Meurtre déplacé [PV Jerenn & Goubkine]

Suite à mon aventure rocambolesque aux sources thermales, je me disais qu'il fallait que je me fasse un peu plus discret. On avait failli avoir ma peau pour pas cher et ça, je ne pouvais pas le tolérer! Je suis un artiste quand même et je vaux beaucoup plus que la fortune du plus fortuné de cette planète! Mon art n'a pas de prix, c'est pour cela que je ne le vends pas. Je l'exploite à ma manière en la diffusant dans tous les journaux du coin. On connaît mes crimes, mais on ne me connaît pas moi. Pourtant, je signe mes oeuvres. Je me dis que ce n'est sûrement pas assez évident pour les gens de cette espèce qui savent à peine lire correctement. C'est donc après mon bain de sang et ma rencontre précipitée avec une jeune femme et la sécurité que je repatis à la course de cet endroit maudit.

Arrivé à Oak Town, je me demandais ce que j'y faisais. Encore une ville qui n'était pas du tout à mon image. Trouverais-je un jour un endroit qui soit digne de moi? Rien ne me semblait aussi parfait que ma personne. D'ailleurs, en y repensant, je me dis que si je suis un être parfait, et bien, rien n'atteindra ma hauteur, ma perfection divine. C'est là qu'on se dit qu'aucune ville ne saura m'accueillir convenablement. C'est très triste, en effet, mais je me dis qu'il y a mieux dans la vie qu'une ville moche et laide, du genre, passer mon temps à me regarder dans le miroir. Narcissique? Non, pas du tout, je ne fais que distraire ma personne avec ma personne, il n'y a rien de mal là-dedans! Je n'irai pas me noyer pour autant! Même si j'équivaux à beaucoup plus que la richesse du monde, je n'en mourrai pas puisque je suis si précieux à cet univers.

Fauchant les rues de mes pas gracieux, je cherchais des idées pour satisfaire mon besoin d'accomplissement. Contrairement aux sources thermales, les gens qui vagabondaient dans cet endroit étaient beaucoup plus semblables les uns aux autres. Aux sources thermales, j'en avais vu de toutes les couleurs alors qu'ici, toutes les couleurs se ressemblent, tout le monde se ressemble, tous les bâtiments se ressemblent. J'ai l'impression d'avoir été ajouté dans ce décor pour que justement, les habitants me remarquent. Il ne me manquait qu'une flèche lumineuse au-dessus de ma tête pour signaler ma présence. La tête haute, le foulard au vent, je m'isolai discrètement dans une ruelle où un clochard faisait ses empilettes avec une poubelle. M'empêchant de respirer à cause de son odeur de mort, je me disais que l'éliminer ici et maintenant ne ferait que rendre service à la société.

M'approchant avec hésitation, je me demandais comment j'allais l'aborder. En premier lieu, je devais parler dans une langue commune pour qu'il puisse comprendre. Si j'employais les mots de mon vocabulaire avancé, il pourrait croire que je suis étranger. En fait, c'est vrai que je suis étranger, mais je voulais dire: étranger d'une autre planète. M'approchant comme un voleur, j'évitai de justesse une cannis qui fut lancée par ce type égoïste et infructueux. Me grattant la gorge, je m'exprimai donc de ma voix la plus neutre possible:

Excusez-moi, chemineau! J'ai perdu une boucle-d'oreilles et j'...

Rien à fouttre! Laisse-moi tranquille!

Ah! Mais je vous jure que...

M'en tappe, dégage l'astronaute!

L'astronaute? Non mais! Ce n'est pas parce que je suis tout blanc que c'est dans ses droits de me traiter ainsi! Je ne vis pas sur la lune et je n'ai pas de fusée en ma possession! Enragé, je pris dans ma main une barre de fer qui traînait près d'une clôture et frappa de toutes mes forces à la tête du type. Il tomba durement au sol, mais résista à ce premier coup en me criant un juron. Pardis! Pas devant les enfants quand même! Je frappai de nouveau pour lui fissurer un bon coup le crâne. Le sang gicla sur mon corps blanc, sur le sol noir et sur les murs pourris. Puis, l'image de mon oeuvre me vint en tête comme par magie. Souriant et tappant dans ma main pour célébrer ma victoire, je laissai tomber mon arme et courrus jusqu'à la rue principale. Prenant le premier passant comme candidat, un homme de taille moyenne avec une drôle de bine, je lui bloquai la route de mon corps en prenant une pause tout à fait renversante. Un pied en avant de l'autre sur la pointe, les mains sur les hanches, le torse bombé, le regard vers l'infini, je lui demandai:

Mon cher élu, vous avez été choisi pour me venir en aide! N'est-ce pas ingénieux? Acceptez-vous la requête d'un démiurge tel que moi?

