Background Une abîme sentimentale Histoire accompagnée des notes de Mme Heartless chronologiquement
Bonjour, on m'a convié à me présenter à vous autres, mages et civils, je ferai donc cela comme il faut, tout en accompagnant cela du journal de bord de ma mère. Tout commença en 768, dans un petit village isolé de Bosco, il parait qu'il y avait peu de tourisme dans ce village, cela m'importait peu car de toute façon, personne ne s'approchait de chez moi.
20 avril 773 : J'ai décidé aujourd'hui d'écrire une sorte de journal de bord dans ce petit bloc note, étant mage, le conseil doit sûrement être au courant de la magie des Heartless, on ne sait jamais, si je suis convoquée un jour et que je doive partir quelques temps, je voudrais que mon fils se rappelle de moi, après tout il a 4 ans, il commence à prendre conscience de ses actes, mais ne sais toujours pas lié d'amitié avec quelques enfants du village. Je noterai tout le concernant pour qu'il sache que je tiens à lui, et que je ne l'abandonnerai jamais.
26 décembre 773 : Le lendemain de Noël, nous ne savions pas trop quoi offrir a notre fils avec mon bien aimé.. Il a donc décidé de lui concevoir un petit jouet en bois avec sa magie alchimique. Il était très réussi, on pensait pouvoir lui offrir un petit compagnon de jeu. Etrangement, Meta n'a montré aucun signe de joie pourtant malgré tous les jouets de bois et de pierre que son père lui a fabriqué.. Cela me paraît bizarre, c'est peut-être du au fait qu'il n'a pas d'amis, on verra si cette situation changera plus tard...
1er juin 776 : Il y a peu, une famille a emménagé dans le village. Une mère seule arrivée avec sa fille, une jolie petite blonde, ainsi que son fils, plus vieux que la précédente, assez grand et blond lui aussi. J'ai pu remarquer que cette petite fille n'était jamais loin lorsque Meta rentrait à la maison après ses petites promenades au village. Je ne m'inquiète pas pour autant, tout le monde est digne de confiance ici, alors pourquoi je douterais de ces nouveaux arrivants. Et je ne me plainds pas de cette jeune fille, elle et Meta deviendront peut-être amis qui c'est, peut-être qu'ils le sont déjà et qu'il me le cache, j'hésite à lui demander.. Je préfère le laisser vivre sa petite vie comme il l'entend. Mes parents étaient donc des mages ermites, leurs magies étaient peu banales, du moins pour ma mère, j'en ai hérité d'ailleurs sans le vouloir, si je me souvient bien de ce qu'elle m'avait dit, toute sa famille maitrisait cette magie, il était donc normal que je prenne la relève. C'était la magie émotionnelle, celle-ci puise sa force dans ses émotions, ma mère était très sensible et susceptible, sa magie n'avait donc pas de mal à se manifester, elle savait parfaitement la contrôler. Elle a commencé à s'inquiéter en ce qui concerne cette magie, soit le jour de mon huitième anniversaire : « Ca y est mon fils ! Tu as 8 ans aujourd'hui, il faut fêter ça ! S'exclama ma mère en souriant, je ne sais pourquoi - Pourquoi c'est si important, ? C'est un jour comme un autre. - Eh bien comment dire.. C'est pas si important en soit mais c'est toujours bien de marquer chaque année le jour de ta naissance comme une renaissance non ? Me fit-elle remarquer - Je trouve que ça n'a pas d'importance, je n'aurai personne avec qui fêter ça.. tu sais bien que je n'ai pas d'amis, c'est à peine si je comprends le sens de ce mot... continuai-je indifférent - Ce n'est pas ton amie cette jeune fille qui se trouve souvent près de notre maison ? Je pensais que si, lorsque je la vois, tu est toujours dans les parages. - Une petite fille ? - Oui elle doit avoir ton age, donc tu ne l'as connais pas ?.. elle a l'air d'avoir des sentiments pour toi - Des quoi ?.. qu'est-ce que cela veut dire ? demandai-je»
Ma mère n'a alors plus dit un mot, son sourire avait disparu, elle avait un regard étrange, presque vide, la seule chose qu'on y voyait était mon reflet, je voyais assez bien mon reflet, mes yeux semblaient noirs, encore plus vide, je ne pouvais distinguer ma pupille de mon iris. C'est sûrement cela... je suis vide.. Puis elle reprit soudainement :
« Si tu es mon fils, tu ne peux pas être dénué de sentiments, je ressens un peu de magie en toi... » dit-elle en esquissant cette fois un très léger sourire.
