Il n’y avait rien à faire, c’était sur le chemin. Mais est-ce qu’en se disant ça, Kadvael ne se cherchait pas plutôt des excuses pour aller visiter cette immense ville ? Il était passé par la chaine de montagne et pour finir, on lui avait dit que c’était un endroit à visiter. En même temps, s’il voulait partir, il devait bien y avoir un moyen rapide de quitter les lieux pour retourner faire son tour de Fiore. La question était la suivante : Combien de temps Crocus allait pouvoir retenir le Chevalier et sa curiosité maladive ici ?

Alors qu’il marchait tranquillement tel un bon touriste, il ne pouvait pas faire l’impasse sur le fait que la plupart des personnes qu’il croisait partaient dans la même direction et le plus simple alors était de se laisser emporté par cette foule pour voire qu’est-ce qui pouvait bien attiré tellement le peuple ? La solution était, à vrai dire, extrêmement simple, il s’agissait tout bêtement du centre-ville et c’était même logique qu’il y ait afflux sur les lieux, c’était censé être l’endroit de rencontrer par excellence, là où les artistes de rues donnaient leurs spectacles sans honte avec autant d’espace qu’ils le voulaient. Ces artistes, Kadvael les regardait tranquillement, se mettant dans le rassemblement de personne qui admirait les illusions d’un magicien assez banal mais qui en faisait des choses très amusantes, de quoi faire de la magie dans un monde qui en débordait déjà, quelque chose de rassurant et enfantin.

Qu’est-ce qu’il pouvait faire ici ? Il fallait bien sûr goûter les plats que la Capitale lui proposait et trouver un musée, de quoi connaître un peu mieux la ville car ce n’était pas avec ce que le Chevalier Raphael lui avait raconté étant plus jeune qu’il allait avoir toutes les connaissances sur la zone. Il fallait donc s’y intéresser sur toutes ses formes d’arts et si on était honnête, il était dur d’être déçu, le bonheur présent étant quasiment contagieux avec tous ses rires et les accents qui se croisaient, montrant également un côté cosmopolite, les bons gens de Fiore devant se croiser également ici, au centre même du Pays.

Mais il n’y avait pas que ça d’intéressant, il y avait aussi simplement les gens qui vivaient ici. Par exemple, cette petite fille qui tirait sur le manteau de cuir du Chevalier pour avoir son attention, lui disant simplement.

« Petite fille- M’siiiieeeeeur, mon chaaaat … »

Un discours court et simple mais qu’on pouvait comprendre grâce au timbre de la voix de la gamine que Kadvael suivait en lui disant qu’il allait arranger tout ça en un rien de temps. Il pouvait voire sur un balcon d’un bâtiment entourant la place où il se trouvait un chat admirant également le spectacle que la Capitale pouvait lui offrir, et à la vue de ses grands yeux sombres, il fallait croire que c’était pour la première fois qu’il voyait ça, ayant trouvé sa place pour mater ce brassage hétérogène qu’était le peuple qui riait sous sa truffe.

Kadvael levait les mains, regardant le chat qui le regardait également, toujours avec ses grands yeux noirs d’un air de dire « Ouiiiii ? » pendant que le Chevalier de Bellun le sifflait un peu, lui disant de geste brusque des doigts de lui sauter dessus en faisant tendrement :

« Kadvael- Petit petit ! Allez, viens ! Viens le chat ! »

Voyant que cela n’avait pas réellement d’effet, l’homme commençait à grimper sur le mur en s’aidant de tout ce qu’il avait sous la main, les fissures, le relief des briques et un lampadaire où il reposait son pied. Il ne lui manquait que quelques centimètres qu’il parcourait d’un léger bond, se tenant au bord du balcon pendant que Mr. Chat venait frotter ses poils contre les doigts de l’homme à la peau basanée qui râlait en vue de sa position délicate. Il tentait d’abord de monter en faisant une traction mais un léger crack le dissuadait. Que fallait-il faire ? Monter et craquer un balcon, tout ça pour sauver un chat aventurier ou bien, descendre et retenter de le faire venir avec des petits mots doux ? A cette idée, le Chevalier tentait encore une fois une traction et le chat quant à lui, stressé par le bruit, lui bondissait au visage… sans enfoncer ses griffes, pour le bonheur du visage du Chevalier qui se considérait alors comme chanceux.

