La nuit étalait lentement son long manteau sur Fiore. C'est une heure sombre où des individus suspects se baladent dans les rues sombres de Crocus. On peut par exemple trouver des bandits qui se cachent dans les coins sombres, ayant repéré l'adolescent à l'air inoffensif qui se balade en sautillant gaiement avec sa sorte de caisse sous le bras. On peut également trouver l'adolescent en question avec de longues griffes sortant de ses manches, en train de découper les brigands qui quelques minutes le prenaient pour une proie facile.

C’était justement dans cette ruelle que ce baladait Yura. Le jeune chirurgien était partit pour sa première missions en tant que mage de Purple bugloss et profitait de sa sortie pour refaire son stock d'organes en tout genre. C'était toujours drôle de planter ses griffes dans le cadavre de brigands et d'en retirer tous ce qui pouvait servir pour une greffe et l'expérience s'amusait comme un petit fou... ce qu'il était d’ailleurs.


Une fois les brigands enfermés dans la glacière avec une bonne dose de sérum conservateur. Yura était prêt à repartir. Le jeune chirurgien sortit un petit papier plié de sa blouse. Toute cet attraction lui avait fait oublié l'adresse du magasin dans lequel il devait se rendre.

-Hum... un fleuriste ?

Le papier étonna une fois de plus Yura : Ce n'était pas vraiment un coin pour les fleuristes, on voyait surtout des bars mal famés... et des bars mal famés... Vraiment une activité très diversifiée dans les ruelles sombres.
Le jeune chirurgien rangea son papier et repartit allègrement. Vers l'endroit où se trouvait le fleuriste... avant de se faire encore tomber dessus par des brigands... vraiment ils n’apprendraient jamais !.



Le jeune chirurgien arriva enfin à sa destination. C'était une petite boutique en coin, assez coloré et bien tenu par rapport aux... aux bars du coin.
L'expérience entra dans la boutique en tentant d'être le plus discret possible. C'était sans compter sur le petit carillons qui sonna allègrement l'arrivée du visiteur inopportun.. avant de se prendre une seringue anesthésiant lancé avec une précision mortelle. c'était de l’anesthésiant gâché certes, mais les oreilles de centaines de personnes serait sauvé de l’horrible son de cette sonnette.
L'expérience se dirigea vers le comptoir de la boutique, et appuya sur la petite cloche qui s'y trouvait. Ce geste l'amusa et il se mit à appuyer gaiement dessus.

L'expérience se remémora les détails qu'on lui avait donné avant la mission. Apparemment, celle qui tenait la boutique était une terrible vielle femme... ce qui n'allait pas trop avec l'apparence de la boutique. Selon la légende, elle refusait catégoriquement de payer la taxe que Purple lui réclamait depuis bientôt près d'un an. On disait que même les mages les plus résistant n'avait su résister à la mégère.

La gérante de la boutique arriva, c'était une petite bonne femme pas très grande d'un certain âge. Elle portait de petites lunettes rondes et avait un chandail coloré sur lequel on voyait figurer l'inscription ''J'aime mamie''.

-Je peux faire quelque chose pour vous ?

-Heu...

L’expérience réfléchit à une bonne méthode d’introduire le sujet de la taxe. Il regarda autours de lui et vit des buglosses. La vue des fleurs lui donna une superbe idée

-Je viens pour te prendre des buglosses

-Ho ! Nous en avons de nombreux ! Vous voulez une espèce particulière?

-Comme celui-ci, Gniark !

Yura sortit précipitamment son médaillon de Purple. La gérante le prit dans ces mains, puis elle déclara :

-Un buglosses comme celui-là ?

Le chirurgien éclata de rire, la veille était vraiment trop naïve, la mission allait facile.

-Exactement ! Purple Bugloss !

-Ho... joli nom, c’est de quelle origine ?

-Je n’en sais rien mais c‘est pas grave !

A ce stade de la conversation, Yura était allongé de tout son long sur le comptoir, sur le dos. La gérante regardait pourtant le médecin cinglé comme on regarderait un client normal.

-Et… que voulez-vous dire par là ?

-T’as un retard d’un an sur ta prime de protection.

-Mais… pour me protéger de quoi ? Il n’y a que des gentils garçons dans le quartier

-Ho… pour te protéger… de moi par exemple.

Au moment où il prononçait ces paroles, Yura était accroché la tête en bas au plafond en prenant appuis sur une traverse avec ces genoux. Le chirurgien sortit ces griffes et découpa un plafonnier floral. La décoration chuta bruyamment sur le sol. L’expérience explosa de rire et sauta à un autre coin du magasin

-Tu comprend, si tu payes pas, tu fini dans la glacière !

-Oh ! Vous êtes glacier ?

-Nop ! j’chuis chirurgien.

Sur ce, l’adolescent fonça vers la glacière, l’attrapa au vol et la laça sur le comptoir. Cette dernière atterrie dans un bruit étouffée. Le chirurgien arriva à son niveau et l’ouvrit rapidement, exhibant les organes qui s’y trouvaient.

-Je t’en greffe un si tu veux ?

-Non merci, je n’ai pas besoin de greffe. Je suis en bonne santé, j’ai un cœur solide, quoiqu’il commence à fatiguer un peu… tout comme mes yeux. Je ne voie plus rien. Depuis tout à l’heure je vous entends vous dandiner sur place d’impatience. vous allez à un rendez-vous et vous voulez prendre des fleurs pour votre amie c’est bien cela ? Je sais, j’ai l’œil pour ces choses-là ! Enfin façon de parler

Yura regarda la vielle femme. Si depuis tout à l’heure elle n’avait pas bronché à toutes les provocations du cinglé c’est parce qu’elle était aveugle ?


-Hooo, je peux arranger ça si tu veux ! dit bonjour à tes nouveaux yeux !



Yura avait fait une greffe assez rapide, on lui avait demandé de ne pas trop amocher la gérante. Les yeux avait été greffe au bout d’un nerf optique sur la tête de la vielle femme. C’était marrant et ça servait dans l’instant. La vielle regarda alors autours d’elle d’un air apeuré, elle comprenait enfin ce qui lui arrivait. L’expérience tendit sa manche vers elle de façon à récupérer l’argent. La veille femme courut dans la remise et apporta un sac plein de billet.

-Je crois que j’ai mis tout ce qu’il fallait ! Partez maintenant ! Pitié ! Et retirez moi cette œil !

-Il partira tous seul de toute façon ! Merci pour ton argent ! on se revois le mois prochain pour le versement !

C’est ainsi que le chirurgien repartit gaiment avec sa glacière et son sac de billet. Il se dirigea vers la sortie de la ruelle sombre avec un air enjoué, quand soudain, il fut stoppé dans sa course par un individu baraqué.

-File ton fric !