25 novembre 776 (11h) : En effet notre magie ne se manifeste qu'en présence de nos sentiments, il m'a paru que mon fils n'en avait hier... En temps normal il n'est pas très bavard, je ne l'avais donc pas remarqué avait hier, je croyais que cette fille était au moins son amie.. J'espère qu'il prendra conscience que des autres enfants voudraient être ses amis. Ou au moins elle..
Je me posais quelques questions bête suite à cela comme «pourquoi ces sourires et ce regard vide ? Pourquoi me parler de cette jeune fille ? ». Je ne trouvais pas de réponse logique étant donné mon jeune age.. Je suis alors parti me promener le lendemain pour tenter de me faire des « amis » et pouvoir fêter mes prochains anniversaires. Mais je n'y arrivais pas, je ne comprenais pas, et je ne cherchais pas à comprendre, je me disais juste qu'il ne deviendrait donc jamais mon ami, c'est tout. Je n'ai réussi à me faire aucun ami dans cette journée, leur réaction était toujours les mêmes, on me fuyait, ou on m'ignorait.. Fatigué de marcher, je me suis donc installé dans un coin de rue, adossé contre un mur, recroquevillé sur moi-même, face au soleil, il devait être 17h, le soleil se couchait, je le regardais et j'attendais là, je ne sais pas quoi, mais j'attendais.. C'est alors qu'une silhouette s'est dressée face au soleil, cette personne s'est approchée de moi, s'est accroupi et m'a demandé comment je m'appelais, je lui répondis froidement « Meta Heartless, mais c'est sans d'importance.. ». C'était une jeune fille blonde qui devait avoir à peu près mon âge, ces yeux étaient bleus turquoises et son visage était orné de tâches de rousseur. Elle portait une légère et longue robe blanche ainsi qu'un bracelet de cuir où il était gravé « Sunniva » Elle m'a donc regardé, l'air intriguée, je n'osais pas la regarder en prétextant que j'étais ébloui par le soleil, pour pouvoir détourner le regard... Elle a alors pris ma ma tête entre ses mains pour ensuite me regarder dans les yeux et m'a dit d'un air innocent
« Heartless ? C'est poétique comme nom, mais ça veut dire quoi ? -Ma mère m'a dit que ça voulait dire sans cœur, mais elle est toujours émotive, hier, pendant mon anniversaire, elle a eu peur que je sois réellement sans cœur... -C'est triste comme nom en fait, c'est peut-être vraiment pour ça que tes yeux sont aussi noirs, ils ne brillent même pas... » Constata-t-elle alors en prenant un ton très calme et en parlant assez bas. Elle repris ensuite très enjoué et dévoilant un sourire radieux :
« Moi c'est Sunniva, Sunniva Matry. -Sunniva ? Alors c'est donc ton prénom sur ce bracelet. Ton nom aussi a une signification ? -Oui, cela veut dire don du soleil, me répondit-elle avec un grand sourire et le visage illuminé par ce fameux soleil. Dis voir, tu connais la magie ? -Bien sûr, mon papa me fait des jouets avec sa magie, j'en ai plein en bois et en pierre, il utilise de la magie alchimique, il a juste a rassembler les matériaux nécessaires pour fabriquer ce qu'il veut. Expliquais-je à Sunniva sur un ton monocorde -C'est super comme magie, moi j'utilise la magie solaire, j'accumule les rayons du soleil pour faire de la lumière, aider les plantes a pousser quand il fait sombre, et me guérir un petit peu avec l'énergie du soleil, mais pas beaucoup, ça me demande trop d'énergie et je me retrouve a puiser dans mes réserves après, ça me fait plus mal que la blessure au final.. »
M'expliqua-t-elle à son tour, toujours en souriant et en me regardant droit dans les yeux. Elle m'interrogea ensuite de nouveau :
