-... écrasée par un milliers de dragons atteints de diarrhée caféinée! Combien, vous avez dit?
-Eh bien, le tarif adulte est de 9999,999 Jewels pour un aller simple.
-Depuis combien de temps est-ce devenu si cher de prendre le train? C'est scandaleux, un tel prix!
-Écoutez monsieur, on doit refaire le réseau, et on doit l'étendre sur toutes la moitié Est de Fiore. Vous comprenez bien qu'il faut que l'argent vienne de quelque part!
-Ce n'est absolument pas une raison pour faire payer plein pot aux voyageurs! Savez-vous tout ce qu'on peut se payer avec 1000 Jewels?
-Le droit de voyager confortablement, et très rapidement, sans aucun risque de se faire brigander.

L'employé croise fermement les bras, ne semblant pas intimidé le moins du monde par ma colère. Il doit avoir l'habitude de voyageurs qui font des esclandres. Je ne sais pas si c'est triste pour lui ou inquiétant pour la compagnie. M'enfin je ne m'attendais pas à ce que la compagnie qui gère les transports en commun ait autant changé en si peu d'années. Avant que je ne me retire en ermite à Kunnugi, si voyager en train n'était pas une action naturelle, elle ne coûtait pas les yeux de la tête. Dans ma bourse, je dois avoir à peine 700 Jewels, dont 600 gagnés gracieusement pour mes efforts « au maintient de l'ordre » dans la ville où je suis passé. Je voulais regagner Kunnugi le plus rapidement possible, mais vu le prix du voyage (sans même inclure le repas....) je pense que j'aurais plutôt mieux fait de partir dans une diligence. Ça prendra deux fois plus de temps que le train magique, mais ce sera toujours plus rapide que de marcher. D'autant que ma blessure à la jambe me lance souvent, et que mes courbatures du combat ne se sont absolument pas estompés. Impossible pour mon corps de guérir vu que je l'ai soumis tous les jours à une marche intensive pour arriver à Magnolia.
Je me rends compte maintenant que j'aurais mieux fait d'obliquer vers le Nord dès mon passage vers les montagnes. Ça m'aurait épargné la petite ville de prisonniers évadés, et donc beaucoup de soucis et de fatigue. J'inspire à fond. Je n'ai pas entamé ce voyage à Crocus pour devenir un de ces petits vieux semblables à des saules pleureurs aux branches aussi rabougrie qu'alourdies par le temps. Je suis Magnus. Et mon sourire doit être aussi éternel qu'imperturbable. Hors de question de laisser des petites choses comme les blessures ou la fatigue avoir raison de mon moral. J'efface mon regard colérique, sous un sourire poli, puis je m'incline face à l'employé. Je n'arriverais pas à le convertir au Thé si je ne lui montre pas mon visage le plus plaisant.

-Excusez-moi, je sais que vous ne faites que votre travail. Juste la frustration.

Il semble tout de suite un peu moins sur la défensive. Finalement, il doit être sympathique...

-Il n'y a pas de mal. Désolé pour vous, Monsieur.
-Je suppose que vous n'avez pas besoin de personnel pour faire fonctionner le train magique? Même de personnel magiciens?
-Vous êtes magicien?
-Oui et plutôt bon! Je peux assurer des spectacles, de la protection, voire même le ravitaillement en bois du train. Ma spécialité c'est les plantes: même si le train fonctionne beaucoup avec son réservoir magique, quand ce moteur surchauffe, il doit se reposer sur sa réserve en bois. Et moi, du bois, je peux en produire quasi à l'infini.
-... Vous semblez bien connaître le fonctionnement du train, pour un simple civil.
-Euh... J'étais très jeune quand le train a été instauré dans le royaume. C'était extrêmement novateur à notre époque, et tout le monde était curieux de voir la grande machine qui allait aussi vite qu'un dragon. Je me suis juste documenté.

