| Sujet: [Entrainement] L'objet des dieux Mer 7 Mar - 22:02 | |
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| Kadvael sortait de la Capitale de Fiore un peu fatigué et comme à son habitude, il était sorti assez tôt pour que personne ne puisse le voire, si ce n’était les matinaux et les boulangers qui le regardaient un peu surpris de le voire dehors. Il n’avait pas changé entre le moment où il était arrivé et celui où il était parti, à vrai dire, il se disait que Crocus était une ville encore assez calme, c’était chose vrai quand on la comparait à Bosco. Il devait y avoir des drames aussi et toute sorte de chose, comme c’était une Capitale, il devait y avoir beaucoup de désir envers cette ville si spéciale, il devait y avoir des concours mais aussi des traitres, ici, au cœur même du pays. Cela ne chagrinait qu’un peu le Chevalier qui haussait une épaule en soufflant, se disant que ce n’étaient pas ses affaires, qu’il devait faire confiance aux soldats, que ça soit aux vétérans ou bien aux recrues dont certaines avaient pu entrainés par l’homme aux cheveux blancs et Nox, un mage du conseil. Il ne laissait rien de lui ici, ni même joie ni même regret, ce n’était qu’un homme qui passait par là sans réelle envie, il n’avait aucun droit sur l’histoire de la Capitale, il ne l’avait pas aidé assez pour pouvoir la modifier un tant soit peu. Si Crocus avait vécu avant qu’il n’arrive, cela continuerait de la même manière après sa disparition. Après tout, entre lui et la ville, ça n’avait été que l’histoire d’une nuit.
Le Chevalier était armé d’un plan qui lui sortait difficilement de la poche pour qu’ensuite il ne vienne à l’admirer. Il s’agissait d’une carte de tout le pays où était marqués les axes principaux, les endroits à visiter, carte que le Chevalier Raphael lui avait confié en sachant que son élève irait se promener dans les environs. Il mettait donc un doigt sur le point qui représentait la Capitale et peut-être deux centimètres plus loin se trouvait une autre cité, près de celle-ci, une petite note de la part de l’ancien précepteur de Kadvael. A la vue de l’écriture, il était facile de deviner les sentiments de l’auteur, il semblait être amusé par sur passage. C’était une ville importante de Fiore, qu’il fallait absolument visiter mais qui –selon les notes- n’allait pas plaire à Kadvael, chose qu’il comprenait après avoir fini de lire. Le principal de la destination était le centre même de la cité, Era, il s’agissait du siège du Conseil Magique. A la vue de la distance qui séparait les deux villes, le Chevalier de Bellun pouvait y être avant l’arrivée de la nuit mais intérieurement, il espérait y parvenir bien tard pour n’y avoir le temps que de dormir. Il ne voulait pas la visiter et Era ne serait donc qu’un relais pour lui, un endroit pour dormir et rien de plus, ça allait être comme Crocus une histoire d’une nuit. Pourquoi ce non-envie ? Simplement car Kadvael semblait ne pas apprécier la magie et cette ville en était en quelque sorte la Capitale, l’endroit qui concentré le plus de mages en Fiore probablement. Rien que l’idée d’une atmosphère débordant de l’énergie surnaturelle lui donnait envie de vomir, il n’était même pas sûr d’avoir la chance de dormir là-bas à cause de cet air empoisonné. Era n’avait guère de chose joyeuse à lui donner. Mais encore une fois, il avait envie et devoir, et ici, on parlait bel et bien de devoir de Chevalier.
« Kadvael- Pas le choix, pas vrai ? Raphael, espèce de … ???- M-…Monsieur David ! Attendez ! J’ai quelque chose pour vous ! »
Qu’est-ce que c’était ? Un simple enfant avec une tenue d’ouvrier, faisant un peu mécanicien. A la vue du jeune homme, Kadvael se tournait vers lui, laissant pendre son bras qui tenait la carte qui trainait alors à moitié sur le chemin de terre. Qu’est-ce qu’il lui voulait ? Le gamin avait un sac en bandoulière et il s’arrêtait, essoufflé, avant de faire semblant de tomber pour ensuite se rattraper et secouer la tête. Il semblait bien réveillé malgré l’heure où le Soleil pointait à peine le bout de son nez, on pouvait d’ailleurs encore voire les étoiles. Qu’est-ce que quelqu’un de si peu âgé pouvait faire ici ? Comment cela se faisait que les gardes l’avaient laisser sortir ? Et surtout, comment était-il au courant pour son surnom ? C’était peut-être un envoyé de la grosse dame de Magnoria qui lui envoyait des nouvelles de son fils ou un peu d’argent ? Le gamin souriait d’une manière sadique en riant, comme s’il avait deviné toutes les questions du Chevalier qui retroussait un peu son nez, énervé par le comportement. Par après, l’enfant en tenue d’ouvrier se redressait en mettant une main sur son propre torse qu’il touchait que du bout des doigts, prenant un air théâtral et dramatique.
