Le Festival était enfin fini. Tout avait prit une tournure bizarre mais je ne cherchais pas trop à comprendre. J'étais fatigué et c'était sans doute une de mes premières nuits dans un hôtel comme celui-ci, à Magnoria. Le matelas était mou, la couverture était douce, et la couette était chaude. Bref : un luxe. Je me retournais de l'autre côté. Un lit deux places en plus. Mon dieu mais pourquoi je dors le plus souvent dehors moi ? Je vais plutôt péter la tune de mes missions dans de belles nuits à l'hôtel. Enfin, pour ça, faut que je fasse des missions. Et d'ailleurs, je vais faire quoi aujourd'hui ?
Je me retournais vers le côté fenêtre de la pièce. Les rideaux étaient fermés mais aucun volet pour empêcher la lumière du soleil de passer. Les rayons s'écrasaient contre le col et mon visage. Je fermais les yeux et sortais un bras de sous la couette pour me cacher les yeux. Le soleil frappait fort aujourd'hui. Et c'est le fait d'ouvrir les yeux pour les cacher et m'habituer à la lumière du jour que quelque chose à l'extérieur attira mon attention. Le lac Sciliora. Le soleil qui m'oblige à regarder le lac dès le matin, c'était un signe !

Je sortais du lit d'un bond, pas de caméra pour voir mes magnifiques muscles (ok j'arrête), et je me dirigeais vers la salle de bain. Close the door please.
C'est donc à la suite d'une bonne douche et de m'être habillé que je sortais de la salle de bain, la laissant pleine de buée sur les vitres. Et je laissais donc tomber la chambre d'hôtel, n'ayant pas assez d'argent pour la prochaine nuit.

Quelques heures après j'étais au lac. J'avais pris ce matin une douche pour en reprendre une autre. C'était malin... Alors que j'allais me glisser sur la berge du lac, quelque chose attira une fois de plus mon attention. Quelqu'un était en train de crier, derrière moi.


Un énorme bidon dévalait la pente. Je faisais un pas sur le côté, n'ayant pas eu le temps de me préparer à l'attraper, et surtout à l'arrêter. D'ailleurs, même préparé, il y avait bien une impossibilité : la taille de l'objet. Il était énormément gros, et dans un élan comme ça, l'arrêté était presque impossible. Il vola alors et s'écrasa dans l'eau, rependant à la surface un liquide foncé. Liquide, je ne crois pas vraiment en faite. Je posais une main dans l'eau. De la colle liquide. Mais quel con pourrait faire couler de la colle liquide dans l'eau ? Il fallait faire vite. C'était un produit assez toxique, et des êtres vivants sont dans ces eaux. Je tendais mes bras vers l'eau et leva la masse d'eau contaminée.
J'essayais de diviser la colle et l'eau. Mais à chaque essais, de l'eau partait avec la colle. Tiens, c'était un bon entraînement de maîtriser la plus fine partie de chaque goutes qu'il y a dans la masse d'eau. Je fermais les yeux. Mes bras tremblaient. Et bientôt, je me voyais à l'intérieur de l'eau. Molécules par molécules. Enfin, j'en fais peut-être trop, mais je me comprends, je voyais chaque parties de la masse aqueuse. Je divisais particules de colles et particules d'eau. Bientôt, les deux étaient à l'opposé. Et d'un coup sec de pouvoir magique, la colle s'écrasa dans le bidon, sorti de l'eau, complètement ouvert. Je recommençais avec les quelques bouts infectés qu'il restait près de la berge. Bientôt l'eau était comme avant. Ou pas... J'amenais près de moi un peu de la masse d'eau que je venais de désinfecter et elle avait quelque chose de différent avec le reste du lac. Elle semblait être totalement pure. Mais absolument totalement. C'est alors que je remarquais quelque chose. Lorsque je regardais à travers l'eau, ma vue était différente.
Par curiosité, j'approchais l'eau de mes yeux, et par un faux mouvement, l'eau me rentra alors dans les yeux, formant une sorte de lentille. Ma vue était un peu plus sombre et au milieu, des tâches de différentes couleurs entouraient certains endroits, notamment l'eau que je venais de manipuler. Des traces de magie ?
Je venais, et bizarrement, de créer une technique me permettant d'analyser les traces de magies au niveau de ma vue. Je me tournais vers la personne qui venait de faire tomber le tonneau. C'est alors que je clignais les yeux pour faire tomber les lentilles d'eau qu'elles disparurent sur ma joue, comme des larmes, mon dieu la honte on dirait que je pleurais en fait ! Enfin bref, je venais de créer un détecteur de magie... Miracle Lens.

Ne faisant pas attention au boulet qui venait de faire tomber son tonneau dans l'eau, je reprenais appuie sur la bute de la berge et remontait en direction de Magnoria. Marchant dans les rues, je m'arrêtais devant un café où je pris une petite collation avant d'y dormir pour la nuit. Non, pas dans le café puisque je n'avais pas d'argent, mais bien évidemment, sur le café. Oui, je dors souvent sur les toits...