J’étais arrivé à Oak Town depuis quelques minutes. La ville était de taille moyenne, et même si je ne la connaissais pas encore, j’y voyais déjà peu d’intérêt pour la guilde. Il y avait en même temps trop de monde pour qu’un évènement singulier passe inaperçu et trop peu pour pouvoir se fondre dans la masse. Tout se ressemblait ici, donc les moutons noirs devaient être repérés facilement…

Pourquoi aller dans cette ville dans ce cas ? A vrai dire, il y avait une bonne raison : après la mission de vol à Magnoria, une autre mission m’avait été confiée, confidentielle comme toujours mais plus espacée dans le temps cette fois. Rien ne m’empêchait d’être un mouton blanc pour cette fois, mais il n’y avait qu’une chose digne d’attention ici. Pour le reste, je me ferais mon idée sur place.
Une des personnes qui pourrait dessiner une amorce à notre plan de longue haleine se trouvait dans cette ville ; C’était le seul intérêt que je voyais à y être pour le moment.
J’évaluerais ensuite le « potentiel » d’Oak Town pour d’autres « affaires courantes »…

Déambulant au hasard des rues, je cherchais pour l’instant à recueillir une impression de cette ville. Quelle en était l’âme ?
Dans certaines cités comme Harujion, on sent de suite le cosmopolitisme dû aux voyageurs arrivant de tous les coins du monde par le port : plus qu’un troupeau de moutons, il y avait là chèvres, canards, bisons et baleines en même temps. C’est pour ça que j’appréciais autant la ville portuaire, pour sa diversité et sa dimension culturelle.

A Oak Town, les moutons ne devaient pas être sortis souvent de l’enclos, d’où une atmosphère particulière. La bourgade paisible était divisée entre les vieux moutons, ceux qui se connaissaient tous, et ceux qui arrivaient pour repartir aussitôt. Rien n’incitait à s’éterniser ici. Pas assez de calme et pas assez d’action, l’ennui total.
Une des rares choses que j’avais entendue à propos de cette ville était la présence du QG d’une guilde, Phantom Lord. Célèbre pour s’être fait ratatiner dans sa guerre contre Fairy Tail. Une guilde de mages légaux est rarement bonne pour le business – encore un mauvais point pour Oak Town… Comme les chiens de bergers, ils tenteraient de s’opposer à mes actions de loup, car ici c’était mon rôle, bien que dissimulé…

Je déambulais donc le long de la rue principale, en portant un regard assez négatif sur cette ville, quand un inconnu m’accosta assez vivement :

Mon cher élu, vous avez été choisi pour me venir en aide! N'est-ce pas ingénieux? Acceptez-vous la requête d'un démiurge tel que moi?

Je l’examinai rapidement : à en juger par sa tenue et son attitude, ce n’était pas un local, et il passerait pour un original dans n’importe quelle ville. Certainement pas un mouton. Il parlait avec un langage soutenu, donc encore moins habituel dans cette rue où les commerçants attirait les passants avec les idées reçues les moins originales qu’il puisse y avoir.
D’après lui j’avais été choisi… Je n’ai pas l’habitude de venir en aide aux autres, encore moins aux inconnus, mais celui-ci avait une petite étincelle de folie en lui… il me sortirait peut-être de la torpeur que m’infligeait cette ville trop fade à mon goût. Un démiurge devait pouvoir faire preuve de créativité, pour peu qu’il en soit vraiment un, il en avait l’apparence au moins.
Gardant un ton courtois, je lui répondais après avoir salué brièvement de la tête.

« Si je peux vous apporter mon secours, j’ai l’espoir de répondre à vos attentes, même si j’ignore encore quelle est votre requête. »

Quelques passants, tournaient la tête vers nous. Etions nous aussi étrange, dans cette ville d’ovidés ?

Cela faisait un petit moment que Jerenn était membre de Phantom Lord, Encore trop tôt pour avoir des repères que cela soit dans la guilde ou dans la ville d'Oak town, ça lui changeait beaucoup de son village natale et encore plus des différentes routes empruntées pendant son voyage à travers le pays.
Maintenant qu'il était membre d'une guilde, il lui fallait rapatrier certaines de ses affaires importantes pour lui. Il avait donc demandé à se jeune sœur de lui envoyer à Oak town pour les avoir pas loin au cas ou ça pourrait lui servir. Vu qu'il ne déambulait plus à travers tout le pays il ne risquait plus de les perdre en forêt, en montagne,dans une grange ou encore les égouts de n'importe quelle ville à la poursuite d'un andouille voulant le semer.

Il avait demandé les deux carnets et les deux armes de son maitre. Il y aurait certainement d'autres objets venant de la famille mais pour l'instant ne serviraient pas. Les deux carnets de Desperado, le premier retraçait une bonne période, voir même, la vie de son maitre, et le second un livre sur la magie des pistomanciens avec beaucoup de notes. Deux livres que Jerenn avait maintes fois lu et qu'il gardait précieusement en souvenir de son maitre. Les deux armes elles aussi avaient appartenu à son maitre, deux armes dont Jerenn ne comprenait pas le fonctionnement. Il n'arrivait pas à appliquer la magie des pistomancien avec ces deux armes. Ce problème restait en suspens pour le moment faute d'éléments pour avancer.

D'ailleurs aujourd'hui il retournait une nouvelle fois aux services postaux pour vérifier si ses affaires avaient fini par arriver. Au moins l'avantage dans le fait de devoir y retourner une nouvelle fois lui permettait de parcourir la ville et d'apprendre un peu à la connaître. Il tourna dans une rue au hasard, se promenant dans la ville, il n'avait pas grand chose à faire aujourd'hui, il ne partait pas en mission, il arriva au parc, le fameux parc où il y a peu, il avait combattu un autre mage. Au passage les ravages de leur combat ne se voyaient plus. Par contre les séquelles physiques de son combat contre son chef de guilde Coloro Haïne étaient encore là, on distinguait la brûlure laissée par la balle et Jerenn sentait toujours la douleur de la balle qui avait transpercer son épaule gauche.

