Era le soir était déprimant. Il était venu recevoir son payement du conseil suite à la destruction d'une tour de mage noir, loin au nord. Il marchait, seul dans la nuit, son manteau noir sur son dos, la capuche dans le dos. Ce manteau à la matière si particulière continuait à donner l'illusion que des morceaux de son intégrité s'arrachaient pour se dissiper dans le vent. Atios avait l'air d'une faucheuse au regard humain, marchant dans les rues. Il n'avait que peu à dire, que peu à faire. La paix était revenue pour le moment. Il n'avait qu'à en profiter. Mais pour lui, tout ceci était trop simple, trop surfait. Lui qui avait depuis toujours vécu dans le conflit, cette période creuse, de paix et de bonheur lui semblait si peu naturel. Et même en réglant ses affaires personnelles, ses histoires avec les divinités, il n'avait pas encore réussi à retrouver la tranquillité. Combien de temps s'était-il dérouler depuis le décès de Yume ? Cela semblait si loin et si près pour son coeur. C'était la seule chose qu'il avait perdu lors de la bataille contre Légion. Si elle n'était pas morte, il ne serait peut-être pas là. Même si le poids du monde lui donnait envie de freiner, plus le temps avançait, plus il devait accélérer. Alors, il continuait d'avancer, voir de courir, tendant la main vers un futur heureux où ses peurs, ses chimères et ses questionnements n'auraient pas lieu.

Une utopie distante en quelque sorte. Alors, pour quelqu'un qui continuait de courir vers l'avant, malgré qu'il soit là a porté ce manteau noir et l'or sacré en lui, voir cet homme était une véritable stupéfaction. Il avait l'impression de revoir l'enfer. Dans son esprit, dans l'éclat de ses yeux, le son de la lame de l'épée sacrée se fracassant contre les lames de sable et contre les lames de Candice traversa ses oreilles en même temps qu'un spasme le traversa. L'homme ne semblait pas encore l'avoir remarqué. Activant sa magie psychique, il ne put rien discerner, rien voir si ce n'est le trouble et une sombre envie, à l'opposer de tout ce qu'il avait pu ressentir au cours de son existence. Le vent printanier messager de l'arrivée de l'été traversa la rue. Le dégoût de l'humanité, l'envie de tout détruire... Alors qu'il avait toujours voulu l'inverse ? Il se déconnecta de cet esprit qui lui était tant opposé. Il semblait être amnésique, car aucun souvenir ne pouvait être lu. Agon Noko, amnésique revenait-il avec plusieurs mois de retard de l'île de Légion? Il devait le confirmer. Et il se devait de l'éloigner de ce genre de pensée. Même si parfois, certaines luttes étaient vaines, s'il était amnésique, c'était peut-être le moment de tenter de le faire changer ... Mais n'était-ce pas là des pensées particulièrement espiègle et manipulateur ? Oui, le bien ne pouvait être toujours pur. Il allait sûrement devoir jouer la comédie...

Il n'avait vu Agon Noko que de loin. Le souvenir qu'il avait de lui était floue, mais il ne doutait pas un seul instant. Cela ne pouvait être que lui. Il avait enregistré dans sa mémoire les acteurs de l'attaque contre Légion avec minutie, puisque cela avait été un moment d'action intense .. Et la réaction qu'il avait eue en le revoyant, cela ne pouvait être que cette personne. Sa mémoire quant à son sujet revenait peu à peu...

▬ Agon ? Agon Noko du conseil magique ? Il s'approcha de celui-ci. Ses vêtements étaient mal en point. Où étiez-vous ? Il réfléchit un instant ... Agon Noko... Agon Noko avait été déclaré porté disparu peu après sa sortie de l'hôpital ... Tout le monde vous pense disparu à Fiore !

Agon Noko semblait être réellement amnésique. C'était étrange... Si seulement il avait pu utiliser sa magie psychique à l'époque, il aurait pu en savoir plus sur lui... Mais il était trop tard. Si Agon Noko recherchait désormais ses souvenirs, Atios était en quête de ceux-ci pour la simple et bonne raison qu'Agon Noko avait été le seul membre du conseil à participer activement à la bataille avec Yume. Atios emmena l'amnésique au médecin en lui disant qu'il répondrait à ses questions après qu'il se soit fait inspecté. Cela lui permettait de réfléchir ... Il se tenait le visage et la tête dans les mains. Un truc clochait fortement. Ce mage du conseil ... N'était pas arrivé avec eux. Il en était désormais sûr. Ce n'était pas logique... Il se repassait la totalité des combats... Où avait-il vu pour la première fois cet homme ? Sur l'île de Légion. Mais pas à l'arrivée. Et personne n'aurait rien remarqué ? Ou alors sa mémoire lui jouait-elle des tours ? Qui était-il? Ses soupçons ne pouvaient trouver de source ou de preuve justifiée sauf un flou qu'il venait de remarquer. Personne ne l'avait remarqué et il ne faisait pas partie de la liste des participants officiels de l'attaque. Il était arrivé pendant le combat puis en était parti sans se faire voir. .. Avait-il en face de lui un comédien assez doué pour feindre mentalement l'amnésie ?