« Messager- Qu’ai-je fais pour avoir si peu de considération ? Comment pouvez-vous cracher ainsi sur ma noble profession de messager ? Ôh pauvre de moi… »
C’était donc un messager, une chose de dit. Kadvael repliait un peu son plan avec un air blasé avant de tourner les talons et reprendre sa marche, ignorant le comédien qu’il avait à présent dans le dos, surement avait-il été agacé par toute cette mise en scène. Il se moquait en effet de ce qu’il pouvait bien avoir pour lui, il y avait mille et une possibilité et très peu, si ce n’est aucune, ne l’intéressait au point de ralentir sa marche vers Era.
« Messager- Et si je vous disais que c’était de la part du Père Arthus ? Ce même qui vous a marqué au torse ? Mh ? Toujours pas intéressé? »
A ces mots, Kadvael arrêtait de marcher, dirigeant son regard vers le bas pour voire son torse. Il y avait un bandage qui cachait parfaitement la rune qui avait servi à le sceller il y a tellement d’année. A tous les coups, pour lui avoir dit ça, ce messager méritait la considération qu’il réclamait. Il se retournait d’un geste brusque, faisant légèrement voler sa longue veste de cuir et il le regardait d’un regard sans éclat, il était visiblement furieux et il tendait la main, comme pour réclamer ce qu’Arthus avait pu lui envoyé. Le gamin avait un léger sourire en coin, arrogant à souhait et il s’inclinait légèrement, comme si Kadvael avait été le plus grand des rois, levant au-dessus de sa tête un paquet d’une forme rectangulaire. Après une courte hésitation, le Chevalier de Bellun tendait la main pour prendre ce qu’on lui offrait, bien conscient que cela allait changé la trame du temps et de l’espace pour lui, que son destin ne pouvait plus jamais être le même. Le messager se contentait de sourire encore une fois de toutes ses dents, satisfait par celui en face de lui en se redressant, dépoussiérant légèrement son pantalon abimé par le voyage qui l’avait emmené jusqu’ici pour qu’il puisse donner ce fameux colis.
Le gamin écartait légèrement les bras, souriant d’une manière douce au Chevalier, attendant un payement que Kadvael n’allait pas lui donner, recommençant à marcher. Après un échange assez violent entre les deux garçons, le plus grand finissait par admettre qu’il méritait bien quelque chose mais qu’il n’avait pas d’argent, lui non plus, lui proposant de partager son petit déjeuner avec lui en attendant d’avoir mieux à lui donner.
Ils prenaient alors tous les deux places sur le chemin de terre, le dos appuyé sur les barrières en bois qui retenaient le bétail qu’il devait y avoir. Mais ils ne faisaient pas attention à ce qu’il y en ait ou pas, se contentant de manger leur ration chacun, voulant avoir l’estomac rempli pour pouvoir parcourir le reste de chemin qui restait.
« Messager- Vous ouvrez pas votre cadeau, Sir Chevalier ? Kadvael- Pourquoi je le ferai ? J’ai tout mon temps … »
Le gamin gonflait les joues, réfléchissant à une solution et ensuite, il suppliait le destinataire du colis avec un regard suppliant. Cela n’avait aucun effet alors il commençait à tirer sur le col de sa veste, donnant des petits à-coups de plus en plus rapide avant qu’il soit attrapé au poignet, ayant réussi à énerver le Chevalier qui lui hurlait dessus qu’il allait ouvrir ce foutu paquet mais qu’il ne voulait plus être dérangé pour la fin de son repas ! Avec un bout de brioche sortant de la gueule, Kadvael prenait le colis, déchirant le tissu qui recouvrait le contenu. Les deux étaient tout d’abord surpris par l’apparence, et puis Kadvael récupérait son air neutre, sachant pertinemment que c’était un livre, ne s’attendant juste pas à une telle décoration.
« Messager- Je ne savais pas que vous saviez lire, Sir Chevalier ! »
Une tape violente sur le sommet du crâne pour le faire taire et Kadvael commençait la lecture, étant de nouveau surpris par ce qu’il y trouvait. Il bafouillait légèrement avant de refermer le bouquin, soufflant un grand coup avant de se redresser d’une manière violente. Alors qu’il courrait, il était rejoint par le messager qui lui demandait les larmes aux yeux pourquoi on ne faisait que le frapper. Par politesse surement, le Chevalier lui avouait qu’il avait un peu trop d’humour, et en disant qu’il ne faisait pas de l’humour, le gamin recevait encore un coup sur le sommet de la tête.
