| Sujet: [Mission] Le juge et le bourreau Lun 12 Mar - 17:43 | |
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Meurtre(mission permanente) Rang de la Mission : D Objectif : Le commanditaire souhaite la mort d'une personne. La cible est facilement atteignable, n'est pas un mage et aucun combat n'aura a être fait; le meurtre sera donc facile. Soyez discret et rapide pour cet assassinat pour débutants. Conditions de réussite : -Tuer la cible. -Organiser une rencontre avec le commanditaire qui expliquera ou non les raisons du meurtre (meurtre passionnel, vengeance, ect...) -Ne pas être dans une guilde légale.
Devant l’une des nombreuses boutiques que comptait Era, la foule s’était réunie pour admirer un spectacle qui était presque devenu une habitude. C’était un spectacle navrant d’un créancier venant récupérer son du ou du moins essayant comme il le pouvait, car le pauvre homme qui était à genoux devant lui le supplier en expliquait à plusieurs reprises qu’il n’avait toujours pas de quoi payer, que les affaires étaient difficiles et qu’il y avait encore eu des dégâts qu’il devait rembourser avant de refaire fonctionner son économie. Après une séance d’humiliation publique, le créancier était parti avec un regard sévère, mais satisfait de la pitié que faisait son homme, il retenait ses hommes de mains d’un léger claquement de doigt qui leur disait de le suivre, en attendant qu’ils trouvaient tous un arrangement qui les comblerait. Mais ça ne semblait pas valoir la peine de chercher, le marchant harcelé restait donc à genoux, pleurant pendant que les gens s’éloignaient de lui, faisant semblant de ne rien voire. Il semblait seul, comme s’il y avait une distance infinie entre lui et le peuple qui refusait d’entendre ses appels au secours. Mais dans un désespoir aussi noir que la nuit, il venait quelque fois qu’une étoile apparaisse là où on ne s’attendait pas.
Un pas violent et lourd, soulevant la poussière qui se trouvait au sol, c’était ce que l’homme désespéré avait pu voire tout d’abord d’un étranger qu’il regardait ensuite avec son regard larmoyant, relevant la tête avec peine, ayant honte de l’image qu’il pouvait donner à un éventuel client. Ce client était étrange, il le regardait avec un air compatissant en lui tendant sa main, comme s’il était son égal et tout cela pour pouvoir le redresser. Il était vrai que Kadvael n’était pas du genre à laisser les gens dans un état pareil, chaque atome de son être le forçant à accomplir l’acte de bonté au moins une fois par jours. Il s’appliquait dans un premier temps à essuyer le pantalon du marchand, sali par le contact qu’il avait eu avec le sol, avant de lui demander finalement ce qui n’allait pas, pourquoi il semblait tellement souffrir, relevant le fait qu’une simple créance et que même la faillite n’était pas un bon motif pour se mettre dans cet état. Mais il n’allait bien sûr pas tarder à connaître la vérité.
« Marchand- Entrez, je vous prie, monsieur David. »
Le marchant avait un sourire gêné en invitant le Chevalier à rentrer dans sa boutique qui était dans un état lamentable. Il n’était pas difficile de comprendre qu’il y avait eu des bagarres mais plus important encore, la manière de marcher de l’hôte montrait qu’il avait été de nombreuses fois battu, la situation était donc bien plus grave que ce que Kadvael semblait imaginer au début. Le marchand lui tendait une chaise, un des rares éléments du décor encore intact, lui disant de s’asseoir pendant qu’il expliquait la période sombre de sa vie qui était en train de se dérouler.
« Marchand- J’ai de plus en plus de retard dans mon travail et je dois en plus payer les dégâts qu’ils ont fait ici. Si au moins ils laissaient en paix mes machines, je pourrai donner un peu d’argent mais voyez vous, ils ne sont pas tendres. Je suppose qu’ils attendent notre décès pour pouvoir racheter notre boutique et s’en servir pour implanter leurs hommes ici… »
Notre décès ? Kadvael était curieux alors il ne pouvait pas s’empêcher de demander qui était aussi concernés par cette affaire. Le marchand serrait les dents, ses yeux s’humidifiant rapidement, il était facile de comprendre que ce n’était pas un homme dont la principale qualité était le courage, il avait certainement bon cœur mais il n’avait pas la force de combattre ses ennemis. Il avait à peine la force d’avouer la réalité :
« Marchand- Ce créancier a empoissonné ma femme pour m’encourager à travailler plus… Il ne tardera pas à menacer mes deux garçons et le dernier né. Encore deux jours, c’est tout ce qu’il me reste pour lui rembourser… »
Comment cela pouvait s’être passé ? Combien de gens avaient pu périr de cette manière ? Est-ce qu’il y avait une manière de sauver tous ses gens. Kadvael redressait lentement la tête avec un regard froid, visiblement en rage face à cette injustice. Il voulait savoir, il voulait aider.
