| |  Sujet: Qui retrouvera mon chat ? (Rang D)  Mer 4 Avr - 15:02 | |
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[Précédemment :]
23h45. L’heure à laquelle j’allais pour servir le café au dernier client de la soirée. Tous ceux qui avaient eu la « chance » de me voir recourir à la magie s’étaient envolés. Je passais à côté d’un vieillard, qui s’apprêtait à partir, lorsque je surpris un brin de sa conversation avec un autre serveur l’aidant à enfiler son manteau.
« Vous savez, j’y tiens comme à la prunelle de mes yeux. J’ai passé quelques annonces dans des guildes, mais jusqu’à présent, personne n’est venu au secours de Babouche mon chat. Mais je ne désespère pas hein ? je ne désespère pas . »
La détresse dans la voix du vieillard eut sur moi l’effet d’une décharge électrique, et je me mordais la lèvre pour contenir mon désarroi. Je posai le café devant la jeune femme à qui il était destiné dans un grand sourire. Je retournais en cuisine et le patron s’adressa à moi :
« Tu as fait du bon travail, tu peux y aller, tes affaires sont dans le vestiaire avec un repas pour ce soir et une récompense pour ton bon travail. »
Je remerciais le patron, lui serrais la main avant d’aller me changer et de partir. Même si j’y étais accoutumé, j’arrivais à sentir que l’odeur de poisson avait imprégné mes cheveux et mes propres vêtements. Je sortis prendre l’air et continuer mon bout de chemin quand soudain je vis en face sur le vieil homme partir seul sur la route. Je m’élançai à sa poursuite.
| « Monsieur, attendez moi je viens vous aider »
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Nous étions sur la route, en direction de l’Est. J’avais proposé au vieillard de passer la nuit dans ma tente, mais il voulait au plus vite rentrer chez lui.
« Au cas où »
Donc j’avais pris ses valises, par respect pour son vieil âge, et nous marchions sous un ciel étoilé. Aucun nuage ne nous masquait le spectacle de ces lucioles scintillantes : les étoiles. La lune était croissante et nous innodait d’une pâle lueur donnant au vieillard un teint plus triste encore qu’au restaurant.
| « Vous dîtes que vous habitez une petite île non loin d’Harujion ? »
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D’aussi loin que cela me revienne, il me semblait avoir vu une carte du royaume de Fiore dans la bibliothèque de mon père. Et entre Harujion et Shirotsume, la route était longue. Surtout pour un vieillard.
| « Puis-je vous demander ce que vous faisiez dans la ville de Shirotsume ? »
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« Eh bien, je suis venu pour le restaurant, n’est-ce pas évident ? Le patron est un vieil ami à moi et c’est un vrai cordon bleu. »
Pour avoir moi-même goûté à la cuisine du chef, je ne pouvais qu’approuver.
« Mais bon là n’est pas la question. Hâtons-nous je te prie. »
J’obtempérais.
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7h20 le lendemain. L’heure à laquelle j’étais en train de ramer pour faire avancer la barque miteuse du vieillard. La marche, suivie de cet effort physique avait rouvert mon appétit, et il ne me restait plus du repas que m’avait préparé mon précédent client.
« Ca te dérange mon garçon si j’allume ma pipe ? Non ? Tant mieux. De toute façon je l’aurais allumé quand même. »
Je soupirais et d’un revers de manche m’essuyais le front. Il était encore tôt et j’étais déjà en nage. Le soleil était rasant à l’horizon et se reflétait sur le miroir azur. J’avais du mal à ne pas plisser les yeux. Le vieux paysan lui était accoutumé et repris la parole en tirant sporadiquement sur sa pipe.
« Donc comme je disais, mon chat Babouche c’est échappé. Ca doit maintenant faire une dizaine de jour. Et vois-tu bonhomme, il est ma seule compagnie. Je ne possède pas grand-chose d’autre que lui, mais j’ai tout de même envoyé des requêtes dans les guildes avoisinantes. Je l’aurais bien cherché moi-même, mais l’âge commence à me rattraper et je ne peux plus vraiment jouer au foufou en faisant des expéditions dans la jungle si tu vois ce que je veux dire. Mais attention, je ne veux pas que tu lui fasses de mal hein ! Maintenant pagaie, c’est tout droit. Regarde on la voit d’ici»
J’hochais la tête. Je peinais trop à faire avancer le rafiot pour gaspiller mon énergie à parler. Je pouvais moi aussi voir l’île grandissant à l’horizon. Cela faisait même une heure que je la voyais et elle me paraissait toujours aussi lointaine. Le vieillard profita de mon silence et entama un somme.
