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Misto n'est pas quelqu'un qu'on aborde avec un banal salut à faire vomir un démon. Non, elle aime l'originalité et aura pour réponse immédiate... De vous planter là et de disparaitre dans une ruelle sombre. Cette étrange jeune femme, elle aime l'art... et les loups. Vous la croiserez souvent pendant vos aventures mais avez-vous pris seulement le temps de l'écouter ? Avez-vous perçus les battements vifs de ses cinq âmes qui l'entourent comme le ferait le meilleur des manteaux ? Avez-vous remarquez le somptueux baudrier qui ceint sa tenue noire délavée ? J'espère pour vous que vous vous arrêterez quand elle en sortira un ocarina aux sons endiablés. Jouera-t-elle seulement, se sachant observée ? Attendez-vous donc à être étonner par le sourire enjoué qu'elle vous dévoilera avant de disparaitre sans laisser la moindre trace. Je suis sûre que si vous continuez votre chemin, vous croiserez un loup avec une épée qui vous suivra jusqu'à la prochaine ville, comme s'il souhaitait vous voir en sureté.
Assise allègrement sur un toit, elle vous observera quand vous entrerez dans le bourg puis, quand vous passerez sous elle, vous entendrez la musique la douce et la plus parfaite de votre existence : le chant de votre âme. Ce cadeau unique, remerciant et saluant l'esprit curieux et amical, vous ravira pendant toute votre vie. À la fin, désemparé, vous chercherez à la retrouver. Sans succès, enfin, jusqu'à ce qu'une douce sérénade baigne la cité. Elle sera alors surement proche d'une fontaine ou sur le toit d'une taverne à jouer pour les badauds qui se rassemblent, toujours nombreux, vers elle. Le peuple s'amusera, dansant d'un pas entrainant, chantant les airs populaires alors que Misto entamera le dernier morceau a capella. Elle signera son œuvre de son Maître-poème avant de descendre pour recevoir gîte et couvert. La jeune femme ne réclame pas d'argent au tavernier et reçoit sa chambre pour la soirée. Elle fait de même avec l'épicier qui lui donne son repas pour demain et se dirige vers les enfants, à qui elle raconte une histoire pleine d'aventures aux rythmes acharnés. Elle passera machinalement la main dans ses cheveux avant de dire "bonne nuit" et de s'enfoncer dans la taverne. Le lendemain, elle sera repartie mais je doute que le monstre qui l'attend connaîtra la même joie que tous ses villageois.

« Shida? Ohéh ! Shida ! »

Un bruit de cavalcade, des marches craquent alors qu'une personne dévale l'escalier à toute allure. La voix renouvelle son appel une seconde fois, plus pressante. Un homme ouvre brutalement la porte massive de son chalet et regarde son visiteur avec curiosité.

« Ah ouf ! Tu ne dormais pas à ce que je vois. »

Shida lui fit signe que non et, prenant conscience de la température glaciale, invita le voyageur à entrer. Celui refusa poliment et poussa une enfant vers Shida.

« C'est pour toi, elle vient de Midgard. »

L'homme n'a pas le temps de demander des explications : le coursier était repartit aussi vite qu'il était venu. Il attrapa l'enfant par les épaules et la fit rentrer. Shida soupira et ferma la porte. Dehors, le blizzard se levait.
Shida Shiwase s'interrogeait. Devant lui, la petite enlevait son manteau avec des gestes sûrs, indifférente au regard de son ainé qui écarquillait les yeux en reconnaissant son baudrier. Elle le posa devant la cheminée et s'assit parterre, face au feu. Shida eut tout le temps de reconnaitre la jeune Mage Chanteuse et ses instruments avant que celle-ci ne se retourne et ne demande :

« Je suppose que vous savez pourquoi je suis là. »

Le muet hocha la tête et fit signe à une ombre tapie sous l'escalier. Un loup, à l'abri dans l'obscurité ouvrit ses yeux pourpres et les braqua sur la fillette.

« Tu as fait du chemin, jeune Mage » grogna le loup
- Oui Runolf, je suis venue pour te rencontrer » déclara-t-elle en soutenant le regard du mâle.
« Tss. Tu m'as vu, maintenant tu peux partir.
- Vous ressemblez à Rolf, toujours à grommeler » continua-t-elle sans se démonter.

L'animal bondit vers elle, les crocs soutient, menaçant.