« Et toi ? Tu utilise de la magie ? -Non pas encore mais maman m'a dit qu'elle ressentait de la magie en moi, mais je ne sais pas si c'est vrai car je n'ai encore jamais su l'utiliser, je ne comprends pas comment ça fonctionne, et c'est sans importance. -Sans importance ? Ma maman à moi m'a dit que la magie est très importante pour un mage, que c'est sa source de vie, si tu as de la magie en toi, alors c'est important ! S'exclama-t-elle avec conviction. -Si c'est si important et vital, alors je suis peut-être déjà mort au fond... »
Elle ne me dit rien et me fixa longuement, son regard était aussi sérieux que celui de ma mère hier.. Elle décida ensuite de me relever et de s'écarter de ma vue en pointant le ciel du doigt et me répondit doucement en retrouvant son regard attendri
« Si tu étais mort, crois-tu que tu pourrais voir de telle beauté que ce grand ciel bleu accompagné du soleil radieux qui réchauffe nos cœurs ?!… Non la mort, c'est sombre, c'est triste, c'est comme un ciel de jour de pluie, couvert de nuages noirs et épais, cachant ce beau soleil... »
*Huit ans et déjà l'âme d'une poète* me disais-je alors. A cet instant, je sentis comme quelque chose brûler en moi, quelque chose frappant fort dans ma poitrine, comme voulant en sortir. Je sentis aussi quelque chose de chaud sortir de mes yeux, comme des perles chaudes roulant le long de mon visage, suivant les lignes de mes joues.. Alors c'est ça être vivant ?... Si c'est cela, alors oui je suis bien vivant, je ne pouvais détacher mon regard de ce ciel, une immense beauté sans pareil se trouvait tous les jours devant moi, mais je n'y prêtais jamais attention. Pendant ce temps, Sunniva m'observait, ne sachant que faire, elle me prit dans ses bras en me chuchotant dans l'oreille
« Si tu n'étais pas vivant, tu ne pleurerais pas, et je ne pourrais pas faire ça vois-tu ?.. -... Merci.. » Répondis-je bêtement, sans oser faire quoi que ce soit.
Elle me libéra ensuite de sa douce étreinte en me souriant, ses yeux brillaient, comme s'il y avait d'innombrables petits soleils dedans. Elle me proposa par la suite de me raccompagner chez moi, voyant que le soleil se couchait doucement et que l'obscurité prenait place. Nous arrivions chez nous et je frappais à la porte, ma mère m'ouvrit ou vit Sunniva à mes côtés et la salua très gentiment en la remerciant de tout cœur de m'avoir raccompagné à la maison. Elle lui souhaita ensuite de passer une bonne soirée et attendit son départ pour refermer la porte derrière moi. Je voyais qu'elle était seule à la maison et m'attendait, mon père devait sûrement encore être parti chercher de nouveaux ingrédients pour son alchimie, du moins c'est ce qu'il prétextait à chaque fois, il nous avait rapidement expliqué qu'il avait un projet important à terminer, mais c'est sans importance pour le moment. Ma mère souriait malgré tout, elle me prit alors dans ses bras, prépara le repas et m'envoya dormir, mais elle semblait plus triste d'un coup, cela se lisait dans son regard mais elle n'en perdait pas son sourire, j'allais donc me coucher, sentant bizarrement comme un vide en moi, comme si la chaleur en moins de tout à l'heure avait disparue..
26 novembre 776 (23h) : Mon fils est rentré avec la jeune fille dont je lui avait parlé, ils se sont sûrement enfin liés d'amitié, et pour la première fois, j'ai vu mon fils heureux et souriant, ses yeux brillaient de milles feux jusqu'à ce ce que son amie doive partir, ses yeux sont redevenus vide de tout sentiment lorsque l'on a parlé de son père. J'espère le revoir heureux comme cela plus souvent.
