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Retrouvaille.
 MessageSujet: Retrouvaille.   Retrouvaille. EmptyVen 16 Nov - 22:03

Abigail Phoibos
Abigail Phoibos

Indépendant Légal

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La nuit s’était officiellement établie, sachant avec voracité l’astre Solaire, qui apeuré, dérapa jusqu’à l’autre bout de la terre. Les ruelles étaient vides, éclaboussées d’un silence inédit, hautain. Seul quelques lumières éclairaient encore le chemin jusqu’à son modeste. Abigail, un peu fatiguée, un peu joyeuse aussi, s’était remémorée avec une certaine nostalgie les divers événements qui avait éclaircis un peu plus son esprit. Ses indécisions s’étaient effacés comme des cendres et n’agissait désormais qu’en silence, enfouis dans ses plaies intérieures. La jeune fille, après avoir prise différentes ruelles, se trouvait désormais face à la porte de son appartement. Lentement, sa main se posa dessus pour l’ouvrir, sauf qu’elle s’arrêta dans son élan. Un pressentiment l’agita, la déstabilisa.

Quelque chose n’allait pas.

Ce pressentiment avait jeté ses angoisses qui se heurtèrent contre la porte en bois. Abigail ne sut donner une explication relative à cet état soudain. Un trop de peur qui se diluait dans de la fatigue récoltait une Abigail déstabilisée. Mais cette déstabilisation se transforma en une sorte d’adrénaline qui lui fit palpiter violemment les veines de ce poison euphorisant. Elle saisit la poignée de la porte et entra, en se courbant légèrement, dans la pénombre de la maison. Chaques objets étaient dévorés par l’obscurité qui leur avait ôtés leurs propres formes. Outre ce détail encombrant, Abigail néanmoins connaissait du bout des doigts chaque ombre de son appartement.

Et cette fois-ci, il y en avait une en plus.

Un sourire s’accentua sur les lèvres d’Abigail qui était toujours près de la porte d’entrée. Sa main se dirigea d’une façon légère vers sa ceinture ou une dague était restait. Elle la retira de son fourreau et la fit jongler entre ses doigts avec nonchalance en s’avançant mine de rien vers l’ombre. Lorsqu’elle fut assez proche, elle enfonça sa dague vers l’ombre même si elle s’attendait déjà aux résultats : Elle serait parée. Lorsque ses calculs s’avérèrent vrai, Abigail sourit.

Contente de te revoir, Atios.

Elle alluma la lampe qui se trouvait à peine à quelques mètres qui dévoilèrent le visage d’Atios. Envahi d’une joie soudaine, Abigail enroula ses bras autour de sa nuque pour échanger un éphémère étreint. Ensuite, elle se releva, fit quelques pas en arrière afin de s’écrouler sur le fauteuil d’en face. Elle enfonça de nouveau la dague dans son trousseau, avant de fixer Atios. C’était, selon elle, plutôt étonnant qu’il vienne de lui-même dans son appartement, mais elle n’en prit pas compte et se contenta de bailler. Enfin, elle le regarda de nouveau, avant de lancer :

Alors, que puis-je faire pour toi ?

Elle resta un moment sans rien dire ; comme si elle hésitait à agir. On aurait du une beauté sur le point de se rompre. Elle se leva de nouveau et sortit deux tasses, fit bouillir de l’eau, une fois cela fait, elle en déversa gracieusement le liquide chaud et revint avec un plateau qu’elle déposa près d’Atios.

Ca me fait un peu étrange de te voir, Atios. Je me demandais où tu étais passé, s’il ne t’était pas arrivé quelque chose. Enfin, l’essentiel c’est que t’as l’air en pleine forme.

Elle prit une tasse de thé qu’elle offrit à ses lèvres, l’odeur fut humée et Abigail ferma lentement les paupières pour déguster cet effluve, en écoutant Atios. Elle prit une gorgée et reposa la tasse. Elle tapota ses poches et en sortit une petite clef qu’elle lui tendit.

Tiens, je suis heureuse que tu ais pu m’héberger quand j’étais dans le besoin, mais j’ai pris mon indépendance. Mon appart’ fera entièrement l’affaire, je te remercie quand même pour ta générosité.

Une nouvelle pause. Et puis les traits d’Abigail se transformèrent en une sorte d’anxiété.

Où étais-tu, Atios ?

