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Frontières
 MessageSujet: Re: Frontières    Frontières  - Page 2 EmptySam 5 Mai - 23:49

Anonymous
Invité


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Pourquoi rougir ?

Elle ne parle pas beaucoup. Il faut dire que je lui pardonne, elle a bien réalisé qu’au final, j’en entendais bien plus qu’elle. Et il faut avouer que cette demoiselle d’apparence calme m’aide autant à me détendre que le paysage maritime. Elle est fidèle à elle-même. Facile à suivre, simple, mais vraie. Pas comme ces citadins superficiels. Je ne peux retenir un rictus à sa réponse. Incapable de tuer même des animaux. Et quand un rapace gobe un mulot, elle éprouvera du remord ? Fuh, j’admets, cette rhétorique est de mauvaise foi, de très mauvaise foi, puisqu’elle ne rebondit en rien sur ce qu’elle a affirmé. C’est justement parce que je ne sais pas quoi rétorquer que j’en suis réduit à ça. Elle n’a pas moins raison que moi, au final ; car oui je refuse pertinemment d’envisager que j’ai tort. Que voulez vous rétorquer face à ça ? Elle refuse tout bonnement d’être prédatrice. Chacun sa manière de survivre, carnivore ou herbivore. La mienne est celle du reptile futé, discret, mais redoutable.

Pourquoi ? J’ai vécu différemment de tous ces autres gens lambda insouciants. On m’a retiré mon enfance. On m’a fait travaillé au bagne comme un esclave, on m’a traité comme un moins que rien. Je vous jure qu’après ça, votre vision du monde est définitivement changée, au point que vous sentez votre écart avec le monde des gens ordinaires. Je suis un marginal, et je le sais. J’ose même affirmer que je suis bien plus mature que tous ces gens là, pour la simple et bonne raison que j’ai traversé des obstacles qu’ils ne pourront jamais imaginer. Ils n’ont pas dormi dans des grottes froides avec des menottes en métal froid et lourd, ils n’ont jamais suivi le dur entrainement de maitre Brain, ils n’en ont jamais été réduit dans leur solitude à converser avec un serpent. Oui, un serpent. Riez donc, vous ne réalisez pas, vous n’êtes pas comme moi. Cubémos, c’est mon enfance. L’imagination, voilà la magie domptée par les enfants, tous, quels qu’ils soient. Cette couleuvre pourpre m’a rendu ce qui m’a été volé, elle était mon refuge, ma maison. Quand le fardeau se faisait lourd, quand il était si pesant que le simple fait de lever la tête était un effort surhumain, personne n’était là pour me soutenir. Personne, sauf Cubémos. Ma. Seule. Amie.

Oh bien sûr, il y avait ce petit groupe de pseudo-résistants, avec Erza Scarlett et Jelall en tête. Ces gosses là étaient trop confiants. Trop optimistes. Ils se prenaient pour des gens qu’ils n’étaient pas. Peut être que j’étais timide, voire méfiant dans mon jeune âge, mais après tout, dans un environnement aussi sombre, c’était totalement justifié. Comme s’il était possible de renverser tous ces gardiens armés de fouets. Cruels avec nous comme si leurs supériorités physiques les autorisaient mentalement à nous placer dans leurs estimes si bas que nous ne faisions plus partie de la même espèce. Ouais, quand j’y repense, c’est ça, nous n’étions même pas des humains pour eux. Juste des machines à bâtir. Sinon, comment auraient il pu décemment se comporter comme ils l’ont fait ?

Mais ça, personne ne le comprendra jamais. Et pour cause, je ne leur souhaite pas une vie semblable. Néanmoins, je suis fier de ce que j’ai fait de moi. C’est un avantage que tout le monde connait, surmonter une difficulté et s’en sentir soulagé, fier et satisfait. Mais plus la difficulté et haute, plus on se sent mature quand on la contemple à posteriori.

J’en avais presque perdu le fil de notre échange, à penser tout ça. J’aurai pu, oui c’est vrai, j’aurai pu faire preuve de tendresse en entendant les pensées de la jeune mage. Mais la réaction qui a suivi m’a évoqué un frisson. Pourquoi rougir ? Pourquoi ? Mais une nouvelle fois, mes émotions firent un volteface phénoménal, et me revoilà à ressentir de l’affection pour elle. Sa réaction vis-à-vis du reptile me laisse sans voix. De la compagnie hein ? La voir ainsi me fait penser à Cubémos et moi-même. J’ai de la chance de l’avoir, ce n’est pas le cas de tout le monde. Aussi, ma tête d’éberlué aux crocs blancs laisse place à celle d’un Cobra tendre. Mais juste l’espace d’un éclair. Ensuite, je pose ma main sur son épaule et je tourne la tête à l’opposé, vers la mer, pour qu’elle ne voie pas mon visage. De l’affection, j’en ai pas beaucoup, alors je préfère ne pas être trop expressif en lui en donnant un peu.

« Je n’ai aucun regret. En tout cas, pas pour l’instant. Je pense avoir fait les meilleurs choix. Peut être pas les meilleurs rencontres, mais au moins les meilleurs choix. C’est ce qui compte, c’est la seule chose sur laquelle je peux me juger. Le reste, c’est le destin qui décide. » Puis je tourne le visage vers elle, ayant retrouvé mon sourire de criminel narquois « Tu veux dîner avec nous ce soir ? J’ai de la nourriture dans ma sacoche. » Ouais. Non. Ne me regardez pas comme ça, je ne répondrai pas à vos questions. Non, je ne deviens pas gentil, simplement, elle me fait remonter trop de souvenir, une espèce de tsunami spirituel qui m’inspire de la nostalgie. Et puis d’abord, je n’ai pas à justifier mes actes. Rah.