« Kadvael- N’y a-t-il rien à faire ? »
Un peu surpris, le marchand avouait après quelques secondes qu’il y avait effectivement une solution. Il existait un antidote, une petite fiole d’un produit spécial que le créancier promenait autour de son cou, sans cesse, et qu’il lui arrivait de la sortir pour le narguer. Il disait qu’il était simple de prendre la potion et de soigner sa femme, mais que les conséquences seraient catastrophiques, la vengeance abominable. Il n’y avait qu’une seule façon d’arrêter tout ça, c’était une chose des plus radicales, des plus violentes et des moins voulus, la Mort, tout simplement.
« Marchand- Sauvez-moi… Sauvez-moi, Monsieur David… »
Encore des supplices, encore une fois, il était à genoux. On aurait dit un enfant à l’appeler de la sorte, mais il n’avait pas le choix, tout son honneur, il semblait prêt à le perdre si c’était pour sauver les siens. Le geste était noble mais dégoutait un peu le Chevalier qui l’invitait à se relever encore, comme lors de la première fois. Il lui tendait la main, son visage était un peu lunatique alors qu’il lui promettait de l’aider.
« Kadvael- Je serai le bras armé, le juge et le bourreau. »
Il ne voulait pas qu’un autre porte le poids du péché à sa place, il allait être celui qui sacrifierait sa pureté pour le bien des autres, une sorte de bouc émissaire divin. Il ne lui fallait pas de preuve pour savoir si le marchand disait vrai ou non, il n’allait pas lui faire confiance si facilement bien sûr, même s’il était naïf mais pour cela, il allait faire était de se renseigner pour ensuite se rendant compte que beaucoup de concurrents de ce créancier étaient morts d’une façon étrange. Tel était le monde des affaires. Parmi les découvertes, il se rendait compte que le marchand ne lui avait pas tout dit, son propre frère ayant été tué avant lui. Cela expliquait pourquoi il était au courant pour la cruauté de son ennemi, justifiant ainsi la pitié qu’il demandait, sachant pertinemment ce qui allait lui tomber dessus dans deux jours si rien ne se passait. Après de telles découvertes, Kadvael jugeait ne pas avoir besoin de preuve supplémentaire, se contentant de retenir l’adresse de sa cible, attendant la nuit pour son méfait.
La nuit même, le créancier était en train de compter ses pièces les yeux à moitit clos, comme s’il était en train de compter les moutons pour s’aider à dormir. Kadvael quant à lui était rentré sans trop de difficulté par une fenêtre, faisant bien intention de ne pas faire de bruit. Dans un premier temps, il regardait où était cet homme qu’il devait vaincre, le repérant au bruit de ses piécettes qu’il empilait. Dans le second temps, le Chevalier bloquait toutes les fenêtres qui menaient au toit ainsi que certaines portes, comme pour créer un chemin à sa victime où il avait le choix de sauter du haut de sa maison ou bien descendre à la cave pour chercher un semblant de sécurité. Une fois chose faite, les évènements se précipitèrent, un bal sombre s’ouvrait et le plus beau des spectacles nocturnes pouvait commencer.
« Magis desiderium, ergo peribit ... » (Plus de désir, puis périr…)
Des mots fantomatiques sortant de nul part, de quoi inquiéter un homme sain qui se redressait brutalement en cherchant la source du bruit d’un regard surpris. Il ne savait pas ce qu’il allait se passer alors il prenait une épée cachée sous son bureau, s’avançant à pas de loup à travers la pièce vers une sortie de celle-ci. Il tentait d’ouvrir la porte et il soufflait de peur en remarquant que celle-ci ne se laissait pas faire, il se sentait déjà pris au piège, se dépêchant vers la seconde possibilité qui s’ouvrait à lui. Il se retrouvait alors dans les couloirs de sa propre maison qui lui semblait plus froide, comme s’il n’avait jamais mis les pieds dans pareil endroit. Cela l’aidait à se faire des frayeurs de chaque portrait qu’il croisait, il voyait à présent le mal partout, sauf là où il ne fallait pas bien entendu. Derrière lui, les bougies qui servaient à éclairer le passage s’éteignaient sans qu’il s’en rende compte, jusqu’à se retrouver dans le noir, la seule lueur venant de la Lune que le créancier admirait par automatisme, tournant le dos au danger réel qui arrivait.
Surgissant de l’ombre, Kadvael l’attrapait au niveau du cou, le coinçant sous un bras et le claquant contre les murs pour le forcer à lâcher son arme, ne tardant pas à l’avoir à sa merci. Il le regardait, resserrant un peu l’étreinte en l’étouffant, continuant d’une voix douce ce qu’il avait commencé.