« Kadvael- *voix étouffée* Monsieur chat attrapé ! »

Bien sûr, personne n’avait comprit ce qu’il avait dit –sauf vous et moi- mais il s’en moquait, lâchant le balcon et se laissant tomber lourdement. Ne voyant pas où il allait à cause de la boule de poil qui lui agrippait légèrement les cheveux lors de la chute, Kadvael roulait sur une pierre de décoration surement, finissant son acrobatie sur les fesses en râlant, fermant un œil sous la coup de la surprise et de la légère douleur. Le félin s’était quant à lui assis sur la chevelure du Chevalier, fièrement installé en regardant la gamine qui avait des larmes de joie en voyant son ami de retour. Le chat n’avait que le temps de lâcher un léger « Meow ? » que la fillette l’avait prit en main, partant en le câlinant, lui se contentant de ronronner bruyamment. Kadvael grimaçait légèrement, se redressant en enlevant les poussières de son manteau de cuir en regardant la gamine qui se retournait légèrement.

« Petite fille- Merci Monsieur ! »

Lui se contentait de faire un léger signe de la main et la fille commençait à courir pour rentrer chez elle, contente d’avoir capturé ce qui lui appartenait déjà. Après tant d’émotion, il méritait –d’après lui- un peu de repos et il s’asseyait ainsi sur le bord d’un bac à fleurs, regardant les activités qui l’entouraient, levant légèrement la main pour intercepter quelqu’un en lui demandant :

« Kadvael- Excusez-moi ? Vous savez s’il y a une fête dans le c- … ? »

Les passants l’ignoraient et il n’osait pas trop élever la voix, se contentant de se masser un peu la cuisse en attendant qu’un évènement quelconque réponde à la place des bons gens de Fiore. Une fanfare, un crieur public,
que sais-je encore ?

Il fallait se retenir et s'excuser, c'était encore la meilleure solution pour être discret. Car tout comme le mage de Silver Fang, il ne fallait pas que le Chevalier de Bellun se fasse remarquer, c'était valable partout pour lui mais surtout ici, dans l'une des plus importantes villes de Fiore, si ce n'est la plus important, car elle était elle-même Capitale de son pays. Le Chevalier se redressait donc pour pivoter vers le côté du mur, laissant ainsi le passage libre à celui qui l'avait percuté, supposant qu'il devait s'agir d'un soldat car il avait senti l'armure de Death lors du choc.

« Kadvael- Sir, veuillez m'excus-…»

Il s'arrêtait soudainement à parler en voyant l'apparence de Death. Le premier contact visuel était désagréable et impressionnant, jamais le Chevalier de Bellun n'avait eu l'occasion de voire pareille créature. Il ne s'attendait surtout pas à en voire une du genre dans une Capitale et cette situation complexe faisait qu'il était perdu, ne sachant pas que faire. Il ne pouvait pas le frapper sans savoir le motif de sa présence ici, cela risquerait de créer des conflits entre Edigia et Fiore, chose peu désirable.

Il ne pouvait pas répondre à l'insulte du mage en face de lui, il se contentait juste de serrer les dents et de lui rendre son regard méprisable. Il fallait qu'il sache ce qu'il se passait ici, non seulement car il était curieux mais aussi parce que c'était sa mission en tant que croyant de combattre Death, il devait avoir des motifs pour le frapper, chose qu'il n'avait pas. A cet instant, Kadvael ne pouvait faire que se maudire d'être tombé dans pareille situation, si ça c'était passé en dehors de Crocus, le problème ne se serait même pas posé. Alors il se contentait d'articuler difficilement dans un premier temps, comme si sa mâchoire ne voulait pas se desserrer et puis, enfin, les mots sortaient, la haine se faisant entendre dans sa voix, une haine qui grimpait mot à mot.

