« Allez Lyly, s’il te plaîîît, ce doit être si amusant ! »

Il était une fois une jeune fille nommée Lyn (surnommée Lyly par sa fratrie). Nouvellement arrivée dans la célèbre guilde de Fairy Tail résidée en Fiore dans la belle ville de Magnolia, il lui fallait à présent accomplir une première mission qui resterait gravée dans son histoire. Deux raisons la poussaient à choisir avec soin son premier travail : la plus noble était son sentiment de devoir se montrer digne de sa nouvelle guilde, la seconde son manque imminent de finances. Il lui était apparu que maintenant qu’elle faisait partie de Fairy Tail, il lui fallait adopter un rythme de vie semblable à celui des autres humains ; cela ajouté au fait qu’il n’y avait pas tant d’arbres à Magnolia (la vie dans les arbres est meilleure que ce que l’on s’imagine) la forçaient à se trouver un logement impliquant loyer, et les menus travaux accomplis sur sa route ne lui avaient rapporté que de minces économies. En bref, que de discours inutile pour en arriver à ceci : labeur s’imposait, et c’est pourquoi Lyn se trouvait devant le panneau des missions proposées à sa guilde.
Bien évidemment, Lyn n’était pas seule. Autour d’elle s’était rassemblé l’ensemble du reste de la joyeuse famille Hylian, et chacun avait un œil sur un coin de l’immense tableau afin de trouver au plus vite une mission convenable ; d’ailleurs, il semblait que la jeune Nayri avait trouvé quelque chose, car elle secouait depuis quelques instants le bras de sa sœur. Cette dernière regardait l’affiche d’un air un peu craintif.

« Mais de quoi as-tu peur ? s’impatientait Nayri. Il ne s’agit que de livrer des sucreries.
- C’est si loin, Nay. Te souviens-tu de la carte que nous avons trouvée dans les archives ? répondit Lyn sans se soucier du regard incrédule d’un de ses collègues, aux yeux de qui elle devait sans doute s’adresser au mur. Enca est plus éloignée encore que Midi, mon pays natal. Or combien d’années cela m’a-t-il pris pour parvenir ici ? Maintenant que j’y suis, je ne veux pas prendre le risque de repartir !
- Mais ça n’est pas la même chose. Comme tu l’as dit, tu auras une carte : rien à voir avec le vagabondage auquel tu t’es livrée durant tout ce temps.
- D’autant moins que tu seras en chariot ; c’est bien plus rapide et civilisé que la marche, soutint Mia.
- De plus, tu sais précisément où tu dois aller, contrairement aux premiers temps de ton escapade », acheva Mira.

La demoiselle n’insista pas ; elle détacha délicatement le morceau de papier et l’apporta au comptoir pour signaler qu’elle accomplirait le travail.


Lorsque les six compagnons entrèrent dans la confiserie de Crocus, quelques heures plus tard, il y régnait une grande agitation. La commande que livrait Lyn était spéciale : elle faisait partie d’un plan humanitaire d’aide aux habitants d’Enca, tous victimes de la guerre civile. La jeune femme espérait ne pas devoir assister à de la violence.
On lui confia donc la voiture attelée de chevaux robustes et emplie presque intégralement de caisses en bois. Derrière le banc du conducteur, toutefois, il y avait la place pour un homme de s’allonger : Lyn songea qu’elle avait oublié de prendre une couverture. Quant aux vivres, elle espérait pouvoir se sustenter directement à la source, c’est-à-dire en empruntant à Dame Nature ses productions de saison. (Bilan : elle est arrivée mains dans les poches. A-t-elle seulement des poches ?) Après quelques instructions supplémentaires, le voyage put commencer.

Les paysages n’avaient rien de nouveau pour notre petite héroïne, puisque le chemin était, dans un premier temps, le simple retour que celui accompli pour se rendre à Crocus. Aussi ne prêtait-elle aux alentours qu’une attention effacée, perdue dans des pensées inquiètes. Les arguments de ses frères et sœurs l’avaient atteinte et la distance ne lui faisait plus tellement peur ; cependant, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle pouvait échouer dans sa mission. Si des ennemis l’attaquaient ? Elle ne maîtrisait encore que très mal sa magie. S’ils étaient toute une bande ? Jamais elle ne pourrait se défendre.

« Je suis bête de m’inquiéter, s’exclama-t-elle enfin. Personne ne s’en prendrait à de bêtes friandises, n’est-ce pas ? »

Assises sur le toit de la carriole, les deux Nayri échangèrent un regard, et Mia retint un rire. Il était évident que ces trois-là n’hésiteraient pas à prendre le contrôle d’une voiture de sucreries mal gardée.

Afin de ne pas rendre ce récit ennuyeux à mourir, je vous épargnerai la longue traversée des routes de tout le continent et ne vous conterai que les événements notables. De retour à Magnolia, Lyn s’arrêta à la guilde pour y emprunter quelques couvertures, sacoches et flacons (ces deux derniers éléments recommandés par Mira, spécialiste de la question). Puis, pour être franc, il ne se passa rien ; ou du moins, rien d’intéressant. Jerenn et les Hylian arrivèrent à Enca et… hein ? Jerenn ? Qui est-ce ? Pourquoi sont-ils déjà à Enca ?
Ah oui, forcément, des pages étaient collées. Pardonnez-moi, reprenons. Mais c’est ennuyeux, il ne se passe rien durant des heures. L’auteur a fait un remplissage pourri. Passons directement au chapitre suivant…
Lorsqu’ils arrivèrent à la frontière entre les royaumes de Fiore et de Bosco, les Hylian voulurent s’arrêter pour prendre une pause. Bien sûr, les cinq sixièmes du groupe n’étaient pas affectés par la fatigue ou par l’inconfort du transport, mais ils n’en oubliaient pas pour autant la dernière fraction de la famille ; Lyn rangea le chariot un peu à l’écart de la route, en descendit et s’allongea paresseusement sur le sol, sans plus de cérémonie. L’herbe était douce, le ciel dégagé, il régnait une chaleur apaisante ; elle ne manquait pas de sommeil, c’est pourtant tout naturellement que la jeune fille s’endormit.
Parenthèse ! Vous avez sans doute déjà entendu au moins une histoire de fantômes, n’est-ce pas ? Les âmes des morts qui hantent les vivants, tout ça. Portes qui se ferment… Lumières allumées… eh bien figurez-vous que les inventeurs de ce genre d’histoire se mettent le doigt dans l’œil jusqu’au coude ! Il est très difficile pour une âme de faire agir un élément physique. Il faut énormément de concentration psychique et surtout, que l’objet soit immobile. Mais pourquoi cette parenthèse ? Parce que c’est justement à cause de l’incapacité des âmes à empêcher le mouvement d’un objet que le chariot s’est fait voler ! Lyn a hélas le sommeil très profond et la secouer n’est pas évident quand on n’a pas de corps ; les Hylian ne purent donc rien faire à part attendre le réveil de cette belle étourdie.


« Je suis réellement la plus imbécile de toutes les idiotes ! , gémissait-elle sans cesse quelques minutes après son réveil.
- Pas plus que Lei quand il… commença Nayri, aussitôt interrompue par l’intéressé.
- Oui ben hein, ça va ! grogna ce dernier, on va pas le ressortir à chaque fois…
- Et puis Mira a suivi le chariot, on va très facilement pouvoir la retrouver. C’est elle qui possède l’aura la plus forte d’entre nous. »

Suite à cette parole de sagesse, les Hylian se remirent en route ; il n’y avait pas de traces sur le sol, mais l’aura de Mira était clairement discernable par les êtres dépourvus de corps et ils surent ainsi que les bandits avaient suivi la route. Sans oublier Lyn, ils suivirent donc le même parcours jusqu’à apercevoir, non loin devant eux, un homme assis sur l’herbe qui bordait le chemin.

