[Précédemment :]
19h21. L’heure à laquelle le confiseur me remercia. Nous avions fait assez d’échantillons pour satisfaire les palais de tout Crocus et même des villes et des villages alentours.
« Merci à vous jeune homme, grâce à vous nous sommes prêts dans les temps. Puis-je vous demander un dernier service sans profiter de votre gentillesse ? »
| « Dit comme ça je ne peux pas vraiment vous refuser ce droit. Allez-y je vous écoute.»
|
« Pouvez vous, s’il vous plait, mener une cargaison jusqu’à Seven ? Nous manquons de chauffeur. »
| « C’est sans problème, je suis votre homme»
|
***************************************
| « Mais qu’est-ce qu’il m’a pris d’accepter cette mission ? Il aura ma peau ce confiseur ! »
|
C’était complètement déprimé que j’avais sur la route. Ou plutôt que je tenais les rênes tandis que les chevaux avançaient tout seul. Je soupirais. Le voyage était d’un ennui mortel. Tout aussi mortel que la confection des sucettes en elle-même. Je n’aurais pas été jusqu’à dire que ces missions étaient indignes de moi, non j’avais besoin d’argent, mais j’avais le sentiment que je perdais mon temps.
| « Je devrais plutôt chercher des informations sur mon père. Au lieu de perdre mon temps sur les routes tranquilles de Fiore. »
|
Je m’ennuyais tellement que je me parlais à moi-même. De plus la marchandise que je transportais ne pouvais intéresser qu’une bande de gamin, donc je ne risquais pas vraiment de me faire attaquer par une bande de hors-la-loi. J’imaginais d’ici là scène, eux armés et cagoulés plantés au milieu de la route me demandant d’une voix chargée de menace ce que je transportais, moi leur répondant simplement « des sucettes » et eux se moquant de moi, et me laissant passer sans même m’avoir inquiété la moindre seconde.
*Hmpffff. Mais quel ennui mortel ce voyage.*
J’arrivais à un embranchement. Contraint et forcé, je levais les yeux pour chercher la direction de Seven et tournais donc à droite.
*************************************
Quelques instants auparavant :
« Eh John, j’ai une idée, on va s’amuser. »
« Qu’est-ce qui se passe Sam ? »
« Bah tu trouves pas qu’aujourd’hui on a particulièrement rien à faire ? »
« Ouais t’as raison mais Jimmy voulait qu’on aille jouer à la balle avec lui. »
« Allez c’est l’histoire de quelques secondes, on court jusqu’à l’embranchement et on inverse les panneaux Kunugi et Seven.»
« Arrête, elle est stupide cette blague, et personne ne va se faire avoir. Et c’est dangereux même, tu sais il y a ce gars qui habite dans la forêt là, c’est quoi son nom déjà ? » »
Malgré ça, les deux gamins le firent quand même. Désormais Seven était à droite, et Kunugi à gauche.
« Oh les gars, vous faites quoi ? On va jouer au ballon ou quoi ? »
« On arrive ! Allez viens Sam ça doit être Jimmy. »
*********************************
| « Elle est vachement épaisse cette forêt… Il ne m’avait pas parlé de ça le vieux …»
|
« Qui va là ? »
Un homme d’une grande taille s’était soudain mis en travers de la route. Je tirais soudainement sur les rênes pour faire arrêter les chevaux. D’où était-il apparu ? L’homme était brun, aux yeux noirs, vêtu de noir. Il y avait quelque chose chez lui qui n’incitait pas à la confiance. J’allais prendre la parole, mais celui-ci parla avant moi.
« Que transportes-tu dans ta charrette jeune homme ? »
| « Rien de vraiment intéressant, des sucettes que je dois amener à Seven. »
|
« En effet, ce n’est très intéressant, je serais bien tenté de te laisser passer, tu m’as l’air inoffensif qui plus est, mais vois-tu, cette forêt, c’est chez moi. Et si tu mets les pieds chez moi, il faut que tu me payes des droits de passage. » | « Ca aurait été avec plaisir, mais je ne crois pas que cela va se passer comme ça. »
|
« Ah non ? Et je peux savoir comment ça va se passer jeune homme ? »
| « Très simplement, vous allez me laisser passer, et tout ira pour le mieux pour vous comme pour moi. »
|
Et sur ce, je lançais les chevaux sur le sentier. Je dépassais l’homme lorsque ce dernier d’un geste de la main dessina un cercle de feu qui mit les chevaux dans un état second. Je sautais à terre et leur caressais l’échine, leur intimant des mots doux pour les calmer.
« Tu ne m’avais pas dit que c’était des Satougashis tes sucettes jeune homme. »
Je fis rapidement le tour du convoi et le vis à l’arrière, penché la tête à l’intérieur. Ses pieds dépassaient et battaient l’air pour le maintenir en équilibre. Je les saisis et tirais dessus de toutes mes forces. L’homme s’affala par terre. Je bondis en arrière pour mettre une bonne distance entre lui et moi. Il se releva et s’épousseta. Puis il envoya vers moi un jet de flamme que je détournais à l’aide d’une diffusion.