 MessageSujet: Re: Frontières    Frontières  - Page 2 EmptyLun 7 Mai - 18:46

Sybilia Philips
Sybilia Philips

Sabertooth

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Mon attention était portée vers mon nouveau compagnon. Je ne savais pas ce qu'il cherchait à faire réellement, mais je n'osais pas lui empêcher de le faire. Lui aussi, tout comme moi, se sentait seul, ressentait le froid de la solitude et la glace qui le séparait des gens. J'avais beaucoup de difficulté à aller vers les gens, les aborder pour simplement me sentir moins seule. Je pouvais très bien vivre par moi-même, mais c'était plutôt vide. Vide d'émotions, vide de rires et de joies, vide d'action et d'aventure, vide de famille et d'amis, comment pourrais-je bien le remplir? Je fermais les yeux, me concentrant sur la chaleur et le sentiment dégagé de nos personnes. Sentir l'animal respirer dans mon cou, sentir la douceur de ses écailles, ressentir cette recherche d'attachement, me donnaient des frissons subtils. Je soupirais intérieurement en me demandant si un jour, j'allais pouvoir considérer quelqu'un pour ce qu'elle est, et pas pour une question de devoir...

La main de Cobra se posa sur mon épaule. Mon attention se tourna vers lui abruptement. Les joues rougies, le malaise intérieur, je ne savais pas comment réagir. Rares étaient les fois où les gens s'étaient permis de me toucher. Enfin, dans mes souvenirs, il n'y avait eu que mes parents. Pour le reste, il n'y avait que la parole pour nous rapprocher. Même entre amis, dans mon jeune âge, nous nous permettions seulement de nous sourire. Je ne savais pas si je me sentais bien ou si je me sentais mal, si j'avais envie de rester ou de m'enfuir. Ma timidité me poussa à faire la statue, mais mon instinct me criait de m'enfuir sans regarder derrière moi. Quelle idée choisir? Devais-je combattre et partir? Ou devais-je laisser le serpent poursuivre ses caresses? Était-ce malsain? Devais-je... ? Je cherchais à retrouver le calme intérieur, retrouver la sérénité qui m'habite sans cesse. Pourquoi un chavirement aussi radical?

Il me racontait sans me regarder qu'il ne regrettait en rien ses choix. Je respectais sa façon de penser. Au moins, le jeune homme n'était pas hanté par de mauvais souvenirs ou de mauvais choix. C'était tant mieux pour lui, mais en même temps, toutes ces personnes qu'il aurait tuées, elles devaient bien être pleurées. Elles avaient subi un triste sort qui ne pouvait pas être inversé. N'étant pas rancunière, l'instinct de vengeance ne me venait pas, le coeur sensible non plus. Je ne savais pas qui il avait tué et cela ne me regardait pas. Sa tête tourna dans ma direction, un sourire aux lèvres, il m'invita à manger avec eux. Refuser me priverait de manger, alors accepter ne pouvait pas me faire de tort quelconque. J'hochais la tête positivement en guise de réponse. Je me demandais ce qu'ils pouvaient bien manger...


Quel plat est au menu?

Les vibrations du son de ma voix effraya le serpent qui se mit à grimper le long du bras de Cobra. Était-ce parce qu'il avait compris le mot «nourriture» qui l'avait poussé à partir? La fraîcheur du vent recouvrait à nouveau mon cou. L'unique chaleur partagée qui m'avait été prêtée était maintenant partie à tout jamais. J'avais énormément subi des départs, je m'étais pourtant attachée sans le savoir. L'attachement se fait si rapidement lorsqu'on perd les repères, lorsqu'il n'y a plus de pillier pour nous soutenir. Le seul pillier qui me tenait debout, fière et forte, était parti sans dire au revoir. J'avais 19 ans, je devais me détacher de ces émotions enfantines. Je devais faire mon propre chemin, cesser de penser au passé, oublier les catastrophes et les mauvais souvenirs auxquels je rêve chaque nuit...

Depuis que j'étais partie, je ne cherchais pas à me lier d'amitié, je cherchais à voyager seule, mettre que moi en danger. Je n'avais jamais vraiment l'intention de garder en mémoire les visages rencontrés, mais ils étaient enregistrés approximativement contre mon gré. Maintenant que Cobra était tout près, je pouvais me permettre de mieux l'analyser. Les cheveux d'un rouge foncé tirés vers l'arrière, le regard perçant, les crocs de prédateur, le manteau blanc, les pantalons rouges. Rien ne me venait à l'esprit. Était-ce contre moi-même que de dire ce que je pense? Avais-je vraiment une opinion de ce qu'il pouvait me faire intérieurement? J'avais l'impression que mon esprit était bloquée. Tant pis, je ne saurai jamais s'il me fait un quelconque effet... Il fallait dire que j'étais née pour me battre et pas pour juger du physique d'autrui. J'avais aussi été élevée dans le but de me faire des alliés, pas des amis. Était-ce vraiment ce que je voulais? Si seulement mes idées n'étaient pas aussi embrouillées, si seulement je n'avais pas l'impression de me tenir que vers une seule et unique direction... Je me levai et me dirigeai vers Cubémos qui était restée à l'écart pendant que nous bavardions. Je lui tendis la main doucement avant de complètement m'approcher. Pourquoi cherchais-je tant le réconfort? Depuis quand y portais-je de l'intérêt? Je secouai la tête et m'éloignai de l'animal pour retourner au bord de la falaise, admirer les derniers éclats ensoleillés...

Le repas fut bien bref que déjà, Cobra décida de quitter. Était-il gêné par ma présence? Je le regardais partir comme une flèche, suivi de Cubémos. Pour ma part, je restais encore quelques minutes avant de camper ailleurs et partir dans une certaine direction ensuite...

   
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