| Sujet: Wyrda ! Dim 29 Juil - 17:50 | |
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Wyrda ♪ [ ... Précédemment ... ] Yäwé a effectué sa quatrième mission. Il devait faire partenariat avec Thalia Diamelius une autre mage du Conseil neophyte. Tous deux parvinrent à rétablir la situation dans le petit village attaqué par trois bandits, et se séparèrent dans les montagnes de Jura. Le flûtiste se rend à Hosenka intrigué par quelques choses...
Les deux adolescents aux cheveux gras adossés contre le mur d’une rue piétonne à Hosenka regardèrent l’homme dissimulé sous un capuchon émerger de la rue d’en face en titubant. Il s’arrêta avant de prendre à gauche vers une ruelle marchande. Il était plutôt petit, et son visage était dissimulé sous une capuche noire. En temps normal, il évitait les jeunes sportifs ou les hommes imposants, préférant détrousser femmes, personnes âgées ou enfants. Il faisait toutefois exceptions pour les ivrognes, des proies faciles, et la démarche du garçon semblait indiquer la présence de l’alcool dans ses veines. Sans même se regarder, ils décollèrent du mur et marchèrent à la même allure que le type.
- T’as vu sa dégaine ? Il a un truc à la hanche. indiqua Mok, d’une maigreur peu naturelle, et un scorpion tatoué sur l’oreille. Ma grand-mère marche pareil. - C’est peut-être le genou ? suggéra son ami Pok. Trapu et musclé, Pok avait le torse d’un bodybuilder et une taille étroite. Il portait une lame de rasoir plaqué or à l’oreille. Et t’as vu sa carrure ? Y peut pas courir… Son sourire dévoila une bouche remplie de dents gâtées. Pok et Mok accélérèrent le pas, ravis que les gens détournent la tête où change de trottoir sur leur passage. Dans cette partie de la ville, la plupart des piétons les connaissaient de réputation. Les deux adolescents dépassèrent leur cible avant de s’arrêter devant un petit salon de coiffure. De là, ils évaluèrent la valeur de leur victime et si le risque en valait la chandelle. Expérimentés, ils n’attaquaient que si cela en valait le coup. Sinon, ils jugeaient le risque et la perte de temps inutiles.
- Il a l’air sûr de lui, commenta Mok. - Oui mais t’as vu sa silhouette ? Il est vieux, contra Pok. - Jolie capuchon pour un vieillard, continua Mok, C’est style mage un peu. - Très jolie, ça doit coûter du pognon. - Belles bottes. Elles ont l’air neuves. - Elles sont pour moi, annonça Mok. - Hé ! C’est pas juste. T’as gardé la montre la dernière fois ! -Et toi, tu as filé le porte-monnaie en cuir de la bonne femme à ta grand-mère pour son anniversaire. On est quittes.
Soudain, le type traversa la route à grands pas sans se soucier de la circulation. Il se dirigeait droit vers Pok et Mok. Tous deux pivotèrent, soudain fasciné par la vitrine du salon de beauté. Maintenant qu’il était plus près, ils se rendaient compte que sa démarche claudicante n’était pas dû à l’alcool mais à une blessure. Cela le faisait paraitre vieux dans ses vêtements trop grands. Il portait un jean et tee-shirt ample vaguement gris (Il devait être blanc au départ) sous son énorme capuchon à manche ample, qui lui cachait ses mains et son visage. Ils se détournèrent au moment où l’homme passait devant eux en chancelant, les jambes raides. Une genre de broche était accrochée sur une de ses manches, mais les deux adolescents n’eurent pas le temps de distingué le symbole argenté.
- C’est un mage, affirma Mok en secouant la tête. On ferait mieux de lâcher l’affaire. - Moi, je voie qu’un gras du bide qui veut jouer les durs malgré son âge. - Même les vieux mages sont des durs à cuire. - Ouais, mais on n’est plus fort.
Pok glissa la main sous son tee-shirt et toucha le morceau de tuyau en plomb coincé sous son jean.
- Et personne n’est plus véloce que notre cher ami en métal ici présent. - Hum…O.K. On le suit. Mais on charge uniquement si on peut le choper par l’arrière. D’accord ? - Tope là.
Soudain, le type prit à droite dans une ruelle sombre et étroite, reliant deux grandes rues marchandes.
- Putain, mec, y’en a qui cherche vraiment ! s’exclama Pok. C’est notre jour de chance.
Il tapa dans la main de Mok et tous deux partirent au pas de course à la suite de l’homme au capuchon. Ils ne discutèrent même pas d’un plan : Ils agresseraient le vioque dans la rue tranquille, lui prendrait son capuchon, ses bottes et son argent s’il en avait avant de s’enfuir à toutes jambes. Ils ralentiraient à la deuxième rue : elle donnait pile en face du poste de police local. Pok et Mok connaissait Hosenka comme leur poche ; aussi, ils seraient à plusieurs pâtés de maison de là quand quelqu’un remarquerait le corps ratatiné et donnerait l’alerte.
- Souviens-toi, prévint Mok Les bottes sont pour moi. - O.K., mais la prochaine fois, c’est moi qui choisis en premier…
Seulement, au coin de la rue, le vieux les attendait, les bras croisés, au milieu du trottoir. Le vieux n’en était pas un et n’était qu’autre que Yäwé Filia Libri. Après avoir remarqué cet étrange oiseau qu’il lui faisait tant penser à Agãéti, le corbeau de Brumen. Brumen avait beau avoir étudié longtemps la magie, cette oiseau, qu’il avait rencontré par hasard, restait pour lui un mystère. Il maitrisait la magie, grâce à laquelle il pouvait parler. Il avait une conscience bien plus développé que les autres animaux, parlait presque exclusivement par vers et par énigme et était même capable de calembour. Dans son enfance, Yäwé avait beaucoup aimé le corbeau qui lui rendait la pareille. Autres mystères, le corbeau était insensible à la magie du Flûtiste, et pourtant pas sourd. Le F.Libri avait donc suivi la direction de l’oiseau après s’être séparé de Thalia. Cela l’avait donc mené à Hosenka, jusqu’à Pok et Mok.
Le mage se jeta en avant, sa capuche laissant voir son visage, sa flûte dissimulé dans une de ses manches amples. L’étrange broche représentait le symbole du Conseil de la Magie de Fiore. Il se dirigea vers Mok qui tendit une main serré afin de frapper. Il l’évita et frappa d’un coup rapide avec sa manche. Mok s’écroula. Pendant ce temps, Pok avait sorti le tuyau de plomb et s’apprêtait à frapper également Yäwé.
« - Meurs ! Meurs ! Meurs ! »
Yäwé ne se retourna même pas. Il avait reconnu la voix croissante d’Agãétï. Le corbeau plongea vers les yeux de Pok, qui s’enfuit en détalant, lachant son arme métallique. L’oiseau remonta alors dans les airs, et se posa finalement sur l’épaule du musicien. Il pinça affectueusement le doigt du blond avant de tendre la patte. Un message y était attaché. Il était constitué en quatre mots. « Je te le confie. » Brumen. Le cri étrange de l’oiseau, lorsqu’il ne parlait pas, résonna dans l’air frais du matin.
« - Wyrda ! »
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