… D'une certaine façon, c'est la vérité. Mais bon. Ce sont de mauvais souvenirs, que je ne veux pas me remémorer. L'employé me regarde d'un œil neuf. Pour un peu, sa surprise me vexerait. Il s'attendait à quoi, de la part d'un demi-dieu qui pourrait être son arrière grand-père? Bref, il me considère un instant, avec hésitation, regarde autour de lui, puis se penche légèrement sur son comptoir. Il murmure:

-Okay. Normalement je n'ai pas le droit mais vous m'êtes sympathique, et vous avez l'air honnête. On n'a pas de boulot pour un mage ici, mais j'ai un ami jardinier à qui je dois un grand service. Si vous acceptez de travailler gratuitement pour lui, je peux vous avoir le voyage à moitié prix.
-Vraiment?

L'homme accepte mes remerciements chaleureux d'un sourire. Puis il m'indique l'adresse de mon futur client. Enfin, il me sert la main avec un sourire complice.

-Gardez-ça pour vous. Autant mon petit service que son problème. Et soyez là-bas à 17h00 précises.

Je pâlis, puis masque ma pâleur avec un sourire. NOOOOOOOOOOOOOOOON! Je vais commencer là bas à l'heure précise du Tea Time! Ô Rage! Ô Désespoir! Ô ENFER ET DAMNATION! Ô Vieillesse théifiée! N'ai-je tant vécu que pour commettre ce blasphème des plus horribles? C'est pire que de dormir dans une maison à rideaux! Pire que boire du café au petit déjeuner! C'est avec un air abattu que je sors de la gare. Cette journée commence décidément mal. J'en ai marre. Peut-être que quelqu'un, là-haut, m'en veut personnellement? Peut-être que je dois mourir. Plus rien n'a de sens, maintenant que je ne peut pas prendre mon thé à l'heure correcte où le soleil frappe avec un angle de 0,25 degré radians sur le thé qui bout dans une théière.
Dans mon désespoir, je me dirige vers les galeries marchandes. Même les maisons pittoresques de Magnoria n'arrivent pas à me détendre. C'est pourtant une ville tellement bourrée de magie que même mes plantes semblent pousser plus facilement. Peut-être que c'est à cause de la présence de mages du Conseil qui patrouillent dans tous les coins et de tous les côtés. D'ailleurs, j'ai entendu des ivrognes moqueurs affirmer qu'il y avait presque autant de mages de Fairy Tail que de mages du Conseil pour surveiller ceux de Fairy Tail. Non que la guilde la plus célèbre du moment soit dangereuse, juste que... vu les rumeurs ils ont tendance à tous ravager sur leur passage quand ils se battent. Et le plus souvent, ils se battent entre eux, ce qui n'arrange pas l'esthétique de la ville.
Cependant, globalement, la N°1 du pays a l'air d'être aimée autant qu'elle est crainte par les habitants. Et ça, c'est bien.
Je me laisse arrêter par un spectacle dansant, contemple un instant les acrobates magiques qui dansent dans les airs sous une musique entraînante. Puis je me joins aux applaudissement, avant d'aller sur la place du marché. J'étale une grande couverture sur un coin, et sort mes théières, un peu moins propres que la dernière fois que je les ait nettoyées mais dans un état honorables!

-Qui veut voir mes grosses théières! Grosses théières en vente, il y en a pour tous les goûts! Des grosses des petites, des carrées, des rondes, des volantes et des magiques! Allez, précipitez-vous chez le vieux Magnus! En prime, pour une théière achetée, une sucette satougashi au thé offerte!
Tea party! Venez mesdames, venez, messieurs! Venez participez à mon merveilleux tour de magie, et transformez mes théières en Jewels!

...
Hélas 16h30 arrive bien trop vite. Je replie mes bagages, après avoir fait une recette honorable. (J'ai presque vendu 10 théières. Plus que neuf autres et c'était bon!) Et m'être bien amusé à discuter avec des potentiels clients. C'est toujours intéressant de faire le marchand en ville. On apprend beaucoup de choses sur les gens. Magnoria m'a l'air d'être une ville heureuse et prospère. Un peu chahuteuse, parfois. (J'ai failli me faire attaquer par des bouts de tissus qui ressemblaient fortement à des rideaux. 0_0) Mais c'est ce qui donne du piquant à la vie!
A 17h00 précise, je suis devant mon employeur... assis dans la position du lotus, avec une théière fumante à la main, et en train de me verser une bonne portion. J'ai préparé l'eau chaude avant de démonter mon stand du marché. Et même si le thé est un peu froid (Il fait un peu moins de 70°C.), je pense qu'il sera quand même bon. Assis dans le porsche du monsieur qui semble aussi vieux que moi (et dix fois plus surpris), je vois venir un jeune homme que j'ai vu au marché.

