Un bourrin? Non, il réfléchit. C'est certain qu'il cherche toujours à se battre, qu'il cherche à vaincre encore et un peu plus, mais son désir s'élargit sur le sens de tuer. En sacrifiant son propre sang, une soif de celui des autres s'est animée en lui, mais pas n'importe lequel. Il s'amuse à l'insu des autorités, du Conseil de magie en les effrayant, en les piégeant et en les tuant. Il a un désir de vengeance si élevé qu'il ne peut pas passer à côté. Pour lui, oeil pour oeil, dent pour dent, que ce soit homme, femme ou chèvre, il n'y a aucune place pour la retenue.

Même s'il a un tempérament de bête sanguinaire, Senji a toutefois une tête sur les épaules. Il ne s'en prendra pas au premier passant, mais seulement à qui on lui a référé, à qui il lui doit le calvaire qu'il a passé en prison. De plus, il démontre une certaine loyauté envers ses objectifs, une honnêteté parfois difficile à avaler et un honneur au combat sans égal. Il n'a pas peur d'être confronté à plusieurs individus, mais cela le mettra en rogne de ne pas pouvoir se battre comme un homme. Il le dira à haute voix et pourra même perdre l'envie de se battre. Quand quelque chose ne l'intéresse pas, il passe carrément à côté et choisis les options alléchantes, dignes d'intérêts même si elles sont hors de portée.

Dernier point important, c'est ce qui concerne la gente féminine. Même s'il paraît comme une brute, Senji rougit lorsque le corps d'une femme est légèrement trop révélé. Sur-le-champ, il demandera à la femme de s'habiller correctement et pas en femme qui fait les trottoirs. Il détournera le regard et de son mieux, il essaiera de s'en sortir indemne... vous voyez ce que je veux dire. Senji n'a pas juste la timidité qui l'habite, mais il est aussi sensible et lorsque la situation l'impose, il pourrait verser une larme sans la cacher. Ne pas montrer ses faiblesses humaines, c'est pour lui, un énorme défaut.

Senji est né d'une famille, qui comme la plupart des autres, croit en une religion, croit en un Dieu, croit au paradis et à l'enfer, qui a foi, qui se laisse influencer par ce que raconte un livre sacré, qui prononce des prières dans le but de se faire répondre par une voix Divine. On l'a baptisé, on lui a enseigné les miracles, les histoires racontées par de supposés prophètes. Malgré le fait que ses parents parlent autant en bien de cette façon de penser, c'est dès l'âge de dire non que Senji ne tolérait plus les séances à l'église, les prières avant les repas, parler d'un homme qu'il n'avait jamais vu. Ses parents étaient choqués, mais ils ne se gênèrent pas pour le punir. Nombreuses étaient les fois où on l'envoya dans sa chambre. Dès sa préadolescence, il ne se gênait pas pour sortir en pleine nuit pour vagabonder, contrer les idéaux de ce cher Dieu auquel il ne croyait pas.

Ses sorties en pleine nuit se firent remarquées rapidement et ses parents se permirent de barricader ses fenêtre de chambre. Comme l'expression le dit si bien : «On n'enferme pas une bête sauvage dans une cage, celle-ci peut s'énerver». Senji en avait marre d'être emprisonné dans cet endroit qui lui puait au nez. Dès ses 16 ans, il ne se gênait pas pour sortir par la porte de devant. Ses parents l'avaient entendu et lui lancèrent un ultimatum comme quoi s'il sortait cette nuit-là, il ne pourrait plus jamais revenir, il était mis à la porte. Comment des croyants d'un monde bien pouvaient-ils penser ainsi? Il secouait la tête et sortit pour la dernière fois. Ses parents étaient chagrinés, mais qu'est-ce que cela pouvait bien faire? Senji n'en pouvait plus d'être un animal en cage. Il se permit d'explorer les rues les plus sombres et c'est cette nuit-là qu'il se rendit compte que cette ville aussi religieuse, n'était pas aussi saine qu'elle le laissait croire. Senji entendait des sortes de chants qui parlaient dans une langue étrangère. Il se risqua un oeil par cette fenêtre éclairée pour voir de quoi il s'agissait, mais il n'y avait rien. Il décidai de pénétrer par infraction dans cette demeure vidée d'individus et de meubles propres.