Mais il ne devait pas laisser transparaître ses doutes et il devait déterrer la vérité. Il ferait semblant de l'aider à découvrir qui il était pour mieux en apprendre plus. Quand finalement le médecin le libéra, Atios se releva et alla à sa rencontre, fixant Agon, ou plutôt, celui qu'il avait connu mystérieusement lors de l'attaque contre la guilde de Légion sous cette appellation pour mieux fixer ses yeux. Ils étaient humains. Affreusement humains. Rien ne pouvait le démasquer. Il aurait pu être un démon à l'intérieur, ou l'antithèse de ce concept, ses yeux n'en restaient pas moins humains. Il ne savait pas comment réagir. Mais il allait lui donner des informations.

▬ Je suis Atios, un ancien mage de Fairy Tail. Lors de l'attaque contre Légion, nous étions dans le même camp pour dissoudre la guilde noire. Yume no Aï est morte sous nos yeux ? Tu ne te souviens de rien de tout ça ?

▬ Je vais faire mieux que vous en parler. Il prit une pause, en regardant le ciel à travers la fenêtre. La lune éclairait ce printemps entre l'été et l'hiver, cette demi-saison qui portait le froid et la chaleur sur les gens, même si la nuit, c'était particulièrement le froid qui mordait. Quand reviendraient-elles, ces chaudes soirées d'été ? Elle lui rappelait avec tant de nostalgie l'époque où il avait fait cette promesse qu'il n'avait pu tenir. Malgré le temps qui était passé, malgré qu'il savait que ce n'était pas sa faute, il en souffrait encore maintenant. Ses bourreaux étaient ici, dans des prisons du conseils. Encore en vie. Enfin, en demi-vie. Il espérait que Candice avait une cellule spéciale deluxe et que ces rumeurs de tortures étaient fondés, juste pour la savoir en train de vivre un quotidien de souffrance. C'était mal d'espérer le malheur des autres, mais malgré toutes les valeurs morales auxquelles il s'accrochait, il n'en restait pas moins humain. Il prit une grande inspiration en le regardant droit dans les yeux Agon Noko et rajouta alors : Je vais vous faire revivre l'île de Légion sous mon point de vue. Vous allez revoir chaque instant qui passa à ce moment-là, cela va vous paraître très long mais le temps qui se passera ici sera très court. Vous y verrez beaucoup de gens, de toute sortes. Même ceux que je n'ai pas combattu personnellement.

C'était toujours compliqué de confier ses souvenirs à quelqu'un, d'autant plus quand celui-ci était un inconnu amnésique ayant des pensées diamétralement opposée à celle qu'il avait toujours eu. Mais après tout, ce n'était qu'une petite partie de son existence, de sa propre âme. Ce n'était pas comme s'il signait un pacte avec le malin. Ses yeux se teintèrent de cramoisi. Ce fameux cramoisi, cette couleur qui rendait son visage presque enfantin, diabolique. Ces yeux qui perçaient les âmes et qui pouvait disséquer la nature des autres... Ces yeux qui permettaient le meilleur comme le pire. Il se souvenait de Black Jack, celui qui était indirectement le responsable de la mort de Yume. Celui-ci était aussi capable de ce qu'il faisait. Et quant à Miku, son nouveau camarade d'Angel's Sky, il était capable de lire les émotions. De sa connaissance, maintenant que Black Jack était disparu, au fond de la bête qu'il avait voulu invoquer sur Fiore, il était le seul à être capable de se servir de ses pouvoirs pour accéder au coeur des gens. Mais comme pour équilibré l'échange, il était aussi capable d'établir un accès vers le sien et ses mémoires ... Chose qu'il allait faire ici-même pour pouvoir aider Agon Noko à recouvrer sa mémoire. La salle d'attente disparue, comme dissoute dans la réalité alors qu'ils se retrouvèrent dans une salle blanche, infinie, vide. Autour d'Atios, des lueurs dorées se répandaient, comme des lucioles, puis ce fut tout cet espace blanc qui se remplit de volutes or.