« Kadvael- Par tout ce qui est saint. Qu'est-ce que tu fais ici, démon? »

La voix du Chevalier était étouffée, il se retenait de lui crier dessus pour avoir ses réponses, tout ça parce qu'ils devaient être discrets. Il ne le lâchait pas du regard, espérant qu'il soit le premier à donner le coup, pour qu'il puisse le réduire au silence en prétextant la légitime défense. Il serrait déjà les poings, écartant légèrement les jambes pour avoir un meilleur équilibre, il faisait visiblement attention aux gestes de Death, sur ses gardes.

Le fait d'être traité de démon faisait rire l'être étrange qui était en face de Kadvael qui n'était pas convaincu de s'être encore bien réveillé. Au final, peut-être que tout cela n'était qu'un mauvais rêve? Intérieurement, c'était ce qu'il souhaitait, tout en se disant que c'était bien trop réel pour qu'il ait raison. Il sentait une boule dans son ventre, toute sa rage le consommant comme un produit acide secrété par son propre corps qui le rongerait de l'intérieur pour le forcer à réagir. Il ne lui restait plus qu'à assumer son rôle de croyant, encore une fois, fidèle à ses dieux comme il l'avait toujours été.

Il attirait trop de gens, le vaincre directement serait plus sûr. S'il attirait toute une foule autour d'eux, qu'est-ce que Kadvael pourrait bien faire? Le supporter plus longtemps et continuer cette joute verbale sans intérêt? Est-ce qu'il en serait capable? Non, bien sûr que non, il était bien trop sanguin pour ça et le Seigneur Noir –le Diable- connaissait bien cette faiblesse du Chevalier, la Colère qui avait régi sa vie.

Le démon qu'était Death se penchait un peu sur le Chevalier, comme pour le narguer, ou bien était-ce simplement pour qu'il puisse voire un peu mieux les traits de son visage squelettique, pleins de folie? L'homme de Bellun souffrait de cette vision de cauchemar, gardant malgré tout un regard sérieux et froid, sévère à souhait, en fixant droit dans les yeux Death. Pour la peine, Kadvael rapprochait un peu plus son visage du sien, pour lui prouver qu'il n'avait pas peur et que sa foi pouvait facilement faire face à ça. Il savait ce qu'il lui restait à faire, pouvant presque sentir le souffle du mage lorsqu'il parlait, il se disait qu'il ne pouvait pas le rater à cette distance. Pourquoi ne pas le tuer en un seul coup?

« Kadvael- Aucun des mecs que j'ai rencontré n'était comme toi… Mais je te rassure. Malgré tout ce que tu peux être, tu n'es qu'une larve. Tout comme moi!»

Death riait encore, le Chevalier de Bellun serrant les dents pour tenter une dernière fois de se contenir, lâchant un léger « Tch! » entre ses dents en se rendant compte qu'il était trop tard et que malgré tout ce qu'il avait pu penser, il ne pouvait plus se contrôler, son esprit défaillant rentrant en quasi-ébulution.

Il se calmait finalement, se disant qu'on pourrait lui pardonner en vue des circonstances, il ne faisait que son devoir. Il fallait même le décorer pour ce qu'il allait faire, c'était ce qu'il se disait, prenant tout le mérite des actes qu'il se préparait à faire. Le mieux serait encore que Rider fasse une erreur, pour qu'il soit le plus en tord sur l'instant, protégeant ainsi Kadvael de toute poursuite qu'il pourrait y avoir à la suite du conflit qui se préparait.