À l'intérieur, il cherchait d'où pouvait provenir ces chants harmonieux. Pourtant, aucune radio ne semblait fonctionner. Il tendit une oreille au plancher et le son était encore plus fort. En tirant le tapis, une trappe au sol était fermée. Il l'ouvrit dans un grincement inattendu. Un escalier éclairé magiquement s'offrit à lui. Tout en descendant en refermant la porte derrière lui, il essayait d'au moins apprendre le rythme de cette chanson sans fin. Rendu tout en bas, il risqua un oeil et vit un bon nombre de personnes rassemblées en cercle où des cercles magiques avaient été dessinés un peu partout. Il ouvrit la bouche, sans voix devant cette illégalité qui se montrait à lui. Tout d'un coup, le chant s'arrêta et tous se retournèrent dans sa direction. Alors qu'il voulut retourner à la surface à la course, la trappe était verrouillée. Tous ensemble l'informèrent qu'il n'avait rien à craindre ici. Il était tout de même extrêmement effrayé. Même à son âge, il pleurait. Quelqu'un s'approcha vers lui et retira sa capuche. Une femme lui tendit la main en souriant. «Viens nous rejoindre mon petit!», lui demanda-t-elle. Il ne savait pas quoi répondre, alors sa main prit la sienne. De toutes façons, avait-il vraiment le choix à ce moment-là?

La cape enfilée, on lui fit une place dans le cercle et les chants recommencèrent pour la nuit entière. Il vécut avec l'un d'entre eux qui lui, vivait juste au-dessus. Il ne pouvait plus retourner chez lui et si ses parents apprenaient ce qu'il faisait, ils appelleraient les autorités pour le faire enfermer pour sûr... Les nuits s'enchaînèrent les unes après les autres sans que Senji ne comprenne vraiment pourquoi il faisait ça. Les gens de cette secte ne croyaient pas en un Dieu supérieur, mais à une magie qui pouvait mener à des habiletés qui pourraient justement, départir le Royaume de ces affamés de Bible. L'individu avec qui il cohabitait avait lui-même une possession de la magie et il avait foi en ce cercle pour le rendre plus puissant. En se fiant à sa logique propre, Senji se disait que c'était impossible et que seul l'entraînement pourrait mener à un stade supérieur. Pour le prouver, il demanda à l'individu de lui apprendre ce qu'il savait. Bien sûr, en ce qui concernait l'entraînement, il n'en parlait pas. Son «maître» avait remarqué une faiblesse dans la magie de Senji comme quoi, lorsqu'il bloquait, il n'y arrivait pas parfaitement.

Un jour, alors qu'il se promenait dans la rue avec la clarté du soleil, il croisait ses parents qui ne le reconnurent pas sur le coup, étant donné qu'il avait vieilli et grandi. Sa mère le supplia pour qu'il revienne à la maison et Senji riposta comme quoi il était assez vieux pour vivre seul maintenant et qu'il n'avait plus besoin d'eux. À 24 ans, il pouvait très bien se débrouiller seul. Son père se fâcha et partit sur les talons avertir les autorités qui, par la force, le ramèneraient chez lui. Il savait à quel point sa femme était tombée bas dans la dépression à cause du fait que leur seul fils soit aussi têtu. Il voulait revoir cette famille comme avant. Les autorités arrivèrent alors et menacèrent Senji d'utiliser la magie pour l'immobiliser. Senji souriait et les provoquait. «J'aimerais bien vous voir l'utiliser! Ça ne ferait que prouver que vous êtes les trous de c*l que j'ai toujours pensé que vous étiez!» L'officier ordonna alors l'ordre de l'utiliser, mais Senji s'ouvrit les avant-bras comme il l'avait appris avec ses bagues et se protégea avec une des techniques qu'il avait apprises. L'officier surpris, ordonna qu'on continue l'assaut jusqu'à ce qu'il cède. Un projectile égaré atteignit Senji directement à l'oeil droit ce qui le surprit et fit baisser sa garde. La paupière fermé, les larmes de sang coulant le long de sa joue, ils réussirent à le capturer et à le faire juger comme étant coupable d'utilisation de la magie illégale. Jugeant trop dangereuse sa magie, on l'exila du Royaume et les autres pays furent informés qu'il était un criminel. Lui? Criminel? Il n'avait fait que se défendre! Il avait décidé de se rendre à Fiore où les choses bougeaient énormément. Pourquoi s'en prenait-il aux autorités? Il avait été victime d'injustice et était considéré comme un criminel. Tant qu'à se faire considérer ainsi par les dirigeants, aussi bien agir comme tel...

Basée sur son propre sang, cette magie permet à Senji de créer des outils ou des armes lui permettant d'être aussi utiles les uns que les autres. Se basant en grande partie sur la destruction d'autrui, c'est une machine de guerre presque à part entière. Bien que de nombreux défauts peuvent subvenir à l'utilisation comme une fatigue plus rapide qu'un autre utilisateur de la magie, il n'en demeure pas moins qu'il se donnera à coeur joie d'être le soldat de qui-le-voudra. Une journée lui suffira pour récupérer, s'il se repose d'une blessure tranchée. Un os brisé, cela prendra 3 jours plutôt qu'une semaine. Pour ce qui est des lames, de façon générale, il peut les conserver une vingtaine de minute avant de les voir se dégrader, la coagulation devenue trop importante et incontrôlable.