Le canon braqué sur son visage, Sofia réfléchissait. Sir Jerenn avait terminé sa partie de la mission, et revenait vers elle. De plus, elle savait à présent que le manipulateur avait un tatouage. Il fallait faire preuve de beaucoup d'idiotie pour marquer sur son corps les signes d'un trahison. D'un autre côté, cela l'arrangeait. Mais comment diable parvenir à retirer les manches de l'escouade, sans se faire tuer par l'horloger hystérique? Considérant le degré croissant de violence, il allait sans doute falloir s'occuper de lui avant toute autre activité. Sa magie liée au printemps n'était pas ce qu'il y avait de plus commode pour gérer cet assaut.

La jeune décida d'attendre encore un peu. Premièrement, elle ne s'était pas encore tout à fait remise de la première décharge d'énergie. Ensuite, mieux valait attendre que son "ravisseur" ne se concentre sur autre chose avant de retenter quoi que ce soit. Par chance, la zone médicale avait été plus ou moins thermostatée, pour placer les malades dans un lieu stable. Aussi, son petit tour serait presque indétectable. Sofia pouvait gérer le degré de puissance de la saison alentour. Et ici, elle ne souhaitait pas une canicule. Les thermostats cacheraient la chaleur montante.



L'horloger retira soudain son arme, et commença à faire des allers et retours dans la pièce, comme un fauve en cage. Il avait décidément perdu tout sens des réalités. Il n'avait pas du être bien difficile à manipuler pour en arriver là.

Chaque homme a le même potentiel de monstrueux. Ceux qui le cachent sont les plus dangeureux.


Il allait falloir se décider. L'homme était instable, et pouvait se mettre à tirer à tout moment. Et même si Jerenn était en route, il ne serait pas simple pour lui d'intervenir. Il faudrait au moins créer une diversion. Et la faire durer assez longtemps. Mais avant tout, initier la manoeuvre. Sofia laissa son pouvoir emplir l'espace qu'elle manipulait déjà. Il suffisait de laisser son énergie combler le temps et l'espace influencé.

Les graines ont germé, les fleurs sont ouvertes. Entends mon récital, esprit estival.

La jeune femme relacha son énergie. Un gouffre immense. Elle vacilla très légèrement. Heureusement, elle était arrivée où elle le voulait. Car elle aurait été incapable de relancer ce sort. Elle allait laisser son coeur se calmer, et sa respiration reprendre un rythme régulier. Elle était torturée par la faim, mais elle verrait ça plus tard. Son pouvoir avait une nouvelle source. Et ses dons associés allaient lui être utiles. Il lui suffisait d'attendre encore un petit peu. Le timing de Sir Jerenn devrait être impécable.

De son côté, l'horloger sanglotait, avant de gémir de rage, puis reprenait son cycle. Cela avait quelque chose de déroutant. Triste, et pathétique.

Sir Jerenn, si vous devez intervenir, ce sera dans les cinq prochaines minutes. Autrement, il risque d'être trop tard...

La jeune femme se redressa. L'hystérique armé revint au pas de charge vers elle.

Toi! Bouge pas! Ou je te tue! Je vous tue tous!

La dernière partie de l'échiquier était en place. Il est tout près d'elle. Sofia appela la puissance de la canicule.


Une onde de chaleur jaillit de son corps, frappant l'homme. Elle s'était arrangée pour la diriger au maximum vers lui. Si la chaleur n'avait guère plus qu'un effet cuisant sur lui, et sans doute un effet déshydratant, c'était sur les effets secondaires que Sofia comptait. Comme le fait de rendre l'arme à feu brûlante, et le fait que projeter l'homme en arrière. La pièce fut envahie de vapeur lorsque l'onde vaporisa l'eau du vase brisé sur le sol. Sofia plongea en avant. Le Heat Wave était également un sort gourmand en énergie. Elle était affaiblie par l'excessive quantité de magie qu'elle avait dépensée. Mais elle n'avait pas le choix, elle n'aurait pas de seconde chance.

