Une grosse fumée noire se dégageait dans le ciel. La cheminée rouge se détachant des autres par son crachat noirâtre, cheminée qui appartenait à une maison quelconque, vue de l'extérieur. Sauf qu'à l'intérieur, de riches ornements venaient contraster la brume de la ville de Kunugi.
Cette maison de trois étages, surplombant les bas quartiers, appartenait à un riche entrepreneur qui avait fait fortune dans l'industrie du textile. Son nom : Joe Descharmes. Ce dernier avait récemment racheté une entreprise concurrente dans le but de fructifier son marché. Sauf qu'en faisant cela, il s'était attiré de nombreux ennuis et cela devenait mauvais de s'appeler Descharmes. Il s'était fait de nombreux ennemis dans sa carrière et surtout avec ce rachat. Depuis lors il n'osait sortir de chez lui de peur de se subir les représailles qu'il méritait.
Cependant, ce matin, tout allait être différent. Sa carrière était en jeu : un interview très important de lui devait faire de lui l'entrepreneur le plus populaire de Fiore dans le textile. Il ne pouvait rater cette occasion, sinon il risquerait de perdre de nombreux associés. Et c'est pourquoi il avait décidé de faire appel aux mercenaires de la guilde des Southern Wolves.
Il était 9h passée et son rendez-vous, à 10h au restaurant, commençait à se rapprocher. Et pourtant toujours pas d'escorte ne s'était présentée.
- Raaah...Mio-mio-mio...Qu'est-ce qu'ils foutent ? J'aurais peut-être du mettre mon affichette dans toutes les guildes...On peut vraiment pas faire confiance à ces hurluberlus des Southern Machin...
En pronocant ces mots, le petit monsieur à la longue moustache cracha un nuage de fumée de tabac de sa bouche, puis jeta son cigare dans le feu de la cheminée.
Alors qu'il commençait à prendre le combiné pour appeler le restaurant, des bruits de pas se firent entendre derrière la porte d'entrée. Il se retourna tout en tremblant et sorti son colt de sa poche, tout en s'approchant de la porte.
Toc..Toc..Toc..
- Qu-qui est l-là ?, dit Joe d'une petite voix apeurée. Attention, je suis armé !
Silence, puis soudain une voix caverneuse déclara :
- Escorte. Southern Wolves, M. Descharmes.
- Ah...
Le petit homme en costume cravate s'avança un bon coup, souffla et ouvra la porte. Devant l'entrée se tenait une masse noire sans tête. Joe Descharmes pâlit.
Cepandant il fut rassuré quand il observa une tête apparaître en haut et lui montrer son bras tatoué aux signes des Southern Wolves.
- Mon Dieu que vous êtes grand ! Mio-mio-mio...Que vous est-il arrivé ? Vous êtes seul ? J'avais pourtant demandé une escorte...Et par là j'entends plusieurs..., cria le petit homme chauve.
- Du calme. Je suis Big Joke. Je suis votre escorte, et cela suffit amplement...
L'entrepreneur pris un air dédaigneux et commença sa marche à travers la ruelle sombre devant sa porte tout en lâchant un " suivez-moi et protégez-moi ".
Big Joke le suivit en prenant bien soin d'esquiver de la tête une rangée de linges attachés entre deux balcons. Sa taille était souvent un atout, mais là, dans cette ville où les ruelles étaient étroites et petites, il lui était difficile de circuler librement.
Il avait vu cette annonce d'escorte en rentrant de sa chasse aux hommes - il chassait les hommes pauvres, sans foyer et sans amis, pour les tuer, les manger sans que personne ne s'aperçoivent des disparitions. En voyant le prix qui était payé, il s'était empressé d'arracher la fiche pour que personne d'autre ne la voit, et s'était mis en route pour la ville de Kunugi. Apparement, ce petit homme avait reçu des menaces de mort...Cette escorte n'allait donc pas être de tous repos.
Après avoir voyagé toute la nuit et s'être reposé deux heures sur le bord de la route, il était arrivé tôt dans la ville. Cependant il avait mis du temps a trouvé l'emplacement de la maison du riche, tellement elle était identique aux autres. Seule la cheminée rouge lui avait permis de l'identifier.
Ils marchaient tous les deux depuis une bonne quinzaine de minutes, sans parler. Le restaurant était en vue, à une centaine de mètres devant eux. Tout s'était bien passé jusqu'à présent et le petit bonhomme commençait à se lisser la moustache en pensant à sa réussite. Or, Big Joke ne semblait pas si optimiste. C'était étrange. Tout était bien, trop bien.