« Quasi orationem, debet clausa... » (Comme une prière qu’il faudrait taire…)
Alors qu’il s’apprêtait à lui briser la nuque, le Chevalier se rappelait de l’homme qu’il avait vu à genoux devant lui, celui qui pleurait pour qu’on sauve sa famille et à ce souvenir, le cœur de l’assassin ne pouvait s’empêcher de battre plus fort. Il voyait rouge, se disant qu’il fallait au moins que ce homme qu’il tenait, ce créant, souffre tout autant.
« Damnum vitae, vis. » ( Perdre la vie, avoir envie. )
Il flanquait l’homme au sol avant d’attraper sa tête pour le relever, il venait à se demander par où il pouvait bien commencer. Il fallait tout d’abord s’assurer qu’il ne puisse plus jamais voire la lumière du jour et il y avait une solution très simple pour ça. Le Chevalier plaçait ses pouces sur les yeux de sa victime qui tentait de lui griffer le visage pour se protéger et puis, il appuyait de toutes ses forces pour le priver de sa vue, laissant le sang jaillir sur le sol. Bien sûr, il lui mettait ensuite un violent coup de poing au visage pour le faire taire, pour éviter un éventuel cri.
Le créancier se redressait, mettant ses mains contre le mur pour se diriger et il se rappelait enfin de comment était sa demeure, longeant le couloir avant de se retrouver encore une fois au sol. Comment ? Un coup de pied d’une violence inouïe placé dans l’oreille, on appelait cela un choc martial. Il s’agissait d’une frappe qui bien donnait pouvait rendre sourd, comme dans cette situation où l’homme blessé s’en retrouvait priver de l’ouïe, étant encore un peu plus isolé du monde extérieur et se baladant à présent à quatre pattes comme un chien, couinant en cherchant l’épée qu’il avait prit pour se protéger.
« ...Perdere omnia. Terra sugit... » ( … De tout détruire. La terre aspire… )
Un coup de talon dans le bras tendu, désespéré, et il s’en retrouvait brisé comme s’il s’agissait d’un bout de bois trop fin. Avec un second coup, l’autre bras se retrouvait également incapable d’attraper quoique ce soit. Le créancier n’avait plus que ses jambes pour fuir et il courait comme il le pouvait, comme l’adrénaline lui permettait mais il ne tardait pas à se prendre un mur, s’écroulant sur le dos en pleurnichant légèrement, demandant pitié à celui qu’il ne pouvait ni voire ni entendre, juste espérant que tout cela cesse et il y croyait en remarquant qu’il ne prenait plus de coup, un sourire radieux apparaissant sur son visage ensanglanté. Pouvait-il encore survivre ?
« …Ad pax quoque pretiosa alibi in hoc bellum. » ( …Á retrouver une paix très chère ailleurs que dans cette guerre. )
Kadvael était en face de lui, les bras levés, les poings serrés sur la chaise qu’il était parti récupérer dans l’idée d’achever sa cible qui souriait en face de lui. Le coup était puissant, assez pour que l’objet de bois ne se brise, de bas en haut, sa mâchoire en avait presque était déchirée, le sang remplissant sa bouche l’empêchait de parler, voire même de respirer et il se mettait à vomir le liquide pourpre qu’il avait pu avaler jusque là, créant une flaque gluante à ses pieds, montrant qu’il était à bout. Le Chevalier quant à lui le regardait s’étaler dans le rouge, gémissant comme un animal blessé, il n’avait même plus la voix d’un homme. A cet instant, Kadvael se permettait de le regarder comme un porc car il était vrai que même son visage n’avait plus rien à voire avec ce qu’il pouvait être avant.
Il se penchait même pour pouvoir admirer les orbites ensanglantés du créancier, posant ses mains sur ses joues pour amener son visage vers le sien. Il semblait encore effrayé, tremblant juste assez pour que Kadvael puisse le sentir du bout des doigts mais lui, il semblait plutôt serein, même tendre, son regard à moitié clos, comme s’il s’était enfermé dans une transe malsaine, continuant sa chanson à voix douce, accomplissant ainsi sa prière.
« …Ubi occidere se cantantes ( …Où les hommes se tuent en chantant ) Suus rabidus mortem album vexillum » ( C'est fou la mort d'un drapeau blanc )
Après ces quelques mots, il enfonçait finalement ses dents dans le cou du créancier qui ouvrait sa gueule de porc, comme voulant crier, mais il ne parvenait qu’à cracher un peu plus de sang, s’en recouvrant presque. Qu’est-ce que Kadvael cherchait à faire en agissant de la sorte? Il était complètement malade face à ce genre de personne, les criminels, à un tel point qu’il changeait de personnalité pour devenir quelqu’un de complètement neutre, un vrai petit soldat. Mais il recherchait la sensation de puissance qu’il avait eu en mordant de la même manière un mage noir, le sang coulant dans sa bouche lui procurant un plaisir certain mais également une sensation de liberté inédite, le satisfaisant pendant qu’il retirait sa bouche du cou de sa victime, sans déserrer les dents, de quoi arracher un bon morceau de chair et l’achever.
