Un corps volant sur plusieurs mètres, s'éclatant le dos contre une poutre en bois plantée dans le sol. Se relevant aussitôt et se positionnant en posture défensive. C'était nul autre que moi. J'avais pris un mauvais coup, qui se fit sentir. Plusieurs écorchures sur mon dos, quelques bleus déjà présents sur mon corps, pas évident de repousser une dizaine de brigands seul, avec deux animaux pour m'aider. D'un coup d'épée latéral je repoussais une attaque, laissant mon corps se faire porter par ce mouvement je dégainais mon arbalète avec mon autre main et la pointais sur le brigand pour lui loger la flèche entre les deux yeux. Je baisais ma tête, pour poursuivre par une roulade, rengainais mon arbalète et dégainais cette fois ma dague et la plantais dans le kiki de ma seconde victime, le repoussant ensuite par une petite impulsion vers l'avant. Alors que j'étais encore à genoux, mon compagnon à quatre pattes sauta par-dessus moi pour atterrir sur un quatrième brigand et lui planter ses crocs dans la gorge, le laissant agoniser et se noyer dans son pauvre sang pourri.

Je reprenais du recul, seulement quelques pas, j'étais de nouveau entouré par mes ennemis, commençant à manquer de souffle. Je rechargeais mon arbalète, alors que mes ennemis attendaient le bon moment pour lancer une autre offensive. A peine eus-je fini de recharger mon arme, qu'un d'entre eux tenta son coup, seul. Criant tout en avançant, il me fit une entaille au bras, une belle entaille... Profonde. Alors que je sentais son épée se glisser entre ma chère, mon même bras lui planta instinctivement ma dague dans sa gorge et d'un coup de tête je le faisais se couchait à terre. Là place des chiens était aux pieds de leur maître !

Mais alors que je repoussais son corps qui s'était mis sur mes pieds, un autre de ces salauds me sauta dans le dos, plantant un morceau de bois dans mon épaule, m'arrachant un cri de douleur, lâchant mon épée et saisissant ma dague à deux mains, je portais un coup en arrière, passant en dessous de mes aisselles. La dague se planta dans sa poitrine, s'enfonçant encore et encore jusqu'à atteindre son coeur et laisser son corps tomber en arrière. J'ôtais le morceau de bois de mon épaule, sous le regard des derniers brigands... Du nombre de quatre. Du sang commençait à couler le long de mes lèvres, alors que je toussais, c'était encore de ce liquide rouge qui sortait. Je n'avais jamais été dans ce type de combat, après tout ma spécialité devait être les assassinats et non le combat direct et libre. Surtout dans ce genre de situation. De mémoire, je n'avais jamais été aussi blessé en un seul combat.

J'analysais la situation. Il y avait un brigand derrière moi qui commençait à s'avancer discrètement, enfin il pensait s'avancer discrètement mais je l'avais déjà remarqué. Quel idiot. En face, les trois derniers brigands, tous les trois en train de sortir des arcs pour me tirer dessus. Hm...

Je me retournais brusquement alors que les trois brigands s'apprêtaient à tirer, attrapant l'ennemi derrière moi aux épaules, lui assénant un coup de genoux dans le foie, laissant sa bave s'échapper par sa bouche après un tel coup, puis me glisser derrière son dos tout en le forçant à avancer rapidement en le poussant. En me voyant faire, l'un des trois brigands céda, lâcha son arc et commença à s'enfuir par la brèche que j'avais fait dans la palissade. Quant aux deux autres, même s'ils avaient reculé de quelques pas sous mes cris de fureur en avançant avec le corps de leur camarade, ces derniers tirèrent leurs flèches, sûrement en espérant me toucher, mais les flèches se stoppèrent net avec le corps grassouillet de mon bouclier humain. Une fois à porter, je lançais ce cadavre à moitié vivant sur l'un d'eux alors que mon aigle et mon compagnon le loup lui sautèrent dessus pour l'achever, je fis perdre son équilibre au deuxième brigand qui dans sa chute, fut empalé par une sorte de pieux en bois qui était par terre.

Je me relevais, titubant un peu au départ à cause des efforts que je venais de faire. Mon corps n'était pas habitué à combattre autant d'ennemi, aussi fougueusement. Les avoir un par un, ça il savait parfaitement le faire, mais tous en même temps, je lui en avais demandé un peu trop... Heureusement le loup de mon coussin se mit à côté de moi, me laissant m'asseoir sur son dos, alors qu'il m'emmenait vers la palissade pour retourner voir ma coéquipière. Qui était déjà là en fait. Cela épargnera des efforts supplémentaires.