« C’est pas un des voleurs, ou tu pourrais être sûre que je l’aurais remarqué ! », fit Mia avec l’expression faciale de Tom lorsqu’il s’apprête à attraper Jerry.

Lyn s’approcha silencieusement (car elle ne faisait jamais de bruit en marchant, enfance dans la forêt oblige) et rougit avant même de s’adresser à l’inconnu.

« Hum… Excusez-moi ? fit-elle d’une petite voix pour attirer son attention sans l’agresser. N’auriez-vous pas vu passer un chariot, assez grand, empli de caisses en bois et conduit par quelques hommes ? »

Anna Anderson, Noah A. Kayuuko, Sybilia Philips, Amaterasu Hinagiku, Saphira Etlnam Karei et maintenant Lyn Hylian. On peut ajouter les mages de Legion, Ed Fones, Jessica Haijo, Marre-chan. Il rencontre que des filles, je sais pas ce qu'elles lui trouvent mais franchement c'est pas juste. On remercie Shin Maboroshi, Coloro Haïne et Goubkine.... je sais pas si on peut compter Kusodari pour un garçon pour représenter les hommes dans les aventures de Jerenn. Bon maintenant que le carnet de voyage que je suis à finir de se plaindre..... Attend qui dit que je me plains.... Jerenn t'es méchant !!! Donc revenons à cette nouvelle rencontre qui va perturber les sens de Jerenn. Lyn Hylian, une mage de Fairy Tail, la pauvre fille a perdu sa cargaison et tombe sur Jerenn, elle y a perdu au change, la pauvre.... bon revenons à la mission


Jerenn voyageait toujours, suivant le moindre indice pour retrouver Spectre. Là il était sur le chemin du retour, à la frontière entre Bosco et Fiore, il n'avait malheureusement pas trouvé l'homme qu'il cherchait, une habitude qui commençait à user les nerfs de notre pistomancien.Il fallait qu'il le trouve, l'attente le rongeait petit à petit, cette envie de vengeance ou justice, peu importe son nom devenait difficile à supporter pour lui. Il avait l'impression d'avoir briser la promesse fait à son maitre. Après avoir marcher toute la nuit et une bonne partie de la journée, il s'était accordé une pause le long de la route. Assis dans l'herbe, son sac à coté de lui, les jambes allongées et un brin de blé dans la bouche, il récupérait tranquillement. Une jeune femme l'approcha.

Hum… Excusez-moi ?

N’auriez-vous pas vu passer un chariot, assez grand, empli de caisses en bois et conduit par quelques hommes ?

Hum ?! Un chariot ? J'ai fermé les yeux quelques minutes, mais il me semble bien qu'un chariot est passé avec à son bord, quatre ou peut être cinq hommes armés, plutôt content de leur cargaison. Entre ta demande et ça, je suppose qu'ils te l'ont volé ?

Jerenn jeta son brin de blé. Il se releva, embarqua son sac et vérifia ses armes.

Allez, jeune fille, allons récupérer ce qui t'appartient. Ils sont partis vers Bosco. Pas de bol pour eux, il y a plu hier, donc ils vont laisser de belle trace jusqu'à leur camp. Les bandits de grands chemins sont malheureusement tous les mêmes et tous si prévisibles que ça sera lassant je pense. Mais leur filer une bonne correction sera divertissant.

Sans attendre que la jeune femme accepte, Jerenn se mit en route, un détour par Bosco pour jouer avec des voleurs.

Je suis Jerenn Jarvis, mage de Phantom Lord, ravi de faire ta connaissance.... Quel est ton nom, jeune fille ?

Que fais-tu par ici avec ce chariot rempli de caisses en bois ? Tu livres une cargaison ?

Waouh, trop de suspense, une cargaison inconnu, une fille mystérieuse, des voleurs bruyants et un pistomancien qui s'invite.... A votre avis qui est l'intrus ? Bin ouai c'est Jerenn, lui on le connait, on sait ce qu'il se passe dans sa petite tête, il va faire comme d'habitude... Lyn méfie-toi... c'est un..... Aoutch, fermé brutalement classique, aucune éducation, Cro-magnon ne connait que la violence... Bref, nous allons bientôt connaitre la réaction de Lyn Hylian et je sais que Jerenn sera perturbé par les Hylians... hi hi hi hi hi.... Bien fait !!

Mia émit un « Tseuh ! » à la fois indigné et exaspéré.

« Elle est bien trop timide. Ce n’est pas comme ça qu’on aborde un homme ! Elle aurait dû me laisser m’en charger…
- Du calme, petite, c’est cela qui fait son charme, s’amusa Lei.
- Ne m’appelle pas petite, jardinier ! » rétorqua-t-elle.

Tous deux s’emportèrent dans une amicale (!) chamaillerie. Pendant ce temps, l’homme en question avait levé les yeux sur Lyn et répondait :

« Hum ?! Un chariot ? J’ai fermé les yeux quelques minutes, mais il me semble bien qu’un chariot est passé avec à son bord, quatre ou peut-être cinq hommes armés, plutôt contents de leur cargaison. Entre ta demande et ça, je suppose qu’ils te l’ont volée ?
- Vous supposez bien, soupira Lyn en se reprochant intérieurement, une fois de plus, d’avoir été aussi stupide. Je me suis endormie… »

Elle ne prit même pas la peine d’achever sa phrase, qu’elle savait sans intérêt. D’ailleurs, son interlocuteur ne l’écoutait plus : il rassemblait ses affaires et –la demoiselle en eut un frisson– ajusta des armes à feu fixées à sa ceinture. Des armes à feu… Etait-il un assassin ? La jeune Hylian rejeta aussitôt cette hypothèse car l’âme du tireur était belle, exempte des taches faites par les crimes. Plongée dans sa réflexion, il la fit sursauter en reprenant la parole.

« Allez, jeune fille, allons récupérer ce qui t’appartient. Ils sont partis vers Bosco. Pas de bol pour eux, il a plu hier, donc ils vont laisser de belles traces jusqu’à leur camp. Les bandits de grands chemins sont malheureusement tous les mêmes et si prévisibles que ça sera lassant, je pense. Mais leur filer une bonne correction sera divertissant. »

…ce qu’il était bavard ! Lyn avait beau être timide, il était rare qu’elle soit ainsi emportée par un flot de paroles. Coite, elle mit une seconde à réaliser qu’il était déjà parti ; elle dut courir sur quelques mètres pour le rejoindre, mais grâce à son habituel silence, il n s’en aperçut pas. Intimidée, elle garda la tête baissée jusqu’à ce qu’il se remette à parler.

« Je suis Jerenn Jarvis, mage de Phantom Lord, ravi de faire ta connaissance… Quel est ton nom, jeune fille ? »

Un mage… Ses armes devaient sans doute être magiques, dans ce cas. Il ne tirait probablement pas de balles réelles… probablement pas…

« Je… Je suis Lyn Hylian, de Fairy Tail. Enchantée de vous connaître, Monsieur Jarvis.
- Que fais-tu par ici avec ce chariot rempli de caisses en bois ? Tu livres une cargaison ?, enchaîna-t-il aussitôt.
- Je dois les apporter à Enca, en effet. »

En temps ordinaire, elle en aurait sans doute dit davantage sur sa mission, ses craintes ou juste la pluie et le beau temps. Mais Jerenn Jarvis, peut-être à cause de son assurance ou de la présence de ses armes, l’intimidait réellement et elle n’osait pas en dire plus que ce qu’il demandait. Tous deux avancèrent donc sur le chemin qui, comme l’avait prédit le jeune homme, devenait boueux. S’y dessinaient de profondes empreintes de véhicule, ce que fit hausser un sourcil à Lyn. Son chariot n’était pas assez lourd pour autant s’imprimer dans le sol… La réponse fut apportée quelques minutes plus tard par l’apparition d’un croisement : de toute évidence, elle n’était pas la seule à voyager sur cette route, sans doute elle-même créée par le va-et-vient des véhicules.