« Kadvael- … Je ne supporte plus ton rire… »

Le Chevalier de Bellun tendait une main sur le côté, le bras totalement tendu et on pouvait sentir un peu de magie filant sur ses phalanges, un cercle d'une couleur bien spécifique apparaissant dans le vide moins d'une seconde. Il ne pouvait pas faire ça, et il serrait à nouveau les dents, serrant violemment cette main tendue, brisant le cercle magique qui n'avait pas pu alors faire son œuvre. Un pas en avant, c'était suffisant pour se retrouver presque contre Death, il avait ainsi pu prendre un peu d'élan depuis la position où il était et il jetait son poing de toutes ses forces vers le visage morbide.

Le choc était rude et Kadvael se retenait de crier sa colère, se contentant de donner un petit coup de hanche pour augmenter la puissance de frappe. Il pouvait sentir la pression de ses doigts sur le visage de Death mais il se surprenait de ne pas le faire décoller avec un coup pareil et même si le but n'était que de l'envoyer voler dans la ruelle sombre, il était déçu que la face de l'adversaire ne se soit pas brisée. C'était un coup sûr et précis, l'ennemi devait bien se dire que ce n'était pas un coup donné sur un simple coup de tête mais bien une frappe calculée. Kadvael était prêt à rendre justice, sa justice.

Que faire quand on s'ennuie quand on a rien à faire et que aucun boulot n'arrive à Angel's Sky ? Se balader dans la capitale était une option et pour une fois, il avait son corps de garçon, donc il allait en théorie pouvoir éviter de se faire draguer par tout les mecs du coins. Il avançait donc en silence, accompagnée de ses deux esprits, comme à son habitude. Remilia et ses ailes de chauve-souris volait un peu au dessus du sol en attirant les regards. Arthuria, sa joie de vivre et sa pureté, qu'elle soit physique ou simplement psychique. Et au milieu, Atios, dans sa tenue habituelle, légèrement ennuyée parce qu'il n'y avait rien à faire. Alalah, que le monde semblait vide sans sa dulcinée. Sans l'objet de ses passions les plus fortes... Mais il fallait éviter d'y penser, trop de risque de changement de sexe accidentel et en pleine rue, c'était un appel à attirer l'attention de tout les Hommes ... Heureusement que la malédiction de l'étoiles des amoureux n'étaient pas plus répandue, parce qu sinon, ça craindrait sévère ! Tout les Hommes qui se mettent à piller l'industrie des vêtements féminins, de quoi effectivement provoquer une crise économique sans précédente. Enfin, il y avait pire comme malédiction. Celle-là, elle était juste chiante. Il se souvenait de cette histoire de canithrope nyctalope philanthrope ... Oui, le chef de Phantom Lord était bien qualifiable de Canithrope nyctalope philanthrope. Mais sa malédiction était héréditaire, de ce qu'il avait compris. Lui c'était une malédiction sentimentale. Il n'imaginait pas quels autres malédictions pouvaient exister. Il y avait sûrement pire que ce qui l'affligeait en ce moment.... Imaginez une malédiction vous donnant neufs jambes ? Cela serait juste trop galère pour se mouvoir.... Les gens devaient ressembler à une grosse araignée une fois atteint d'une telle malédiction. Si elle existait.