« Ne me compare pas à ce sombre crétin, Sans Nom ! » rugit-il.
Crétin ? Comment ça crétin ? Espèce de cul terreux va !
Rolf.
« Brynjolf et Asulf avaient raison quand il me disait que vous n'étiez pas copain comme cochon.
- Peuh »

Le vieux loup lui tourna autour et vint s'asseoir face à elle. La fillette sortit un autre nom de sa manche alors que son interlocuteur bayait aux corneilles :

« Radulf dit que quand vous vous asseyez comme ceci, c'est que vous êtes prêt à écouter.
- Je suppose que tu es venue m'ajouter à ta collection, Chanteur Louveteau » constata-t-il

Un sourire glacé se peignit sur la face juvénile de la fillette. Elle allait répliquer mais le loup reprit aussitôt, le museau tourné vers la fenêtre :

« De la brume, hein ? »

Shida qui avait assisté à toute la scène, contemplait le visage plein d'incompréhension de la petite mage. Il s'amusa à estimer son âge jusqu'à ce que l'animal reprenne :

« 10 ans n'est-ce pas ma fille ? »

Elle hocha la tête. Shida était maintenant la cible des deux regards qui, le temps de quelques secondes, lui demandèrent un mot. Le seul qui lui vint à l'esprit franchit malgré lui ses lèvres lui donnant, le temps d'un nom, le droit de parler :

« M-Mis-Misto, articula-t-il avec difficulté. »

Les deux regards se détournèrent et la nouvelle nommée porta un ocarina à sa bouche. La mélodie envahie la pièce, crépitant de magie et de douceur pendant que Runholf hurlait. Cri et musique se mélangèrent dans un ensemble à la sonorité apaisante, revigorante de santé. La silhouette du loup s'effaçait, doucement, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un pendentif, posé sur le sol. Misto s'en saisit et le fit tinter, une fois, deux fois, pour s'imprégner de ce nouveau son qu'elle ne connaissait pas. Elle s'immobilisa dans le mouvement qui, s'il avait été achevé, l'aurait fait sonner une troisième et dernière fois. La fillette l'attacha autour de son cou alors qu'une voix qui l'accompagnerait à jamais lui disait :

Que l'apprentissage commence !



Misto grelotte. Elle observe depuis une colline enneigée la capitale d'Iceberg. Elle renifle un grand coup et murmure un bref "au revoir" à sa ville d'apprentissage. La jeune femme rajuste son baudrier et part, sans même exprimer un remord alors qu’elle abandonne son passé pour se concentrer sur sa destination. Son pas vigoureux ne fait aucun bruit alors qu'elle s'enfonce jusqu'aux genoux dans la neige vierge de la route pour aller au Royaume de Seven. Le fleuret à sa ceinture laisse une longue trainée près de ses empreintes alors que la blancheur de ce jour brumeux soustrait peu à peu la marcheuse aux regards d'éventuels voyageurs. Dans sa tête, une voix paternelle interroge Misto sur ses intentions :

Tu comptes vraiment faire le chemin à pied jusqu'à Fiore ?
« Pour la centième fois ce matin, oui. Même si tu comptes me sermonner pendant tout le voyage » lui rétorqua-t-elle à voix haute.
Misère, une vraie tête de mule ma parole
Cesse de gémir, tu pourras revoir ton pays d'origine comme ça, hein, vieux grincheux.

Elle s'arrêta un instant puis repartit, son long manteau noir découpant sa silhouette sur le voile neigeux avant d'être engloutit par la brume dont elle tient son prénom.

« Misto, je te sens nostalgique » constata Asulf «Tu repenses à ton enfance, n'est-ce pas
? »

La jeune femme ne répondit pas. Le loup avait vu juste : des centaines de souvenirs l'assaillaient sans arrêter d'affluer.

Allez petite !

Misto répéta encore une fois les enchaînements de parade devant son maître. Sir Shida l'observait en buvant son thé, lui demandant de recommencer dès qu'elle avait achevé ses mouvements. Il trouvait toujours un prétexte : "Pas assez rapide", "Pas assez sûre", et le pire "Cesse d'agir comme si tu étais attachée à un manche à balais !". La fillette haïssait ses répétitions inutiles du plus profond de son coeur. Tout ça parce qu'elle était née avec un esprit loup à ses côtés ! Malgré tout, elle se réjouissait d'être à sa dernière technique défensive et par la même occasion, de partir à travers Iceberg pour chercher les quatre ocarinas manquant à son baudrier.
Un peu en retrait sous un sapin, Asulf contemplait la scène d'un œil navré.
"Pauvre gamine, naitre sans nom et finir exploitée de la sorte..."
Il fut interrompu dans ses pensées par les bruits de pas feutrés fait par la petite.

On doit partir Asulf, lui murmura-t-elle
Pardon ? Tu as déjà achevé le maniement des parades ? demanda-t-il, stupéfait.

Misto hocha la tête.

Qui cherches-tu ma fille ?
Brynjolf, je pense.

L'esprit ne put s'empêcher de sourire : Brynjolf, le trouillard de service, quoi de mieux pour une fille aussi imprudente que son hôte ? Rolf ramena sa fraise aussitôt :

Pourquoi lui ? grommela-t-il, il me tape sur le système ce stupide Cuirassier !
Parce que c'est le seul à ma portée vu mon peu d'efficacité quand j'ai réclamé Radulf et les autres, répliqua Misto, et puis de toute façon, tu ne supportes personne.
Peuh

Le changement de température de Seven tira la jeune femme de sa virée nostalgique. Elle enfourna sa cape d'hiver dans son sac et repartit dans ses souvenirs. Curieusement, ce fut ses premiers pas en magie qui lui revinrent, prêt à être remémoré. Elle s'y abandonna un bout du chemin, désintéressée par ses alentours. Radulf la rappela bientôt à l'ordre : un monstre s'approchait d'elle à vive allure. Misto dégaina son fleuret et s'empara d'Asulf. Elle n'eut guère à attendre longtemps : le monstre émergea de la forêt qui bordait le chemin, arrachant arbres, buissons et végétation au passage. La jeune femme contempla de ses yeux médusés la wyvern prendre son envol. Tétanisé par la terreur, elle revivait la nuit ou tout avait commencé, la nuit ou elle avait choisi de prendre les armes.