Et un flash plus-tard, Agon Noko se retrouvait dans un bateau, en compagnie de tout les gens qui mèneraient l'assaut sur le quartier général des mages de la guilde noire Légion. Après que les équipes soient formées, ils se regroupèrent, tous différents, en petit groupes. On leur expliqua les cibles, quelles équipes étant chargées d'aller frapper celle-ci. Puis, ils accostèrent et se rendirent chacun sur place. Finalement, Agon Noko suivit un groupe composé Yume no Ai, Drak Enrick, Shin Maboroshi, lui-même, d'Abigail Phoibos et put sûrement se surprendre à se dire qu'il allait pouvoir protéger la jeune Yume no Ai, cible d'un serment de protection qu'il avait prêter à l'encontre de la jeune pré-adolescente. Et finalement, un robot les repoussa tous ailleurs, les séparant. Là, Agon se retrouva face à un colosse géant, une femme haute de plus de deux mètres et demi et d'un poids dépassant sur les deux cents kilogrammes. Marre-chan. L'amnésique fut alors entraîner dans un combat qu'il ne pouvait mener, voyant les actions que le porteur de l'épée sacrée avait entrepris ce jour-là. Les poings du colosse frôlait le frêle jeune homme alors que ce dernier tournait autour d'elle, tentant des frappes chirurgicales sur ses muscles en vain. Le dialogue qu'il entonnait avec cette dernière était sûrement totalement différent de celui que le présumé mage du conseil aurait voulu répondre.

Entre prétention et défi, la volonté de vaincre, l'envie de résoudre l'attaque de soi-même le plus rapidement possible, la stupéfaction du fait que la peau ne saignait pas, un combat aérien pour éviter d'être frapper, l'utilisation de l'épée sacrée pour finir le combat, qui incinère une coquille révélant une jeune femme de physionomie normale, le combat reprenant de plus belle malgré la fatigue, un combat bien plus équilibré entre Atios et une mage de sable qui finit par partir en s'envolant, le poussant à rentrer au campement. Là, c'était son sens de la justice qui avait eu du mal à être compris, ses doutes, la peur que son véritable rang ne soit révélé, que son père le retrouve... Puis, la fuite avec Emil pour empêcher le conseil de l'exécuter, ses conseils et sa disparition. L'arrivée de T. Anima, le combat contre celui-ci, les échanges de corps. La sensation de devoir materner le seul allié qu'il avait eut plus tôt, Coloro, le dégoût et la douleur de voir T-Cesus se découper la mort, la douleur de devoir se servir d'Arthuria pour sauver Cesus dans le corps de T. Anima pour protéger son allié alors qu'il était très attaché à son amie. La volonté de tous les sauver, dont Drak inconscient au sol, alors qu'un mur de feu extrêmement chaud rasa toute vie autour de leur adversaire qu'ils allaient ramener au conseil....

Mais le meilleur ne faisait qu'arriver, oh oui. Agon, dans la peau d'Atios pu sentir tout son corps se raidir ... Quelque chose d'horrible allait se produire, Agon ne pouvait pas savoir quoi, mais les souvenirs d'Atios faisait lien avec un grand malheur pour lui. Alors qu'ils ramenaient la clef et que le conseil pensait avoir gagner, reprogramment Etherion à un tir plus tôt, neuf silhouette s'alignèrent... La clef fut volée, puis celle qui venait de prendre une clef tira un rayon rouge qui transperça Yume dans le ventre. C'était une sorte de déchirement dans les souvenirs du jeune homme, une fêlure dans son être. Elle mourut dans ses bras alors qu'il pleurait, constatant avec horreur son incapacité à la protéger. Puis la spirale de la haine et du désespoir qui ne débouche sur une seule envie. Tuer. Tuer. Tuer. TOUS les tuer. Tout ceux de Légion. La sensation de pouvoir. Une sensation qu'il se devait toujours plus laisser exploser alors qu'il débridait sa magie, peu importait sa vie ... Marre, Candice ... Puis ce fut le trou noir. Ce fut finalement de nouveau face à Candice que les souvenirs reprirent. La magie était la même, la haine était toujours là, de même que l'envie de tuer. Mais il avait retrouver ses esprits. Usant de l'épée sacrée pour vaincre, un combat de titan eut lieu et malgré tout ses efforts, Candice restait la plus forte. Il lui coupa le bras mécanique, débridant sa magie. Mais il n'avait pas peur. Sa soif de vengeance était plus forte que tout. Il avait envie de pleurer.

Mais il ne s'arrêterait qu'après avoir tuer Candice. Pas avant. Les épées se fracassaient avec force, laissant échapper des étincelles. Puis c'étaient les rayons de lumières qui s'échangeaient, détruisant la forêt tout autour d'eux. Et puis, après l'avoir repoussée, il rassembla ses dernières forces, dans un ultime tir de lumière, un tir de lumière si puissant qu'il vainquit la meilleure mage de Légion dans une explosion de lumière grimpant jusqu'au ciel et écorchant la terre, la brûlant à vif. Avançant, corps meurtri vers la jeune fille allongée au sol, hors-combat, la pointe de l'épée sous son cou, le jeune homme se persuade qu'elle souffrira plus en prison et surpassa son envie de vengeance pour pleurer. Il récupère la clef mais ressens qu'au volcan de la guilde, les événement s'accélèrent et décide de s'y rendre pour mieux assister à la fin des combats... Le monde psychique disparu alors, un petit quart d'heure venait de s'écouler.