- Spoiler:
Mission (permanente) : La broche
Rang de la mission : C
Guilde : Pour tous
Objectif : Une femme tout juste divorcée de son richissime mari, veut récupérer coûte que coûte le gage d’amour qu’il (une splendide broche en forme de fleur) lui avait offert lors de sa demande en mariage. Mais lui refuse de lui redonner. La femme vous engage donc pour récupérer la broche sans que l’ex-mari ne soupçonne qu’elle est derrière tout ça. La discrétion est de mise, enfin dans un sens… Car l’ex-épouse vous invite à passer à l’action lors d’une soirée mondaine réservée uniquement aux hommes de pouvoir de la région.
Condition de réussites :
- Rp en une partie à Hosenka.
- Être une femme.
- Vous devez impérativement infiltrer le groupe d’artistes (que des femmes) qui animera la soirée par de la musique, de la danse et des tours de magie. Préparez-vous à passer sur scène et à divertir ses messieurs.
- Volez la broche et rendez-la à celle à qui elle revient de droit.
Je ne veux. Aucun. Commentaire. Aucun jugement ne sera accepté. Oui, j’ai pris cette mission. Et
alors ? C’était la dernière potable disponible, et j’ai besoin d’argent. Comment ça j’ai déjà fait beaucoup d’économie ? On n’est jamais trop prudent. Et puis si je deviens riche, je pourrais faire de beaux cadeaux d’anniversaires et inviter de beaux garçons à dîner. Comme si j’allais le faire. Enfin, laissez-moi donc tranquille. De toute façon, personne ne m’a vu retirer le papier du panneau. Et puis, ça peut être un très bon entrainement. En tout cas, la dame qui a posté l’annonce était plutôt réticente au début, puis j’ai babillé que j’y parviendrai en me faisant passer pour un de ces hommes de pouvoir, que je maitrisais la situation et que j’avais déjà tout prévu. Ce qui, évidement, était parfaitement faux. Résultats des courses, me voilà à Hosenka, dans une boutique de vêtement anodine, en train de papoter avec le gérant.
«
Vous pensez vraiment que ça ira ?
- Mais oui, bien entendu.
- Mais, c’est une réunion très importante, si je ne suis pas parfait jusqu’à la tenue de mon petit doigt de pieds, je risque de me faire mettre à la porte. »
Il me détaille de haut en bas, et fixe mes cheveux avec un air dubitatif. Il tente de le cacher, bien sûr, mais ce genre de chose ne m’échappe pas, et je pousse un soupire.
«
C’est fichu.
- Mais non, mais non… »
Il est toujours plongé dans je ne sais quelle pensée, alors je préfère me tourner vers le grand miroir et rajuster ma cravate. Puis un éclair de génie traverse la pièce, je vois le commerçant se glisser dans un escalier dérobé derrière un rideau et m’abandonner là. J’aurais très bien pu fuir en courant avec ce superbe costume bleu marine qu’il n’aurait rien remarqué. Il réapparait quelques instants plus tard, un sourire satisfait aux lèvres.
«
Montez donc, ma femme va s’occuper de vous. – Il a un rire en voyant ma tête surprise –
Ne vous inquiétez pas, elle s’y connait dans le domaine. »
Ne sachant comment exprimer ma gratitude, j’obéis bêtement, n’arrêtant pas d’incliner la tête comme s’il s’agissait d’une manière de dire merci. En haut, sa femme m’accueille avec la même chaleur et m’installe devant une commode avec un miroir. J’ai beau balbutier que je suis désolé de la déranger comme ça, il demeure sur son visage un air serein et professionnel.