La petite criait de toutes ses forces. Autour d'elle, tous n'est que flammes et morts. Les vies près de la fillette s'éteignaient les unes après les autres, sans espoir de retour. Une ombre observait la scène, entourée par cinq dingos immobiles. Misto hurlait à en perdre la voix, parcourue les décharges du sort de l'inconnue et secouée de spasmes incontrôlables. Son corps tout entier était cloué au sol sous le regard de l'ombre. Celle-ci n'avait pas fait le moindre geste pour l'aider et contemplait le spectacle de désolation qu'elle avait provoqué. La fillette ne voyait plus qu'un monde aux couleurs sombres teinté par la douleur alors que l'inconnu se penchait vers elle. Elle lui murmura quelque chose et s'écroula, foudroyé par l'usage excessif de magie qu'elle venait de fournir. Abandonnée sur place, Misto grava les dernières paroles de celle qui avait été son mentor :

Porte la croix des milliers d'esprits de la famille, Sans Nom, porte le fardeau du survivant et rattrape le dragon des Shida.

Elle s'effondra à genoux sur le chemin, la tête entre les mains, les yeux vides et remplis de larmes. Les cinq loups la soutenaient en silence. La jeune fille resta d'humeur sombre jusqu'à ce qu'elle entre dans Fiore.

« Wyvern, attend moi, tu paieras je te le jure »

L'Uta est une magie inspirée par les âmes. Ainsi, le Mage Kashu débutant utilise un répertoire de chants qu'il reproduit avec un instrument et d'autres pour l'arme de poing -souvent un fleuret- qui sont un chant d'encouragement sans magie donc rarement utilisé.

Les instruments du Kashu ont une fonction qui leur est propre, tout comme l'âme qu'il renferme. Ils possèdent également une musique unique à chaque esprit ou plus simplement appelé par le nom de l'ectoplasme invoqué. Les âmes ne sont en aucun cas soumises et sont libre d'agir à leur guise. Un Kashu dépend de son entente avec les esprits qu'il a invités dans ses instruments. Autrement dit, plus l'âme et le Mage se déteste, plus les résultats seront équivalent à une grève du spectre impliqué et à une bonne course pour le Kashu.

La seconde contrainte majeure de l'utilisateur de l'Uta est son entrainement physique et ses aptitudes naturelles à générer le Chant d'une âme. La première repose essentiellement sur un art de l'esquive et -plus rare-l'apprentissage de quelques parades d'escrimes mais en aucun cas d'attaque.

Sur les ocarinas possédés, sept sont en mesure d'attaquer mais seulement quatre peuvent être invoqué simultanément. Et surtout, n'oubliez jamais qu'un esprit s'en va quand il le souhaite et pas quand ça vous arrange.

Le Requiem est une dérivation particulière de la magie principale de Misto. C’est l’une des deux grandes voies d'apprentissage de la famille Shida que les membres ne maitrisent qu’avec une affinité à celle qu’ils revendiquent. Les initiés, après avoir réunis les huit âmes qui parcheminent leur chemin de progression, se voit offrir l’une des deux mélodies. Le Requiem no Uta est l’une d’elle. Cette magie est un mélange entre Uta et Reiten (en moins puissant, plus allongé en durée et dépouillé du lien avec la pistomancie). En effet, si la mélodie d’invocation n’est pas menée à terme, l’utilisateur se retrouve dans l’incapacité de bouger pendant un laps de temps plutôt important et doit se reposer sur ses camarades ou esprits. A l’inverse, pour la sortir de cet état, Misto doit faire sonner la clochette qu’elle porte en collier.

[Image à venir]

Lors de l’activation, la tenue habituelle de Misto est remplacée et la totalité des esprits présents sur le terrain sont révoqués automatiquement. Les perceptions du mage en sont également modifiées. L’acuité visuelle est plus importante mais le corps plus fragile. Le Requiem est généralement associé à la glace, la neige et le gel (permettant au mage de développer une résistance à l’élément) mais ne néglige pas les précédents esprits obtenue grâce à l’Uta, qui sont simplement limités dans leurs possibilités. Cependant, Misto ne possède pas la maitrise du froid dans son ensemble (comme un mage élémentaire) et conserve une certaine faille par rapport au mage sonique puisque la quasi-totalité de ses sorts se font sur un chant ou un sifflement d’une note précise.

Dernière Mise à Jour le 16/03/2014