C'était une période calme pour la Fée des Ténèbres; le Darkness, pour une obscure raison, ne faisait plus de vagues depuis la mission avec Ayumi. L'entité se la bouclait. Même les Darkies les plus perturbateurs comme Abdul ne se montraient pas au grand jour. Peut être aussi, que le fait de ne pas l'utiliser plus que raison participait à cela. Il s'était déjà offert deux jours de congés dans le sud du pays; mine de rien, il avait amassé quelques jewels, suffisamment pour s'offrir un retraite sur la plage. Passer ses journées au soleil n'aidait sûrement le Darkness dans ses provocations quotidiennes contre son hôte. Ces deux jours, bien qu'agréable par le soleil et l'isolation, Caedes s'ennuya rapidement. Il revint très vite à Magnolia, encore marqué par ce qui semble être de violents incendies. La guilde aussi, était ravagée. Il se hâte d'être mis au courant. Il s'en voulu de ne pas avoir été là. Mais il ne se tracassa pas plus avec ça; le pire semble avoir été évité. De plus, aurait-il été utile? Il en doutait. L'homme croisa la petite Ayumi, qui elle fut présente. Elle, suite à ce qui s'était passé, ne semblait plus préoccupée par la mission faite avec l'hôte quelques jours plutôt alors que lui, s'en voulait encore. Ils s'étaient tout de même manqués de s'attaquer, uniquement à cause de leur démon respectif, qui eux ne pouvaient se sentir. Mais soit, Caedes n'insista pas et laissa lui aussi passer l'incident.
Les jours suivant, ou plutôt, les nuits suivantes, l'hôte aida aux réparations de la ville et de la guilde. Les nuits, car c'était bien là qu'il était efficace. Devant ces occasions répétées, le Darkness aurait pu reprendre son manège macabre et sadique sur la personne de Caedes… mais il n'en était rien. L'hôte pu se servir de son pouvoir comme un mage normal. Il apprécia ça par d'ailleurs… d'être un "mage normal", de pas avoir à subir une contrepartie quand il utilisait son pouvoir sous une forme aussi simple que tenir une poutre.
Tout rentra finalement dans l'ordre. Le premier soit où on pouvait considérer que "tout était réparé", Caedes voulu prendre sa soirée et se déguster quelques tonneaux de bières et verres de whisky. Mais à peine le premier verre de bu, il se sentit légèrement irrité par l'ambiance de la guilde; les cris, les bagarres, etc… Ce soir, où il aurait voulu que tout soit calme et qu'on soit au repos. Son départ silencieux arracha une mine triste à Mirajane mais ne le retint pas plus.
Errant de bar en bar pendant toute la soirée, Caedes finit par ne plus marcher droit. Il devait être au alentour de 23h. Pas très glorieux pour un gars qui faisait partis des meilleurs buveurs sous l'oncle Edouard. Mais… la fatigue était contre lui ce soir. Il titubait quelque peu, s'arrêtait beaucoup, et finit par s'asseoir à l'entrée d'une ruelle. Les joues lui chauffaient, sa vue un peu trouble lui donnait mal à la tête. Oh, il était encore loin d'être véritablement saoul, il avait su s'arrêter à temps. Pour autant, il n'avait qu'une seule envie maintenant, c'était d'aller dormir. Il reste là pendant cinq minutes, à essayer de rassembler ses forces pour se lever. Parmi les quelques passants de cette fin soirée, deux vinrent voir Caedes de plus près, comme s'il était un animal au zoo.
-Bah alors mon gars? On a pas géré la binouse?
-Si… ça va aller messieurs… je vous remercies.
-Oh mais on va pas te laisser comme ça, on va t'alléger un peu d'abord.
-Putain mec, je crois que c'est… Il sortit une feuille de sa poche et la déplia. Merde, c'est Caedes de Valrêves! L'autre taré qui a buté le baron Edward! Crois-moi, on gagnerait bien plus à l’amener au "Rat salé" qu'à la dépouiller.
-Le… le "Rat Salé vous dites? Ugh! Il se reçut un coup dans le ventre.
-On t'a pas sonné toi! Bon okay, cherche une barre de fer au fond de la ruelle, on va l’assommer.
-Roh les gars pitiés… vous croyez que… que je vais vous laisser m'emmener comme ça? Caedes essaya vainement de se relever.
-Bah je crois bien en fait. T'es pas en état de te relever. Hey Jo'! T'as trouvé de quoi le mettre KO?
-Une bouteille de verre, ça compte?
-Prenons pas le risque de l'esquinter, trouve autre chose!
*Ne songe même pas à utiliser mon pouvoir pour une situation aussi minable que celle-ci!*
-Putain… mais quel connard ce truc!
-Quoi? C'est moi qui tu appels connard? Je vais t'apprendre moi! Laisse Jo', on va faire ça à l'ancienne! Il commença à prendre Caedes par le col.
-Me touche pas! Malgré l'interdiction de l'entité, l'hôte commença à invoquer quelques Ténèbres, invisibles encore au regard de son ennemi.
-Hey!