-Bonjour, collègue!

Oui, c'est bien ce que je me disais, je ne deviens pas totalement sénile non plus. J'ai bien aperçu ce garçon au marché. Il avait l'air très intéressé par l'histoire de mes théières dont le créateur, c'est à dire moi, avait participé à des combats titanesques pour arracher à des Dragons de lumière la matière nécessaire pour fabriquer les théières... Ouais, bon, je m'arrange avec la vérité tant que je peux! Tant que ça fait vendre! Et puis, personne ne m'accusera de publicité mensongère: mes théières sont d'une qualité tellement exquise qu'on peut aisément croire qu'elles ont été forgées par un demi-dieu tel que moi... Je me sers une deuxième tasse de liquide tiède, puis je la sirote doucement, en examinant mon collègue qui franchit le seuil de la maison. C'est un mage. Aucun doute là dessus, ça se sent. Ma Vegetal Hand ne détecte absolument pas les mages, mais il y a autre chose, de bien plus redoutable, qui me certifie cette impression: Mon expérience. Il a la tête confiante d'une personne sûre de ses capacités. Et vu qu'il n'a pas d'arme de destruction massive dans sa main.... Il vient sans doute d'une guilde légale, au cas où je ne suffirais pas pour le travail. Bon, espérons qu'il ne soit pas un gamin frigide accro aux règlements et qu'il ne soit pas trop curieux...
…
EPIC FAIL.
Bon. Ça fait beaucoup de questions pour une si jeune tête! Il me rappelle moi il y a quelques années, quand je voulais tout savoir de tout le monde. Je bois une bonne rasade de thé pour me donner une contenance, puis en tend un verre plein à mon camarade pour couper court à son flot de paroles.

-J'ai plusieurs noms. Demi-Dieu, Vieux Théier.... Le plus utilisé est Master Tea, sans guilde. Enchanté euh... Érrrrlait!

Je lui serre la main avec un sourire poli. Il a une voix musicale des plus agréables, et il a l'air sympathique. Malgré un enthousiasme un peu trop outrancier, ça va être un agréable camarade de mission. Errrrlait est jeune, avec un sourire franc et joyeux. Il me fait penser à un jeune rouge-gorge. Intrépide, et malicieux. Ouais, je l'aime bien ce gamin.

-Buvez avant que ça refroidisse. J'ai ajouté un peu de sucre. (Note du narrateur: un quart d'un cinquième qu'un morceau de sucre de la taille de la phalange d'un petit doigt de nouveau né... pour toute la théière. Et le thé fait au moins 60°C.) Quant à mes capacités, disons qu'elles reposent sur le contrôle des végétaux. Et vous?
-Excusez-moi, je ne veux pas vous déranger, mais vous discuterez plus tard, peut-être, parce que là, vous avez du boulot.
-Ah, pardon, je pensais qu'on attendait encore du monde... Un peu de thé?
-Non, merci, et soyez plus sérieux, que diable! C'est vous le plus vieux! Bien... je voulais dire que vous n'êtes que deux pour cette mission, je veux attirer le minimum d'attention, donc quoi que vous fassiez, pas d'explosion magistrale. Je n'ai pas engagé d'idiots de Fairy Tale pour une bonne raison messieurs, la discrétion.

Le client est un petit homme grassouillet. Je fais une tête de plus que lui, mais sa barbe d'un blanc impeccable ainsi que son tablier de jardinier presque impeccable me laisse penser qu'il mène un train de vie plus reposant que moi. Il a les yeux porcins, sévères, et respire l'autorité. Ancien garde, sans doute. M'enfin bon, c'est étrange: malgré son ventre un peu volumineux, il m'a l'air solidement bâti. C'est pas une mission de routine qui consiste à déplacer des objets très lourd, ce que me confirme encore son petit speech. Pour qu'il fasse appel à une guilde, il faut un problème suffisamment important pour que la force ou les armes ne puissent pas en venir à bout. Un problème magique. Je soupire. Je ne suis pas encore bien remis de ma dernière mission. Je n'ai vraiment pas envie de recommencer à jouer au cabri et sauter partout pour esquiver des attaques trop rapides.
Le client nous fait entrer dans sa maison. Nous sommes plongés dans une pénombre inquiétante. Je regarde autour de moi, saisi par une odeur affreuse: celle d'une fleur fanée.
Je scrute l'obscurité autour de moi. La maison est en fait un magasin: une fleuristerie. Et autour de nous, des rayons qui s'étalent et plongent dans le noir sont remplis de plantes mortes. Je m'approche vivement d'un plan de roses magiques mourantes.