Dans sa chute, et avec la température de l'arme, l'horloger avait laché son moyen de pression mortel. Et Sofia comptait bien le récupérer, pour reprendre la situation en main.
Cependant, pour la première fois, Sofia avait négligé un facteur dans son calcul. La folie et la résignation sont bien plus fortes que la douleur. Aussi, alors même qu'elle tendait la main vers l'arme à feu, elle vit l'horloger la reprendre. Et là, elle eut peur.


Le preneur d'otage lui donna un violent coup au visage avec la crosse de l'arme. La jeune femme fut éjectée sur le côté, le visage en feu. Et le liquide qui coulait sur son visage et colorait sa vision dans des teintes de pourpre indiquait qu'elle devait saigner en quantité.


Il pointa l'arme vers elle. Et cette fois, il était résolu. Un gémissement perça du fond de la salle, et une petite silhouette fonça vers eux.


Le petit Joshua se jeta dans ses bras, pleurant à chaudes larmes. La jeune femme le serra contre elle, tentant de le maintenir le plus loin possible de l'arme. Un réflexe idiot. Si l'homme se mettait à tirer, ce ne serait pas son corps qui sauverait l'enfant, enfant avec lequel elle n'avait un lien que depuis la veille. Pourtant, pourtant... C'était un réflexe quand même. Un mouvement qui venait du fond du coeur. Car c'est ainsi qu'on l'avait élevée. Pour devenir la prochaine Mère de l'Ordre.

Les sanglots du petit garçon parurent déconcentré l'horloger.


C'était là qu'il fallait attaquer. Dans cette faille de son armure.


Des larmes se remirent à couler sur le visage ravagé de l'horloger, tandis qu'il serrait contre son coeur un petit médaillon.


Il s'effondra. Ses sanglots fendaient le coeur. Presque. Car il avait tout de même failli tous les tuer. Joshua quitta doucement les bras de Sofia, puis marcha timidement vers l'horloger.


L'horloger lacha son arme, puis prit le petit garçon dans ses bras, pleurant de plus en plus.

Les enfants sont une bénédiction, et un cadeau. Maudit soit celui qui tentera de souiller leur pureté.

Sofia laissa échapper un léger soupir. Elle allait sans doute devoir passer plusieurs heures à se reposer, et sans doute subir un examen pour le coup reçu au visage, mais au moins l'objectif était atteint.


Restait une étape. Trouver le manipulateur. Les soldats étaient déjà tous debouts, tentant de reprendre un peu de contenance. Et la porte de l'infirmerie était ouverte...

Sofia avait été congratulée par l'équipe de soldats, qui avaient rapidement passé les menottes au pauvre horloger, qui laissait échapper des plaintes désespérées. Le jeune Joshua était revenu se nicher dans les bras de Sofia, qui était alors allée s'asseoir avec lui sur un des lits. Elle reçut bientôt un appel de Jerenn, indiquant que le fuyard avait été capturé. C'était une chose de moins à se soucier. Car la mission n'était sans doute pas terminée. Si leurs ennemis avaient mis au point un tel plan pour prendre le camp, ils n'abandonneraient sûrement pas si aisément. Ils attaqueraient sous doute sous peu, espérant profiter du temps que mettrait le camp à se réorganiser après cette mascarade ratée.

Sir Jerenn pénétra dans l'infirmerie. Il avait la main bandée, sans doute une blessure faite pendant le sauvetage des enfants. Mais ce n'était pas cela qui attirait son attention. Il observa attentivement la jeune femme, scrutant sa plaie.