«
Oh, ne vous inquiétez pas, j’adore faire ça. J’ai perdu mon travail il y a quelques temps, et votre venue est plus une bénédiction qu’autre chose. »
En tout cas, elle réussit à me détendre par je ne sais quel artifice et nous riions gaiment tandis qu’elle me pouponne. Elle plaisante pas mal sur le fait que j’ai des traits très enfantins, presque féminins, et qu’elle aurait adoré coiffer et maquiller une demoiselle. Malheureusement pour elle, son mari ne vend que des habits pour homme, alors ça ne risque pas d’arriver. On s’entend drôlement bien, elle me rappelle un peu ma mère, alors je décide même de lui expliquer le pourquoi du comment je suis ici. Elle m’écoute avec grande attention, et déclare que je suis un véritable sucre d’orge d’avoir accepté d’aider cette pauvre femme. Tout ça pour dire que je ne vois pas le temps passer et que je ne m’y attends presque pas quand elle s’exclame
«
Et voilà le travail, Miku. Ravissant comme une orchidée »
Avouez, elle a fait un sacré boulot quand même. Elle me donne tout un tas de conseils sur comment me tenir, les mots à ne pas utiliser, les tocs à éviter, les questions à esquiver… Je finis par la soupçonner d’avoir été espionne dans une vie antérieure. Quand je redescends pour payer la note, le mari ne semble pas du tout surpris du résultat, et je le remercie mille fois avant de me diriger vers le lieu où se rend ma cible. Il y a pas mal de monde, que des hommes bien entendu, la plupart d’entre eux ont déjà un certain âge. Je distingue quand même quelques jeunes, et me rassure en me disant que je ne fais pas trop tâche. Le truc, c’est de se faire passer pour le fils d’une personne influente. Je serre des mains, salue d’un mouvement poli, et nage dans la salle de réception pour repérer ma cible. Je ne tarde pas à le trouver, étant le centre d’attention d’un cercle à première vu assez fermé. Je le reconnais aux photos que la cliente n’a cessé de me montrer. Il ressemble point pour point à la description qu’elle m’en a faite en parallèle, il se dégage de lui une fierté et un narcissisme à toute épreuve.
Bien, maintenant que je l’ai trouvé, je ne dois pas le perdre de vu, tout en restant discret. Discret, ce n’est pas tellement difficile, personne n’est vraiment venu me parler jusqu’à maintenant et je ne risque pas de faire de boulette dans ma solitude. Sans aucun doute qu’un monsieur là haut en a décidé autrement, car à peine je me cale non loin de Mammouth (c’est le nom de code que j’ai choisi pour parler de ma cible, comme un vrai espion !) qu’un autre jeune homme vient m’aborder. Zut de flute, il n’est pas moche et dégage un de ces charismes plats et faux des gens qui n’ont jamais eu de difficulté dans leur vie. Et à mon grand dam, il se révèle être sournoisement curieux.
«
Bonsoir, monsieur.
- Bonsoir.
- Votre costume est très élégant. Je suis Andrew Sheffield, vous me connaissez peut être. Et vous êtes ? »
Se comporter comme un voleur, évincer toute question. Son aura intéressée commence à me taper sur le système en plus de ça. Bluffer ?
«
Oh, oui, les exploits de votre père m’ont toujours épaté, monsieur Sheffiled.
Un tic de visage ainsi qu’un changement d’émotion me fait comprendre que j’ai fait erreur.
- A vrai dire, mon père est décédé quand j’étais jeune. C’est à ma mère que je dois ma présence ici.
- Pardonnez… »
A mon grand soulagement, c’est à ce moment précis que le personnel décide d’annoncer qu’il est temps de rejoindre la salle de spectacle. Ceci me donne une excuse pour m’éclipser comme si de rien n’était, mais je suis désormais en grand stress suite à ce faux-pas. Et les choses sont loin de s’arranger par la suite. Car, héhé, figurez vous que mon plan machiavélique n’a pas prévu, comme tout plan machiavélique, de contre aux choses les plus simples. Une liste d’invités. Et un check. Crotte. J’aurai bien tenté la carte du scandale, mais avec ce Sheffield qui traine, c’est impossible. Je finis donc à la porte. Un tas d’injure me traverse l’esprit pendant que je fais le tour du bâtiment, grognon comme un nain vivant avec six confrères dans une prairie au milieu des bois. Je suis tout prêt à chercher une entrée auxiliaire et m’infiltrer à nouveau, mais c’est vrai que maintenant que je suis fiché, ça risque d’être bien compliqué. C’est alors que je croise ces filles, à l’arrière du bâtiment, prenant leur pause avant d’aller sur scène, et que le plan original de la cliente me revient à l’esprit. J’avale difficilement ma salive et me fait à l’idée. Je vais devoir passer par là.