-Êtes-vous un monstre? Ouvrez les volets, immédiatement! Elles ont besoin de soleil!
-Je ne peux pas. Le système de volets du magasin est rattaché à celui de mes serres. Si j'ouvre les volets ici, mon jardin sous serre sera exposé. Et il faut absolument empêcher leur développement...[/b]

Il a prononcé la fin de sa phrase avec une voix d'outre-tombe, comme si sa serre abritait le fantôme maléfique d'un dragon. Il refuse de répondre à mes questions indignées, se contentant de secouer la tête en signe de dénégation. Il nous mène à une arrière cour, très grande, où l'on peut voir de très grandes serres couvertes elles aussi par un système de panneaux noirs.

[b]-Écoutez. Ce sont elles.

On entend un bruit sourd, et répété, qui vient des serres. Le grattement d'un chat à une porte, sans doute. Il doit en enfermer. Nous nous tournons vers lui en quête d'explication.

-Mes plantes. Vous savez, mon domaine est très concurrencer. Il faut amener des plantes exotiques, mais des plantes qui sont parfumées, ou qui durent même en hiver, ou alors avec des couleurs plus vives que toutes celles des concurrents. Les expériences, c'est inévitables dans mon domaine. J'ai essayé beaucoup de choses, notamment les greffes avec des lachrymas...
-Qu'est ce que vous avez fait à ces pauvres êtres?
-Je n'en sais rien. Elles sont brusquement devenues toutes agressives et m'ont attaqué. Elles se sont propagées à une vitesse fulgurante, et semble avoir colonisés toutes les autres espèce. Un genre de ronces très agressives, semble-t-il. J'ai coupé la lumière pour les priver d'énergie, mais elles continuent d'essayer d'enfoncer un mur. Si elles sont libérées au grand jour, elles coloniseront toute la ville d'ici deux jours...
-... Par le café satanique du dragon. Comment les arrêter?
-Il faut détruire la plante originelle, celle à qui j'ai greffé la glande lachryma. Vous ne pouvez pas la rater, c'est un Rafflesius Piranhius de type coloré.
-Oh! Un Rafflesius Piranhius à pois ou à rayures?
-A pois rouges.
-Ouille. Déjà qu'elles sont très agressives à l'état naturel... Errrrrlait, j'espère que tu te défends niveau magie parce que cette mission doit être au moins du rang B, en vérité. Monsieur ouvrez les panneaux et laissez entrer la lumière dans les serres.
-Quoi? Mais la lumière les rends encore plus agressives! Vous allez vous faire trucider avant d'avoir pu faire un pas!
-Et alors? Il faut bien qu'on puisse voir ce qu'on va détruire... Errrrrlait, tu peux voir dans le noir? Pas moi en tout cas.

Après une petite discussion stérile sur la manière de vaincre un Rafflesius Piranhius à pois rouge qui a muté, nous nous plaçons devant la porte de la serre. J'explique à mon collègue.

-Les plantes vont mettre un petit bout de temps à s'apercevoir qu'il y aura de la lumière, mais dès que ce sera le cas, il est à prévoir que ça va être un souk pas possible. Ça va voler rapidement, et dans tous les sens. Et si tu te fais emprisonner, je ne pourrais pas grand chose pour toi... C'est toi qui va détruire la Rafflesius. Tu es plus jeune, et plus rapide que moi, je te couvrirais de toutes les plantes qui voudraient t'attaquer. Si tu veux reculer, c'est maintenant, gamin.

[Je te laisse commencer la mission! ^^]

-Bien! J'aime les réponses comme ça!... C'est ouvert. Vite!