Il sourit en se remémorant le combat qu'il avait grandement apprécié malgré le fait que sa vie était menacé tout ça à cause d'un plat composé à base d’œuf. Il salua de loin le maitre de l'omelette à Oak Town.

Sacré combat, c'était intéressant de se battre contre quelqu'un utilisant une magie proche et se battant à distance, le combat au corps à corps je suis loin d'être aussi bon que dans le combat à distance enfin de mon point de vue. Pour un mage supérieur, je serais au même niveau qu'on combatte de près ou de loin. Enfin bref, j'ai appris une chose, je dois encore progresser.

Après s'être arrête un instant contemplant le parc. Il reprit sa route vers le bâtiment des services postaux. Il fut intriguer par une conversation qui ressemblait au loin à une pièce de théâtre et décida de s'approcher pour voir de quoi il en retournait.

Mon cher élu, vous avez été choisi pour me venir en aide! N'est-ce pas ingénieux? Acceptez-vous la requête d'un démiurge tel que moi?

Si je peux vous apporter mon secours, j’ai l’espoir de répondre à vos attentes, même si j’ignore encore quelle est votre requête.

Tiens, il répète une scène de théâtre ?

En les regardant, Jerenn constata que les deux hommes ne venaient pas d'Oak town. L'attitude du premier était différent de ce qu'on trouvait à Oak town, le second avec sa stature et sa tenue ressemblait à un homme d'affaire, donc il y avait peu de chance qu'il soit du coin aussi. De plus les deux hommes possédaient une certaine culture et une éducation qui sortait de la moyenne. Ils sortaient tous les deux de l'ordinaire dans cette ville à l'allure médiévale

Vu la tête des passants, il ne répète pas une pièce de théâtre. On pourrait croire à leurs têtes qu'ils ont vu des extraterrestres. Je vais aller voir ça de plus près.

Jerenn inclina légèrement la tête en guise de salutations vers les deux hommes.
Messieurs, pardonnez mon intrusion dans votre conversation que j'ai entendu en passant. Vous êtes à la recherche d'une personne pour vous aider. Si vous le souhaitez et si vous en avez besoin, je me propose mon aide en plus de celle proposait par cet homme.

Le mage de Phantom avait attiré l'attention des deux hommes, et les passants continuaient à regarder le trio encore plus stupéfait qu'au départ. D'autres passants s'arrêtèrent pour fixer les trois hommes devenus une attraction passagère dans la ville.

[HRP] Pour information, le tatouage de guilde est partiellement visible, il est sur mon cou mais il est caché en grand partie par le col de la veste. Donc vu vos personnage sans le voir en totalité, je pense que vous en déduirez que je suis de Phantom, enfin ce n'est qu'un détail [HRPoff]

Mon surgissement dans la rue principale avait causé un rassemblement de foule que je ne m'attendais pas de recevoir. Un public ou des charognards de rue? Écouter les conversations comme cela des passants je l'avais rarement fait. D'ailleurs, je n'avais pas trouvé de raison autre que de choisir une cible parfaite dans un bain de foule. Sinon, les rumeurs qui circulent sont souvent divulguées de bouche à oreilles et c'est ce qui peut être fort intéressant lorsqu'on s'ennuie énormément. Je trouvais rarement le moment de m'ennuyer. J'avais toujours l'impression qu'il y avait quelque chose à faire partout où j'allais. Que ce soit pour exposer une de mes oeuvres ou pour me faire reconnaître, ma paresse me suit tout de même partout. Je commence quelque chose, mais je ne le termine pas nécessairement sur le coup ou par moi-même. C'est certain que j'utiliserai quelqu'un pour faire le boulot à ma place. Prenons par exemple ce bon vieux sans abri dont la vie a été volée. Avec certitude, sa mort me servira d'oeuvre-d'art, mais je ne déplacerai pas moi-même ce cadavre puant et maculé! C'était donc la raison de mon apparition dans cette rue principales.

La première personne vers qui je m'étais tourné fut un homme bien coiffé d'environ mon âge, en costard dernier cri. J'étais en train de douter de ses capacités à vouloir m'aider. Oui, il avait accepté, mais se risquera-t-il à abîmer son beau costume dispendieux pour un exceptionnel inconnu? Il fallait dire que je ne le connaissais pas, alors je ne pouvais pas juger de ses capacités et de ses goûts. Peu importait comment cet homme s'exécutait, j'allais l'obliger à le faire, de gré ou de force. J'avais plus d'un tour dans mon sac et ça, il ne le savait pas. Et même si j'avais le teint blême, des manières de bouger spectaculaires et des vêtements que personne n'oserait porter, cela ne fait pas de moi un individu différent d'un autre d'apparence. Je sais qu'il a une raison d'être jaloux de ma personne, mais il ne pourrait pas se douter de mes capacités quant au marbre comme tel.

L'homme accepta ma requête sans poser de questions. En même temps que j'allais exprimer mon contentement à haute voix, un autre homme pénétra dans le décor de la discussion par curiosité et proposa lui aussi son aide. Majestueux! Je l'observais quelques secondes avant de répondre à mon tour. Il avait une allure un peu plus pauvre que l'autre, plus jeune aussi et peut-être même frivole. Les deux hommes semblaient si inoffensifs et insouciants de ce qui les attendait de l'autre côté. À première vue, les deux hommes ne portaient pas de bourse de façon très visible, donc ils se la jouaient prudence au niveau de l'argent. Je ne devrai donc pas trop les sous-estimer.