Ni une ni deux, je retourne en trombe chez le vendeur et demande. Coup de bol, zéro client, le couple était là en train de bavasser. J’explique mon échec cuisant à ma nouvelle amie, ainsi que le nouveau problème auquel je suis confronté, et termine par mon plan de secours. Si le mari explose littéralement de rire, la femme est pris d’un intérêt on ne peut plus sincère et m’emmène par la main à l’étage sous le regard ahuri de son compagnon. Elle une étincelle presque flippante dans les yeux, je préfère ignorer ça. Et là commence toute une série de métamorphose aucune je n’aurai jamais songé. Cheveux, visage, bras, jambes, ongles, tout y passe. C’est d’un compliqué d’être une fille, il faut penser à ci, puis penser à ça, et ne surtout pas oublier ceci, et je ne parle même pas de cela… Bien trop de chose pour mon cerveau de blond qui ne tarde pas à faire de la surchauffe. Heureusement, madame s’est changé en une véritable machine de guerre et enchaine étape sur étape avec une minutie impressionnante. Elle me prête même une jolie robe de sa fille. Elle est bleue pâle et s’accorde parfaitement avec mes yeux, en tout cas, il parait. Quand je ressors de là, je ne me reconnais pas, et je ne suis pas le seul. Même le mari a dis que j'étais mignonne, c'est dire.
«
Splendide comme une fleur de lys » a-t-elle dit cette fois-ci. Dans le miroir, je ne reconnais que mes grands yeux bleux.
Je ne sais pas comment elle s’est débrouillé pour mes cheveux, mais c’est tellement étrange comme sensation de les avoir lisses et tombant plutôt qu’empilés sur la tête. Après quelques exercices de voix, et une explication sur la manière de marcher, elle me lâche dans la nature. Tout ça a pris un temps fou, bien qu’elle a été étonnement rapide, il faut que je me dépêche. J’ai l’impression que tout le monde me regarde, c’est assez stressant. Je cours donc jusqu’à l’entrée des artistes du grand bâtiment, et j’arrive toute essoufflée – bon dieu je commence à parler au féminin – devant une belle demoiselle en train de terminer sa cigarette. Elle ne me calcule pas, écrase sa clope et entre, j’en profite pour la suivre. Il faut avouer que je suis paumée, mais pas bien longtemps.
«
Ah, Neira, te voilà ! Où étais-tu… oh, tu étais partie te changer ? Ta robe est ma-gni-fique, elle ira parfaitement avec le reste du numéro. Il faudra que tu me donnes le numéro de ton tailleur.
- Ahaha. »
Oui, j’ai rien trouvé de mieux que de glousser. Comment j’ai pu me fichtre dans un pétrin pareil ? Manquerait plus qu’on me demande de faire la cuisine, et je suis cuit… Je suis la grande brune jusque dans la loge, elle n’arrête pas de me parler d’un gars absolument canon, au premier rang à droite. J'aurais trouvé ça malsain de me jeter dans un tel type de conversation, j'ai donc préféré fermé ma bouche.
«
Songe à jeter un coup d’œil, il est jeune en plus. Je crois qu’il s’appelle Choufield, un truc du genre.
- Erm…
- C’est bientôt à nous d’ailleurs, j’espère que tu es prête
- C’est que…Tu peux me rappeler une dernière fois.. ?
- Neira ! Vraiment tu n’es qu’une tête de linotte. Moi et mes mages de feu effectuons notre numéro, et tu entres sous nos flammes pour ton solo, puis les mages d’eau te rejoignent ! »
Je ne parviens pas à soutirer plus d’informations que cela le reste de la conversation. Aussi, je commence à préparer dans ma tête quelque chose qui pourrait ressembler à un numéro convenable. Sur quoi pourrais-je les étonner ? J’ai déjà eu beaucoup de chance jusqu’ici, en particulier qu’on me confonde avec cette Neira absente est un miracle et je n’oublierai pas de remercier le dieu roublard derrière tout ça, mais il la chance ne fait pas tout. Le talent doit suivre, sinon je suis dans la mouise. Malheureusement, je n’ai pas beaucoup de temps pour réfléchir, les mages de feu entrent en scène. Je jette un regard depuis le bord de la scène, c’est impressionnant, ça ressemble à du théâtre, avec de la musique, plein de feu pour en mettre pleins les yeux. Mais surtout, c’est un numéro d’acrobatie. Je vais pouvoir m’y joindre sans problème, encore faut il… Oh, le fourbe de Sheffield est bien devant, mais au centre se trouve une personne bien plus intéressante. Ma cible. Qui maintenant semble bien intéressés par les dessous de jupes de mes nouvelles camarades. Eh mince, mon dessous de robe. Oh, flute, flute, c’est à moi.