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9h07. L’heure où je réveillais le vieil homme en lui signalant que nous venions d’accoster sur son île. Il ma fit signe de le rejoindre à sa maison situé plus haut le long de la côte dès que j’aurais récupéré son chat et s’en alla. La première chose que j’allais faire à ce moment était de chercher quelques baies pour me caler l’estomac et une source pour étanché ma soif. L’île n’étant pas bien grande mais habitable, j’eue tôt fait de trouver un point d’eau convenable – c’est-à-dire une eau qui ne stagnait pas et que je pouvais boire sans risquer d’être malade –. Autour de cette source, les baies se faisaient nombreuses. J’en trouvais quelques unes que je savais comestibles et les mangeais. Même si c’était un repas fugace, il faudrait s’en contenter. Le soleil était plus haut dans le ciel et même s’il était tôt la chaleur était déjà étouffante. J’allais pour m’asperger le visage lorsqu’un buisson frissonna non loin de moi.
| « Même pas la peine d’aller te chercher ? Tu viens de toi-même ? »
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Ce ne fut malheureusement pas Babouche qui sortit du buisson, mais bel et bien un sanglier mâle adulte de 120 kilos. Nous nous regardâmes l’espèce d’un instant, la bête et moi. J’essayais de bouger le moins possible pour ne pas effrayer l’animal, mais celui-ci semblait décider à aller boire ou se laver, et était visiblement contrarié que je sois en travers de son passage. Après quelques instants de suspens, le sanglier décida de rebrousser chemin pour chercher une autre source. Je ne put retenir un soupir de soulagement et relâcha la tension qui maintenait mes muscles contractés, prêt à se mettre en mouvement pour fuir.
| « Pfffiou, l’île du vieillard peut se montrer dangereuse. Et il vit seul ici ? Ce n’est pas son chat qui va le protéger des sangliers. En parlant du chat, il est temps de s’atteler à la mission. »
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Je commençais à poser des pièges lorsque les paroles du vieux me revinrent en tête. Il ne voulait pas que son chat soit blessé, or avec un piège cela était plus que probable. Je n’allais tout de même pas devoir chercher son chat dans cette jungle. Un rapide coup d’œil alentour me rendait pleinement conscient que la foisonnante végétation du lieu serait un désavantage pour moi. La solitude et le chant des oiseaux me motivèrent à ma laisser aller et à resonger à mon enfance. Ma mère se serait sentie chez elle sur cette île, elle qui pouvait passer des heures quand j’étais jeune à s’occuper de ses plantes. Il m’était même arrivé par jalousie de piétiner quelques unes de ses jonquilles… J’étais extrêmement jeune à l’époque et j’étais étonné de me souvenir avec tant de détails du jardin qu’entretenait ma mère. Je me pris même au jeu de renommer les variétés que je connaissais :
| « Valériane, pavot , aubépine, passiflore, mélisse, tilleul, fleur d’oranger…»
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Je ne sais pas vraiment ce que je cherchais mais une idée commençait à germer dans mon esprit : ces fleurs là avait un pouvoir sédatif, l’utilité était minime sur un humain, mais si je les couplais toute, qui sait l’effet que cela aurait sur un chat. Je les cueillais donc toute et les écrasais au fond d’une écorce de bouleau. Le problème était de savoir comment faire ingérer cette mixture au chat que je devais attraper. La fatigue embrumait mon cerveau, et réfléchir devenait compliquer. Je me surpris même à avoir les yeux clos. L’air plus frais autour du point d’eau y participait pour beaucoup. Mais bien sûr ! Une illumination : ce point d’eau était le seul de l’île que j’avais trouvé et où l’eau pouvait être bue. Ma mixture était donc inutile. J’allais cueillir quelques unes de ces plantes en supplément et les jetais dans l’eau. J’enlevé mes bottes et je les piétinais à même la source pour en faire sortir toute la sève. Je pensais à la pollution : l’eau serait soporifique pendant quelques jours puis la nature reprendrait ses droits voilà tout. A présent il ne restait qu’à attendre. Je m’éloignais un peu de la source pour ne pas effrayer les animaux et m’endormis à l’ombre d’un tronc.
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12h15. L’heure à laquelle la chaleur me réveilla. Le soleil était à son zénith et le feuillage de l’arbre ne me protégeait plus qu’à moitié de ses rayons. La température avait encore sensiblement monté, et avec l’humidité de la jungle et le manque d’air, la sensation d’étouffement était plus forte que jamais. Je me dirigeais vers la source pour y voir les résultats de mon infusion. Deux lapins, quelques volatiles, quelques grenouilles gisaient là, endormis. Et près d’eux : Babouche. Un large sourire se dessina sur mes lèvres et je pris le chat dans mes bras et hésiter à laisser les lapins. Après tout je n’avais plus aucun vivres … Mais je me refuser à achever des bêtes endormies et passais donc mon chemin.
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12h21. L’heure à laquelle je poussais la porte de la cahutte du vieux paysan. Faite par le vieillard lui-même, il s’agissait de la superposition de rondins de bois. Un trou avait été taillé à même l’édifice pour faire office de porte et un autre pour faire office de fenêtre. Je ne m’attardais pas trop sur la décoration intérieure du vieillard. Ce dernier me regardait, et assis en face de lui un autre homme, plus jeune. Les deux compères étaient réunis autour d’une tasse de thé. Je posai délicatement le chat dans ce que je devinais être sa panière puis vint me joindre à eux.
Je m’adressais au vieux paysan sans vraiment le regarder. Celui-ci souriait d’un sourire apaisé, d’un sourire de vieillard ayant retrouvé la sérénité.
« Parfait mon garçon tu as fait un excellent travail. Je te présente un autre ami à moi. Il tient une confiserie. Peut-être connais-tu les sucettes Satougashis ? Eh bien c’est lui ! Il est venu me rendre visite pour prendre des nouvelles. »
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