Le porteur de l'épée Excalibur ne pouvait pas penser à des choses plus sérieuses. En définitive, plus aucune guilde illégale n'était en mouvement récemment : Depuis Légion et son envie de ravager Fiore, fallait avouer que y avait plus grand monde qui voulait s'y tenter. C'était donc principalement pourquoi Atios n'avait plus rien à faire. Plus aucun grand mages noirs le poussant à s'entraîner. Plus rien n'y personne ne se mettant au travers de la route du salut commun. C'était assez embêtant, mais ça lui permettait d'apprendre à jouer au tuteur, à se faire des amis, à faire la fête, à manger des glaces, à trouver une fille qu'il pouvait aimer, et à perdre son temps en général. Que faire à part que de profiter de la vie autrement qu'en risquant celle-ci ? Les rues de la capitales ne le rendait pas nostalgique. Jadis ici, il avait été acclamé en héros pour le sauvetage de la fille du maire de la ville. C'était l'été dernier ... C'était déjà si loin ? Le temps passait si vite, trop vite parfois même. Il doutait rencontrer quoi que ce soit d'intéressant ici. Arthuria s'émerveillait d'un rien, alors que Remillia, portait son regard amusé partout où elle allait. Mais soudain, celle-ci montra du regard deux ... Hommes ? L'un était bien humain, mais l'autre semblait tout sauf ... Humain. Que devait-il faire ? Devait-il les séparer ? Les gens s'éloignaient de la source de grabuge et certains parlaient d'appeler la garde. Peut-être pouvait-il empêcher que cet altercation ne dégénère ? Atios fit apparaître Excalibur Θάνατος, ses yeux se teintèrent de rouge et son aura se mit à lentement se répandre dans la rue. Les gens s'éloignèrent encore plus vite, une froide sensation aussi doucereuse que la mort était venu caresser les sens des gens autour d'eux.

Le porteur de l'épée, usant de son allonge, mit sa lame entre les deux Hommes, un bouclier de lumière empêchant la victime d'un coup de poing de tomber.

▬ Nonon, je pense que le plus dommage serait que vous blessiez inutilement des gens et que je sois obligé de me joindre à vous pour vous remettre à la garde en vertu de mon statut de mage. Alors, vous m'expliquez ce qui va pas, ou alors, vous tournez les talons, ou alors, vous décidez de m'affronter, vous vous décidez, mais perso, je trouverai dommage que l'un de vous deux finisse en prison ... Même si ... Toi, le non-humain, je sais pas ce qu'il t'arrive, mais je pensais pas que ce genre de malédiction pouvait rendre aussi ... Il prit une pause, en faisant une moue dubitative : Moche ?

Le porteur de l'épée était assez ennuyé de devoir jouer le gendarme, mais Arthuria & Remillia était partie visiblement s'occuper d'autres choses plus intéressantes ... Comme la fleuriste du coin.

Ce coup de poing était bon, à un tel point que Kadvael avait carrément oublié que son adversaire était inhumain, qu'il le combattait sur fond d'excuse religieux. Alors que son visage était face au ciel, il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir un sourire lui barrant le visage, voyant le liquide pourpre comme suspendu dans les airs, c'était du sang, son sang. Il pouvait sentir la douleur se répandre dans tout son corps, comme une onde de choc dévastatrice mais ce n'était pas suffisant pour le mettre hors d'état de nuire, bien au contraire, ça lui donnait des forces, ça le motivait et cela même s'il donnait l'impression de s'effondrer.

Alors que le Chevalier entendait les tambours de guerre dans sa tête, il pouvait entendre une voix se coupler parfaitement avec les battements de la gloire, c'était celle de Death qui le narguait en lui demandant si ce serait dommage si ce combat éclatait vraiment. Kadvael s'en foutait à présent, c'était plutôt une histoire personnelle où il serait ravi de se taper dessus avec Death, comme deux hommes peuvent se battre avec juste l'envie de savoir qui est le plus fort, sans motif, comme des animaux, l'essence même du combat. Magie? Il n'en était pas question, le combat en serait gâché et c'étaient les poings du Chevalier qui voulaient se battre, rien d'autre. Magie ? Il en était hors de question, la rune que l'homme de Bellun avait sur le torse lui interdisait de l'utiliser, tous pouvaient voire ce cercle griffé dans sa peau, les plus doués pouvaient même le reconnaître, se doutant que l'art de la magie n'était pas une chose qu'il pouvait atteindre.