« Alors, tu t'en es bien sortie avec tes copains ? Héhé... »
Dis-je tout en ricanent, un grand sourire aux lèvres, alors que mon corps était à moitié défoncé par cette bataille durement mené.

Je descendais du dos de mon ami à quatre pattes lentement, avec un peu de mal, puis après quelques pas en continuant de tituber, je ramassais mon épée et la rangeais dans son fourreau. Après avoir expiré un bon coup et avoir repris mon souffle, tout en observant le ciel. J'abaissais mon regard vers des choses beaucoup plus... A porter de main ? Ou proche. Comme vous voudrez. D'une voix encore un peu fatigué, je m'adressais à ma partenaire.


« Bon, normalement si tout est normal, il nous reste plus qu'à aller déloger le boss de ses brigands. Il devrait être dans cette entrée au fond, là. Construite dans la falaise. Mais je suis sûr qu'il s'est retranché dedans, avec des tas de pièges, les meilleurs de ses hommes, prêt à nous faire des petits trous dans nos petits corps dès qu'on aura mis un pied dans cette foutu cachette. »
Dis-je d'un ton un peu blasé.

Je me dirigeais vers cette fameuse porte, m'arrêtant en face d'elle à une bonne dizaine de mètres. Me tournant vers ma coéquipière.


« Laisses moi encore cinq minutes pour récupérer un peu et je pourrais t'aider. Mais je te laisse le choix, tu préfères qu'on rentre dedans et qu'on se fasse hacher comme des vulgaires saucisses ou veux-tu qu'on les attire ici et qu'on joue avec nos règles ? »
Sur la fin, j'avais pris un air grave et sadique, alors que j'étais recouvert de sang, du mien comme celui des brigands, je devais sûrement être beau à voir, surtout avec un air pareil.

« Nous allons jouer selon nos règles mais avant … »

Ah ce moment-là, qui aurait-pu s'attendre à une gifle ? Car, c'est exactement ce qu'elle m'offrit. Hophophop, rebobines Jack. Je n'ai pas tout compris je crois bien... Heureusement, Sora et Rico ne bougèrent pas bien qu'ils observaient la jeune femme avec de grands yeux, mais loin d'être aussi gros que les miens à ce moment. Mon sourire s'effaça sous la sensation de sa main s'étalant sur ma joue, alors qu'une petite grimace m'était extirpé de force. Alors le rem-bobinage Jack ! Je ne comprenais toujours pas ce qui m'avait value une telle scène, qui allait marquer mon pauvre esprit d'enfant.

« La claque c’était pour eux. Maintenant ne bouge plus, je me charge des égratignures. »

Ah okkk... Bof, si ce n'était que ça hein. Héhé, ils avaient juste eu la mauvaise personne en face d'eux. Et puis, s'ils ne sont pas contents ils n'avaient qu'à ne pas être des brigands hein ! Moi j'y étais pour rien, s'il y avait eu quelques malheureux ne sachant même pas tenir une épée correctement. La voie du crime est une route qu'il faut arpenter, en connaissance de risque. Ce n'était pas une route à prendre par coup de tête, mais que l'on devait réfléchir avant. Personnellement, je n'y avais jamais réfléchis, j'étais né dedans donc forcément....

Puis même si elle m'avait claqué, quelques instants plus tard elle se mit à me soigner avec une magie des plus étranges... Je devais bien avouer, que je n'avais pas tout à fait compris le processus de guérison. Mais j'avais en tout cas compris, que ce n'était pas sans douleur pour la jeune fille... J'en avais mal pour elle. Mais au final.... Je n'avais pratiquement plus rien, seulement du superficiel... Elle avait fait du travail de pro. Ce n'était pas une amateur la petite. J'en restais bouche-bée, sans même réussir à la remercier pour sa petite guérison et pour le fait qu'elle avait pris sur elle malgré la souffrance, pour me soigner.


Quelques minutes plus tard, alors que tous les événements s'étaient enchaînés à une vitesse un peu folle, ma coéquipière avait fait sortir les derniers brigands de leur trou. Elle en avait des moyens... Impressionnante. Alors que je me trouvais légèrement en retrait par rapport à elle, je chuchotais mon petit charabia dans mon coin, jouant avec cette petite boule dans ma main. Lorsque la discussion sembla fini et que le chef des brigands lança l'offensive sous le regard de tous, je me préparais à lancer mon cadeau.

