| |  Sujet: Le malfaiteur nocturne - Rang C  Lun 25 Juin - 20:54 | |
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| Revenu à la guilde d'un séjour au Festival de la Fraternité, je n'avais pas l'intention de me reposer. J'avais encore cette jeune énergie qui me traversait les veines et qui m'incitait à bouger, à faire un pas en avant et à devenir un peu plus présent publiquement. Je ne savais pas si c'était l'envie de me faire des amis qui me poussait, ou si c'était l'argent qui m'attirait aveuglément dans une obscurité éclaircie. Je me sentais anxieux. Je levais ma main au niveau de mes yeux et remarquai ce tremblement nerveux. Était-ce le café de ce matin-là qui ne passait pas comme à l'habitude? J'avais des bouffées de chaleur, de l'énergie à revendre. Je me postais devant le panneau des missions et remarquai que de nombreuses affiches étaient reliées. Toutes de demandeuses différentes, mais pour un acte similaire de la part d'un homme aux mains baladeuses. Je me demandais comment cela se faisait-il qu'elles ne réussissaient pas à se défendre ou même de demander de l'aide. Ma réponse était donnée un peu plus bas: elles avaient été figées par une force inconnue. Je pris ces affiches semblables et les déposai sur la table pour faire un compte-rendu de la situation. À Magnoria, un mage aux facultés paralysantes profitait du corps de jeunes femmes.
Je pris une pause pensive, puis je souris à moi-même. Une idée venait de me traverser l'esprit et j'avais l'intention de l'appliquer. Je quittai la guilde presque à la course et me rendis chez mon confectionneur de vêtements favori. Dès mon entrée, le couturier me salua gaiement. Je me rendis du côté des femmes et pris une longue robe et un foulard... un très long foulard. Arrivé à la caisse, l'homme me sourit de plus belle et me demanda:
-Oh! Monsieur Flores s'est enfin trouvé une copine?
-Non Monsieur, ce n'est pas le cas.
-Alors cela ne devrait pas tarder! Cette robe de soie est magnifique et la femme à qui vous allez l'offrir-
-Monsieur, je vous demanderais de ne pas vous mêler de mes affaires.
Ma phrase boucha l'homme sur le coup. Je payai donc la facture et quittai la boutique. Je passai à mon appartement pour enfiler mon nouvel achat. Le foulard servait à me cacher presque l'entièreté de la tête pour passer incognito à travers les rues de Magnoria. Je pris le train en direction de la ville pour que mon heure d'arrivée soit un peu avant l'heure des différentes agressions. Je me rendis sur la place où le malfaiteur devait rôder dans le but d'obtenir de nouvelles proies. Je marchai à l'allure d'une dame moyenne et ce, d'un pas plutôt lent pour être certain d'être vu. Justement, je me sentis observé. Avait-il mordu à l'hameçon? Je fis faire un autre tour à mon foulard. J'avais supposé une chose avec la fonction de sa magie et j'espérais que ce soit la bonne, sinon j'allais être obligé de courir en talons hauts. Je tournai vers une ruelle où le malfaiteur me suivait. C'était d'une voix grasse qu'il me dit:
Coucou ma jolie! Allez! Retourne-toi! Regarde-moi en face!
Dans l'obscurité presque la plus totale, je tranchai la paume d'une de mes mains discrètement en me retournant vers lui. À travers le foulard, je voyais deux maigres lueurs rougeâtres. Il tentait de transpercer mon âme de sa magie. J'activai ma transmutation pour changer mon sang en acide et le lui lançai en plein visage, directement dans les yeux. L'homme se mit à crier de douleurs. Avec mon foulard, je le fis taire en l'enroulant au niveau de sa bouche et l'empêchai de se débattre en le momifiant de celui-ci. D'un coup de poing bien placé, j'assomai celui qui causait des tourments cauchemardesques aux dames. Je fis le tour de la ville à pieds avec le corps sur l'épaule pour trouver une maison abandonnée. Ceci fait, je fis quelques appels avant de m'installer confortablement dans un vieux siège poussiéreux. J'avais réussi à capturer ce malfaiteur et maintenant, il me restait à savoir ce que j'en ferais. Je ne pouvais pas le remettre aux autorités sinon je compromettais cet anonymat féminin. Alors... alors qu'elles fassent justice elles-mêmes.
On frappa à la porte et j'ouvris à ces quelques femmes enragées. Je les fis entrer et s'asseoir parterre le temps que j'aille chercher ma momie. Une chandelle et le levé du soleil en guise d'éclairage, je leur montrai mon cher trésor en mauvais état. Des exclamations rageuses se firent entendre. Les poings serrées, elles avaient qu'une envie: le battre. Je leur dis d'une voix totalement innocente:
Mesdames, celui-ci est votre cadeau de nuit. Faites-en ce que vous voulez, faites-lui justice, VOTRE justice.
Je dûs m'éloigner en vitesse sous peine d'être piétiner à mort. Elles s'étaient ruées vers lui et le martelaient de coups de poings, de coups de pieds, de coups de souliers et d'oreillers. Je ne pouvais pas dire s'il allait s'en sortir de ces nombreuses blessures internes et je n'avais pas l'intention de l'amener à l'urgence. Leur vengeance acquise, les jeunes femmes me remercièrent de clins d'oeil douteux en me rappelant que j'avais leur numéro de téléphone. Je soupirai et regardai une dernière fois ce bandit avant de quitter à mon tour. Il n'avait jamais vu mon visage et de toutes manières, il ne pourra plus jamais voir à nouveau ce qui l'entoure. Je retournai à la boutique de Crocus pour ramener la robe de soie.
-Oh! Elle n'a pas accepté un tel cadeau? Je suis triste pour vous. Vous trouverez probablement mieux ailleurs...
-Elles ne voulaient pas cela, elles désiraient tout autre chose.
Hé hé! Je vois... Comme ils disent: profitez-en pendant que vous êtes encore jeune!
Je dévisageais l'homme quelques secondes avant de quitter la boutique, ne comprenant aucunement le lien entre ce que j'avais vécu et cette phrase...
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