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[Entraînement]Blessé ou pas, faut se muscler!
 MessageSujet: [Entraînement]Blessé ou pas, faut se muscler!   [Entraînement]Blessé ou pas, faut se muscler! EmptyMer 18 Avr - 19:27

Senji Kiyomasa
Senji Kiyomasa

Crime Sorciere

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Dans l'épisode précédent

J'avais réagi comme un enragé, un empoté de première qui cherche qu'à faire couler le sang. Je voulais faire bouffer à ces gars ma façon de penser. Me ruer dans le tas hors de moi m'avait coûté des os brisés, des bouts de peau tranchés et une fatigue extrême dûe au boost d'adrénaline émotionnel. J'avais perdu conscience et lorsque je m'étais réveillé, c'était la vieille dame qui prit soin de mes blessures. J'avais beau protester, elle m'assomait avec sa poêle pour me forcer à me reposer. Le vieil homme qui l'accompagnait depuis son jeune âge ne s'était pas montré le bout du nez par lui-même. Était-ce par jalousie? Il faut dire que les vieux, plus ils vieillissent, plus ils deviennent grincheux. Quand je décidais enfin à me promener dans la maisonette, l'homme ne m'adressait aucun regard et je sentais l'ambiance s'alourdir. J'aurais bien aimé qu'il se montre un peu plus coopératif. Tch... qu'est-ce qui me prenait de m'en faire pour un vieux crouton? Son attitude me démangeait. Il fallait que je comprenne pourquoi ce vieux crapaud me traitait comme un fantôme. Mes précédentes tentatives à lui demander directement n'avaient rien donné. Était-il sourd ou quoi? Je sortis donc prendre un peu d'air, la vieille dame s'affairait dans son jardin alors que son mari s'occupait de son champ.

M'dame? J'peux vous poser une question?

Oui mon garçon. À quoi penses-tu?

C'est vot' mari. J'le trouve plutôt bizarre.

Mon mari? Qu'a-t-il fait encore?

Bah rien justement. Il me traite comme si j'étais un fantôme...


L'expression faciale de la femme devint plus grave, l'eau s'accumulait dans ses yeux en même temps qu'elle me cachait les perles qui naissaient au coin de ses yeux. Elle se relevait, laissant ses carottes en paix quelques minutes. Elle me tournait le dos alors que je fronçais les sourcils. C'est là que je commençais à regretter de lui avoir posé la question. Mon intention n'était pas de la rendre triste ni de lui rémémorer de mauvais souvenirs, mais de satisfaire ma curiosité. Je la vis soupirer bruyemment. Elle affronta ensuite mon regard de ses yeux piteux, puis elle regarda le sol avant de s'exprimer ouvertement, l'émotion l'étranglant:

Tu nous rappelles énormément notre fils, John. Il a été porté disparu il y a quelques années de cela. Puis, tout récemment, ils ont finalement retrouvé sa trace. Il est décédé. Il a été enseveli par des roches pendant qu'il travaillait à la mine. Mon mari a été énormément atteint par la perte et c'est pour ça qu'il tente d'oublier en t'ignorant. La ressemblance est tout de même convaincante entre notre fils et toi. Te voir couvert de bandages et au repos forcé, ça ne fait qu'empirer la blessure. Je n'ai pas pu te laisser en pleine rue même si mon mari disait le contraire.

Mon regard s'adoucit lui aussi, les larmes me montèrent aux yeux. C'était une histoire fort touchante. Ses derniers mots, elle les avait prononcés en me regardant droit dans les yeux. En position de faiblesse émotionelle, j'étais contraint de regarder ailleurs pour éviter à ces chères larmes de me piquer les yeux. Je lui tournai le dos à mon tour, en direction du fond de leur terrain. Je lui dis en riant:

Ne vous en faites pas m'dame! D'ici quelques jours, vous ne reverrez plus ma sale tronche! Sur ce, je vais me dégourdir un peu!

Je lui fis un signe de main sans la regarder et allai m'isoler dans le fond du jardin. Je m'assieds donc sur la pelouse en croisant les jambes et me mis à réfléchir. En quoi je pouvais bien m'entraîner sur un terrain vide et avec des os usés? Je soupirai et me mis à faire des pompes comme un acharné, des redressements assis comme un démon et d'autres trucs de base qu'on nous apprend n'importe où. Le corps en sueur, je pouvais commencer à me concentrer. Je vérifiais que la vieille dame ne regarde pas dans ma direction avant de me couper les avant-bras avec mes bagues. Puis, je changeai soudainement d'idée, en me disant que j'avais suffisament de temps libre pour confectionner une nouvelle technique. Je pris une pose de réflexion tout en réfléchissant. Je me souvenais d'avoir tranché des arbres avec mes lames lorsque je me battais contre Chris. Puis, je me souvenais du visage de la vieille dame triste. Pourquoi pas combiner l'offensive avec la défensive? Je souris sadiquement tout en me tranchant la surface de la peau des abdominaux jusqu'au torse. Le sang coulait à un flot plutôt lent pour m'éviter de me vider entièrement. Je contrôlai alors le sang qui en coulait pour couvrir mon corps en entier. Quand je supposais qu'il n'y avait rien qui faisait contact avec l'air libre, je crystallisait le liquide qui devint aussi raide que du diamant.

Maintenant, la difficulté, c'était d'essayer de bouger avec un truc pareil sur le dos. Ça y était, une autre idée de génie me vint en tête. Le rubis se décolla légèrement de ma peau pour me permettre de respirer. J'essayai de lever un bras, mais il me fallait forcer contre la résistance de l'armure. De toutes les manières possibles, c'était improbable de bouger. À force de me tirailler de tous les côtés, la statue de moi-même, enfin moi-même, prit un élan de chance, pencha sur le côté et tomba raidement sur le sol. Il fallait dire que ce truc n'était pas confortable du tout. Je soupirai et fis disparaître ma découverte dans une flaque de sang. Je me remis à réfléchir... et si aux endroits amovibles, il y avait un espace? Je souris à nouveau et repris la même forme. Là où mes tendons étaient situés sur mon corps, l'armure était moins dure que le reste, plus souple, mais tout de même résistante. Je réussis à bouger à ma guise, mais mes déplacements étaient plutôt lents. Une partie de réglée au moins...

La deuxième étape était de me permettre d'y aller vers l'offensive avec ce truc. Comment, en bougeant lentement de donner des coups qui pouvaient être meurtriers? Enfin, si je voulais défoncer un arbre à coups de poings... Je devais donner une propriété magique à mes bras pour qu'ils adoptent une force équivalente à mon statut présent. Le sang coulait à un flot plus rapides de mes veines et d'un tourbillon, à l'intérieur de l'armure qui couvrait mes bras, il accélérait magiquement le flot qui coulait à ces extrémités, comme si c'était un boost d'adrénaline qui était donné à l'armure. Je me mis à frapper au sol à répétition en utilisant ça. Les trous étaient béants, mais ça me fatiguait énormément. Après à peine quelques coups, je tombai sur le derrière, l'armure se liquéfiait. Je cherchais mon souffle à travers cette manoeuvre cinglante. J'avais... j'avais besoin de retourner au lit... Je me relevai et titubai, le corps en sang, derrière les buissons et rentrai prendre une douche. À peine étais-je entré dans la chambre qu'on m'avait prêtée, je m'effondrai sur le tapis comme un boxeur qu'on venait de frapper directement sur la tempe. Mon entraînement m'avait vidé, mais au moins, j'avais découvert une nouvelle propriété de mon sang et cette technique, je l'avais surnommée: Ruby Colossus.

   
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