Le gamin n'a même pas attendu que je finisse ma phrase, il s'est déjà précipité vers l'intérieur de la serre. J'avance rapidement à sa suite, tant bien que mal: j'ai perdu l'habitude de courir depuis une bonne centaine d'année. Sans parler de la scène apocalyptique qu'offre cette serre brusquement éclairée par le soleil couchant. Je ne distingue plus les plantes pervertie des ronces, et les espèces que j'arrive à reconnaître ont subi de telles mutations qu'elles m'en donne la chair de poules. Excroissances bulbeuses, épines sur des pétales de fleurs, couleurs anormalement vives... tout ici me fait penser à une antichambre de l'enfer. C'est Kunnugi à l'envers ici. Rien n'y est naturel, de ce naturel calme et apaisé. Tout ici y est lutte. Je frissonne mais ne dévie pas de ma course. Il faut que je couvre le gamin. C'est d'ailleurs sa hardiesse, qui fait plaisir à voir, qui me donne la force de m'arracher à la contemplation du spectacle morbide.
J'ai un rire mental en entendant sa blague, mais je ne peux me laisser aller. Trente secondes après notre entrée, la flore autour de nous commence à s'agiter avec plus de vigueur. Je tends la main vers un entrelacement de lianes épineuses qui foncent sur moi et projette ma magie. Je vais les arrêter. À mon énorme surprise, elles ralentissent à peine et je peine à esquiver le coup vif. Ma Vegetal Hand ne marche pas? Qu'est-ce que c'est que ce café? Je regarde le manche de mon costume, déchiré par l'attaque, presque choqué, avant de prendre conscience de l'attaque d'autres plantes sur moi. J'enlève prestement mes gants et attaque de toutes mes forces. Les lianes stoppent leur course, reculent un peu, semblent hésiter, avant de reprendre leur course vers le gamin magicien.
Gamin qui semble d'ailleurs très bien se débrouiller sans mon aide. Enfin, quoique, la plante carnivore semble le manquer de justesse. Je vois, il utilise les sons de son propre corps ou produits par un objet proche de lui pour l'amplifier magiquement. Mais ses attaques sont trop ciblées. Il n'a aucun moyen de repousser un front mené de tous les côtés, comme les plantes qui l'entourent actuellement. D'ailleurs, elles prennent rapidement le dessus, malgré ses attaques assez puissante.
Okay, la situation s'annonce mal. Je dois dépenser des quantités de magies astronomiques pour maintenir autour de moi un périmètre de sécurité de plus en plus réduit. Ces plantes sont coriaces et rapides: je n'ai pas la moindre chance d'esquiver et de rendre les coups aussi longtemps qu'Errrrlait. Je serre les poings. Bien. Réfléchis Magnus.
…
J'avance vers le garçon, et lui saisit la main, en le plaquant de force près de moi. J'ai une voix autoritaire quand je lui ordonne:

-Errrlait! Reste près de moi! Je ne peux pas te couvrir si tu fonces tête baissée!

J'ouvre le poing, laissant échapper une graine sur le sol terreux d'où j'ai éloigné toute plante mutante. Bien. Maintenant, il faut gagner du temps. Les lianes et les plantes à mâchoires s'avancent vers nous, menaçantes, mais sont repoussées par ma magie à moins d'un mètre. Mutantes ou pas, lachryma ou pas, ce sont des plantes. Et je ne me laisserais pas avoir par des plantes. En tout cas, pas sans vendre très chèrement ma peau.

-Tu as pu localiser le Rafflesius?...

Apparemment oui. Il m'indique la direction de notre cible. Elle est à moins de 10 mètres. Ce qui nous laisse largement le temps de nous faire tuer, car, je désactive presque au même moment ma barrière de magie. Un vieillard évanoui ne sera absolument pas utile à ce garçon, et je sens depuis longtemps le voile de l'évanouissement affluer. J'inspire profondément. Reprends toi Magnus. Tu ne vas pas tolérer une seconde défaite? Pas face à des choses que tu es censé maîtriser. Hors de question de perdre. Parce que là, ça n'implique pas que moi.
Une liane épineuse fonce vers nous. Bon. Ça commence à me chauffer les oreilles tout ça. Je la saisis à mains nues. Elle s'enroule autour de ma main, l'écorchant profondément, avant de se liquéfier sur place et de fondre en une masse brunâtre. Cinq autres lianes et deux roses à mâchoire subissent le même sort. L'Hyper Wilt semble aussi efficaces sur ces plantes que sur les miennes, sauf que mes mains sont bientôt ensanglantées, et qu'il est probable qu'une de ces plantes sécréte du poison. On a peu de temps pour agir.