« LANCEMENT DE LA PATATE EXPLOSIVE DE DIEU !... FEUU ! »

Criais-je tout en lançant ce que j'avais dans ma main en plein dans la figure du chef. La magnifique grimace qu'il tira en voyant que ma patate était en réalité une petite bombe, fut tout simplement exquise ! A s'en lécher les babines tout ça ! Puis vint le petit boum, où une mince fumée explosa à la figure du pauvre bonhomme. Désolé, ce n'était pas une véritable bombe, juste un peu de fumigène. Ghéhé. Alors que mon mince rire sadique s’étendait autour de moi, aux oreilles les plus proches, je commençais ma course, prenant appuie sur mon ami Rico, je sautais dans les airs et effectuais ma troisième séance de vol. Alors que j'étais au-dessus de Misto, je marmonnais ces quelques paroles.

« Kurōn Asashin »

Puis vint le temps de mon atterrissage, qui s'effectua sur le chef. Atterrissant en position assise sur ses épaules, mon kiki en face de son visage et avant qu'il n'ose me mordre mon kiki je lui offrais un coup de coude sur le haut du crâne. Il tomba lentement en arrière, alors que moi je glissais en même temps en arrière, pour qu'une fois à terre, je puisse rester assis sur lui.

« Tu as vu ? J'ai été doux comme un agneau et j'ai fait de mal à personne ! »

Dis-je d'un air innocent, un grand sourire aux coins des lèvres. Pendant ce temps-là, le clone que j'avais créé durant ma séance de vol, était passé au-dessus de monsieur je fais une grosse sieste par terre avec un blondinet sur moi et étais parti à l'intérieur de leur petit trou chercher une personne manquante. Je me tournais vers ma coéquipière, tout en restant assis sur mon nouveau siège et lui prononçais ces quelques mots.

« Tu es trop gentille. Ne parles pas autant et frappes la première, car des hommes comme lui ne te feront pas de cadeaux et tu dois saisir les opportunités quand tu les as, pas une fois qu'elle te glisse entre les mains. »
Dis-je tout en passant ma main dans cette chevelure blonde qui était mienne.

« Alors mon nounours ! On fait dodo ?  »
M'amusais-je à dire tout en tapotant sur le crâne rasé du monsieur qui me servait de siège.

Vint enfin le drame. Alors que je m'amusais à faire du tam-tam sur la tête de crâne d'oeuf, mon clone eut le droit à sa seconde séance de vol. Mais en un peu plus rapide. Et un peu plus grande. Et un peu plus douloureuse aussi. Il était sorti soudainement du petit trou où était terré ses amis tout à l'heure, pour finir dix mètres plus loin derrière nous. Ahah, j'avais raison. Je décrochais le collier au cou de mon tam-tam crâne d'oeuf et le lançais à Rico qui partit dans la forêt.

« Coucou toi, tu sais que ce n'est pas bien de ne pas venir dire bonjour à des invités ? Qu'est-ce que ta maman t'as apprise hein ? Vilain garçon va. ♪ »
Dis-je d'un air narquois et provocateur.

C'est là qu'il sortit de son trou. Plus grand que moi d'au moins trois ou quatre têtes, un vrai géant. Une magnifique hache dans la main, aussi grande que lui. Ça devait peser tout ça, mon dieu. La mère de cet homme était Godzilla en personne, j'en étais persuadé ! Je fis une petite roulade en arrière pour me positionner à côté de Misto...

« Tu es sûr qu'on doit toujours le laisser en vie ?... * Sourire* Ahah, quelle question. Bien sûr ! *clin d’œil * »

« Sonzai no baiaru »

D'un geste de la main, je fis sortir de petite potion de ma main. J'en offris une à Misto, tout en lui montrant sa brûlure de mon regard. Ca devrait piquer un peu au départ, mais ensuite cette petite potion faite maison devrait la soulager. Quant à moi, j'appliquais la seconde fiole sur la lame de mon épée et de ma dague, faisant ensuite disparaître les fioles. L'épée dans une main et la dague dans l'autre, je m'adressais une dernière fois à ma partenaire pour lui faire mes voeux de bonheur.

« Quand vous voudrez Mademoiselle. »
Dis-je tout en m'inclinant à la manière des bouffons face à leurs rois.