Durant cette nuit, je fis un affreux cauchemar, alors que tout se passait bien aujourd'hui jusqu'à ce que je rentre chez moi, il a fallu que mon père ne soit pas là et que ce cauchemar se manifeste. J'y voyais Sunniva se faire agresser par des bandits et se faire poignarder sous mes yeux, pourquoi, je ne sais pas .. mais c'était horrible, je n'arrive plus à bouger, je me sens paralysé et je sens de nouveau ces perles sur mes joues, Sunniva m'avait expliqué sur le chemin du retour que c'était des larmes, de l'eau salée et chaude qui sort de nos yeux lorsque l'on est trop heureux, trop triste ou que l'on a mal. Or là, je ne sentais pas cette même chaleur agréable dans mon corps, j'en déduisis que c'était de la tristesse car ça me faisait mal... Donc après ce réveil en sursaut, je m'étais suis résigné à me rendormir pour être en forme et retrouver cette chaleur le lendemain auprès de Sunniva. Les jours passèrent ensuite tranquillement et j'allais voir Sunniva à quotidiennement, et cette douce chaleur me revenait à sa vue
4 décembre 776 : Ce matin, Meta n'avait pas l'air dans son assiette contrairement à d'habitude où il se lève sans rien dire, complètement indifférent de ce nouveau jour. Moi non plus je ne me sens pas très bien, puisque mon mari n'est toujours pas revenu de ses recherches d'éléments depuis une semaine.. Je vais proposer à Sunniva de passer la nuit chez nous si sa mère veut bien, ça pourra nous remonter le morale à tous je pense...
Il était 13h30 et je me préparais alors à sortir rejoindre de nouveau Sunniva, elle m'avait promis de m'apprendre à utiliser ma magie aujourd'hui. Alors que j'étais sur le pas de la porte, ma mère m'interpela :
« Attends Meta ! -Oui ? -Dis moi, t'as l'air de plutôt bien t'entendre avec Sunniva, tu voudrais l'inviter à passer quelques jours chez nous ? -Pourquoi pas,, -Demande juste l'accord à sa mère d'accord ? -Oui compris ».
Je partais donc en direction du lieu de rendez-vous où se trouvait Sunniva. Nous nous sommes ensuite rendu dans la forêt pour nous promener dans l'ombre des arbres dont les feuilles laissaient quelques rayons de soleil passer, il faisait bon, avec une petit brise fraîche, je me sentais bien comme à chaque fois à ses côtés. Mais j'avais une étrange impression de déjà vu ici, j'entendais du bruit dans les buissons. D'étranges hommes venant de je ne sais où nous attaquèrent sans raison apparente pour nous réclamer tous nos objets de valeur, évidemment, nous refusions, pas que nous pensions nous en sortir mais nous n'avions rien qui pourrait les satisfaire... Ils ont donc alors commencé à s'impatienter et l'un d'eux nous menaça : « Donne-nous tout ce que t'as, ou on embarque la jeune fille !! -... -Tu n'as rien à répondre, elle compte si peu pour toi ? -J'ai rien qui pourrait vous satisfaire ou qui aurait autant de valeur qu'elle c'est tout. Répondais-je tout simplement -Espèce d'insolent !! »
Sur ces deux mots, ils nous foncèrent dessus, une dague à la main tels des sauvages, nous étions devenus leur proie. Mais ils n'avaient rien d'un prédateur d'apparence, ni dans le fond, pensant simplement comme des barbares sanguinaires et primitif. Sunniva m'ordonna alors de fermer les yeux, je n'ai pas cherché à comprendre pourquoi et me suis exécuté, je l'entendis alors s'écrier « *SOLAR FLASH* », elle s'enfuit ensuite et prit ma main pour m'entrainer dans sa course, elle m'expliqua rapidement qu'elle les avait aveuglés à l'aide de l'énergie solaire emmagasinée. Tandis qu'elle m'expliquait cela, je commençais à ralentir et avais lâché sa main, grave erreur, je vis un silouhette dans la direction où nous courrions, elle ne regardait pas devant elle, continuant à me parler, à peine ai-je eu le temps de lui dire de s'arrêter qu'elle le fit d'elle-même, du moins elle fut interrompu dans sa course, transpercée dans l'estomac par la lame d'un des brigands qui était resté dans les profondeurs de la forêt. Choqué par ce que je venais de voir, la petite flamme qui brûlait en moi s'est alors intensifiée suite aux dernières paroles de la petite Sunniva qui s'éffondrait lentement sous mes yeux..