-Errrlait, derrière nous. J'aimerais que tu regardes l'arbrisseau. Celui qui n'a pas de mâchoire et qui pousse. Celui-là, c'est le mien, donc, quoiqu'il arrive, ne l'attaque pas... Je vais ouvrir un chemin avec lui. Gagne du temps.

La boue noirâtre et fertile créée par ma magie est aspirée goulûment par les racines de mon théier qui grandit à vue d'œil. Ce mixture, venant directement d'un végétal, est non seulement riche en sels minéraux mais aussi en magie, ce qui permet à mon arbre de grandir bien plus rapidement, et de devenir bien plus imposant. En 15 secondes, il a atteint les 8 mètres de haut et les deux mètres de large.

-Je vais le faire s'effondrer devant nous. Si tu peux utiliser ce son, c'est maintenant.

J'arrête de liquéfier les plantes qui nous attaquent, et plaque mes mains au sol.

-Affaissement du grand pont de bois.

Les racines cessent d'ancrer l'arbre, et le poussent violemment hors de terre. Raide comme un piquet, il bascule lentement dans la direction du Rafflesius. Une fois qu'il a suffisamment basculé, je fais mourir les racines, en leur faisant expulser toute leur eau. Pris dans sa propre inertie, le géant de bois, dont les cîmes touchent le plafond, bascule vers notre objectif, et perce le mur de plante avec un fracas de tous les diables.

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Finalement Magnus semblait avoir eu un petit accrochage, sa manche est arraché, ses gants n'étant lus sur ses mains, il se dirigea vers moi, comme si les plantes ne pouvaient le toucher, pourtant je le voyais, il était ésoufflé, cette sorte d'aura anti-plante devait lui coûter assez cher en énergie magique, il ne tiendrait pas longtemps à ce rythme, il me prit par la main et me rapprocha de lui. -Errrlait! Reste près de moi! Je ne peux pas te couvrir si tu fonces tête baissée! -Oui désolé ♫ Master Tea lâche rapidement des graines par terre, il avait dit qu'il utilisait la magie des végétaux, sans doute cela avait-il un lien. -Tu as pu localiser le Rafflesius?... -Oui, là bah Je lui montre du doigt la plante à poids rouges. A ce moment là les plantes avancent, Master Tea semblait avoir retiré sa barrière, à la place il empoigna la liane d'un plante, ce qui le blessa mais la plante très vite fond après avoir brunis, ça magie était efficace mais tiendrait-il longtemps comme cela ? Il enchainait les plantes mais très vites ses mains finirent ensanglantés, il ne tiendrait pas indéfiniment c'était certains. -Errrlait, derrière nous. J'aimerais que tu regardes l'arbrisseau. Celui qui n'a pas de mâchoire et qui pousse. Celui-là, c'est le mien, donc, quoiqu'il arrive, ne l'attaque pas... Je vais ouvrir un chemin avec lui. Gagne du temps. -Ok, bien compris Master ♪ Il suffisait de gagner du temps, ni plus ni moins Je frappe les plantes à portés et esquives leurs attaques du mieux que je peux, il me fallait m'économiser au niveau de la magie, mais les plantes prennent assez vite le dessus, je termine avec de multiples blessures sur le corps, l'arbre commençais à prendre de l'ampleur. -Je vais le faire s'effondrer devant nous. Si tu peux utiliser ce son, c'est maintenant. Il posa ses mains au sol, ignorant les plantes. L'arbre bascula avant de finalement tomber vers le Rafflesius, l'arbre tomba dans un grand fracas, j'utilise une bonne partie de ma reserve en énergie magique sur ce son, cela tue quelques plantes et expulses toutes les plantes hors du chemin fait par l'arbre, les plantes tombent les unes sur les autres et se gène, j'ai alors un léger vertige, mais cela n'était pas le moment, je cours sur l'arbre écroulé, j’atteins finalement le Rafflesius, je lui donne un double coup de pied sauté, cette fois encore je puise sur ma réserve, afin de lui faire un Smash Heavy Metal, mais comme il fallait s'en douter cela ni suffisait pas, elle commença à enrouler ses lianes autours de moi, je n'avais plus qu'une solution, cela allait être la deuxième fois que je l'utilisais, et presque sans énergie magique qui plus est, je remplis mes poumons au maximum, je claque mes mains contre mon torse, mon torse sers de caisse de raisonnance et viens amplifier le son du claquement. -Bomb Body L'onde sonore produite autour de moi se transforme en onde de choc qui arrache les lianes et fait tomber la plante, je me sens m’évanouir, mais ce n'était pas le moment, je prends un arrosoir qui traine, je la tape contre la tête du Rafflesius, sans magie mais assez fort pour que cette dernière meurt. Les autres plantes semble crier ou beugler, enfin je sais pas trop, puis fanes toutes très rapidement, la mission était un succès. Je m'adosse à l'arbre, assis, je me tourne vers Master Tea. -Master, je vais faire une petite pause, serait-il possible que ce sois vous qui annonce au jardinier que la mission est un succès, ah et...dites lui que là c'est sûr il risque pas des les vendre ses plantes et qu'il utilise de vrais engrais, ça coûte moins cher ♫

