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Les sucettes du bonheur (Rang D)
 MessageSujet: Les sucettes du bonheur (Rang D)   Les sucettes du bonheur (Rang D) EmptySam 7 Avr - 14:28

Anonymous
Invité


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[HRP : j’utilise le fait qu’on soit passé au Summer Theme sur FTR].

[Précédemment :]

12h21. L’heure à laquelle je poussais la porte de la cahutte du vieux paysan. Faite par le vieillard lui-même, il s’agissait de la superposition de rondins de bois. Un trou avait été taillé à même l’édifice pour faire office de porte et un autre pour faire office de fenêtre. Je ne m’attardais pas trop sur la décoration intérieure du vieillard. Ce dernier me regardait, et assis en face de lui un autre homme, plus jeune. Les deux compères étaient réunis autour d’une tasse de thé. Je posai délicatement le chat dans ce que je devinais être sa panière puis vint me joindre à eux.
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« Il dort»
Je m’adressais au vieux paysan sans vraiment le regarder. Celui-ci souriait d’un sourire apaisé, d’un sourire de vieillard ayant retrouvé la sérénité.
« Parfait mon garçon tu as fait un excellent travail. Je te présente un autre ami à moi. Il tient une confiserie. Peut-être connais-tu les sucettes Satougashis ? Eh bien c’est lui ! Il est venu me rendre visite pour prendre des nouvelles. »
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« Enchanté monsieur»
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15h20. L’heure à laquelle la calèche du confiseur nous guidait jusqu’à la ville de Crocus. Cela faisait longtemps que je n’étais pas monté dans un moyen de locomotion, si l’on excepte le rafiot du vieux… et le bateau du confiseur. Les sièges étaient confortables, et bien que le chemin sinueux que nous empruntions fût parsemé de nid de poules le voyage n’était pas désagréable. Je demandais la permission d’ouvrir un peu la fenêtre. L’air s’engouffrait dans la voiture pour venir emmêler mes cheveux et titiller ma peau. Je laissais échapper un soupir de bonheur. Fini les relents marins du restaurant et de l’ile du paysan et bonjour l’ordre de l’herbe et de la prairie. L’homme pris la parole :

« Le travail que j’ai pour vous n’est pas spécialement adapté pour un mage, mais vous avez besoin de jewels et j’ai besoin d’une paire de main supplémentaire, juste pour les deux prochains jours. Voyez-vous, je songe à me retirer et à laisser la place à mon fils. Je lui aie donc offert une semaine à l’essai pour voir si ce choix est judicieux ou non et, croyez le ou non, il a organisé une dégustation pour dans 3 jours. Certes l’entreprise a déjà une certaine renommée, mais selon lui, cela permettrais de sensibiliser une clientèle plus large. Et pour ne pas lasser les anciens clients, vous savez l’idée qu’il a eue ? Je vous le donne dans le mille, instaurer un nouveau parfum. Et qui doit s’en occuper ? C’est moi bien entendu… Je vous jure ces gosses »

Cette dernière remarque me fit sourire. Malgré tout cet homme était visiblement fier de son enfant et même heureux de pouvoir collaborer avec lui.

« Mais voyez vous le problème, c’est que je n’ai aucune idée. Je suis venu demander conseil à mon vieil ami, mais il m’a dit que la dernière fois que j’étais venu, je les lui avais déjà toutes prises. J’ai bien peur de décevoir mon fils cette fois-ci. Bref assez parlé de moi, votre travail consistera simplement à travailler à la conception des sucettes pour y remplacer mon fils. Cela vous convient-il ? »

Je n’avais pas vraiment besoin de jeter un coup d’œil à mon porte-monnaie pour savoir qu’il était très mince, et je ne pouvais décemment pas refuser un tel travail. J’acceptais donc avec entrain.

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20h47. L’heure à laquelle la calèche s’arrêta devant la confiserie. Nous descendîmes tous les deux, et l’enseigne du magasin m’arrache un regard admiratif. Elle était magnifique, le peintre qui avait peint sur la devanture toutes ses sucettes colorées avait dut y passer des années et y mettre tout son esprit tellement elle était appétissante rien qu’à regarder. Le confiseur me fit signe d’entrer. L’intérieur était tout aussi somptueux que l’extérieur. Les tapisseries étaient faites dans des couleurs chaudes et vivantes telles que le jaune ou le rose, les rayons débordaient des fameuses sucettes enroulées dans un plastique qui brillait sous l’éclairage des lacrimas. Ça sentait bon. Nous traversâmes le magasin pour arriver dans le bureau du confiseur où une montagne de papier remplaçait la montagne de sucrerie et où les tons étaient dans des couleurs plus froides, propice à la relaxation et à la méditation –surement pour la créativité du maitre des lieux –.

« Nous avons un peu d’administratif à faire avant demain. Il vous faut un laisser passer. La durée minimale du laisser passer est d’un mois, mais je doute que vous aillez vraiment besoin de vous en servir dans le futur, vous pourrez le garder comme souvenir si vous voulez. »

L’homme me demanda mon nom, mon âge, ma date de naissance, pris une photo de moi et avec tout ceci me confectionna mon badge qu’il me tendit. L’opération avait en tout et pour tout du prendre 10 minutes. Je le saisis avec précaution, presque comme pour ne pas l’abimer et l’accrocher à ma veste.