« Par où sont-ils partis ? demanda-t-elle mentalement à ses frères et sœurs.
- Par ici, répondit aussitôt Nayri en pointant du doigt l’un des chemins. L’aura de Mira-neechan est très nettement décelable.
- C’est comme si… elle s’était concentrée pour laisser une plus forte empreinte. », ajouta la seconde Nayri en un murmure.

Il n’en fallut pas plus à Lyn pour s’élancer dans la direction pointée par ses sœurs. Mira était indéniablement la plus forte de la famille, mais elle n’aimait pas la savoir seule pour une raison autre qu’une visite à Hyrule. D’ailleurs, courir dans une plaine lui évoquait ce pays, et elle était sûre que Mira y avait aussi pensé. Elle ne le quittait que pour être avec eux… Seule, cela n’avait plus aucun sens d’être éloignée de son bien-aimé.
Les Hylian, vivant ou pas, parvinrent ainsi au sommet d’une colline ; en contrebas, il y avait une vallée encadrée par la colline voisine et celle sur laquelle ils se trouvaient. Et au pied de la seconde colline, il y avait une grotte…

« Son aura émane de là-bas, aucun doute, confirma Nayri.
- Mais dis-moi, Lyly… Tu n’oublierais pas quelqu’un ? », fit tout à coup remarquer Mia.

L’interpelée pâlit. Effectivement, elle avait couru à perdre haleine en oubliant totalement l’existence de…

« Monsieur Jarvis ? »

Vous avez vu ? Lyn Hylian suit les voleurs à la trace, comme si elle savait où ils étaient. Un sourcier avec ses deux baguettes pour trouver de l'eau. C'est plus de l'instinct ou par la réflexion qu'elle les trouve. Elle a un radar ? Elle sait où ils sont et elle y va. Ah ah ça t'en bouche un coin Jerenn. Allez rattrape-toi et va faire ton bourrin !!!

Après une brève discussion, la jeune femme se présenta comme Lyn Hylian, une mage de Fairy Tail. Cette dernière livrait une cargaison pour Enca. La cargaison en question avait été volé. Le pistomancien suivit la mage de Fairy Tail. Au croisement, elle prit une direction presque de manière instinctive comme si le chemin, qui menait aux voleurs ,était fléché. Mais ce n'était pas ce qui retenait l'attention de notre pistomancien, il marchait prudemment car il se sentait observer comme si on le traquait. Il n'aimait pas cette sensation, mais le plus bizarre c'est que cette sensation n'était pas hostile. Le mage de Phantom Lord se ressaisit pour se concentrer pour le moment sur les voleurs

Il suivait prudemment la mage de Fairy Tail, ils arrivèrent au sommet d'une colline et au loin on pouvait distinguer une grotte où les voleurs pouvaient se cacher avec la cargaison. Jerenn se trouvait quelques pas en retrait derrière à l'affut d'un danger potentiel.

Monsieur Jarvis ?
Jerenn suffira amplement. Tu m'as l'air d'avoir un bon instinct. J'ignore comment tu fais, mais on est sur le bon chemin. Ta cargaison est là-bas dans la grotte, les traces de roue y mènent directement. Ils sont vraiment pas doués.

Le pistomancien prit les devants, il descendit la colline devant la mage de Fairy Tail. Il se planta au milieu du chemin à la vue de tous et avança vers la grotte. Il marchait en sifflotant comme un randonneur à la recherche de champignons ou de fruits des bois, à découvert sans aucun plan, les voleurs pourraient le voir arriver et la sentinelle pourrait prévenir les autres.

Jerenn se rapprochait de la grotte accompagné de Lyn juste derrière lui. Au cas ou, la situation dégénérerait, il serait en premier ligne pour répliquer. Il voyait enfin l'entrée de la grotte et à la surprise du pistomancien, il n'y avait personne pour surveiller l'entrée. Les voleurs était si incompétents que ça pour laisser l'entrée de leur repère sans surveillance ?

Oh, il y a quelqu'un ?!

Le mage était à l'entrée de la grotte.
C'est le facteur..... J'ai un colis pour la bande d'abrutis que vous êtes..... Bon personne, on entre. C'est pas une effraction, puisque c'est ouvert.

Le mage entra dans la grotte, bien éclairée par une multitude de torches. Il ne manquait plus qu'un joli tapis dans l'entrée. Une lueur plus intense et une chaleur plus importantes que les torches se firent ressentir. En avançant dans la grotte, les deux mages virent un joli feu de camp et un groupe de voleurs autour à moitié endormi. A coté d'eux se trouvait la cargaison que la mage de Fairy Tail devait amener en Enca.

Bon, récupères le chariot et la cargaison, je m'occupe de nos amis.

Un bâillement se fit entendre et l'un des voleurs se leva, voyant les deux mages qui s'étaient invités chez eux. Les voleurs se réveillèrent grâce à l'alerte du premier et un petit combat allait s'engager.

Cela risque d'être un peu plus long que prévu....

Jerenn..... t'es trop con !!! Voilà j'ai résumé le Rp du point de vue du carnet. Vous voulez que je dise quoi d'autres ? Il fait l'idiot pour amuser la galerie parce que c'est facile pour lui. Et après ?! Bin les problèmes se pointent par le réveil des voleurs. Ça fait mal de le dire mais, même si les voleurs ne font pas le poids face à Jerenn, il oublie qu'il est pas seul. Il ignore comment va réagir Lyn. En plus ils ont l'air d'être plusieurs à l’intérieur de la demoiselle

« Jerenn suffira amplement. Tu m'as l'air d'avoir un bon instinct. J'ignore comment tu fais, mais on est sur le bon chemin. Ta cargaison est là-bas dans la grotte, les traces de roue y mènent directement. Ils sont vraiment pas doués. »

La demoiselle poussa un imperceptible soupir. Durant sa litanie, il n’avait même pas remarqué qu’elle s’apprêtait à lui expliquer la source de son « instinct ». Peut-être s’en fichait-il, tout simplement... D’ailleurs il était déjà parti, encore une fois. Mais ce n’était que justice, puisque elle-même ne l’avait pas attendu lorsque Nayri l’avait guidée jusqu’aux voleurs. Il avançait avec un calme presque exagéré, comme s’il savait pertinemment que les bandits n’avaient aucune chance contre lui, et Lyn se fit la réflexion qu’il devait être très fort. Etait-il un justicier qui errait sur les routes à la recherche de la veuve et de l’orphelin ? Puisqu’elle n’était ni l’une ni triste d’être l’autre, elle se dit qu’elle lui faisait donc perdre son temps. Mais il ne semblait pas pressé et sifflotait un air qu’elle ne connaissait pas tout en marchant, insouciant (inconscient ?). La petite Hylian n’avait pas grande expérience des bandits, mais d’après ce que Mira lui avait raconté de ses aventures dans les plaines, il était fort imprudent de s’approcher à découvert car cela présentait le risque d’être vu par une sentinelle. Jerenn Jarvis n’en avait-il donc cure ? Ou était-il réellement sûr de pouvoir s’en sortir haut la main ainsi ? Certainement, puisqu’une fois qu’il fût arrivé à l’entrée du repère, il s’écria :

« Oh, il y a quelqu'un ?! C'est le facteur... J'ai un colis pour la bande d'abrutis que vous êtes... Puis il ajouta d’une voix normale : Bon personne, on entre. C'est pas une effraction, puisque c'est ouvert. »

Lyn ne se permit aucun commentaire. Son attitude lui rappelait un peu celle de Lei : l’assurance, un charisme certain et un soupçon de suffisance ; c’était toutefois ce dernier critère qui différenciait le pistomancien de son frère : Lei simulait la suffisance, et il ne semblait pas que ce soit le cas de Jerenn.
Pendant sa réflexion, l’intéressé entra dans la grotte comme s’il agissait de son propre domicile. Lyn dut reconnaître que ceux qui l’avaient dépourvue de sa cargaison n’avaient guère que cette dernière action à vanter sur un C.V. ; leur indiscrétion était à la mesure du feu autour duquel ils s’étaient endormis.