Splendide! Messieurs, suivez le cicérone!

En même temps, je leur faisais signe de me suivre en poussant la foule de coups de vent provoqués par mes mains que j'utilisais comme ventilateurs. Ils devaient faire de l'air, déguerpir avant qu'on étouffe de leur assistance. Les gens haussèrent les épaules et repartirent faire leur besogne. Nous pouvions avoir accès à la ruelle tranquillement. Je marchais de façon très élancée. Nous n'étions pas encore arrivés à l'endroit que mes pieds avaient déjà laissé leur trace quittant l'endroit. Je souris, en me disant que mes traces étaient restées-là comme prévu. Tout faisait partie de mon scénario. Les traces de pied du meurtrier en fuite ou de l'homme invisible détecté par son environnement. Tous les canevas pouvaient être bons.

Parvenus à destination où le cadavre gisait encore sur place en attendant les vers blancs, je me retournai vers les deux hommes. Les mains rassemblées, le visage haut, le sourire aux lèvres, je leur expliquai donc la situation en quelques mots. Enfin, les ordres qu'ils devaient obéir:

Très chers complices, vous allez m'aider à compléter mon oeuvre-d'art! Oui! Vous allez devenir artistes d'un jour! Ce dont il faut faire, c'est de déplacer ce déguenillé vers cette poubelle, tête première jusqu'à la moitié du corps! Puis, il faudra peindre son sang sous son corps comme s'il avait été écrasé par le couvercle de celle-ci. C'est donc à vous de choisir vos rôles! Bien sûr, on ne peut pas avoir deux Roméo!

Je conclue cela d'un rire glacial qui semblait si vrai. J'étais le seul qui riait de mes blagues et pourtant, ça ne pouvait pas être si difficile de les comprendre, non? Deux Roméo, dans le sens, dans la même pièce, dans la même histoire. Les rôles doivent être différents... Donc ils devaient savoir lequel d'entre eux allait soulever le cadavre et lequel allait étendre son sang sur le vidoir. Je me reculai de deux pas, fier de mes esclaves et attendais qu'ils se mettent à l'oeuvre.

Avant même que l’étrange énergumène ait donné sa réponse, un autre homme s’immisça dans la conversation. Ce qui interpella de suite le mage illégal fut le tatouage en partie visible, marque d’appartenance à une guilde légale. Il ne connaissait pas tous les tatouages, mais se doutait qu’il devait être de Phantom Lord, puisque Oak Town était sa ville de base.
Il avait fréquenté peu de mage légaux, mais il ne s’attendait pas à ce qu’on puisse les entraîner dans quelques affaires illégales, ils pouvaient même être des gêneurs dans bien des cas.

Cela n’avait pas l’air de déranger l’artiste, qui était d’autant plus enthousiaste que du monde s’intéresse à lui. Avec des gestes théâtraux, il conduisit ses deux « complices » en écartant la foule qui ne pouvait s’empêcher de dévisager ces gens anormaux.

Il les conduisit à un endroit un peu plus reclus, où gisait un cadavre. Cependant la quantité de sang répandu et l’odeur indiquait que c’était une victime toute récente.
Ce n’était pas une vision de nature à impressionner un assassin chevronné comme lui, mais comme il y avait un mage légal avec eux, il préféra se raidir, comme si cela le choquait. D’ailleurs la réaction de l’instigateur de toute cette scène était des plus inhabituelles, souriant comme devant le meilleur divertissement.
Du sang avait giclé un peu partout, sous un coup puissant au crâne du mendiant –cela n’était pas forcément l’œuvre de magie. Le meurtrier avait laissé la barre de fer au sol ce qui témoignait d’une certaine négligence. Un regard sur les tâches de sang sur le corps de « l’artiste » et tout était clair. Ils ne pouvaient même pas faire semblant d’ignorer qui était l’auteur.

Il leur donna d’ailleurs ses directives :
Très chers complices, vous allez m'aider à compléter mon oeuvre-d'art! Oui! Vous allez devenir artistes d'un jour! Ce dont il faut faire, c'est de déplacer ce déguenillé vers cette poubelle, tête première jusqu'à la moitié du corps! Puis, il faudra peindre son sang sous son corps comme s'il avait été écrasé par le couvercle de celle-ci. C'est donc à vous de choisir vos rôles! Bien sûr, on ne peut pas avoir deux Roméo!

Il fallait avouer que ça les sortait de la torpeur de cette ville. Le mage de Purple Bugloss aurait exécuté les directives par curiosité, pour voir la réaction du créateur, d’autant plus qu’il n’y avait pas d’autres témoins à proximité, à part ce mage de Phantom Lord. Il était certain que ça le dérangerait, peut-être fallait-il le tuer aussi ? Non, il avait des plans, et un moucheron pouvait être utile dans ce cas. Autant qu’un meurtrier esthète était amusant.

Goubkine se tourna donc vers ce mage, feignant de ne pas savoir ce qui avait pu se passer, mais l'air un peu dégoûté par la vue et l'odeur.