« Pardon, c'est ma fau... »
A peine eut-elle fini sa phrase que cette petite flamme devint brasier et s'échappa de mon corps comme elle le voulait depuis si longtemps, je sentais les larmes couler à flot sur mes joues, quelque chose éclatait en moi, déchirant mon cœur que j'avais tout juste découvert. Ma vision a alors commencée à devenir floue, je serrais alors les poings et courrait vers notre agresseur, il semblait paralysé par ma magie et mes sentiments qui se déchaînaient, je m'apprêtais à le frapper, à peine l'avais-je touché qu'il valdinga quelques mètres plus loin,je ne compris pas ce jour là ce qu'il m'est arrivé, je le frappais directement au visage, alors que ma magie transformait ma colère en vague d'énergie envoyée par mes coups, ainsi, le bandit, se retrouva incapable de combattre, je réussis à retrouver mes esprits grâce à Sunniva qui me suppliait d'arrêter, le bandit était presque mort mais je l'ai laissé en vie. Je retournais alors au chevet de Sunniva agonisant à terre et tentant de se régénérer à l'aide de l'énergie solaire, mais elle était trop faible et la plaie trop profonde.. Dans ses derniers retranchements, me voyant pleurer toutes les larmes de mon corps, elle m'avoua qu'elle m'aimait et me confia son bracelet de cuir taché de son sang. Elle termina par épuiser toutes ses réserves de magie pour s'évaporer dans une lumière éblouissante.. Suite à ce terrible spectacle, les bandits d'auparavant me retrouvèrent, exténués de cette course à travers les bois. Il commençait à pleuvoir, le ciel s'était couvert durant ma lutte. Ils fuirent alors à la vue de leur chef à terre alors que je leur jetais un regard noir et haineux. Il pleuvait à torrent au bout de quelque minutes, le sang de Sunniva commençait à ruisseler avec l'eau de la pluie, j'ai alors regardé une nouvelle fois le bracelet ensanglanté, versant une dernière larme pour reprendre le chemin de la maison.. Je fis un détour pour expliquer le drame à la mère de Sunniva qui s'effondra en pleurant à flot, son frère, pris de colère vint à moi et m'empoigna la main pour reprendre le bracelet, dernier souvenir d'elle qu'il nous restait à tous et m'expulsa de la maison, m'accusant de ce malheur. Je repartis donc chez moi, encaissant les propos et la violence de son frère Une fois arrivé ; ma mère, morte d'inquiétude, accourut à moi, me couvrant d'une serviette qu'elle avait réchauffé à l'avance auprès du feu. Elle pleurait, pour la première fois, elle pleurait. Apprendre ce qui est arrivé à la petite Sunniva ne l'aurait pas aidé, je ne lui dis rien. La nuit passait lentement par la suite, je n'ai pas dormi... Le lendemain, ma mère n'était pas là, tout ce qu'elle me laissa était un petit papier accompagné d'un carnet de notes, une sorte de journal de bord retraçant ma vie de son point de vue, la dernière note était la suivante :
5 décembre 776 (5h) : Cela fait déjà plus de 12 heures qu'il pleut, et 8 jours qu'il n'est pas revenu.. j'ai pris une décision, cette note sera donc la dernière, je pars à sa recherche, je dois retrouver Rey, je ne peux pas croire qu'il nous ait quittés moi et Meta, ils ne nous aurait pas abandonnés et ne serait pas parti si longtemps pour un simple projet. Meta, je m'excuse moi aussi de devoir t'abandonner, en espérant un jour que tu trouve ce carnet et que tu reçoives mes plus sincères excuses, je t'aime mon fils..