« Ne trouvez-vous pas particulièrement ironique que ces individus, après avoir volé un chariot d’une personne endormie, se le fassent reprendre quelques heures plus tard durant leur sommeil ? », fit remarquer Kat.

Sa sœur vivante fut en effet soulagée de constater que ledit chariot était là, encore chargé. Sur son toit de toile, Mira regardait les voleurs d’un œil mauvais ; elle salua toutefois sa fratrie par un sourire.

« Mira ! Est-ce que tu vas bien ? , s’exclama mentalement Lyn.
- Oui, ne t’inquiète pas ainsi, la rassura l’interpellée. Il va falloir distraire ces déchets pendant que l’on sort le chariot. Il pourrait presque réveiller ces serpillières… Mais j’en doute, acheva-t-elle d’un ton chargé de mépris.
- Bon, récupère le chariot et la cargaison, je m’occupe de nos amis. », fit Jerenn comme s’il avait entendu les paroles de Mira.

A peine avait-il dit cela que l’un des malfrats sortit du sommeil. Lent comme le pistomancien l’avait prédit, il bâilla à s’en décrocher la mâchoire et se mit avec peine sur ses pieds. Il s’aperçut de la présence des intrus avec une expression risible et, reprenant enfin ses esprits, il alerta ses congénères. Lyn se figea : elle ne savait pas se battre. Il lui fallait s’en remettre à Jerenn, certes sûr de lui mais seul. D’ailleurs, pendant que tous se levaient avec plus ou moins de difficulté et prenaient conscience de la situation, le mage constata :

« Cela risque d’être un peu plus long que prévu… »

Incapable de déterminer s’il y avait là une véritable inquiétude dissimulée ou juste l’ennui de subir plus longtemps la corvée, la demoiselle en détresse préféra s’en remettre au courage du héros solitaire. Elle monta d’un bond souple sur le banc de conducteur et s’empara des rênes ; par malchance, le couple de chevaux s’agita et voulut se rebiffer. Aussitôt la plus douce des Nayri alla les calmer, et son aura animale les rassura. Cependant leur tentative de rébellion avait attiré l’attention de quelques bandits qui se ruèrent vers le chariot. Lyn fit aussitôt claquer les rênes, bien que la violence la dégoûte, et Nayri encouragea les chevaux à s’activer pour ne pas que sa sœur ait à le faire trop longtemps par ce moyen. Ils n’avaient donc fait que quelques mètres lorsque les individus les rattrapèrent, et refusant de céder à la panique, la jeune mage de Fairy Tail détendit chacun de ses muscles pour s’écrier :

« Peaceful Death ! »

Nayri, cette fois-ci la plus violente des deux, fut la première à réagir à l’appel. Elle se faufila aussitôt dans le corps de sa sœur spirituelle. Instantanément, le regard de l’enveloppe corporelle se fit plus dur et tandis que l’un des voleurs tentait de monter sur le banc, des ongles se plantèrent dans sa main, si profondément qu’un peu de sang coula. Il lâcha en un cri de douleur et tomba sur le sol de la grotte. Les ongles en soi n’étaient pas vraiment longs, mais la rage libérée de Nayri est légendaire et la violence qu’elle applique à travers le corps de Lyn est toujours à sa hauteur. Quoi qu’il en soit, un second inconscient eut droit au tranchant de sa main sur la gorge, ce qui lui coupa net le souffle et le fit tomber à son tour. Le chariot était à présent parvenu à l’entrée de la grotte et tandis qu’il déboulait sur le chemin, Nayri-à-travers-Lyn se retourna pour s’assurer qu’aucun malappris ne s’était aventuré à s’accrocher au véhicule. Elle fit bien, car c’était justement le cas ; sans hésiter, elle sauta du banc et sa jumelle fit arrêter les chevaux pendant qu’elle s’approchait du bandit mis à mal par sa traînée sur le sol caillouteux. De son ton le plus glacial, la redoutable femme-chat lui cracha :

« Ne t’avère plus jamais de toucher à ma famille ou quoi que ce soit qui m’appartienne. Si tu passes outre ce que je viens de te dire, je te réduis en pâtée et je te mange. »

L’homme retira ses mains du chariot comme si ce dernier les lui brûlait, ce qui le fit tomber face contre terre. Il se releva à une vitesse impressionnante et se rua vers la grotte. Il eut pourtant un instant d’hésitation avant d’y pénétrer, car le jeune pistomancien s’y trouvait encore et il ne valait sans doute pas mieux que cette furie aux yeux assassins. Il fixa l’intérieur une seconde, puis se retourna vers le-corps-de-Lyn-avec-l’âme-de-Nayri. Comme celle-ci faisait hausser un sourcil à celui-là, le regard chargé de haine et de condescendance, l’individu prit la fuite entre les collines.
Lyn reprit le contrôle de son corps et activa une seconde fois sa technique de ralentissement. Nayri la laissa donc et s’étira.

« Je ne suis pas mécontente d’être morte. Quelle plaie que d’avoir un corps !
- Tu ne trouves pas que tu y es allée un peu fort ?, s’inquiéta Lyn d’une voix douce mais audible pour les mortels. Je sais qu’ils en voulaient à notre cargaison, mais quand même…
- Comme d’habitude, tu es trop gentille, Lyly. Si nous n’étions pas là, tu te serais déjà faite bouffer dans ce monde. »

La demoiselle baissa les yeux. Bien qu’elle fût blessée, elle savait que Nayri lui avait dit cela pour qu’elle réagisse. Elle savait qu’elle était faible, elle aurait aimé changer ; mais tout était si simple quand les Hylian étaient là pour elle.

« Ne la réprimande pas, Nayri. Lyn a bien le temps de se forger le caractère. Et tant que nous sommes là, il n’y a pas lieu de se demander ce qui ce passerait si ça n’était pas le cas. »

Nayri ne répondit rien à Mira, qui était restée sur le toit de la carriole. Une dispute entre ces deux-là ne pouvait rien donner de bon, et de toute façon aucune n’aurait aimé se battre avec l’autre. Elles étaient sœurs, l’avaient choisi.

« Vivement que tu puisses changer la structure de ton corps pour que je puisse t’aider, moi aussi., dit Lei pour changer de sujet. Je lui aurais bien mis mon poing dans la face.
- Lyly, pourquoi n’entraînerais-tu pas ton corps comme tu le fais pour Kat-chan et moi ? Lei pourrait se servir de ta force…, proposa Nayri en les rejoignant.
- Hors de question !, fit une voix familière. Ce serait bien trop disgracieux, alors qu’elle est si mignonne ! »

Mia s’approchait d’eux… et elle n’était pas seule. En fait, elle était perchée sur Jerenn Jarvis : une jambe sur chaque épaule et les mains dans ses cheveux, elle se balançait joyeusement au rythme de la marche et le pauvre ne se rendait bien sûr compte de rien.

« Il les a nettoyés comme un vrai justicier ! Ce garçon est une perle, Lyly, surtout ne le laisse pas s’échapper. Ne t’inquiète pas, il ne t’a pas vue quand tu as fusionné avec Nayri. »

Tandis que la concernée s’interrogeait à voix haute sur le bien-fondé de la remarque et que Mia répondait d’un rire, Lyly s’approcha du couple insolite.