Cruiiiiit...
Les deux personnages s'arrêtèrent, le petit homme se mettant entre les jambes du géant.
- Qu'est-ce qu-qui se passe ? dit-il en tressaillant.
Big Joke ne lui adressa aucun regard et regarda autour de lui. Que des balcons. Le bruit aurait put venir de n'importe lesquels d'entre eux.
Lorsque soudain, il vit arriver deux énormes flèches fusant dans leur direction. En une fraction de seconde, il positionna ses mains en triangle et incanta son sort de protection Earth Armor. Sa peau se recouvrit instantanément de pierres et de terres. Le géant devenu ainsi golem mis son bras entre ses jambes, devant M. Descharmes. Les flèches ricochèrent sur son armure de terre et allèrent se briser sur les deux murs de la ruelle.
- Balcon droit, troisième étage.
Il croisa ses bras.
- Blind Test !
Une tempète de granules de terre les entoura. Le petit entrepreneur cria des injures inaudibles qu'il justifiait par sa vision devenue nulle. Big Joke le plaça sous la corniche du premier balcon à sa gauche et lui dit :
- Restez-là. Tant que vous restez dans la tempête, vous serez invisible aux yeux de votre assassin. Moi, je vais le chercher.
Avant que le petit moustachu ne puisse répondre, le géant recouvert de pierre, était parti. D'une main, il se hissa sur le troisième balcon d'où étaient partis les flèches et chercha le responsable. Il se pencha pour regarder à l'intérieur de l'appartement. Tout était sombre et sa taille ne lui permettait pas de rentrer à l'intérieur. Soudain, une ombre passa à toute allure derrière sa tête. L'assassin était monté sur les toits de la ville.
D'un grognement, Big Joke sauta et arriva lui aussi sur les toits. L'assassin encapuchonné tomba parterre sous le choc. Puis se releva et décocha deux nouvelle flèche en direction du mage. Ce dernier les dévia à nouveau à l'aide de son bras.
- Par qui as-tu été engagé débutant ?
L'homme à la capuche lui rétorqua :
- Pff, et tu crois que je vais te le dire mage des Southern Wolves ? Tu contrôles peut-être la terre mais tu ne m'arrêtera pas. Je suis trop rapide pour toi, gros balourd.
Et il s'enfuit en courant, sautant de toit en toit. Big Joke se mit à sa poursuite. L'homme était trop rapide et se faufilait entre les obstacles bien plus facilement que le mercenaire. Ce dernier avait du mal à le suivre. Bientôt il ne serait plus en mesure de le suivre, c'est pourquoi, Big Joke tenta le tout pour le tout. Il serra ses poings et incanta son sortilège Jet Rock. Il décrocha un énorme bloc de pavés de pierre de la rue en-dessous de lui, le soulèva dans les airs et au moment où l'assassin sautait d'un toit à un autre toit, lui balança dessus. L'énorme bloc de pierre toucha de plein fouet le fuyard et le stoppa net dans sa course, l'écrasant comme une vulgaire mouche.
Big Joke sauta dans la ruelle où sa cible était tombée, et à la vue de tous les passants apeurés de ce qu'il s'était passé, le géant ramassa l'assassin comme une ordure, le posa sur son épaule et reparti en direction du restaurant. Il ne savait même pas si l'homme encapuchonné était mort ou vivant, de toutes façon, il s'en fichait.
De retour à la ruelle perpendiculaire au restaurant, il retrouva M. Descharmes, tremblant comme une feuille, à l'endroit où il l'avait laissé. Le sortilège de tempète de granules de terre s'était dissipé et avait laissé la rue en pagaille. Il fit le reste du chemin en escortant le petit bonhomme, puis le laissa au restaurant.
- Bien, merci je n'ai plus besoin de vos services, pour le retour j'ai une voiture qui viendra me chercher. Malgré votre manque de tact, vous m'avez sauvé la vie. Cela vaut bien ces quelques sous.
Il tendit un petite bourse remplie d'argent au géant.
- Que dois-je faire de cet homme ?
- Tuez-le ou déposez le aux poste de garde, lui répondit le petit homme en entrant dans la pénombre du restaurant.
-Bien, je pense que personne ne s'opposera à ce que...
Il plongea le corps de l'assassin dans sa bouche et mâcha avec appétit.
-Juteux...
Il repartit vers la sortie de la ville, un cigare à la bouche, en laissant derrière lui un gamin en pleurs, seul témoin du festin qui venait de se passer.