(10h) : Je suis allée faire part de mon départ à la mère de Sunniva, son fils me lançait un regard noir sans que je n'en sache la cause, jusqu'à ce que la mère de ton amie m'expliqua qu'elle fut assassinée hier, désolée de ne pas t'avoir accueilli en souriant hier, j'aurai du sécher mes larmes avant ton retour comme chaque jour depuis ton anniversaire... Je me sens coupable de te laisser seul, mais je ne peux pas faire demi-tour, je te laisse ce carnet en mon souvenir, ainsi que de quoi survivre durant quelques années au moins... A bientôt mon petit Meta, je t'aime
ps : ton père s'appelait Rey COLDSWORD, rappelle toi de ce nom.
Etrangement ces notes ne m'ont pas fait pleurer, j'ai juste accepté mon sort quel qu'il soit, plus rien n'a vraiment d'importance maintenant après tous ces évènements qui s'enchaînaient trop vite... J'ai donc par la suite continué à vivre seul à l'aide des provisions de ma mère, je restais enfermé à longueur de journée, subissant la haine de quotidienne du frère de Sunniva envers moi. Ne pouvant rien faire d'autre que continuer cette vie pour ma mère et pour la mémoire de Sunniva, bien que je ne la connaissais que depuis peu... Déjà deux mois, deux mois qu'il sont tous partis, que je continue ma survie seul, abrité des rayons du soleil... Le frère de Sunniva continuait de me mépriser de et me fuir comme la peste, alors que sa mère compatissait, elle me plaignait même... Cela fait maintenant deux ans... Deux ans que je vis cette même vie monotone, la famille Matry est partie, je n'ai maintenant plus rien me rattachant vraiment à Sunniva, cette vie est longue, ennuyeuse, j'aimerai y mettre fin mais à quoi bon ? Qui serait triste pour moi ? A quoi cela m'avancerait, Sunniva ne l'aurait jamais accepté que je me laisse aller ainsi, je ne peux pas me permettre Cinq année se sont encore de nouveau écoulées, mon village s'est dépeuplé d'année en année, à croire que je suis détesté, que je les fais fuir. Nous somme le 26 novembre, soit le jour où tout a commencé avec Sunniva, en sa mémoire, je me suis rendu dans le même coin de rue en me mettant accroupi de la même manière qu'il a 6 ans. Il faisait le même temps, un ciel bleu découvert accompagné d'un grand soleil auquel j'étais exposé... C'est alors qu'une silhouette s'est dressée devant moi. Un grand blond, en jean tailladé, portant un simple T-shirt, un casque autour du cou et des chaussures de randonnée assez abîmées. Il s'approcha de moi et me demanda mon nom, je lui répondis alors froidement « c'est sans importance... ». Suite à ma réponse désagréable, il sortit quelque chose de sa poche et me le lança, je le rattrapai aisément. Il s'en allant ensuite en me répondant « Moi c'est Mani, Mani Matry... » Suite à cela, je sentis un léger battement de mon cœur mort. Il termina ensuite en m'annonçant qu'il retournait retrouver sa famille à Magnoria. J'ouvris alors ma main pour y découvrir le bracelet ensanglanté de Sunniva,légèrement plus usé, mais c'était bien celui-là, je relevais alors la tête et ne vis plus personne face à moi. C'est alors que j'ai décidé de partir à sa recherche pour en savoir plus sur lui et pourquoi il m'a rendu le bracelet.. Je me doutais que c'était le frère de Sunniva, je l'avais facilement reconnu.(recherches de la famille en rp libre a Magnoria) Mais Je ne l'ai pas trouvé pendant près d'un an, j'ai ensuite appris que la famille Matry s'était rendue à la Capitale de Pergrande Kingdom, soit ma prochaine destination, qui sait, je pourrai peut-être retrouver mes parents en chemin même si c'est totalement improbable, le plus important est que je puisse retrouver ce qu'il manque en moi. Cela me permettra sûrement de maitriser totalement cette magie que j'ai commencé à apprendre au cours de mon périple, cela fait un an que je me perfectionne pour reprendre le départ de Magnoria à Pergrande Kingdom.
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