Le gouffre, ou plutôt la chute, était très longue... Je ne savais depuis combien de temps je me sentais tomber, peut être quelques secondes, peut être quelques minutes... J'ai plutôt l'impression qu'en ce lieu, les notions de temps et d'espace ne comptent pas... C'est comme un lieu infini, où le temps passe à la vitesse qu'il le désire, où nous pouvons avancer infiniment comme dans une illusion dont on ne peut sortir... Sentant mon manteau noir se dégraffer au fur et à mesure que je tombe, je ne cherche même pas à le retenir. Le fait de tomber ainsi infiniment donnerai réflexion à n'importe quel individu. Seulement, moi, je ne suis pas n'importe quel individu ! Lorsqu'il se décrocha, je le rattrapa rapidement, et le mis à mon bras. Ici, il n'y a pas de chaleur, il n'y a pas de froid... C'est juste un monde vide, dénué de tout. Vais-je tomber encore longtemps ? Si ce gouffre est infini, alors personne n'en reviendra jamais, tout ceux qui ont sauté comme ceux qui y ont été emportés et que nous devons sauver... Je ne veux pas être traîté comme les autres, je ne suis pas monsieur tout le monde.... Je suis unique, au dessus d'eux, je mérite mieux que ça.
Etrangement, j'ai l'impression que ce gouffre se rétréci au fur et à mesure de ma chûte.... Y aurait-il en fait un bout à ce trou plus que long ? Essayant de regarder en bas, je réagis trop tard et attérit sur le ventre sur le sol. Il y avait donc bien une fin, aucun doute, le choc avec ce sol est bien réel. J'ai l'impression de m'être bien foulé le poignée, cette expédition ne va vraiment pas être de tout repos. Me relevant comme je le pouvais, je regarda autour de moi, essayant un peu de me situer dans l'espace. Comme je l'avais prédit, les notions de gauche et droite ne marchait pas ici, tout se ressemblait, tout était exactement identique... Ici, tout était blanc, comme des bâtiments d'habitation dans une agglomération qui appartiennent à la même personne... Et pourtant, on ne pouvait pas vraiment distinguer de formes bien spécifiques. En fait, tout ressemblait seulement au vide, il n'y avait rien en ce lieu. Où suis-je ? Est-ce que c'est ça le monde des rêves, où je suis sensé aider 9 mages perdus ? Mais comment trouver ses personnes dans ce lieu vide et mystérieux, où aucun son apparant vient à nos oreilles, où rien de vient percuter notre oeil, où rien ne se fait sentir.... Moi, vêtu de noir, je devais être la seule tâche, le seul point distinguable dans cette toile qui attends d'être peinte....
Vais-je rester seul longtemps ? Je ne sais pas quoi ressentir, je ne sais pas si je suis pressé où non d'avoir de la compagnie... Quoi de mieux que le vide complet pour se lancer dans des réflexions qui ne peuvent se passer qu'au calme ? Cependant, je ne sais pas si rester infiniment ici me serait supportable, je ne pense pas que je tiendrais très longtemps sans rien, ni vivres, ni chaleur humaine.... Même si je me moque souvent des personnes qui m'entourent, j'en apprécçie tout de même la présence des gens, au fond de moi... C'est dans ce genre de situations que l'on se rends compte de l'attachement que l'on porte aux choses les plus simple....
Dans ma réflexion, je ne voyais pas le temps passer....