ne marcherait pas
.
Yumiko envoya son bras, la perception de l'air aida Abigail à la repérer. Elle se mit à la harceler de coup de poing que la mage de Blue Pegasus encaissa, jusqu'à ce qu'elle finisse pas attraper le poignet de Yumiko et le tirait. De là, son poing se fracassa contre son poignet. Les flammes grandissaient, émettant un tonnerre de violence. Yumiko se maintenait le bras fracassé défoncé par Abigail. Elle lui hurlait dessus des onomatopées incompréhensibles. Abigail saisissait le poignet, les lèvres pincées. Elle était toujours aveuglée par le sang mais recommençait à apercevoir les formes. Sa deuxième main lui saisit l'autre poignet. Derrière Yumiko, un gouffre de flamme s'ouvrait.

_ Qu'est-ce que tu crois, Abigail ? Tu penses sérieusement qu'une mage de ton ordre pourrait me tuer ? Tu pourrais être pénalisée pour ça. Je n'ai rien fais de mal si ...
_ Au contraire, rétorqua Phoibos, ce serait un crime de te laisser encore en vie. Tu as volé la famille de cet enfant. Et je vais te le faire payer.

Elle appuya son pieds sur le sternum de Yumiko et la poussa dans les flammes. Abigail se tourna vers l'enfant qui la regardait, elle s'avança, les yeux lourds et ensanglantés. Elle se baissa vers lui et le prit dans ses bras.
Le feu mit quatre heures avant de s'éteindre grâce à l'aide d'autres mages et de la mobilisation de la population. Abigail sortit avec le gosse suspendu à son cou. L'incendie l'avait mise dans une colère muette, avec des remords et déposa l'enfant au sol. Il la regarda, l'homme qui lui avait quémander son aide la regarda, tristement.

_ Où sont les autres ?

Elle secoua négativement la tête.

_ Merde...

Il la regarda. C'est une poupée brisée qui se tenait face à lui, ravagée par les promesses non-tenues. Elle passa à côté de lui, la tête hochée. C'était une égarée dispersée par des ambitions pourries.

_ Je suis désolée.

Et ses iris fixent l'enfant, puis elle se tourne
et s'enfuit. La pluie s'ajoute, à sa fuite, comme pour lui accorder sa disgrâce.

   
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