J’entre sur scène en traversant le rideau, en plein centre, tandis que deux colonnes de flammes se dressent à mes côtés. J’avance sans en prendre compte, et à chaque pas, de nouvelles colonnes s’élèvent et forment ainsi un couloir que je traverse dans ma robe simple qui contraste avec le spectaculaire du spectacle. Puis me voilà tout devant, aux yeux de tous, intrigués. Personne ne semble se douter de rien, je suis trop doué comme travesti, sérieux ! Bon, je sais pas si je dois en être fier, m’enfin c’est super rigolo une fois le premier ressenti de honte passé. M'enfin, arrêtez de tous me fixer comme ça. Je réalise à quel point ça peut être barbant d'être une demoiselle face à des rustres pareils. Aucun ne vous regarde dans le yeux, ils ont tous le nez pointé sur votre poitrine ou votre robe trop courte. Ils vont être déçus. Les flammes disparaissent, je claque des doigts, en pensant très très fort.
Emotion Wave.Je ferme les yeux pour me concentrer et me voilà toute feu toute flamme. Un ooooh d’émerveillement traverse l’assemblée, je surveille tout particulièrement ma cible, ainsi que Shefflied, qui me met inconsciemment la pression. Je me jette en arrière, atterrit sur les mains, puis me jette une nouvelle fois pour atterrir sur mes pieds. Je tape dans mes mains et m’inspire des émotions dans la salle pour éteindre les flammes et devenir verte… Mes cheveux et mes vêtements deviennent des fleurs, complétant ma forme végétale. Les transformations sous cet état sont un peu plus complexes que d’habitude, mais je ne crois pas avoir fait d’erreur. J’effectue quelques pas de danse assez classiques et je sens que les gens sont assez impressionnés. S’ils savaient. A mon grand dam, le rythme de la musique s’accélère. Je tape une nouvelle fois dans mes mains et devient un éclair vivant, remuant dans tous les sens pour envoyer des étincelles au rythme de la musique, tout un décrivant un grand cercle sur la scène. Impro totale, mais faut dire que ma nouvelle forme empêche de se concentrer sur les détails. J’effectue un salto pour rejoindre le centre de la scène ou je tape pour la dernière fois dans mes mains. Je me concentre sur mes souvenirs les plus tristes pour devenir une forme aquatique féminine. Je tourne sur moi-même, et voilà que les mages d’eau font leurs entrées sur un tsunami, qui me permet de disparaitre de la scène en toute discrétion.
Une fois aux coulisses, j’évite le regard de l’actrice qui m’a accueilli précédemment, toute prête à me questionner sur ce nouveau talent. Car elle semble avoir compris que Reina… Neira pardon, n’était pas tout à fait la même et que ce numéro n’était pas du tout ce qui était prévu. Un petit coucou de la main, un sourire gêné, puis je vire à droite pour m’enfuir. Mais c’était sans compter sur la présence de ce mastodonte de muscle contre lequel je viens de m’écraser. La bousculade ne semble pas l’avoir déconcerté le moins du monde, et derrière ses lunettes aux verres noircies semble se trouver un mur imperturbable. Un garde du corps, pour sûr.