« Il serait bien de jeter ce cadavre aux ordures après tout, sa place n’est pas dans la rue je pense. Probablement sans famille et sans utilité à la société, qui le plaindra ? »

C'était un peu cynique, et en même temps tellement vrai. Pouvait-on même trouver un juge pour s'occuper d'une affaire comme celle-là ? Il ne faisait aucune allusion au meurtre, et ne parlait pas encore de "l’œuvre d'art" à accomplir. Pour l'instant, il voulait avoir un meilleur aperçu du mage légal. On avance toujours mieux en terrain connu, et il ne savait rien de lui.
S'il fallait prendre des décisions plus franches, il préférait avoir toutes les cartes en main à ce moment.

L'homme était heureux d'avoir trouvé deux personnes pour l'aider. Tel un acteur de théâtre, il jouait son rôle, rien ne pouvait vraiment le déranger, ni la foule ébahi par cette homme, ni même l'arrivée du pistomancien ne l'avait perturbé. Un véritable artiste au sommet de son art. L'homme d'affaire précéda Jerenn dans la ruelle. Il ne vit pas de suite le cadavre qui gisait au sol. L'homme d'affaire fit comme un sursaut découvrant le corps du malheureux ce qui attira l'attention de Jerenn sur le cadavre.

Très chers complices, vous allez m'aider à compléter mon œuvre d'art! Oui! Vous allez devenir artistes d'un jour! Ce dont il faut faire, c'est de déplacer ce déguenillé vers cette poubelle, tête première jusqu'à la moitié du corps! Puis, il faudra peindre son sang sous son corps comme s'il avait été écrasé par le couvercle de celle-ci. C'est donc à vous de choisir vos rôles! Bien sûr, on ne peut pas avoir deux Roméo!

L'homme d'affaire regarda le pistomancien après la découverte du corps. Jerenn passa devant les deux hommes qui l'accompagnaient en évitant d'entrer en contact avec eux pour ne pas les déranger.

Il serait bien de jeter ce cadavre aux ordures après tout, sa place n’est pas dans la rue je pense. Probablement sans famille et sans utilité à la société, qui le plaindra ?

Jerenn se rapprocha du corps et se baissa pour le retourner et découvrir son identité. Le sang n'était pas coagulé. Le plaie à la tête était encore fraiche, la mort était récente. Il ne regarda pas les réactions de l'artiste et de l'homme d'affaire quand il s'approcha du corps.
Jerenn chercha des papiers où une marque permettant de l'identifier.

Les muscles de la mâchoire et la nuque sont tendus, on est au premier stade de la rigidité cadavérique, il est mort récemment, la plaie à la tête utilisation d'un objet contondant. Cette barre de fer taché de sang et les projections..... Notre artiste est notre tueur.

Jerenn se retourna vers Kusodari pendant un instant puis il se concentra de nouveau sur la victime pour voir de qui il s'agissait. Il trouva une marque sur son avant-bras, un tatouage ne représentant pas grand chose mais elle était connu par certaines personnes qui cherchait à l'éliminer.

Ah mais c'est lui, aucun doute, la marque sur son bras est la preuve...... Notre artiste vient de se débarrasser de ce type, et sans magie, pas mal du tout.

Jerenn fit un large sourire. Une grande satisfaction se lisait sur son visage, en découvrant l'identité du mort, et se mit à rigoler.

Ah ah ah, ça lui pendait au nez à ce bad guy. Pardon de rigoler d'un mort mais cet homme n'avait rien d'un saint. Il était au courant qu'il était démasqué et pourtant il est resté ici, il avait certainement confiance en ses compétences ou alors il n'a pas cru à l'information. Vu son passif, il ne méritait que ça de toute manière. C'est vraiment intéressant, vous avez réussi à le tuer alors plusieurs hommes se font fait tuer par lui, il y a quelques jours. Je connais quelques personnes, de tout bord, qui seront heureux de sa disparition.

Cher artiste, bien que la mort de cette homme ne n'attriste guère, je ne suis pas trop pour maltraiter le corps d'un mort. Mais pour une fois, je vais faire une exception. Il y a des âmes qui ont le droit d'avoir une petite mise en scène de leur tueur.

J'enverrai une petite missive pour faire part de son décès ainsi qu'une petite photo de sa position.

Jerenn se releva, se tapant les mains, et regarda l'artiste, avec un léger sourire.

Votre fait, ou votre art comme vous dites, va faire carton chez certaines de mes connaissances et vous leur avez rien couté. Ils vont à coup sur adorer. Je serais plutôt de l'avis de cet homme. Nous avons qu'a le poser plus ou moins avachi sur la poubelle. La tête et les bras dedans, nous aurions qu'à refermer la poubelle sur sa tête et en mettant un peu de sang au sol ça sera très bien. Je suis désolé je ne vous ai pas écouté à l'instant très cher. Vous nous demandiez quoi ?!

Jerenn, debout avec le mort à ses pied, attendit la réaction de ces compères. La sienne pouvait paraître très bizarre au premier abord. Se réjouir d'un mort c'est rare et peu de gens le font en présence d'autres. Mais ce gars là ne méritait pas qu'on pleure sa mort.