Kadvael ne pouvait qu'éviter le sujet. Son nez saignait, le liquide chaud et rouge ayant un peu dans sa bouche –qui avait également encaissée le coup- lui offrait un sourire de démon, montrant l'espace d'un instant une possible folie chez le Chevalier qui ne pouvait pas s'empêcher de parler avec une voix rauque alors qu'il n'était pas encore tombé.

« Kadvael- Quel coup délicieux~ »

Il était heureux que Death ait répliqué de la sorte, sans magie, juste avec un coup de poing, se battant comme celui qu'il avait insulté de larve organique peu avant. En plus, il était assez fort, Kadvael, satisfait, ne demandait plus qu'à continuer le combat au corps à corps jusqu'à l'épuisement. Il voulait se sentir tomber, pour pouvoir se redresser comme il l'entendait, voulant exécuter une technique qu'il avait apprise lors de sa formation de Chevalier, se sentant capable de soulever le cauchemar en face de lui avec le coup qu'il lui préparait. Ca lui semblait si facile que son sourire en avait disparu.

Une sensation froide…

Les yeux de Kadvael étaient grand ouverts, son cœur ayant battu une fois trop fort à la sensation de l'aura du nouvel arrivant. Ce n'était pas Death, dans sa chute, le Chevalier n'avait vu aucun changement de son côté alors il tournait la tête, voyant Atios et son épée, son regard si brillant qui se reflétait d'ailleurs dans les yeux si pures du croyant. Les gens avaient peur et c'était compréhensible car le porteur d'épée était bel et bien l'être le plus dangereux sur les lieux, sans aucun doute.

Au lieu du sol, il pouvait sentir un bouclier de lumière le réceptionnait. Cela gâchait ses idées de contre-attaque mais celles-ci l'étaient déjà, l'attention du Chevalier ayant été prise par Atios et sa magie. Kadvael ne pouvait que se redresser en se retenant de s'énerver, la mâchoire légèrement serré, visiblement, il n'appréciait pas l'intervention. Atios utilisait directement la magie et à cause de cela, il n'était pas digne d'être appelé homme. Ce n'était pour Kadvael qu'un gamin arrogant, cette impression primant sur la peur qu'il avait éventuellement ressenti à son arrivé, le Chevalier semblait être totalement neutre face à tant de puissance, se présentant sur un même piédestal en dirigeant sa garde vers le mage-A.

« Kadvael- Ce qui ne va pas ? Je suis en train de me dire : pas de magie, pas de blessé. Cet homme a le courage de me combattre à égal mais toi… Toi … Tu n'es pas capable d'en faire autant ?! »

Ce n'était pas de la provocation, c'était une reproche. Kadvael ne se sentait pas menacé par la magie d'Atios, il semblait même croire être apte à le battre alors que le mage d'Angel's Sky utilisait sa magie. Dans tous les cas, le Chevalier ne considérait pas qu'il était obligé de s'expliquer face à quelqu'un comme lui, son visage et son regard se faisant plus glacials, son nez se retroussant légèrement, il l'avait considéré comme une menace lui pour les gens qui fuyaient la sensation désagréable qu'apportait l'aura en leurs âmes, pour le peuple de Crocus.

« Kadvael- Que je sois mage ou non. Que j'ai une goutte de magie dans mon sang ou non. Si tu continues à utiliser le cadeau des dieux sans pudeur, je te vaincrai ! »

Le cadeau des dieux, la magie. Le Chevalier reculait de quelques bons, assez impressionnants mais compréhensibles à cause de la longueur tout aussi impressionnante de ses jambes, c'était assurément un grand garçon de presque deux mètres. Il finissait sa course sur les mains et dans un dernier effort, il était debout sur un tonneau d'un marchand de vin qu'il avait vu fuir, lui aussi. Il regardait le commerce où il était, à une dizaine de mètre de Death et d'Atios, il avait toujours son visage neutre en escalant un désolé, qu'il rembourserait ce qu'il allait prendre. Le Chevalier se laissait tombé en direction de sa cible, se rattrapant sur les mains et soulevant à l'air de ses pieds le tonneau rempli d'alcool, l'envoyant dans les airs avant de se redresser, se mettant en garde, une aura lourde pesant autour de lui, sans magie, juste avec de la concentration.