« Vous feriez bien d’aller dormir, la journée de demain va être longue. Vous embauchez à 6h, pour que les premières confiseries soit prêtes lorsque les enfants vous à l’école »

Je fus abattu d’entendre une telle nouvelle, et c’est en gémissant que je trainais des pieds jusqu’à l’auberge la plus proche.

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5h45. L’heure à laquelle je pénètre à l’aide de mon pass dans les locaux de la confiserie. Je ne pus retenir un bâillement trahissant ma fatigue et me frotta les yeux. Le patron était déjà sur place et vint rapidement me trouver. Il me tendit une blouse et une charlotte en me disant de les enfiler. Il me dit aussi que lorsque le gong retentirait, je devrais changer de poste, ceci afin de limiter la monotonie du travail. Il m’expliqua en quoi consistait chaque travail et me présenta aux autres employés. Puis ce fut l’heure de s’atteler au travail. Jamais une journée ne m’avait semblé aussi longue.
Le premier poste que j’occupais était la distillerie. D’après les paroles du confiseur, il fallait extraire le jus des fruits pour en conserver uniquement l’essence sucrée. C’était une étape primordiale de la confection des sucettes car sans ce précieux nectar, la chaine de fabrication ne pouvait pas continuer. L’embarras me saisit à l’idée que tout le reste reposait sur mes épaules et que tant que je n’aurais extrait aucun nectar, les autres postes seraient inutile. Le confiseur apaisa mes doutes :

« Ne vous inquiètez pas, les autres ne vont pas vous attendre sagement en se tournant les pouces, la distillerie fonctionne du matin au soir, on a suffisamment de réserve pour pouvoir travailler. »
Sur ce poste je n’avais en réalité rien à faire. J’insérais des fruits au début de la chaine de distillation, et à la fin il en ressortait le jus bouillant. Il était encore très tôt et je devais lutter contre ma somnolence pour réussir à me tenir debout. Je levais constamment des yeux embués vers la pendule et à chaque fois, mon humeur se détériorait en voyant que 5 minutes s’étaient écoulées depuis la dernière fois où j’avais regardé cette même pendule.

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8h. L’heure à laquelle le gong retentit pour la première fois. Au début, ce fut un vrai soulagement pour moi de changer de poste, le précédent avait été trop ennuyeux. Cet entrain m’envahirait à chaque changement de poste, mais 5 minutes après, je serais à nouveau submergé par la lassitude et la fatigue. Ce second poste était en réalité plus ennuyant que le premier. C’était le poste où la mécanique mélangeait le nectar obtenu au poste précédent avec un substance blanche qui constituerait la base des sucettes.

« Le poste de la confection de cette substance blanche et le seul où vous n’irez pas car il contient tous les ingrédients secrets nécessaires à la fabrication de nos délicieuses sucettes. C’est la recette qui fait notre gloire. »

Ici je regardais bêtement des fils colorés de sucre se mélanger à cette pâte blanche à la texture collante. Mon unique rôle était de surveiller que le gaz sous la cuve n’était pas trop chaud pour que la substance ne caramélise pas trop vite. Le seul intérêt de ce poste était qu’il n’était pas enfermé dans la verrerie et que le bouquet s’échappa des 20 cuvettes était tout simplement sublime et me replongeait loin en enfance, très loin, à l’époque où ma mère était en bonne santé et où avec mon père et ma mère, me tenant chacun par un bras, me faisait office de balançoire pendant que nous nous baladions dans un champ de jonquille. Je laissais mon esprit vaquer à ses méditations pendant que les fils formaient une spirale des plus hypnotiques sur le fond blanc de la recette magique. Une main sur mon épaule me fit sursauter.

« Eh bien mon garçon, tu n’as pas entendu le gong ? »

Je regardais l’heure : il était 10h03, le gong avait retentit il y avait trois minutes sans même que je m’en rende aperçoive.

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« Désolé, je file immédiatement au poste suivant »

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10h04. L’heure à laquelle je m’installais au 3e poste. Ce dernier était le plus intéressant des 3 auxquels je m’étais attelé depuis le début de la journée puisque c’est le seul qui m’avait demandé d’être actif. Il s’agissait de la confection. Le geste qui m’avait semblé simplissime lors de l’explication du confiseur était en réalité infiniment plus complexe qu’il n’y paraissait.