Il le regardait encore, se redressant pour pouvoir avoir une vision sur tout le corps du créancier qui baignait dans son sang. Qu’est-ce qu’il fallait faire? C’était très simple, finir le trajet qu’il avait fait pour lui en bloquant les fenêtres et certaines portes et il le faisait en l’attrapant par le pied, le trainant tranquillement jusqu’à la cave où il avait déjà creusé un trou, un fossé au centre de la pièce avec une pelle juste à côté, comme déjà prête à reboucher le tout.
Kadvael prenait le cadavre par le col, le levant devant lui comme s’il était encore conscient, se posant trop de question pour rester muet. Il approchait son visage encore du sien, avec un air presque endormi, perdu dans ses pensées.
« Kadvael- Sommes-nous aussi humain l’un que l’autre ? Suis-je vraiment un humain banal comme ce Prince l’a dit ? »
… Aucune réponse.
Déçu par ce silence, le Chevalier jetait la carcasse dans le trou prévu à cet effet, donnant des coups de talon pour aider à rentrer se qui dépassait. Une fois chose faite, il hésitait à reboucher, se contentant de prendre un tonneau qui se trouvait à la cave. Il était plein d’huile, de quoi entretenir les lueurs de la pièce pleine de torche. Qu’est-ce qu’il pouvait faire ? Verser la moitié du contenu sur le mort était presque satisfaisant mais par après, il s’amusait à parcourir la maison en aspergeant l’étage inférieur du liquide, cherchant ce qui était le plus facilement inflammable.
Une torche, juste une torche tombant au sol et une ligne de feu se dessinait sous les yeux embués de Kadvael qui essuyait le sang qu’il remarquait seulement autour de sa bouche. Combien de temps avait-il attendu dans la maison avant d’en sortir ? Une dizaine de minute, le temps d’aller dans toutes les pièces pour être sûr que tout aille bien, se promenant à travers l’incendie, insouciant, avant de sortir de la maison en cassant une vitre. Il attendait sur un toit voisin que les étages s’effondrent, étouffant ainsi le feu et enterrant une fois de plus sa victime. Pourquoi faire ça ? Le corps allait être plus difficilement découvert et surtout, il serait difficile à reconnaître en vue du traitement qu’il avait reçu. Les mages d’Era étaient doués, bien assez pour maitriser l’incendie s’il ne s’arrêtait pas, Kadvael en était persuadé en voyant quelques personnes se mettre devant le bâtiment en hurlant à l’aide. Quant à lui, il n’avait plus rien à faire là, disparaissant comme il était venu, dans l’ombre et sans que personne ne le remarque.
Il n’allait pas tarder ici car même si l’enquête n’allait pas lui tomber dessus tout de suite, il ne voulait pas rester dans cette ville pleine de mage. Il n’y avait plus qu’une seule chose à faire avant que la satisfaction soit complète, se rendre à la maison du marchant. Comme il était rentré chez le créancier, il rentrait chez le commanditaire du meurtre sans faire de bruit, se rendant silencieusement à sa chambre pour le voire prêt de sa femme, dormant d’un air inquiet. Kadvael ne voulait pas lui faire peur ainsi en plein milieu de la nuit et il supposait que ce vieux bonhomme avait bien mérité de dormir. Alors, il se penchait doucement pour poser la fiole sur la table de nuit qu’il éloignait de telle façon que personne ne puisse la faire tomber avec un faux mouvement lors d’un sommeil profond. Mais ce n’était pas tout, il relevait également le coussin du marchant, étalant un peu de sang dessus mais ce n’était pas le plus important. Le plus important était la bourse de cuir pleine de pièce qu’il déposait en dessous, un petit remboursement pour tous les malheurs qui avaient frappés cette famille.
Par la suite, le Chevalier s’assurait d’avoir toujours sa propre bourse qui était importante, bien que moins remplie que celle qu’il avait laissé sur les lieux et il sortait de la chambre des parents, sautant dans le vide pour se rattraper sur un balcon sans se douter qu’un des enfants l’avait vu passer, celui-ci souriant en se frottant les yeux, se disant qu’il devait encore rêver. La nuit était propice pour ce genre de chose, alors il retournait rêvasser dans son lit, laissant l’image de Monsieur David dans un coin de son esprit, imaginant un héros, bien loin de la bête sanguinaire qui avait œuvrée cette nuit… |
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