Il se saisit d'une trousse de premier secours, et commença à panser sa blessure. Sofia ne put s'empêcher de frémir lorsqu'il posa sa main sur elle. Mais elle se laisse faire. Ses mains étaient chaudes, et ses gestes doux. Il prenait son temps, faisant bien attention à chaque geste. Il nettoya le sang, avec douceur et tendresse, avant de lui poser un fixant pour que la blessure cicatrise. Peut être l'avait elle trop mal jugé. Il s'était occupé d'elle avant de se soucier de sa propre main après tout. Et c'était un homme doux qui aimait les enfants. Peut être avait il droit à une chance. Oh, elle continuerait de le surveiller. Les meilleures taupes peuvent passer des années avec un masque avant de révéler leur vraie nature. Mais au moins pouvait elle éviter une guerre ouverte pour le moment. Il l'avait plus ou moins mérité.


Cela par contre, ce n'était pas gagné. Outre le fait que sa "négociation" s'était plus soldée par un assaut frontal direct avec l'ennemi, il la renvoyait encore disposer dans son coin. Elle lui ferait passer cette façon de la ménager exagérement un jour ou l'autre. Mais bon. S'il avait quelques qualités, il avait fatalement des défauts, et celui ci devait en être un.
Lorsqu'il eu terminé, elle lui adressa un petit sourire. Un tout petit. Elle n'allait pas non plus lui sauter au cou. Il pouvait après tout très bien profiter de ses beaux yeux et de ses mains chaudes pour la tromper. Mais elle pouvait bien faire un pas vers lui. Quitte à en faire deux en arrière plus tard.


Elle se leva souplement et quitta la zone médicale. Il était vrai qu'elle était fatiguée. Son petit manège avait consommé un peu trop d'énergie, et elle doutait pouvoir relancer le moindre sort dans l'immédiat. Or, si ses éventails étaient une arme de choix, il valait toujours mieux avoir un coup d'avance avec un sort près à être lancé. En outre, ses petites manipulations s'étaient évaporées, et elle avait à nouveau la force de l'hiver en son contrôle.
La jeune femme retourna à leur tente, et s'allongea sur son lit de camp. Elle n'avait que peu de temps pour vraiment dormir. Mieux valait se reposer partiellement, et manger un peu. Car l'attaque aurait lieu dans très peu de temps.

Suite à un repos régénérateur très court, Sofia repartit. Il lui fallut pas longtemps pour localiser la silhouette de Jerenn, sur l'un des murs d'enceinte. Elle le rejoignit rapidement.
Il avait un nouveau bandage à la main, plus propre et sans doute plus efficace que l'ancien. Au moins avait il pris la peine de se soigner un peu avant l'assaut. Sofia n'a eu le temps que de reconstituer partiellement ses énergies. Mais ce serait toujours mieux que rien. De toutes façons, elle ne s'en servait guère que comme outil tactique, elle n'avait pas vraiment de puissance offensive.

La scène était cruellement familière. Le fait d'attendre, dans une forteresse, que l'ennemi vienne vous cueillir. Le fait de savoir que ce sera voisin contre voisin, famille contre famille. Un même sang qui coulera. Sauf que Sofia n'abandonnerait pas cette fois. Elle lutterait de toutes ses forces.


Au loin, un cri retentit. Le sang pleuvrait sous peu.

Il avait juste baffouillé une réponse avortée à sa question. Il ne pouvait pas savoir bien sûr. Personne ne savait. Les seuls concernés étaient bien au delà de ces mers.


Un changement de sujet pour cacher sa gène sans doute. Ou pour épargner les sentiments de la jeune femme peut être? Qu'importe. Elle lutterait, comme elle l'avait toujours fait jusqu'à présent. Ses propres sentiments n'avaient pas leur place dans la balance.


Rien de tel qu'un encouragement d'équipe. Même si elle n'était pas sûre de la dite équipe. Si Sir Jerenn voulait la poignarder, il lui faudrait forcément attendre. Il aurait besoin de toute l'aide disponible sur ce coup.

Lorsque la présence des mercenaires fut signalée, ils descendirent tout deux du mur, et s'avancèrent sur la plaine. Il étaient deux. Contre vingt-deux. Brillante situation.