Ils courraient environ une dizaine de minute avant de s’arrêter, le gamin tombant presque au sol avec un sourire aux lèvres, la tête complètement vide à cause de tous ses efforts. Kadvael, lui, soufflait juste avant d’interpeller un homme un peu plus vieux et plus robuste qui devait se trouver à environ une centaine de mètre, Kadvael ayant dû crier fort pour être remarqué. Il s’agissait d’un homme qui quittait également la ville et que le Chevalier avait croisé un peu par hasard, s’étant présenté à lui comme un simple voyageur alors que l’autre s’était présenté clairement comme un chasseur de prime. Un chasseur de prime ? Ce n’en était assurément pas un.
« Kadvael- Vous n’êtes en rien ce que vous m’avez dit, pas vrai, Miller Lewis ? »
Le fameux Miller reculait d’un pas, souriant un peu, amusé par le fait d’être appelé ainsi. Il se permettait par après de faire marche arrière pour arriver plus près de Kadvael, il avait les yeux grands ouverts et des petits filaments noirs sortaient au niveau de ses épaules, de la magie noire. Cette magie noire confirmait qu’il était réellement Miller Lewis et le Chevalier serrait un peu les dents, baissant un peu sa tête en écartant les jambes, de quoi avoir un meilleur équilibre. Quant à Miller, son regard se dirigeait vers le grimoire que l’homme à la peau foncée avait toujours en mains.
« Miller- Oh… Je comprend. Ce n’est pas surprenant que tu m’aies reconnu avec ça. Un livre rempli de fiches concernant divers criminels. Les mages noirs ne sont plus réellement en sécurité, pas vrai ? »
Miller parlait avec ironie, il ne considérait pas réellement Kadvael comme une menace et il comptait bien le supprimer pour récupérer le livre avant que celui-ci ne tombe dans les mains de quelqu’un de plus important. Le premier coup était une lance sombre qui s’enfonçait près du pied du Chevalier qui avait évité le coup avec une certaine dextérité, il se contentait de tourner la tête vers le messager en disant de s’enfuir, chose qu’il faisait sans avoir de honte.
Le combat était engagé et Kadvael se lançait dans la mêlée, filtrant entre les coups avant d’arriver devant le mage noir en tendant son poing vers l’arrière, poussant un hurlement pour se donnant plus de force. Son corps était précis, et il avait normalement touché l’adversaire mais une plaque sombre venait stopper la frappe pour enrouler le poing du Chevalier qui se retrouvait immobiliser avant d’avoir un coup violent au niveau du torse, l’éjectant un peu plus loin. Il volait dans les airs, faisant un tour sur lui-même avant de se récupérer sur ses jambes, soufflant, déjà en sueur. Le fait qu’avoir été frappé par de la magie noire lui rappelait de mauvais souvenirs et le déconcentrait, il ne voulait pas fuir mais il savait que le combat n’était pas gagné d’avance…
« Messager- Monsieur Daviiiid ! La Cavalerie arriiiiive ! »
Le mage noir pestait entre ses dents, déguerpissant en vitesse alors que des flèches filaient tout autour de Kadvael qui se retournait pour voire une petite troupe de soldat toute bien armée. Les militaires lui souriaient, même le chef qui se penchait légèrement vers l’avant pour le saluer, il s’agissait des recrus qu’il avait pu entrainer et elles lui étaient venu en aide, prouvant ainsi qu’elles étaient plus efficaces que dans ses souvenirs. Comme preuve, il voulait qu’il n’avait aucune flèche dans le corps après cette intervention.
« Chef- Nous allons fouillé les environs, partez sans crainte ~ »
Le Chevalier de Bellun ne pouvait pas s’empêcher de sourire, faisant un léger geste de la tête pour les remercier avant de partir, levant sa main libre pour leur dire au revoir pendant qu’il s’éloignait. Il était content d’avoir été sauvé sur ce coup là mais il se promettait que s’il retombait sur Miller, il n’allait pas le rater. Derrière lui, le petit messager qui lui disait en bavant légèrement de fatigue qu’il allait l’accompagner jusqu’à l’autre ville parce qu’il était incapable de se débrouiller sans lui. Kadvael était un peu frustré de la remarque, levant sa main et l’abattant sur la tête du mioche, mais sans le frapper, passant juste ses doigts dans ses cheveux en lui demandant de se taire au moins une heure ou deux et d’admirer le paysage.