« Kadvael- Ca, c'est pour l'insulte! »

Le tonneau n'était pas parti très haut en raison de son poids, c'était surement pour ça qu'il n'avait pas pu faire un discours plus long que ça. Il attendait que le conteneur soit au niveau de ses yeux avant de le frapper à plusieurs reprises, l'enchainant au total trois fois, envoyant le liquide bordeaux sur Atios pour finir par un coup de pied retourné qui envoyait le tonneau de bois et ses anneaux de fer sur cette même personne, en direction de son poignet droit plus exactement, pour le désarmer.

Kadvael ne semblait pas être effrayé par l'idée de se battre, la donne avait changée. Il n'avait plus peur d'attirer la foule, elle avait fuie et ce n'était pas à cause de lui. Il n'avait plus peur des gardes, il avait au moins quelques minutes devant lui avant qu'ils arrivent. Juste le temps pour faire comprendre à Atios que la magie n'était pas tout et surement par une raison d'arrogance.

Spoiler:

Atios n'était pas du genre à considérer comme l'utilisation de la magie comme dégradante. En fait, on lui avait toujours appris à s'en servir pour le bien d'autrui. Quand il était enfant, quand il posa ses mains le manche de l'épée sacrée, quand il arriva à Fairy Tail. Il n'avait jamais cherché à définir si la magie était honorable ou non, lors de son utilisation. L'utiliser avait été naturel depuis toujours. Elle était pratique, puissante, voir dangereuse dans de mauvaises mains. La preuve en était dans les mains de l'Homme-cadavre enflammé qui agressait sans pitié les patients en tentant de les brûler vifs. Heureusement, Excalibur, qu'il avait plantée dans le sol, de biais, lui avait permis de projeter sa barrière personnelle devant les innocents pour les abriter des flammes, certes faibles, mais pouvant brûler et enflammer les pauvres citoyens de Crocus. Il avait l'air impertinent, peut-être un peu hautain, assis sur son perchoir sacré. Il ressemblait presque à un enfant, maitrisant parfaitement la situation. Mais les mots du guerrier un peu trop frénétique pour lui, l'avait marqué et raisonner en lui. Il sourit, amusé. "Le cadeau des Dieux"? Le salir ? Oh, non. Loin de là. Atios, lorsqu'il avait retirée l'épée de son socle, désespéré par le sacrifice de sa soeur adoptive, la précédente porteuse, n'avait pas réfléchis aux conséquences d'un tel choix..

Mais en retirant l'épée, il était devenu le porte-parole des "Dieux". Il était devenu le protecteur des autres Humains et de toute forme de vie. Il devait faire de son mieux pour aider, sauver, un maximum de gens. Il devait si possible, sauver tous les gens, qu'ils soient bons, ou mauvais ... Alors non, ce genre de remarque ne l'atteignait pas. Il était le porteur légitime d'Excalibur de droit divin et ce n'était pas un garçonnet à peine plus âgé que lui qui pouvait lui dire ça. Il appréciait moyennement que l'on fasse des critiques ou reproches sans fondement. Il soupira fortement. Il devait empêcher l'autre cinglé pyromane de s'enfuir, mais le guerrier en face de lui était apparemment peu concerné qu'un mage noir soit pile à sa gauche, en train de tenter de cramer un maximum de gens. Une dizaine de projectiles lumineux partirent pour aller s'abattre sur Death Rider, le but étant de le sonner et de l'empêcher de s'enfuir. Les projectiles lumineux étaient partis depuis les alentours d'Atios, pour partir, téléguidé par la magie, jusqu'à Death Rider qui semblait s'apprêter à s'enfuir. Ces projectiles étaient dangereux pour les êtres les plus faibles et ils étaient explosifs, mais c'était un tir de barrage qui ne visait pas les alentours, mais bien le sol de la rue et les murs. Ils abîmeraient les objets les plus fragiles, mais n'étaient pas assez puissant pour endommager les structures des bâtiments. C'était une attaque pour neutraliser le fou furieux qui semblait décidément, trop sûr de lui.