Intéressant. La plaine était humide, mais geler le sol n'aurait sans guère d'effet, l'herbe ne présentant pas une surface de contact assez grande... Il lui faudrait foncer dans la masse.

Vous venez vous rendre ? Vous savez que vous pouvez pas gagner !!!

L'excitation de la bêtise. En général, celui qui crie le plus est celui qui ploie le premier... Enfin, les simples d'esprits sont les plus simples à battre. Sir Jerenn lança les fumigènes. Le temps que certains sortent, Sir Jerenn les neutralisant en tirant sur les points vulnérables que forment les articulations entre le tronc et les membres.

Plus que dix. Dont les deux mages. Profitant de la dissipation de l'écran de fumée, ils chargèrent, laissant les mages à l'arrière préparer un sort.
Sofia s'élança à son tour, elle n'était guère compétente à l'arrière. Et elle comptait sur Sir Jerenn pour éviter de lui tirer dessus. Autrement, elle le poignarderait à la première occasion. Son premier adversaire portait un sabre. Lame de mauvaise facture, tenue d'une main malhabile. Adversaire de bas niveau, sans doute débutant. Sofia sortit deux de ses éventails. L'homme eut un sourire condescendant en la voyant les déplier. Puis il frappa. Il déchanta en constatant que sa lame avait bloqué par les fragiles et pitoyables éventails. Leur armature d'acier en faisaient une surprise des plus réussies à chaque fois. Sofia fit coulisser le sabre le long de son éventail, et effectua une tranche généreuse sur le torse de l'homme. Celui ci recula et gémit en voyant la longue plaie qui le parcourait. Sofia repassa à l'assaut et en fligea deux nouvelles, au torse, et au biceps. De quoi le laisser à terre dans sa souffrance. Ce genre d'être n'était pas vraiment habitué à la douleur, et il se laissait vite submerger...


Le second n'eut guère plus de chance que le premier. Le style des Prêtresses était efficace, basé sur la souplesse, la vitesse, et sans doute la danse. Un des mages tendit la main vers elle.


Un flux glacial fut porté par ses éventails, enveloppant la main de l'homme dans de la glace. Oh, ça n'empècherait pas un sort, mais cela le déconcentrerait déjà. Ils étaient trop en arrière pour espérer les atteindre au corps à corps. Elle usa encore de son sort par deux fois, piégeant le pied de deux autres mercenaires. Ils faisaient des cibles simples pour Sir Jerenn...

Le combat s'était terminé rapidement. Seuls restaient Sofia, Sir Jerenn, et l'homme qui avait coordonné cette attaque sur le camp, une des armes de Sir Jerenn sur la tempe. Sofia fut surprise par ce qu'elle décelait dans son regard. La haine. La vengeance. La mort. Elle ne s'y était pas attendue. Elle le pensait trop doux pour se laisser corrompre pour ce genre d'émotions. Pourtant, son corps tendu, sa main crispée sur l'arme, montraient qu'il n'était pas loin de comettre l'irréparable. Ainsi il était capable de violence aigüe, lorsqu'il était placé dans certaines situations. Il avait donc bien des zones d'ombres. Des points sur lesquels il suffirait d'appuyer pour qu'il tourne le dos à ce qu'il aimait et chérissait. Pouvait on faire confiance à ce genre d'homme? Sofia n'en était pas sûre. Autant elle avait presque acceptée d'être neutre à son égard pour toute sa douceur. Autant à présent, elle doutait. Il faudrait une étude plus approfondie. Ce qui n'arriverait sans doute pas...


L'homme tenta de fuir. Sir Jerenn eut la bonne idée de dévier sa frustration sur ce secteur, et lui tirant dans la jambe. Celui ci fut enmené, gémissant et menoté. Il serait jugé et condamné pour ses crimes.


Sofia ne savait pas quoi répondre. Pas après sentie cette violence cachée, qui ne demandait qu'à exploser.