« Monsieur… Euh non, Jerenn… Vous allez bien ? »

Elle hésita un instant, jeta un coup d’œil au chariot et aux Hylian qui discutaient joyeusement. Puis elle se retourna vers Mia, toujours perchée sur Jerenn ; comme il fallait s’y attendre de sa part, elle avait deviné ses pensées et l’encouragea d’un signe de tête et d’un grand sourire.

« J… Jerenn… Accepteriez-vous de faire le voyage jusqu’à Enca avec moi ?»

Qu'est que c'est que ça ? Lyn change de forme  avec les autres Hylians. Moi je l'ai vu et pas Jerenn na na nère ! La jeune fille a exécuté les ordres de Jerenn pendant que lui s'occupait des voleurs. C'était pas vraiment un combat, je dirais que cela ressemblait à un bottage de fesses.

Lyn partait avec la marchandise et Jerenn était au service après vente. Il recevait les clients mécontents, ils étaient quelqu'un a exprimer leur mécontentement. Leur plaidoirie était entendu mais ça donnait pas grand chose mis à part des coup de pieds aux fesses. Jerenn n'avait même dégainé ses armes, les voleurs dormaient à moitié ou étaient réveillés à moitié... au choix... De toute manière ça change pas grand chose, après quelques minutes de combat pas très important. Les voleurs n'avaient plus à se plaindre dans l'ensemble. Un service après vente efficace surtout pour les plaintes de voleurs. Le pistomancien ressortit de la grotte en sifflotant, le travail accompli. Il allait pouvoir rentrer chez lui.

Ah zut j'ai oublié de faire signer le reçu.... Bon tant pis ! Puis je suis pas sur qu'ils veuillent le signer....

Jerenn marchait pour rejoindre Lyn et son chariot rempli de sucettes. Toujours en sifflotant comme un touriste sur les plages de sable fin de Caelum sans sa serviette de plage et ni son ensemble masque, tuba et palmes pour observer les petits poissons.

Monsieur… Euh non, Jerenn… Vous allez bien ?
Très bien, ce ne sont pas quatre voleurs à moitié endormi qui auront le dernier mot avec moi.

J… Jerenn… Accepteriez-vous de faire le voyage jusqu’à Enca avec moi ?
Bien sur. Mettons-nous donc en route ! Enca c'est pas la porte à coté.

Jerenn grimpa sur le chariot et les deux mages prirent la direction d'Enca. Une longue route qui serait tranquille enfin c'est ce que pensait le pistomancien.

Quelle est cette sensation étrange ? Je ne comprends pas, depuis que je l'ai rencontré, j'ai cette étrange sensation que nous sommes surveillés. Je n'aime pas mais pas du tout ça. Et le pire c'est que je suis incapable de déterminer d'où ça vient et si c'est dangereux mais en tout cas ça ressemble à de la magie. Est-ce que quelqu'un la suit ? A première cela semble juste une jeune mage en mission, le tatouage de Fairy Tail..... Bin où qu'il est ? Elle est loin d'être une tueuse ou c'est une excellente comédienne, elle ne me rappelle aucune personnalité importante du continent.... A moins que je sois la cible, non non non, c'est pas plausible, je ressens cette sensation que depuis que je l'ai croisé. Donc c'est possible que cette sensation émane d'elle et pourtant cela semble pas le cas c'est tout autour de moi mais sans localisation précise..... Je sais pas je vais rester sur mes gardes ça ira. Cette sensation me semble pas dangereuse mais restons prudent quand même. Sur le chemin j'avais l'impression que c'était sur mes épaules... je dois perdre la tête. Bref reviens sur la mission Jerenn, aide cette petite.

Alors Lyn, tu transportes quoi vers Enca ? C'est pas une destination de toute tranquillité que tu as choisis.

Voilà le pistomancien embarqué pour un voyage vers Enca, lui qui voulait rentrer chez lui, bin c'est loupé bien fait. Ah ah son esprit est torturé par les présence des Hylians autour de lui, encore bien fait et il vient d'être réquisitionné par Lyn, bien fait... encore. Ah ah ah je suis mort..... aieuh il m'a fermé violemment, t'es méchant Jerenn !

L’immédiateté et la brutalité de sa réponse prirent la jeune Hylian de court. Il avait réagi comme par réflexe, et elle pouvait voir à son âme qu’effectivement, il n’était pas dans son habitude de refuser un service. Mais tout de même ; il la connaissait à peine et acceptait de partir pour un voyage de plusieurs jours. N’était-il pas… imprudent ? Lui ne voyait pas l’essence des gens, et Lyn pouvait très bien être diabolique.
Il y eut plusieurs rires étouffés dans l’assemblée spirituelle.

« Toi, diabolique ? Tu te rappelles de la guêpe dont tu as pris soin pendant plusieurs jours ?
- Je ne vois pas le rapport ! Elle souffrait, c’était normal de l’aider ! »

Jerenn Jarvis était déjà monté sur le banc de conducteur, aussi en fit-elle autant ; Nayri, Nayri et Mia s’installèrent à nouveau sur le toit, Mira se plaça en amazone sur l’un des chevaux et Lei s’assit sur le côté de Lyn où Jerenn n’était pas en passant un bras autour de ses épaules. Ils prirent ainsi la route qui s’annonçait longue et sans doute ennuyeuse.
Comme pour confirmer cette hypothèse, un long silence suivit. Lyn, fidèle à son habitude, n’émettait pas le moindre son par son existence et le chariot tanguait de manière discrète, ne secouant que peu ses passagers. Quant au pistomancien, il semblait plongé dans la réflexion et sa voisine profita qu’il était ailleurs pour sonder plus profondément son âme. A sa grande surprise, elle le trouva tourmenté, lui qui était si placide depuis leur rencontre. Il était teinté d’une inquiétude dont elle ne trouva d’abord pas la cause ; et puis, quelle était cette ombre qui planait sur lui ? Elle eut la sensation qu’il était hanté par un souvenir, un désir, un objectif à sa vie qui tâchait sa belle âme. Elle devina qu’il avait tué, mais toujours pour des intentions nobles ; qu’il avait un être cher sans que cela soit romantique – une sœur ? Durant une seconde, elle pensa qu’il s’était aperçu qu’elle l’analysait, car il posa son regard sur elle de façon appuyée. Il y eut alors un peu de désarroi, et elle supposa qu’il cherchait son tatouage de guilde. Elle rougit très légèrement ; pourquoi l’idée de le lui montrer l’intimidait-elle, elle dont la pudeur n’avait pas fait partie de l’éducation ?
Elle avait ainsi perdu le fil de son analyse et Mia, allongée sur le toit, eut un sourire indulgent. Sa grande sœur découvrait-elle enfin le trouble que peut provoquer la présence d’un représentant du sexe opposé ? Ledit représentant ne s’était aperçu de rien et ses sentiments s’arrêtèrent sur la bienveillance. Mia soupira. Lui ne la voyait sans doute que comme une petite fille égarée, et d’ailleurs, la question féminine ne semblait pas beaucoup le perturber.

« Alors Lyn, tu transportes quoi vers Enca ? C’est pas une destination de toute tranquillité que tu as choisie.»

La prise de parole de Jerenn ramena les deux songeuses au monde tangible. Combien de temps le silence avait-il duré ?

« Je livre des friandises dans le cadre d’un plan humanitaire, récita Lyn. Je n’ai pas choisi la destination… mais ça me fait plaisir si je peux aider des gens. », acheva-t-elle, cette fois-ci avec son cœur.