Spoiler:

La réaction des deux hommes était totalement différente face au cadavre. L'un, le nanti, semblait dégoûté, répugné par la présence d'un être comme tel allongé sur le sol. Était-ce le sang qui l'horrifiait ou bien le corps en prédécomposition? Voyant la direction où portait ses yeux, c'était le défunt qui en était la cause. Pour ce qui était de l'autre homme, il se jeta carrément sur le corps dans le but de l'inspecter. Ce fut maintenant mon tour de changer d'air. Les mains à ma bouche, les épaules remontées et les yeux abasourdis, cet homme n'avait donc aucune propreté propre que d'agir ainsi. Le sang ne lui faisait pas peur, l'impureté non plus. Allait-il donc être celui qui transportera le cadavre jusqu'à sa benne? Je n'en doutais pas une seconde.

L'aisé étai d'accord avec ma décision quant à mettre la chose à sa place. Ce qui me blessa, c'était le fait qu'il ignore totalement la partie artistique et réfléchie de la chose. Tant pis pour lui, il n'était qu'un ignorant de première se fiant sur l'apparence de la chose plutôt qu'à la profondeur absolue. Il avait beau être habillé comme Asmodée, il n'était pas plus impressionant que cela! D'ailleurs, quand on y repense, Asmodée n'a rien d'épeurant. Démon de l'impureté, il reflète les petits plaisirs intimes. En quoi serait-il plus effrayant que Satan? Je n'arrivais pas à voir une goûte d'effroi dans ces qualificatifs physiques et psychologiques. Au moins, l'homme ne s'était pas affolé et ne s'était pas mis à travers mon chemin lorsque j'ai expliqué mes directives.

Puis, l'homme dégoûtant se releva de son enquête avec un sourire que je n'aurais pas pu imaginer plus grand. Il nous révéla alors sa conclusion qui s'avérait à être parfaite. Par contre, je fus resté surpris moi-même que le type que j'avais assomé violemment soit un hors-la-loi. Reprenant un air hautain, il ne fallait pas que je perde la face devant de telles accusations. Il me disait que des gens sans identité révélée allaient m'adorer pour le travail accompli. Cela, parce que je n'avais pas été payé comme certains mercenaires qui auraient échoué. Fronçant les sourcils, l'expression de colère collée à mon visage, je répliquai à ces mots de cet infâme ignorant:

Sachez que mon Art n'est pas à vendre! C'est tout à fait irrévérencieux et impertinent de ce que j'en fais refléter! Et vos oreilles aussi aphasiques qu'un sépulcral! Oh! N'en parlons pas, hein! Je viens tout juste d'éclaircir ma requête et vous... vouuuuus moquez de moi! Mes directives étaient bien claires, goguenard! En plus de ce que vous venez de mentionner, mettez cette lapallissade à vue!

Croisant les bras, tappant du pied dans une flaque de sang, je ne pouvais pas croire que ces bénévoles pouvaient être aussi incompétents! Ce n'était pas difficile à comprendre ce dont je venais de mentionner! M'appercevant que mon pied tappait dans la souillure du mort, je le levai à la hauteur de mon genou en cherchant quelque chose où pourrais l'essuyer sans risque. Un vêtement perdu dans le coin de la ruelle fut la chose qui attira mon oeil et je me débarrassai de cet immondice. Quand ce fut fait, j'observais les faits et gestes de mes auxiliaires afin de mieux les guider, au cas où ils feraient encore quelque chose d'incorrect.

Le moucheron avait ignoré ma phrase et s’était approché de près du cadavre pour l’examiner minutieusement, comme s’il menait une enquête. S’il arrivait aux bonnes conclusions, la situation pouvait devenir tendue. Mais je ne risquais rien pour l’instant. Je ne pouvais pas me souvenir de toutes mes victimes, mais pour celle-là j’étais sûr d’être innocent. A 95 %.

Puis il se prit soudainement à rire. D’un coup ça devenait intéressant mais il m’était difficile de décrypter les raisons d’une telle bonne humeur. Etait-il aussi atteint que l’autre illuminé ?
Après éclaircissements, la victime était apparemment un criminel, mais ce n’était certainement pas la raison du meurtre, et je ne tenais pas à le savoir. Et je pouvais éliminer l’étiquette de psychopathe que je m’étais apprêter à coller au front du mage légal. Il n’était pas aussi coincé que d’autres moucherons, mais il restait dans certaines limites. On aurait pu penser à un chasseur de prime, avec sa remarque sur ses connaissances, qui avait mis un prix sur la tête de cet homme… Si on le prenait par le bon bout ça pouvait être aisément manipulable ce genre de personnes, contre une belle somme d’argent sûrement.
Mais il se tournait vers moi, pour savoir ce que je disais. Le cadavre l’avait tellement passionné qu’il n’avait pas écouté, ce nécrophile.

« Ça n’a pas d’importance, mettons le cadavre dans la poubelle comme ce cher monsieur l’a demandé. Je m’occupe du sang. »

J’allais faire un pas vers la poubelle, puisque le « privilège » de déplacer le corps devait revenir à celui qu’il avait le plus intéressé, mais l’artiste ne l’entendait pas de cette oreille. Goubkine avait déjà constaté un air frustré chez lui après sa première réponse. Visiblement, il attachait une importance toute autre à placer ce cadavre d'une manière précise. Sa soudaine colère confirma ce que le mage illégal pensait. Il prenait son « Art » très au sérieux, et n’espérait rien en retour. C’était d’ailleurs un comportement plus noble que chez bien d’autres se réclamant de ce titre, même si les outils étaient particuliers…

Il allait donc vers la poubelle, espérant trouver de quoi répandre le sang en une sorte de peinture. Il avait l'habitude des scènes de massacres dont il connaissait les détails (pour en être à l'origine), alors ce ne serait pas un mort qui le troublerait - et il n'avait plus besoin de faire semblant puisque ses deux compères ne semblaient pas non plus choqués outre mesure. Mais il y avait tout de même quelque chose d'inhabituel chez ce cadavre. La teinte de son visage, pour celle qui n'était pas recouverte de sang, avait imperceptiblement viré à une couleur verdâtre. Le pseudo médecin légiste ne l'avait pas encore remarqué, tourné qu'il était vers l'artiste qui l'invectivait.