Devait elle le condamner? Elle savait qu'aucun homme n'était pur. C'était un fait. Alors pourquoi être surprise de cette violence. Sir Jerenn était un homme. Il avait obligatoire des failles dans son âme. Cela signifiait il qu'il était un ennemi? Ce serait plus dur à savoir.

Ils rentrèrent au camp, où ils furent accueillis par le général plaintif.


Leur tâche ici était terminée. Les forces armées devait arriver sous peu. Ils prendraient alors leur bateau pour rentrer sur le continent. Elle commençait à ranger ses affaires quand Sir Jerenn la rejoignit sous la tente. Elle s'évertua de se concentrer sur ses affaires. Mais elle devait le dire. Ne plus se cacher.


Elle s'était promise de ne pas s'investir dans les affaires fioriennes pourtant, pas plus que sa Tâche ne le demandait. Mais elle devait le dire. Pour faire avancer l'homme vers la lumière. Elle sauverait les siens à n'importe quel prix. Mais elle pouvait toujours espérer en sauver d'autres...

Il assurait qu'il n'avait pas voulu la mort de cet homme. Pourtant, ses yeux n'avaient pas tenu ce discours au moment des faits. Faire mentir ses yeux était une tâche complexe, d'autant plus difficile pendant une action vive. Comment dénouer vérité et mensonge?

Comme rien n'est ni noir ni blanc, chaque vérité a sa part de mensonge.

Cela n'avait guère plus d'importance après tout. La mission était terminée. Ils rentraient. L'homme serait maintenu captif, puis interrogé par les forces en présence. Le plus important serait de savoir qui avait commandité cette attaque. De simples malfrats se seraient contentés de piller les voyageurs. Ici, l'attaque d'un campement armé laissait entrevoir un dessein bien plus grand. Enca était au centre d'un tourbillon politique confus. L'absence de gouvernement en faisait une proie facile pour une puissance gourmande du continent. Ordre radicaliste d'Enca, ou bien complot d'un des pays voisin? L'homme serait brisé et parlerait. Cependant, Sofia avait l'intuition qu'il lui faudrait un jour revenir ici.

Sir Jerenn était parti revoir les enfants. La jeune femme partit un bref instant à la zone médicale, afin de saluer les patients et le personnel. Elle promit également à Joshua de lui envoyer des lettres. Oh, il ne savait apparement pas lire, mais une infirmière se proposa pour la lecture. Triste de voir que ce conflit d'adultes orgueuilleux touchait les enfants, tant physiquement qu'intellectuellement.


Ce soir là, leurs affaires furent de nouveau empaquetées sur le navire. Ils repartaient pour Fiore. Les troupes arrivées étaient compétentes, et Sofia devait retourner à Era faire son rapport et attendre de nouvelles instructions. Quand à Sir Jerenn, il devait probablement... Et bien... Faire ce qu'il avait à faire. La jeune femme n'était pas certaine de ce en quoi consistait ses activités dans l'espace désorganisé et anarchique que représentait une guilde. Enfin, après tout, c'était son problème...

Le voyage retour ne fut guère plus palpitant qu'à l'aller. Au moins sa longueur avait donné le temps à la jeune femme de commencer le compte rendu écrit de la mission. En trois exemplaires bien sûr.
La guerre couvait à Enca. Cette fois ci, le conflit avait pu être arrêté avant d'avoir débuté. Mais un jour, elle éclaterait. Ce jour là, Fiore interviendrait sans doute. Avec ou contre Enca, en fonction de celui qui prendrait le pouvoir sans doute. Et Sofia serait donc sûrement renvoyé là bas... Peut être auraient ils le droit à un véhicule plus rapide cette fois là...


Arrivés à leur destination, Sofia se tourna vers Sir Jerenn.

Ce fut un plaisir de travailler avec vous. Je vous remercie pour votre soutien dans la réalisation de cette mission spéciale. J'espère que nous aurons l'occasion de nous revoir Sir Jerenn.