 MessageSujet: Re: Retrouvaille.   Retrouvaille. EmptyLun 19 Nov - 4:39

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Invité


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Ahaha. Ahaha. Elle l'avait pris dans ses bras. Mais ce fut court. Atios était comme une poupée de chiffon. Il n'avait pas paré le coup de dague. Elle s'était enfoncée dans sa chair comme dans du beurre. Déjà, ses circuits magiques s'activaient à régénérer la plaie. Oh, il n'avait pas besoin de parer. Ni la volonté de parer.

Où j'étais ? Je sais pas vraiment où j'étais. Nulle-part et ailleurs, j'imagine.

Atios s'avança et se laissa tomber sur elle, comme un énorme poids. Oui, désormais il était là. Oh, l'entrevue avec Silver Fang avait été pesante. Mais il était toujours en vie. Oh, oui, il se laissait tomber sur elle. La pudeur ? Aucune. Parce que de toute façon, il doutait être réellement être humain au fond. Il n'avait nul-part où aller. Arthuria était un esprit. Sa sœur était disparue. Et ses esprits avaient perdus leurs pactes et étaient retournées d'où ils venaient. Et il avait remis Gungnir là où elle aurait dû rester. Finalement, il était seul de chez seul. Lashawn n'était plus là. Au final, il ne lui restait qu'Abigail. Il ne la connaissait pas vraiment. Elle non plus d'ailleurs. Pourtant elle était contente de le voir. Lui, il ne savait pas trop ce qu'il devait ressentir. Il était content de la voir. Mais au fond, il était vide. Il n'avait ni famille, ni amis. Il n'avait personne à aimer. Alors, il s'était tourné vers la seule personne à laquelle il eut pensé. Abigail. Parce qu'il n'avait nulle-part où aller. Nulle-part où rentrer. Est-ce qu'il était désespéré ? Il ne le savait pas. Sûrement.

Je suis heureux de voir que tu vas bien aussi.

Il avait le visage, cacher dans le cou de la demoiselle. Il le releva alors. Ses yeux se plantèrent dans ceux d'Abigail. Il dit alors, du plus naturellement du monde, comme s'il laisser s'échapper ses pires poids d'un coup :

Abigail... Tu peux me dire qui je suis ? Pourquoi je suis ici, dans ce monde ? Pourquoi malgré que j'ai pu servir à tuer des milliers de gens, pourquoi malgré tout, j'ai été choisi pour en sauver des milliers d'autres, au prix de certaines vies ? Pourquoi exactement je me suis menti en me donnant une fausse mémoire ?

Oh, il était moins en train de fanfaronner que dans le quartier général de Silver Fang. Il était plus facile d'être le héros impétueux devant les criminels qu'être ce vide au fond de lui ... Oh, il "était". Le vide. Enrobé d'un caractère. Et de plusieurs titres et rôles. Pour autant, il avait froid. Son corps était gelé. De la plaie fait à la dague, le sang continuait timidement à s'écouler, comme pour illustrer qu'il était réellement au final, en train de disparaître. Oui, son humanité se mourrait. Sous l'impulsion des devoirs. Sous l'impulsion des attentes des autres. Sous l'impulsion de ses rôles. Sous l'impulsion du monde, il se faisait dévorer de l'intérieur. Que voulait-il ? Il ne savait pas trop. Il voulait ce qu'Abigail pouvait lui donner. Il était prêt à tout pour ne pas disparaître totalement. Il voulait s'agripper à la jeune demoiselle parce qu'elle était la dernière ancre pour sa véritable personnalité. Il avait besoin qu'on remplisse le vide qu'il créait chaque jour un peu plus étant ce que les autres voulaient de lui. Il avait cherché à devenir moins vide en partant voir d'autres pays. Là-bas, il avait essayé de se faire accepter pour ce qu'il était. Mais au final, il n'avait pas réussi. Pourtant, il ne pouvait pas se laisser mourir. Avalon l'en empêcherait. Il était enchaîné à être le porteur d'Excalibur jusqu'à ce que l'épée doive aller à quelqu'un d'autre. Alors, Abigail, sauve-le. Sauve-le de son éternité. Où sa rancœur et son désespoir l'emmèneront à vouloir détruire les autres par dépit.Tu es la seule à pouvoir avoir la chance de retarder l'inévitable fracture en lui-même.. Tu es bien la seule en laquelle il veut bien encore se reposer. Sur qui son attention personnelle veut bien s'effondrer. Il n'a personne à sauver. Il n'a personne à défendre. Il n'a personne à aimer, à part toi, en cet instant. Pourtant, pour la première fois, celui qui est capable de raser des villes et d'occire les pires créatures, est au bord d'un précipice, lui-même dans un fossé très profond. Encore un peu et le vide sera complet. Des cendres de lui-même ne résisteront que son envie d'être aimé pour ce qu'il est... Dès lors, il brandira l'épée sacrée teintée par le vide et détruira tout autour de lui pour tenter d'aspirer en lui la matière nécessaire pour ne pas sombrer plus profondément en lui-même.