«
Monsieur Olifan a été très impressionné par votre prestation. Il aimerait que vous le rejoigniez… »
J’ai pas tout à fait écouté la suite, mon esprit a trop du mal à ne pas rire devant un tel nom de famille. Olifan quoi. Ne t’étonne pas que je l’appelle Mammouth après. En tout cas, j’ai suivi le grand monsieur, persuadé qu’il m’emmènerait dans le public, aussi je préparai déjà une façade bien féminine au cas où je devrais croiser Choufield. Mais ça s’est pas passé tout à fait comme prévu, en fait. Non parce que là, je suis dans une chambre. Point positif, je vois la broche au coin d’un meuble. Point négatif, je ne vois pas le propriétaire. Je dérobe le bijou tant convoité et le cache entre mes faux-seins, j’ai toujours rêvé de faire ça. Puis je cherche une présence dans la pièce. Niet. Cool. J’ouvre la porte pour sortir, et le voilà planté là. Il était sur le point d’entrer. Flute. Je crois qu’il a un peu bu, et ma carrure de femmelette ne lui fais pas très peur, du haut de son mètre quatre-vingt. Il me pousse contre un mur, alors j’ai hurlé comme une fille. Mais les gardes du corps dehors n’ont pas l’air de se sentir concerné les fourbes. Et l’autre se rapproche dangereusement. Alors j’ai levé le genou pour le frapper violemment dans son entrejambe. Il s’effondre à mes pieds, grimaçant trop pour crier de douleur.
«
Désolé. Vraiment. C’est pas fair-play, mais je suis une fille alors on va dire que j’ai le droit. »
Je lui saute par-dessus, puis rajuste ma robe de quelques mouvements de main, et m’enfuis par la porte d’entrée. Les deux gardes de part et d’autre de la porte tente de m’attraper et se cognent soudainement la tête l’un contre l’autre. J’ai pas pu m’empêcher de pouffer comme en crétin en filant au pas de course. J’ai le temps de descendre deux étages et m’engouffrer dans un long couloir. Bande d’incapables, sérieux. J’dis ça, mais je m’écrase bientôt au sol, une corde magique m’a sournoisement attrapé le talon. Simplement, le garde-mage à l’origine de ça vient de se faire bousculer par son collègue, et je profite de la faiblesse du sort pour me jeter derrière la première porte que je vois. Une loge. Vide. Lol. Caca. Ennuis. Fenêtre. Sortie ? J’ouvre grand la fenêtre et…
«
Aller, on sait que t’es là ! » hurla un des deux gardes en défonçant la porte. Ils ne trouvèrent qu’un jeune homme blond recorvillé dans un coin de la pièce, apeuré.
«
AAAAAHHH ! Pas encore !
- Ou est-elle ? On sait que t’es là fillette !
- Qui ça, la folle qui vient de passer par la fenêtre ? Elle m’a menacé, et puis elle a sauté.
- Eh merde, lacha-t-il en regardant par la fenêtre qui donnait sur une ruelle.
- Viens, on va la coincer par l’autre côté ! »
Et ils partirent en courant, laissant là le jeune homme traumatisé. Enfin presque traumatisé. Je pousse un soupire de soulagement avant de fondre en larme de rire. Quels affreux crétins. Idiots de première classe. J’ouvre le coffre à accessoire où j’avais caché ma tenue de fille et récupère mes affaires ainsi que la broche. Mes cheveux tout ébouriffés et ce gilet en cuir sont virilisants, quelque part. Heureusement, ils n’ont pas fait attention au maquillage à moitié retiré en vitesse, pas eu le temps de tout faire bien. Je termine mon retour à l’état masculin, puis m’enfuit par la porte des artistes.
Je suis passé chez ma nouvelle grande amie lui rendre ses affaires, et lui raconte tout ce qui s’est passé pendant que nous dînons tous ensemble. On a beaucoup ri, en tout cas c’était vraiment sympa. Mais il faut que j’arrête avec cette mauvaise habitude de me faire inviter à dîner après chaque mission, sinon je vais devenir un beauf. Enfin, j’en garderai un très bon souvenir, et je n’oublierai jamais la tête de la cliente quand je lui ai ramené sa broche. Une chose est sûre, il ne se doutera de rien. Enfin j’espère, sinon je m’engage à revenir défendre la madame. Je n'me suis même pas rendu compte que j'avais encore du verni bleu pâle sur les ongles en prenant le train du retour. Prochaine étape, les talons ?
[Merci à Sei-chan de m'avoir inspiré ça, je me suis bien amusé x3]