La petite mage soupira. Elle ne savait même pas pourquoi elle continuait à ajouter une réflexion plus personnelle à la fin des réponses pures à ses questions. Il lui apparaissait désormais comme une évidence que Jerenn Jarvis ne l’accompagnait que pour la bonne cause.
Mia descendit de la toile et vint se poser sur les genoux du concerné, le dos contre son torse, avachie comme jamais elle n’aurait pu l’être dans un corps.

« Dis-moi, beau justicier, y a-t-il une femme quelque part dans ce monde qui te fasse tourner la tête ? »

Un détail fit alors tiquer la conductrice du véhicule : le malaise du jeune homme l’avait repris, de façon presque imperceptible, comme s’il avait guetté l’instant où une sensation réapparaitrait et qu’il l’avait à présent saisi. Ce ne pouvait être une coïncidence, ou alors le hasard faisait bien les choses ; mais maintenant que Lyn avait une idée de ce qui le troublait, il était très facile de vérifier l’hypothèse par un examen plus approfondi de l’âme.

« C’est vous… C’est toi, Mia ! Il sent votre présence. Et ça le perturbe, parce qu’il ne peut pas vous voir ! »

L’interpellée émit un rire tandis que le reste de la fratrie se tournait vers eux.

« Ah oui ? Alors comme ça je te dérange, mon petit ? Mais tu n’as rien à craindre… Il n’y a rien de maléfique en moi. Ou presque… »

Malicieuse, la benjamine des Hylian se retourna de façon à être à califourchon sur le pauvre mage dont le regard passait au travers du spécimen peu farouche qui le chevauchait. Et comme preuve de ce qualificatif, ledit spécimen déposa un baiser plein d’intentions sur sa joue mince.

« Sens ma présence, continua-t-elle en posant ses mains sur chaque côté de son visage, les lèvres à quelques millimètres des siennes, sens que je te veux pas de mal.
- Tu ne crois pas que tu en fais un peu trop ? fit remarquer Lei, amusé par ce manège invisible.
- Et puis, ‘pas de mal’… Je suis sûre que tu n’hésiterais pas à le dévorer. », ajouta Mira avec ce sourire en coin qui seyait si bien à ses lèvres rouges.

Lyn mordillait justement la sienne. Soucieuse, elle observait Jerenn et le léger pli qui s’était formé entre ses sourcils.

«S’il vous plaît, pourriez-vous… comme Mia à sa façon, concentrer la bienveillance dans vos ressentis ? Je ne veux pas qu’il se sente menacé... »

Les Hylian se soumirent à ce petit caprice et l’atmosphère fut aussitôt plus détendue. Ils avaient beau n’avoir aucune pensée particulièrement négative à l’égard de Jerenn (à part Lei, qui ne faisait que rarement confiance aux autres mâles), chacun avait ses petites pensées soucieuses qui pouvaient faire tendre leur ressenti externe vers le négatif. Le voyage se poursuivit donc dans une ambiance plus agréable, bien qu’encore pauvre en paroles. Traverser Bosco dans le sens de la longueur n’était pas quelque chose se faisant en une heure. Mais le paysage constitué essentiellement de plaines rendait le voyage plaisant au moins pour la vue ; en particulier, Mira respirait le bonheur sans cacher une pointe de nostalgie.
Autant pour ne pas se perdre que pour meubler le silence, Lyn sortit de derrière le banc une carte du continent et une encyclopédie qu’elle avait empruntées à la bibliothèque de la guilde.

« A Crocus, on nous a dit qu’un bateau nous attendrait à la pointe Est de Minstrel. Ce n’est pas une voie empruntée par les navires d’ordinaire, mais comme il s’agit d’un convoi spécial… Et puis, plus tôt ces caisses arriveront, mieux ce sera, n’est-ce pas ? Il nous faudra donc longer la frontière de Sella, puis la mer pour traverser Joya le plus vite possible, et enfin la frontière entre Minstrel et Desierto. De cette façon, nous ne devrions pas croiser trop de monde. »

Elle avait prononcé tout cela d’une traite et à voix basse, plus pour elle-même que pour une information véritable à son désormais coéquipier. Elle prit cependant conscience d’une chose et demanda, cette fois-ci à voix haute :

« J’espère que cela ne vous dérange pas que nous ne croisions pas de monde ? Si vous le voulez, nous pouvons emprunter une autre route plus fréquentée ! »

La demoiselle se mordit la lèvre aussitôt après avoir prononcé cette dernière phrase. Elle aimait les gens, mais supportait mal de devoir faire semblant de ne pas voir leurs âmes. Avoir Jerenn était déjà assez compliqué, car tout le monde n’acceptait pas l’existence des Hylian et il en était peut-être ; mais entourée par des foules, comment se retenir de contempler et analyser leur être ?

Mouahahaha, c'est décidé les Hylians sont mes amis. Ils perturbent Jerenn qui ne sait plus où il se trouve. Je vais pouvoir en remettre une couche et le mettre KO. J'aurais enfin la victoire !! Sinon, là on est à l'étape du GPS, on a le lieu d'arriver, reste plus qu'à choisir par quel trajet on prend. Lyn est entrain de donner les instructions qu'elle a reçu à Jerenn qui écoute tranquillement.

Les Hylians faisaient la fête autour de Jerenn enfin, seulement une des présences tournait autour de Jerenn. Certainement une présence du sexe féminin qui avait le bégun pour le pistomancien. Encore une fille attiré par un homme que la nature avait doté d'un beau physique. Jerenn se concentra en fermant les yeux, son aura se rependant légèrement en partie infime, indétectable en théorie mais la particularité de Lyn et des présences autour de lui pourraient le ressentir. Une concentration au delà de la méditation. Son flux de magie fit écho sur la présence juste devant ses yeux. Jerenn put en poussant sa concentration entendre plus ou moins ce que Mia lui dit. Jerenn sourit dans son esprit. Mia, une jeune femme portait un intérêt au pistomancien. Jerenn n'entendit pas tout ce que Mia lui dit mais avec les quelques mots captés, il put reconstruire la phrase.

Après quelques instant de concentration, Jerenn rouvrit les yeux et l'atmosphère autour de lui était beaucoup plus calme et complètement différente. Apparemment les présences s'étaient adaptés pour ne pas perturber le pistomancien. Lyn avait toute l'attention de Jerenn après que ses amis se soient calmés un peu. La mission pouvait reprendre, la marchandise pourrait être livré à l'endroit prévu.

A Crocus, on nous a dit qu’un bateau nous attendrait à la pointe Est de Minstrel. Ce n’est pas une voie empruntée par les navires d’ordinaire, mais comme il s’agit d’un convoi spécial… Et puis, plus tôt ces caisses arriveront, mieux ce sera, n’est-ce pas ? Il nous faudra donc longer la frontière de Sella, puis la mer pour traverser Joya le plus vite possible, et enfin la frontière entre Minstrel et Desierto. De cette façon, nous ne devrions pas croiser trop de monde.

Jerenn écoutait tranquillement les instructions que Lyn avait reçu en restant prudent sur la présence autour de lui qui semblait amicale et bien plus par moment. Il semblait que cette présence regroupait plusieurs personnes mais pour lui impossible d'en être sur, c'est peut être l'aura de Lyn mais Jerenn ne voyait pas l'aura de Lyn de cette manière. Bref, il n'en saurait pas plus. Retour sur la mission.

J’espère que cela ne vous dérange pas que nous ne croisions pas de monde ? Si vous le voulez, nous pouvons emprunter une autre route plus fréquentée !

Aucun problème, tu prends la route que tu veux, c'est ta mission, je t'aiderai si t'as besoin ou si tu es en difficulté mais c'est toi qui commande, je suis l'assistant de luxe en quelque sorte. Voleurs, andouilles, mages illégaux, plante carnivore, nounours en peluches, légumes géants et vivants..... enfin t'as compris ce que je voulais dire.