« Tiens, tiens qu’avons-nous là ? Un jeune mage. Cela va rendre la partie intéressante. »J’évaluais sa puissance magique au niveau de la mienne. Les mages de Seven n'était pas réputés pour être puissant. Et il n'échappait pas à la règle, mais semblait pourtant effrayer les alentours dont il avait réussit à se rendre maitre. Je me méfiais d’office de sa fourberie. L’adversaire me faisait face à environ 10 mètres. Son cercle de feu devait faire dans les 25 mètres de diamètre. Je n’aurais que peu de difficultés à quadriller tout la zone avec mes surcharges. Je devais juste faire attention au convoi, et je ne doutais pas un seul instant qu’il en profiterait. Je commençais à préparer une surcharge à 3 heures et à 5 mètres, une autre à 7 heures et 2 mètres et une troisième à 11 heures, à 10 mètres, juste à côté de lui. Dans le même temps je préparais une implosion à 1 mètre à 12 heures. J’estimai que j’étais à peu près au centre du cercle, et il faudra que j’arrive à amener mon adversaire dans cette zone le moment venu.
Le combat débuta pour de bon, il envoya son jet de flamme vers moi, que je dissipais comme précédemment avant de faire un bon en arrière. L’homme avait en réalité utilisé son attaque magique comme un leurre pour me charger. Son poing balaya le vide. Il m’envoya deux autres salves. J’évitais la première en sautant sur le côté et la seconde en prenant appui sur le sol avec ma main droite. Je levais les yeux, mais ne trouvais pas mon adversaire. Je levais instinctivement le bras pour protéger mon visage au moment même au l’homme s’était glissé dans mon dos et balançait sa jambe droite vers mon visage. Je parais le coup et me saisis de sa cheville avec mon autre main. Dans un mouvement d’épaule, je l’envoyais rouler dans la terre.
« C’était pas très orthodoxe, mais plutôt pas mal. Qui t’as appris à te battre petit ? »
Je ne répondais pas et me concentrais pour lancer ma contre attaque. Grâce à une propulsion bien dosée, je fus sur lui en un rien de temps. De ma jambe droite je tentais de le faire tomber au sol en le balayant, mais il avait anticipé et sauta. Posant mes mains au sol, je me retournai et, faisant dos à mon adversaire, lui envoya mon talon gauche en direction de sa joue. Il attrapa mon pied de sa main droite avec un petit rire narquois. Je n’avais pas dit mon dernier mot et devant d’une propulsion au niveau de mes mains, je nous envoyais tous les deux à 3 mètres du sol. Surpris par ce mouvement, mon adversaire en lâcha mon pied que je lui envoyais, avec mon pied droit directement dans l’estomac. Je complétais mon mouvement en l’air par un salto pour atterrir doucement sur le sommet du convoi. Mon adversaire, lui, s’écrasa violemment sur le dos dans un grondement sourd. Il se releva non sans peine et envoya un jet de flamme en direction des chevaux. Je m’interposais et dévié le jet de flamme avec une diffusion. Mais les chevaux étaient effrayés, j’en vis un se mettre à ruer, et tout ce qu’il aurait put se passer était qu’ils allaient se blesser. J’attrapais les rênes pour le clouer au sol et le calmer lorsque l’homme m’asséna un méchant direct au menton. Je m’effondrais au sol et me relevais exactement à l’endroit où j’étais au début du combat. L’homme ne voulait pas me laisser une seconde de répit me lança un jet de flamme, que je diffusais. Je commençais sérieusement à être à court de magie, ma diffusion n’était pas à son plus haut niveau et les flammes me roussirent légèrement les mèches. Etait-ce la faute de la gloutonne Implosion qui dévorait ma précieuse magie ? Mais le moment était venu de porter le coup de grâce. L’homme me chargea et dans un fumigène, je bondissais sur la gauche et me retournais pour assister à la scène. L’homme dépassa ma position d’un bon mètre, et s’arrêta dans une glissade sans trop comprendre. J’interrompis le flux de magie alimentant la surcharge que j’avais au préalable placée à 7 heures. Le souffle repoussa l’homme en direction de celle que j’avais placé à 3 heures, que j’activais aussi.
« Gwarrgh »
Mais je n’avais pas encore fini, l’homme était maintenant soufflé droit vers la surcharge de 11 heures qui, lorsque je l’activai, renvoya l’homme comme une balle de flipper à quelques décimètres de l’Implosion. Lorsque j’activais cette dernière, un magnifique craquement se joignit aux cris de l’homme et je vis que sa jambe formait un drôle d’angle au niveau de son genou. Il s’effondra à terre, inconscient.
Je le ramassais et le chargeais avec la cargaison pour aller livrer ce brigand dans la ville suivante où je le confiais aux gardes. Ces derniers s’adressèrent à moi :
« Nous ne savons comment vous remerciez, peut-être accepterez vous la ré…. »
Je les interrompis d’un geste de bras.
| « J’ai perdu assez de temps comme ça, pouvez vous juste m’indiquer la direction vers Seven s’il vous plait ? »
|
Les gardes se dépêchèrent de me l’indiquer et je m’en allais. Si j’avais pus entendre ce qu’ils se dirent après mon départ, je m’en serais voulu pour mon empressement.
« Et pour la récompense de la requête ? »
« Il n’a pas vraiment accepté cette requête, donc pas de récompense, va prévenir tout le monde qu’il faut retirer cette requête et que nous avons mis la main sur le fugitif. »
***********************************
Quelques jours plus tard :
J’avais correctement livré la marchandise. Et si ce n’était ce fâcheux incident à Kunugi, il n’y avait rien à déplorer.
« Ah jeune homme ! Tout c’est bien passé ? »
| « Impec’. La merchandise a été livrée en temps et en heures. »
|
« As-tu déjà songé à intégrer une guilde mon petit ? »
| « Une guilde ? Pas vraiment, mais j’y songerais. Merci à vous ! Portez vous bien ! »
|