Mais il y en avait un autre, beaucoup plus sûr de lui que les autres. Ce n'était pas du courage à ce niveau-là, mais de la témérité. Il se fichait clairement de la force de son adversaire. Ce n'était pas de la bravoure .... C'était de l'inconscience et au pire, de l'idiotie. Il se battait bien, ou au moins semblait former pour se battre sans arme; Atios analysa son "adversaire" succinctement : il était en bonne condition physique, il avait l'air plutôt fort physiquement et il était malgré tout, assez vif. Son enchaînement de coup parti comme l'éclair sur lui : Deux coups de poing, suivirent d'un coup de pied retourner. Mais même sans magie, Atios pouvait lire à travers les mouvements, esquivant les deux coups de poing simplement en es décalant son visage en étant pile-poil synchrone avec les poings de son adversaire. Il bloqua le pied en l'attrapant avec ses deux mains : en appuyant sur le muscle arrière du tibias de son index, à travers la botte du guerrier, il réduisit l'attaque à quelque chose d'inoffensif. Il faut dire que depuis qu'il avait entraînée Abygail Phoibos, il avait pas mal étudiés les points faibles des gens se battant avec leurs pieds. Le projectile aérien fut contenu et reconstituer grâce à sa télékinésie, lui permettant d'éviter une chute de jus de raisin alcoolisé sur lui et son adversaire. Il était toujours percher sur l'épée, les jambes pendant vers le sol. Il décala sa tête sur la droite, comme cherchant l'utilité de faire ça :

▬ Je ne veux pas te couper dans ta joie, très cher, mais je pense qu'il n'est ni l'heure, ni le moment de jouer à celui qui se débrouille le mieux sans magie, surtout quand on sait qu'un mage noir s'amuse à mettre la zizanie et à tenter de blesser les civils. En tant que chevalier, porteur de l'épée sacrée Excalibur et prince de Dalmascia, personnellement, je ne peux pas ... Alors, retourne jouer avec des gens de ton niveau, le militaire impulsif.

Atios expulsa celui qu'il tenait par la jambe contre le mur le plus proche, avant de reporter son attention sur le plus dangereux des deux. Il bondit au sol, avant de s'avancer jusqu'à l'homme squelettique enflammé, Excalibur le suivant derrière lui. En ouvrant sa main, la garde s'infiltra entre ses doigts. Il mit son épée sur le cou de son adversaire, ou ce qu'il en restait et parla sur un ton ferme et neutre, puisqu'il se fichait de ce qui se produirait ensuite :

▬ Tu n'as aucune chance contre moi. Résistes et tu mourras. Blesses d'autres civils et tu mourras. Suis moi jusqu'à la garde, rends-toi et tu vivras. Tu ne peux ni m'échapper, ni me vaincre. Je te laisse faire ton choix. La garde arrivera bientôt de toute façon. Dit-il, en attendant au loin le pas cadencé rapide des soldats en armures, armés de hallebardes et d'épées, prêt à en découdre avec la source des turbulences.

Hélas, Death eut l'occasion de se dépêcher quand il remarqua qu'une poutre incandescente allait s'effondrer sur une enfant. Hélas, Atios ne pouvait ériger une barrière assez vite ... Il dut sauter en avant, mettant son arme en opposition contre le dangereux objets enflammé et protéger la jeune fille, laissant le champ libre au mage noir pour s'échapper.