« Alors c’est simple, il suffit que vous plongiez ces bâtonnets dans la substance chaude en les faisant tourner lentement, puis de les retirer tout en les tournant et retournant pour obtenir ces enchevêtrements le temps que la sucette refroidisse. Il n’y en a que pour quelques minutes. Puis on recommence cette étape une deuxième fois. Et voilà ! »

Il avait accompagné son discours d’illustrations en confectionnant une sucette. Son geste assuré dû à des années d’entrainement et de pratique était incomparable. Je regardais le résultat de mon geste mal assuré : la sucette n’était pas droite, les enchevêtrements n’était pas gracieux, bref, elle n’était pas joliment appétissante comme les autres. Je répétais encore et encore l’opération, puisque c’était mon job, cherchant comme un défi à moi-même à m’améliorer à chaque fois, et ce fut seulement à la onzième sucette que je jugeais le résultat convenable si ce n’était satisfaisant, mais l’heure avançait et ma cadence n’était pas assez élevée pour être rentable. J’essayais de m’appliquer autant que possible et aussi vite que possible mais mes résultats étaient loin d’être comparables à ceux du confiseur. Ce dernier venait me voir de temps à autre pour se tenir au courant de mon état d’esprit, mais passa la plus grande partie de la journée dans son bureau à réfléchir au nouveau parfum à inventer. La pause de midi ne fut qu’un mince soulagement, puisque je savais que je devrais y retourner juste après. Les autres ouvriers me raillèrent pour ma maladresse. Il était vrai que j’étais moins rapide et adroit qu’eux, mais malgré tout je faisais de mon mieux et je trouvais personnellement que ce n’était pas si mal que ça.

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13h49. L’heure à laquelle la pause déjeuner pris fin. Je pris mon poste au 4e poste : l’emballage. Tristement rasoir, je devais juste mettre les sucettes dans le papier brillant. Je ne pouvais me retenir de lâcher un soupir de lassitude à intervalle régulier et rester debout me donnait des fourmis dans les jambes. En bref, l’après-midi fut aussi longue que la matinée et j’en vins presque à me dire que je préférais voyager sans le sous sur la route que gagner ma vie en travaillant ainsi. Le soir, je rentrais malgré tout éreinté par une telle journée, en m’endormis sans même avoir mangé.

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5h51 le lendemain. L’heure à laquelle je déprimais à l’idée que j’allais embaucher. Je poussai malgré tout la porte de la confiserie, enfilai blouse et charlotte, et me dirigeai vers mon poste de travail. Le confiseur vint à moi et m’expliqua qu’il n’avait toujours pas trouvé d’idée pour le nouveau parfum qui devait être présenté le lendemain. Devant son air dépité, je retournai au vestiaire pour fouiller dans ma besace, voir si éventuellement j’avais gardé de la verveine pour l’apaiser. La seule chose que j’y trouvais était des baies rouges que j’avais mangé sur l’ile du vieux paysan qui avait perdu son chat. Elles avaient bon goût est étaient très rafraichissante, surtout pour cette période de l’année où les températures montent haut. Je les portais donc au confiseur, juste au cas où.

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« Désolé monsieur, je n’ai pas trouvé de verveine, mais j’ai trouvé ces baies. Peut-être que pour votre nouveau parfum…»

Son regard s’émerveilla en les voyant, je compris que j’avais fait mouche. Il me dit que ces baies étaient des cramberries.

« Venez avec moi jeune homme, vous allez m’aider à la confection de la nouvelle satougashi. »

Il me tira par le bras jusqu’à une salle peinte en blanc et où s’entasser de la verrerie de laboratoire que je n’avais jamais vu avant la veille.

« Passez moi le distilleur s’il vous plait. »

Je le regardais avec des yeux où transparaissait une sincère incompréhension. Il pointa un instrument du doigt en me disant :

« C’est la bombonne là-bas. »

Je m’exécutais. Cette journée fut infiniment meilleure que la précédente. L’excitation de créer quelque chose de nouveau par ses propres mains m’avait envahi aussitôt que les baies avaient touché le fond du distilleur. Même si je ne comprenais pas le moindre mot des ordres que me donnait le confiseur. L’allégresse s’était emparé de moi, je ne pouvais me retenir de frémir, de sauter, de rire voire même de chantonner ou de danser de toute la journée. Nous ne primes pas de pause déjeuner -et ces deux repas sautés consécutifs réveillèrent dans la soirée ma faim -. En effet, pour l’heure il n’y avait la place dans mon estomac que pour la chaleur de la fierté due à ma création. Et lorsque la sucette fut prête et pas trop chaude pour être mangée, le confiseur me la tendit. Je la goutais et les larmes me montèrent aux yeux.

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« Il faut que vous goutiez monsieur, c’est trop bon !»

Nous partîmes tous deux d’un rire tonitruant et nous attelâmes à la confection d’échantillons pour la dégustation du lendemain.

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19h21. L’heure à laquelle le confiseur me remercia. Nous avions fait assez d’échantillons pour satisfaire les palais de tout Crocus et même des villes et des villages alentours.

« Merci à vous jeune homme, grâce à vous nous sommes prêts dans les temps. Puis-je vous demander un dernier service sans profiter de votre gentillesse ? »

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« Dit comme ça je ne peux pas vraiment vous refuser ce droit. Allez-y je vous écoute.»

« Pouvez vous, s’il vous plait, mener une cargaison jusqu’à Seven ? Nous manquons de chauffeur. »

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« C’est sans problème, je suis votre homme»
   
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