Soudainement, une main visqueuse avait agrippé le pistomancien : le cadavre avait l'air de reprendre vie. Alors que seulement quelques minutes s'était écoulé depuis le coup fatal, on aurait dit qu'il avait reposé sous terre un bon nombre d'années. Sa chair était en partie putréfiée ou décomposée, et ses yeux blancs comme un linge ayant trainé deux jours dans la rue (donc gris-noir en fin de compte) ne reflétait rien d'autre que le vide, l'absence totale d'esprit intelligent. Si on faisait abstraction du fait qu'il se soit mis à bouger, il avait l'air encore moins vivant que quelques secondes plus tôt.

Goubkine s'était arrêté dans son élan sans dire un mot, regardant le cadavre animé et gardant ses distances. Il n'avait pas vraiment besoin de prévenir "l'autre assistant" qui sentait sans aucun doute que quelque chose l'avait saisi. La main n'avait pas une force exceptionnelle, mais elle ne ressentait aucune entrave physique, muée par une magie étrange.

Il n'avait jamais rien vu de tel. Une magie probablement très ancienne et interdite, prenant sa forme ultime uniquement après la mort du mage la possédant : Take Over Zombie Soul.
Plus le temps passait, et plus le corps du mort-vivant semblait fébrile, ce qui était un leurre car il gagnait en puissance et en magie à chaque minute. La question était aussi de savoir quelle était la puissance offensive de cette magie ?

BRAIIIIINNNNNNNS

Bon, s'il n'avait pas encore remarqué ce qui se passait, l'homme avait sans doute entendu l'avertissement, et les plans que formulait le 4ème participant à leur oeuvre d'art. Si ce dernier n'était pas coopératif quant-à sa position dans la benne à ordure, les choses pouvaient vite se compliquer...

Jerenn exécutait la demande, les ordres correspondraient mieux à la situation, vu le ton autoritaire de l'artiste. Il fallait se trimbaler ce déchet pour le mettre dans la poubelle. Bien que cela dérangeait pas Jerenn la compréhension de l'artiste était vraiment pas évidente.

Étrange personnage. M'enfin bref il paraît que les grands artistes sont incompris et deviennent célèbre après leur mort. Si quelqu'un comprend cet artiste qu'il m'explique, je suis largué, par contre pour le coté célèbre je peux faire quelque chose.... Non je vais quand même pas lui tirer dessus.Il m'a rien fait, il prend son travail au sérieux et il fait de manière consciencieuse. Je ne peux que l'aider. Bon allez on bouge ce tas inanimé.

Alors que Jerenn se saisit du cadavre et le posa de la manière dont l'artiste l'avait demandé quand il sentit qu'une main attrapa son avant bras.

Hum ?!

Jerenn fixa son bras que le cadavre venait de saisir, étrangement pour un mort il était bien vivant. Jerenn remarqua ce qu'il ne vit pas sur le cadavre avant sa résurrection. La coloration verdâtre, peut être la chose qui lui avait rendu la vie.

Jerenn retira tranquillement la main du zombie de son bras

Eh merde, un zombie....encore.... Pourquoi toujours des zombies ?

Étrange un flux de magie l'entoure et il augmente. Je sais pas pourquoi mais je sens une catastrophe arrivée. Les zombies c'est toujours pareil,il y a un, deux, dix, cent, et des milliers et ça finit avec quatre personnes équipées à mort qui dézinguent à l’œil, les mort-vivants.

Le zombie se releva et regarda le pistomancien qui par mesure de précaution avait placé une main sur son arme. Le zombie commença à lui parler dans une langue qui était vraiment spéciale pour pas dire pourri au niveau du son.

Qu'est que tu racontes ? Je pige rien.
Shlaguevuk
Ça non plus je comprends pas.
Olva zlatoum pammpamm. Tablok gobbo zolada.
Je ne parle pas le zombie.

Jerenn pris son arme dans la main et avant de la sortir le zombie s'adressa de nouveau à lui.

Du calme avec ton arme le vivant.
Ah bin tiens, tu parles une langue compréhensible maintenant.
Et ouai. Le baratin incompréhensible c'est pour les touristes.
Les touristes ? Tu es une attraction pour touriste ?
Oui, j'étais une attraction, j'ai été viré il y a environ deux cents ans. Je bossais dans un maison fantôme dans un parc attraction.
Ah ouai ça commence à faire. Deux siècles de chômage, putain il faut aimer les vacances.

Jerenn regarda un instant l'artiste, il avait déjà exprimer son mécontentement et vu l'allure que prenait les choses, il allait de nouveau s'exprimer en argumentant sur le niveau pathétique de l'assistant et de la mauvaise volonté qu'il mettait à faire ce qu'il demandait. Pour lui, c'était une chose simple et je ne suis pas sur qu'il prenne en compte l'avis du zombie en compte.