Abigail.. Je ... Je vais disparaître, je pense. Lashawn est partie. Je ne la reverrai plus. L'étoile des amoureux m'a maudit encore plus pour mon incompétence. J'ai décidé de faire disparaître Thanatos et Pharos en même temps que j'ai fait disparaître Alexandra. Peu à peu, les créations que j'avais faites pour me sentir moins seules se sont dissipées. Il ne me reste plus rien. Je suis seul. Seul. Seul. Tellement seul que j'en suis pitoyable.

Pourquoi était-il là ? Oh. Il ne voulait pas l'admettre. C'était pitoyable de sa part. Pourtant c'était sa seule et dernière chance de ne pas se sentir disparaître. Il savait déjà qu'elle le repousserait. Parce que son cœur était déjà débordant de vide. Son regard était creusé. Cerné. Ses mèches flottaient devant son regard. Pourtant, il le savait. Prince de Dalmascia ? Où avait-il été cherché ça ? Est-ce qu'il était réellement un noble ? Il avait oublié. Est-ce qu'il avait déjà vécu ? Il ne savait plus ce qu'était son véritable passé. Juste qu'il avait été l'instigateur d'un véritable meurtre à grande échelle. Il ne la forcerait pas. Pas assez de courage au fond de lui pour ça. Il avait naturellement la capacité d'être le parfait leader devant les autres. Il avait naturellement la capacité à réagir correctement en cas de danger... Mais les filles ? Il avait été incapable de réussir à en aimer une. Il se fichait des codes de chevalerie. Il voulait se sentir moins seul. Apprécier. Il voulait que quelqu'un lui permette de se rappeler de la véritable forme de son caractère. De la véritable couleur de sa personnalité. Il prit la main d'Abigail et la posa contre sa poitrine où décidément, son cœur battait à toute rompe. Et il fit basculer le fauteuil en arrière. Se retrouvant à califourchon sur la demoiselle. Eh oui, les héros, ça ne perd pas de temps.Et puis, l'ambiance était là ; une lampe à la lumière tamisée ; une nuit de pleine lune. Et un héros plus désespéré que nature. Oh, il s'en voulait tellement il était pitoyable... Pourtant, il devait essayer. Il savait qu'il risquait fort de se prendre une bonne baffe. Pourtant peut-être que ça lui ferait du bien. En fait, il espérait qu'elle l'arrête. Parce qu'il ne savait rien concernant les filles. Et puis, il risquait de se transformer en fille, lui aussi.

Je suis si cassé que j'en suis là... Arrête-moi. Parce que tu es jolie Abigail. Tu es tout à fait au goût du porteur d'Excalibur. Mais il est trop lâche. Ne t'inquiètes pas.

Atios approcha son visage du cou de la demoiselle. Il aimait l'odeur de celle-ci. Il remonta une de ses mèches. Il allait l'embrasser. Il allait le faire. Pouf. Il était devenue une fille. Il s'en était douté. Il n'avait jamais jusqu'à maintenant, regardé Abigail comme une possible personne qu'il aurait pu aimer ou désirer. Et il avait perdu contre lui-même. Son front claqua violemment contre le sol. Il avait laissé tomber sa tête. Pour se réveiller. Se sortir de cette torpeur onirique qui l'avait poussé à sûrement briser son dernier lien humain.Il s'était relevé. Enfin, elle. Dans le costume trop grand pour elle. La chemise trop serrée. La cravate trop longue en vue de sa poitrine. Et puis, il fut comme aimanté par le coin de la pièce. C'était le bon endroit pour se cacher. Et chercher à disparaître. Physiquement. Alalah. Il avait honte. Il ne pourrait plus jamais la regarder en face. Il avait la sensation d'être un gigolo là. Même si après tout, il était à ce point désespéré. Se rabattre sur la dernière fille qu'il connaissait et dont il savait la localisation pour se sentir moins seul ..

Tu parles d'un héros... Si tu me demandes de partir, je comprendrais. En fait, je pense même que je vais partir. Désolé. J'ai trop honte de ce que j'ai voulu faire. En plus je ne sais pas le faire. C'est mieux comme ça, de toute façon, je pense. Et puis, en plus, je suis sûrement pas à ton goût. Ahaha. Bref. J'y vais.

Et pus, il s'était levé. Comme remonté comme une horloge. Et il s'était lamentablement pris les pieds dans le tapis.
   
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