Il a tué la plante originelle juste à temps. Je me relève difficilement de ma position accroupie, et me débarrasse avec douceur des lianes grimpantes autour de mes mollets. Je suis complètement vidé de magie moi aussi. Même plus de quoi les faire pourrir. Je m'accroche au tronc de mon théier terrassé pour me relever. Et je constate que je ne suis pas le seul à être hors d'état de combattre. Le jeunot est encore plus épuisé que moi. Vu tout le raffut qu'il a fait (même en me bouchant les oreilles, j'en suis encore assourdi), ça ne m'étonne qu'à moitié. Haletant, vidé de toute magie, et occupé à maîtriser la douleur qui me lacère les mains, je réponds avec un faible « oui. » Avant de me diriger vers la sortie d'un pas lent.
Je ferme les yeux, et me concentre sur les battements de mon cœur encore affolé. À chaque pulsion, la douleur lancinante revient sur mes mains. Et mon esprit devient de moins en moins clair. Okay. Soit j'ai été empoisonné, soit j'ai perdu trop de sang. Dans tous les cas, il va me falloir une semaine de repos au moins avant de pouvoir réutiliser ma magie. J'ouvre la porte, en l'actionnant avec les coudes. (Je ne suis pas fou quand même.) Puis je m'efforce d'avoir un sourire rassurant envers le jardinier qui me fixe. Je dois plutôt ressembler à un fantôme venu d'outre-tombe, j'en conviens.

-C'est bon. Elles sont toutes mortes.

Il soupire, et semble à la fois soulagé et profondément peiné. Effectivement, moi aussi je serais abattu pendant au moins un mois si j'étais obligé de tuer un seul arbre de Kunnugi. Ça doit être encore pire que de se réveiller au milieu d'un champ de café. Je lui prendrais bien l'épaule en signe de reconnaissance mais bon. Il semble enfin remarquer mon petit problème manuel, et se précipite avec un air horrifié.

-Mon dieu! Vos mains!
-Non... Allez chercher... gamin. Il fanfaronne, mais il est aussi mal que moi...
-Je...
-Vite.

Il semble hésiter, puis il entre à toute vitesse dans sa serre. Brave type... Je titube vers la fleuristerie, avant de m'affaler contre un mur. Mon dos glisse lentement, puis je m'asseoir, dos au mur. La Vegetal Hand est incapable de me soigner. Mais il faut arrêter l'hémorragie. Mon regard se pose sur l'herbe fraîche, salie par mon sang. En dessous. Concentration. J'ai encore une étincelle. De magie, comme d'idée. Allez. La peau qui reste sur mes mains brille, à peine visible. La douleur s'apaise. Je lâche un soupir. « Espérons que ce ne soit pas le dernier. » C'est ma dernière pensée avant de sombrer dans l'évanouissement.

[Désolé de pas pouvoir faire grand-chose, mais Magnus est un vieillard! X)]