Tu veux bien nous rendre un service, si tu pouvais faire ce que l'artiste en blanc a demandé, ça serait sympa de ta part. Après tu pourras toujours proposer tes services à l'Akane Resort pour leur maison de la peur, il cherche de nouveau mannequin, tu pourrais être le mannequin vivant.
Tu peux aussi te lancer dans la musique en tant que danseur, il y a un danseur d'exception qui en cherche d'autre sortant de l'ordinaire pour un spectacle musical.
Ok le vivant, ça marche.

Le zombie fut facile à convaincre et prit la position demandé par le grand artiste. Enfin notre grand virtuose sera peut être content, du moins c'est à espérer. Une chose était quand même inquiétante, bien que le zombie est accepté, l'aura de magie continuait à augmenter, ce n'était pas bon signe. Malgré la première bonne impression du zombie, il faudrait peut être le supprimer.

Je regardais ces énergumènes faire toujours avec la tête haute. Je les trouvais plutôt molasses pour comprendre ce que je leur disais. Ils ne s'étaient pas bougés comme convenu et je trouvais cela ridicule. Pourquoi avoir fait appel à des passants pour m'aider? Certes, cette grande paresse qui m'envahit m'empêchait de bouger un cadavre et aussi sa saleté propre qui me dégoûtait. J'aurais pu utiliser une de mes statues pour le bouger, mais elles auraient été impures par la suite et abîmer de leur beauté propre. Croisant les bras, je me faisais prompt. Depuis leur arrivée ici, ils n'avaient rien fait mis à part jouer les baratineurs. J'avais en effet l'air physiquement agacé, mais il fallait croire que ma personne ne les intéressait pas, quelle insulte! Au moins, le type un peu plus accaparant prit l'initiative de s'occuper du sang.

Finalement! Je croyais que c'était une altération que de vous revendiquer votre contribution à ce pensum!

Un long sourire s'afficha sur cette couche de marbre. Ma trombine paraissait un peu plus détendu, mais toujours aussi hautaine et méprisante. Mes doigts tapaient avec délicatesse mon bras, démontrant que malgré cette allégorie, j'étais toujours aussi impatient. Je n'aimais pas cet endroit, c'était beaucoup trop différent de mon luxe habituel. La crasse était répandue sur les murs et je pouvais même la sentir. Je voulais retrouver un minimum de propreté et de sécurité propre pour ma santé. Le jeune bavard se penchait sur le cadavre en premier, mais quelque chose le surprit. J'étirais mon cou un peu plus et vis que le chien que j'avais battu à mort, était en fait revenu à la vie! Deux mains sur ma bouche pour exprimer mon dégoût, le type se mit à lui parler et à lui faire la conversation avec cette abomination. Cela ne pouvait être que plus insultant. Reprenant mon leadership en mains, je déclarai de vive voix avec mes expressions théâtrales habituelles:

Ô Ciel! Qu'allons-nous faire? Oh! Je sais! Je... je vais nettoyer cette place de ces ganaches, mais je vais d'abord m'occuper de la chose visqueuse... Kardiá tou polémou Judith kai Davíd! Allez, vengez-vous de cette insulte récusable!

Ma magie venait de s'activer. Les mains frôlant le sol, deux statues de marbre s'en relevèrent. Quelque peu particulières, celles-ci ne se ressemblaient pas du tout physiquement, mais leur légende était très semblable. En plus de savoir trancher parfaitement la chair, ces deux marionnettes rendent ce combat beaucoup plus équitable. D'abord, le David qui était un homme nu au visage d'un garçon pré-pubère, puis la Judith, une jeune femme à la robe d'époque grandiose avec les cheveux attachés simplement. Tous les deux, armés d'une épée et d'une tête humaine avec les yeux exorbités, se mettent en position de garde. Je ris machiavéliquement. Ils ne doivent pas comprendre ce qui se passe ou ce dont il est question, mais chose certaine, ma première victime devait trouver la mort rapidement.

N'oubliez pas que j'ai besoin de ce corps! Ne me l'abîmez pas trop! J'ai aussi besoin que vous vous occupez à votre manière de ces deux bouchés d'hominidés!

Croisant les bras, je n'attendais que de voir ce splendide spectacle prendre vie. Les deux statues de marbre avancèrent vers celui qui parlait au mort-vivant et le poussèrent pour s'emparer de la chose qui arrivait à se relever par lui-même. C'était vraiment la goutte qui faisait déborder le vase. J'avais l'air plus qu'agacé et la lenteur des événements me faisait taper du pied. David trancha dans le centre du corps de la chose et Judith en termina en tranchant la tête qui roulait aux pieds du nabab. Après cette giclée d'impureté, David se rangea aux côtés de sa consœur et il s'élança sur le nécromancien et trancha l'air de sa lame dans le but de le découper en parts égales. Pour ce qui était de Judith, elle avait opté une technique plus prudente à l'égard de sa victime. Elle s'avançait avec une certaine hésitation avant de lui lancer la tête humaine au visage qu'elle tenait dans une main pour ensuite se jeter sur lui et imiter David. Je grinçais des dents à voir comment ils se débrouillaient. Décidément, ces quidams-là n'étaient pas ordinaires...

Sujet: Re: Meurtre déplacé [PV Jerenn & Goubkine]

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