La route reprit, Jerenn se foutait royalement du chemin emprunté par Lyn. L'ambiance autour de lui était plus sympathique et plus festif. Il sortit son arme, il enleva les balles et commença à nettoyer son arme. Elle en avait bien besoin, puis ça passait le temps. Le voyage continua jusqu'à la nuit tombée.

Les deux mages décidèrent de faire une halte pour permettre aux chevaux de se reposer. Jerenn dressa un feu de camp.

Je ferai la surveillance cette nuit, tu peux dormir tranquille.

Jerenn s'assit au coin du feu pour commencer sa surveillance nocturne du bivouac, laissant la jeune femme dormir cette nuit. La nuit passa sans problèmes, Jerenn avait écrit sur son carnet les notes de ces derniers voyages et lire les notes qu'il possédait sur les autres pays traversés. Les problèmes les plus important pourraient être à Minstrel. Joya était aussi un passage délicat si on faisait un trop les marioles.

Les présences autour de Lyn ont été plutôt calme cette nuit,par rapport à la journée elles ne se sont pas fait remarquer, ou alors elles m'ont surveillées toute la nuit. Enfin bref, une nuit calme, j'ai pu un peu dormir, j'espère que tout sera tranquille lors de la traversée de Minstrel et Joya

Le petit matin, Jerenn raviva le feu pour le repas et il prépara les chevaux pour la nouvelle journée de voyage à travers le continent. Aujourd'hui quels seraient les débiles qui tenteront de voler la cargaison de sucettes pour le camp de réfugiés d'Enca.

Puisque son compagnon de route semblait « s’en fout[re] comme de son premier slip panthère », d’après Lei avec sa délicatesse habituelle à l’égard des autres représentants du genre masculin, Lyn choisit de s’en tenir à son plan de route originel. Rien d’extraordinaire ne se produit jusqu’au coucher du soleil, qui soit dit en passant fut magnifique. Lorsque les étoiles furent devenues la seule lumière du firmament, le chariot s’immobilisa à quelques mètres de la route et le pistomancien s’occupa d’allumer un feu. La jeune fille qui avait né et grandi dans des conditions plus forestières que civilisées ne put que hocher la tête avec approbation quand elle constata qu’il respectait parfaitement les précautions de sécurité et d’écologie ; elle sourit de façon affectueuse sans que le concerné ne la remarque, et Mia constata avec une indignation non dissimulée que sa grande sœur ne voyait déjà plus leur accompagnateur comme un homme, mais comme un individu asexué dont la personnalité ne tiendrait plus qu’à son vécu en tant qu’être ayant atterri sur Earthland plus ou moins par hasard : en fait, elle le voyait enfin comme elle voyait tous les autres. Mia soupira.

«Je ferai la surveillance cette nuit, tu peux dormir tranquille », assura le jeune homme inconscient des réflexions dont il était sujet.

Il s’installa près de son chauffage de fortune et commença immédiatement à parcourir du regard l’horizon sombre. Lyn, quant à elle, se pelotonna dans le coin du chariot qu’elle s’était aménagé avant de partir et contempla pendant un long moment ce qu’elle pouvait voir du ciel par l’espace entre le banc du conducteur et le toit. Mira lui avait appris à saisir tout le merveilleux d’un crépuscule, et Kat-Nayri à savourer le silence d’une nuit étoilée, même si la féline avait un faible pour la pleine lune. Pourtant, autre chose attirait son regard vers le ciel…
Mélancolique, la jeune fille se tourna sur le côté comme on tourne un steak. A travers les interstices créés par les caisses en bois, elle vit le profil de Jerenn éclairé par les flammes. L’air très concentré, il lisait un carnet déjà bien rempli. Lyn n’eut jamais le temps de sonder son âme pour connaître la teneur de ce qu’il lisait : l’image du pistomancien se fit floue et la demoiselle sombra dans les ténèbres.

Le lendemain matin, elle fut réveillée par le chant d’un oiseau plus matinal que ses compères. Elle ouvrit un œil, puis le second, et se sentit immédiatement d’attaque pour sa journée. Il ne manquait qu’un détail : une communion absolue avec la nature. Elle descendit discrètement du chariot et put constater, attendrie, que son partenaire s’était endormi dans sa position de tailleur : son menton touchait presque sa cage thoracique et sa bouche était légèrement entrouverte. Le silence absolu de sa démarche fut d’une grande aide à Lyn : elle n’eut pas à faire d’effort particulier pour ne pas éveiller le bel endormi. Elle escalada un promontoire à quelques mètres de leur camp, et put apercevoir non loin de là un ruisseau qui creusait son lit entre deux collines, encadré par des buissons qui avaient profité de l’humidité pour s’épanouir là. Ravie, elle s’y dirigea en une joyeuse foulée.
Ôter ses vêtements ne fut pas long : elle défit le fin ruban qui retenait son habit si particulier, et fit glisser le long de ses membres la matière élastique qui maintenaient sa décence. L’eau claire était fraîche, mais cela n’était en rien un problème pour elle qui avait toujours vécu avec cette habitude. En s’asseyant au centre du courant, la surface lui parvenait aux épaules ; elle étendit ses jambes minces et se pencha en arrière en prenant appui sur ses bras tendus. L’âme de la Nature courait en même temps que l’eau le long de son corps en commençant par son dos, puisqu’elle s’était assise à revers du sens d’écoulement. Nulle sensation ne pouvait être plus agréable. Et puis, parce qu’elle était soucieuse d’un jour parvenir à maîtriser sa magie, elle décida de se concentrer sur l’aspect énergétique de la rivière. Elle sentit les liens entre chaque molécule d’eau, ceux plus forts qui reliaient les atomes au sein même d’une molécule, et enfin les plus forts encore qui maintenaient le fond solide sous la peau de ses points d’appui. En se concentrant, elle put absorber une infime partie de l’énergie générée par le courant : satisfaite, elle la captura dans le creux de sa main et la condensa. Un ersatz de sphère se forma, mais impossible pour la jeune mage de la matérialiser entièrement. Elle poussa un soupir de désespoir, lassée par sa propre nullité, et jeta la sphère à quelques mètres devant elle afin de rendre son énergie à la rivière. A sa plus grande surprise, elle entendit un « Plouf ! » et vit des cercles se former à la surface de l’eau.

« Je pourrais peut-être m’en servir comme attaque… En concentrant la puissance, peut-être… »

Songeuse, elle ramena ses jambes contre elle et leva le regard vers le ciel. L’aube étalait ses couleurs sur les fins nuages ; il était temps pour la demoiselle de revenir au campement, ou il leur serait impossible de parvenir à Minstrel dans la journée. Elle sortit donc de l’eau, renfila ses habits et se regagna le camp en courant afin de sécher plus facilement. Jerenn s’était réveillé et refermait une sacoche ; puisque le feu était ravivé, Lyn supposa qu’il venait de prendre son petit déjeuner. Elle songea qu’elle n’avait pas pensé à regarder si de la nourriture se trouvait dans les buissons bordant le ruisseau, mais secoua la tête de gauche à droite : de toute façon, elle n’avait pas du tout faim.

« Bonjour, Jerenn ! s’exclama-t-elle d’un ton joyeux en arrivant à quelques mètres de lui. Avez-vous bien dormi ? La route sera encore plus longue aujourd’hui. »

Tandis que l’interpelé s’affairait à atteler les chevaux, sa partenaire fixa les flammes encore vives. Des flammes… de la chaleur… de l’énergie. Elle tendit la main et, encore une fois, fit venir sa cible au creux de sa paume. L’énergie venant de la combustion était décidément bien plus facile à manier que celle dégagée par l’eau en mouvement. Derrière elle, un grincement se fit entendre, et en se retournant elle vit que Jerenn était remonté sur le chariot et l’attendait. Elle le rejoignit donc, emportant au passage l’énergie récoltée qui vint s’enrouler autour de son avant-bras.