Pendant le trajet, Kadvael avait trouvé agréable de s’installer le temps de lire et de dévorer le bouquin, se mettant même à le lire en marchant pendant que le messager le dirigeait à la voix avec une efficacité moyenne, ce dernier admirant le paysage au mauvais moment, permettant au Chevalier de se vautrer à de nombreuses occasions, de quoi le faire râler. Pour finir, au bout d’une heure ou deux, il avait déjà retenu pas mal de nom, tout en lisant la petite lettre qui était bloquée entre deux pages du grimoire, lettre du Père Arthus, bien évidement.
« Miller- C’était risqué de vous attraper ici vous savez. Pile entre Crocus et Era… Bande de petits malins, vous pensiez vraiment partir comme ça ? »
Au son de sa voix, Kadvael se retournait en prenant la page concernant le mage noir face à lui pendant que le gamin courait se mettre à l’abri, chercher de l’aide, comme avant. Miller quant à lui souriait, sachant bien que le messager ne pouvait pas trouver d’aide assez rapide, il avait amplement le temps d’arracher le livre du cadavre fumant de Kadvael, étant déjà sûr de sa victoire…
« Kadvael- Ce n’est pas un livre difficile à utiliser, Miller Lewis… »
Le Chevalier portait la fiche devant son visage, commençant à lire les crimes commis par le mage noir qui plissait les yeux, voyant bien qu’il ne s’agissait pas d’un bluff de la part de Kadvael. Il ne se voyait pas le battre tout de suite, il voulait d’abord réduire ses espoirs à néant pour avoir un avantage psychologique.
« Miller- En utilisant un objet pareil, tu en deviendras toi-même un… Kadvael- … Si je ne suis pas un objet, qu’est-ce que je suis ? Apprend-le, je ne suis qu’un objet dans les mains de mes dieux. J’avoue avoir voulu être un faiseur de miracle… Si cet objet me permet de le devenir, ergo ita sit… »
En entendant ça, le mage noir se rendait bien compte que c’était une peine perdue et il commençait à incanter avec un air mauvais, mécontent de son échec sur ce combat psychologique. A vrai dire, si quelqu’un était effrayé ici, c’était bien lui. Kadvael finissait à lire la liste qu’il avait sous les yeux pour ensuite laisser place à un grand silence où Miller se demandait pour la dernière fois s’il plaisantait ou non. La tension était de toute façon à son comble, que cela soit vrai ou pas. Un bruit sourd venait le forcer à reprendre ses esprits, le Chevalier ayant fermé le grimoire qu’il attachait sans un bruit à sa ceinture, le visage baissé.
« Miller- … Hoy ? Hoy hoy ?! »
C’était peine perdue, le Chevalier de Bellun relevait la tête et ses yeux étaient révulsés, comme s’il avait été zombifié. Les bras de sa veste étaient tendus, les muscles de Kadvael ayant comblé toute la place disponible et à cette vision, de toutes ses veines emplis de sang visible, que ça soit sur le visage ou sur le torse, Miller savait enfin s’il bluffait ou pas, hélas pour lui, ce n’était pas le cas.
« Kadvael- Les Condamnés de Bellun !! »
C’était là la dernière des incantations, le Chevalier faisant littéralement les bras de sa veste après avoir cité ses mots. De toute manière, elle commençait à être trop petite alors il aurait pu très bien la faire éclater sans ce grimoire. Mais l’effet était là, il était impressionnant et menaçant, ne montrant plus aucun signe d’une quelconque conscience, donnant juste une impulsion sur son pied pour s’éjecter comme un missile sur le mage noir qui créait une plaque devant lui pour se protéger. Le poing de Kadvael percutait encore une fois la surface plane de cette défense, mais elle n’avait plus d’effet, se brisant rapidement en créant mille ouverture chez Miller qui serrait les dents, tentant de s’éloigner rapidement de la bête en face de lui, se disant qu’il récupérerait le bouquin plus tard, d’une autre manière. Mais c’était trop tard, il était attrapé au col et il voyait le Chevalier ouvrir sa gueule pour le mordre au cou. Le spectacle n’était pas commun, un florilège de sang giclant dans les airs pendant que la victime de la morsure essayait de crier sans y parvenir, s’effondrant juste lourdement au sol en se tenant au niveau du saignement, rampant difficilement avant d’avoir sa tête compressée sous un coup de poing brutal qui la faisait explosée.
Combien cela avait duré ? Moins d’une minute ? C’était juste suffisant, Kadvael récupérant son aspect normal sans s’effrayer du sang de l’adversaire qui avait recouvert son corps. Il tendait juste la main vers le grimoire attaché à sa ceinture à l’aide d’une chaine, tirant une page qui dépassait légèrement de celui-ci. Il ne la regardait même pas, l’envoyant par-dessus son épaule alors que la fiche retirée s’enflammait pour disparaître, n’ayant plus raison d’être.
« Kadvael- Miller Lewis… Repenti. » |
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