Les deux mages avaient repris la route depuis une heure quand Mira les rejoignit, se matérialisant (façon de parler ) directement à côté de Lyn.

« Alors, c’était bien ? demanda cette dernière intérieurement en connaissant déjà la réponse.
- Absolument génial, comme toujours, confirma sa sœur avec un grand sourire.
- Comment va ton bien-aimé ?
- Très bien. Il est… en forme ! », précisa-t-elle avec un sourire qui en disait long.

Lei arriva dans l’heure qui suivit, nonchalant comme à son habitude ; de toute évidence, lui aussi avait passé la nuit en une compagnie spirituelle agréable. Il informa ses sœurs que Mia, qu’il était passé chercher dans la dimension où elle-même avait séjourné, se portait absente pour au moins la journée. Nul n’était dupe : ils ne la reverraient sans doute pas avant une semaine. Lyn eut un pincement au cœur ; elle mourait d’envie de découvrir les autres mondes, en particulier ceux dont sa fratrie lui parlaient. Cette envie ne fut que plus forte lorsque les deux Nayri firent leur apparition, quelques kilomètres plus loin. Elles ne se fixaient jamais dans un monde, contrairement à Mia et Mira, ou même Lei qui avait ses habitudes dans plusieurs endroits définis ; elles préféraient voyager et rencontrer toujours plus de personnes jusqu’à trouver quelqu’un qui les complète d’une autre manière qu’elles-mêmes se complétaient entre elles. En bref, la petite famille était à une exception près réunie de nouveau.

Il ne se passa rien de notable dans les heures qui suivirent ; vers midi, ils parvinrent à Sella et longèrent sa côte sans encombre. C’est en début d’après-midi, en arrivant à la frontière de Joya, que les ennuis commencèrent. A Crocus, on avait mis Lyn en garde à propos des deux points chauds qu’elle risquait de traverser : cette frontière et celle de Minstrel, à quelques heures de route au Sud. La première épreuve débutait donc.
La route était encadrée de deux hommes armés, de toute évidence des soldats faisant office de douaniers. Ils firent un signe à Lyn qui tenait les rênes et celle-ci, docile, fit s’arrêter le véhicule à leur niveau.

« Que transportez-vous ?, demanda l’un des gardes d’une voix brutale et sans plus de cérémonie.
- Des sucettes du bonheur, dans le cadre d’un programme spécial de soutien aux victimes de la guerre civile à Enca, fit l’interrogée du tac au tac, bien que choquée par le manque de délicatesse dont faisait preuve l’homme entre deux âges.
- Bon, va vérifier… ,grommela ce dernier à son collègue, lequel se dirigea vers l’arrière de la carriole. Identifiez-vous, continua-t-il en fronçant les sourcils dans la direction de Jerenn.
- Je suis une abeille despote déguisé en humain et mon amie est une wyverne carnivore et son repas préféré c'est les soldats stupides. Sinon on transporte les mages du conseil de Fiore au milieu des caisses de sucettes destiné à Enca... C'est bon on peut passer ? »

Lyn posa un regard interloqué sur son voisin de banc lorsqu’il commença sa réplique, et se retenait de rire lorsqu’il l’eût terminée. Il n’avait pas froid aux yeux pour sortir quelque chose de la sorte à un soldat si mal luné ! Ce dernier fronça les sourcils, mécontent, et rappela son collègue qui n’avait pas eu le temps d’ouvrir une caisse.

« Allez-y, passez, mais que je n’entende pas parler de vous. »

La demoiselle songea que si Jerenn et elle provoquaient un scandale à Joya, le soldat serait sans doute le premier réprimandé pour les avoir laissés entrer. Elle garda toutefois sa remarque pour elle, et redonna un léger coup de rênes aux chevaux afin qu’ils se remettent en marche. Mira et Lei, pouffant encore de rire, échangèrent un regard qui signifiait « on va peut-être finir par l’apprécier, ce bougre » et Kit fit adieu d’un signe de la main aux gardes aveugles à sa présence.

« Je m’attendais à ce que cela soit pire ! », avoua Lyn quand ils se furent éloignés de quelques centaines de mètres.

Le voyage se poursuivit de nouveau sans encombre. Faisons donc une ellipse très mal amenée pour passer directement à la frontière de Minstrel, sinon on n’est pas sortis de l’auberge. A moins que vous ne vouliez que je détaille toutes les pauses-pipi ? Non ? Alors arrivons à Minstrel, je vous prie !
Le même schéma se reproduisit en arrivant au poste de frontière. Il n’y avait là encore que deux gardes, mais ils étaient étrangement vêtus : ils semblaient être un mélange d’armée et de religion. Lyn respectait beaucoup les religieux, car ces derniers parvenaient à continuer de croire en le Dieu qu’ils avaient choisi même sans preuve tangible de leur existence. Mais de toute évidence, ce respect n’était pas réciproque : les deux soldats lui jetèrent un regard froid et méprisant après l’avoir examinée de haut en bas. La jeune femme eut la sensation d’une douche glacée. Qu’avait-elle fait de mal ? Elle le lut dans leurs âmes avant même que Mira n’ait à le préciser.

« Ta tenue, fit-elle en haussant les sourcils. Ces messieurs sont apparemment choqués par la vue de ta peau. »

Son ton condescendant montrait bien ce qu’elle pensait de cette attitude, pourtant Lyn se sentit coupable. Etait-elle vraiment indécente ? Pourtant, elle avait toujours vécu ainsi.
Les religieux-soldats s’approchèrent : l’un vint près de Jerenn, l’autre près de Lyn. Le premier posa des questions d’usage au pistomancien ; lorsque ce dernier les présenta comme des mages, les deux inquisiteurs se crispèrent.

« Votre tatouage de guilde, s’il vous plaît. », ordonna le garde d’un ton qui contredisait la politesse de sa formule.

Jerenn écarta un pan de sa veste, révélant le sigle de Phantom Lord dans son intégralité. Lyn hésita.

« Mieux vaut ne pas montrer le tien, fit remarquer Kat. Ils t’enverraient au bûcher avant même que tu aies eu le temps de relever ton haut. »

C’était vrai, bien sûr. Mais comment refuser de le montrer sans paraître suspect ?
Son coéquipier provisoire sembla se rendre compte de son embarras et en parfait gentleman, bien qu’il n’ait aucun moyen de connaître la raison de la gêne de la demoiselle, déclara :

« Cette jeune fille travaille pour moi. Elle n’a pas le tatouage de Phantom Lord car je l’embauche à titre privé. »

Les deux religieux hochèrent la tête d’un air entendu et désapprobateur ; on pouvait clairement lire sur leurs fronts « Encore une secrétaire qui se tape son patron. » Rougissante, la concernée tortilla les rênes entre ses doigts.

Quelques minutes plus tard ils étaient repartis, après avoir écouté les instructions locales quant à l’usage de la magie. Lyn prit une profonde inspiration et déclara avec sincérité :

« Je vous suis reconnaissante de m’avoir secourue. Il n’aurait vraiment pas été bon qu’ils voient mon tatouage… »

Sans lâcher les lanières qui tenaient vaguement les chevaux, elle laissa aller son dos contre le banc. Rencontrer des gens nouveaux était toujours si compliqué ! Fort heureusement, ils ne verraient pas grand-monde en longeant le désert. Mais quelques heures plus tard, ils parviendraient au bord de la mer ; quelles difficultés alors devraient-ils encore affronter ?