La voix était fine mais perceptible. Caedes tourna la tête et ne vit qu'une belle chevelure blonde. L'atmosphère se suspendit, tout le monde avait porté son intention sur la nouvelle venue.
Les yeux dans le vide, la jeune femme fixait l’horizon. Assise sur un banc, elle semblait ailleurs... Pourquoi était-elle venue ici ?
La question ne devait même plus se poser dans son petit crâne. Elle ressentait tout simplement le besoin de sortir pour s’aérer l’esprit et pour ne pas plonger dans une routine quotidienne qui pourrait, à la longue, lui faire plus de mal que de bien. La jeune femme en avait profité pour faire quelques achats. Elle ne tarderait pas a reprendre la route mais elle s’autorisait un repos bien mérité, sirotant d’un geste absent une gourde remplie d’eau avec un arrière gout d’alcool.
Dans le reflet de la vitrine la plus proche, elle distinguait vaguement trois silhouettes. Elle ne voulait pas se confronter aux hommes. Généralement ils finissaient violents en sa compagnie, pour la simple et bonne raison qu’elle refusait leurs avances. Elle se concentra sur le reflet et remarqua que l’homme se faisait encercler...
Il allait se faire frapper, il allait se faire frapper, il allait se fai...
« EH ! »
L’interpellation franchit dans un automatisme stupéfiant ses lèvres. Assise seule, a son banc qui se trouvait légèrement en retrait elle sentit instantanément des regards se poser sur elle. Son petit cœur de bonne femme battait a tout rompre. Au nombre de trois, deux seuls semblent être surpris alors que le troisième semblait...Ailleurs ?
Finalement la surprise laissa place à des ricanements. Les hommes lâchèrent leur victime,quittèrent la ruelle et approchèrent en riant de Haley. Elle devenait leur nouvelle cible...Celle-ci restait assise et transformait peu à peu sa magie en électricité. Le plus gros des colosses plaqua le bout de ses doigts sur le menton de la belle. La jeune femme affichait un air neutre et se laissait faire. L’homme appela son coéquipier en ricanant :
« Regarde-moi la poupée elle dit plus rien ! C’est étrange tu ne... AHHHH ! »
Haley venait de déposer avec douceur sa main sur celle de l’homme, lui procurant une décharge. Des jurons franchirent avec rapidité les lèvres de l’homme qui la relâcha aussitôt. Elle en profita pour se redresser. Haley restait cruellement petite par rapport aux deux hommes et le pire dans l’histoire c’est qu’elle semblait encerclée par les deux énergumènes. Caedes ne devait pas la distinguer avec aisance ! Quoi qu’il en soit le second homme essaya d’attaquer Haley. Cette dernière le vit bouger sur la droite et elle esquiva de peu son attaque. Cependant l’homme avait lancé un sort d’entrave et la douce s’écrasa de tout son long au sol. Elle grimaça lorsque ses lèvres goutèrent gratuitement à la poussière nauséabonde du sol. L’homme s’écrasa sur elle et la blondinette allait se relever mais elle semblait maitriser par l’homme : Il venait de s’assoir sur son dos ! Les os de Haley craquèrent tour à tour et la souffrance était clairement lisible sur son dos. La douce jeune femme émit un couinement visiblement mécontent. Le jeune homme s’approcha d’elle et murmura :
« Il ne faut pas s’attaquer a des gens qu’on ne connait pas. »
Sa main effleura avec douceur le bas de son visage. Haley marmonna à voix basse et sans réfléchir mordit la main de l’homme. Celui-ci semblait surpris et se redressa légèrement Haley en profita pour se retourner se mettant ainsi sur le dos. Elle fit face à l’homme qui envoya sa main non blessée dans sa figure : Frapper une femme ? N’avait-il donc aucun principe ? La douce émit un long et douloureux cri. Le sang s’écoulait de son nez et de ses lèvres mais elle n’avait pas de temps à perdre : Elle ne voulait pas finir entre les mains de ces deux hommes.
Haley leva avec lenteur sa main droite pour la plaquer sur le bras gauche de l’homme et elle se concentra malgrès la douleur qui fusillait ses membres... L’instant d’après, l’homme vola au dessus d’elle. La jeune femme roula sur le côté alors que l’homme retomba lourdement au sol. La douce femme plaqua une main sur son nez en sang. Elle observa un long moment sa main ensanglanté ne se préoccupant plus de ses adversaires... Et c’est pile a ce moment la, qu’il écrasa la gourde pleine d’eau sur son crâne !
La jeune femme essaya de se relever, chancela et regretta amèrement de s’être mesurée aux deux hommes... Soudainement, le gérant de la taverne la plus proche sortit sous le brohaha créer. Il prit la parole et lança d’une voix forte :
« Pas de bagarre ici ! C’est hors de ma vue, loin de ma rue sinon rien ! »
Les deux hommes, mal en point comme Haley et Caedes, fixèrent les deux jeunes gens. Ils décidèrent finalement de s’éclipser laissant une Haley ensanglantée et un Caedes quelque peu ivre, au bon milieu de la taverne a présent déserte.
Les cheveux dorés de la belle se teintèrent progressivement... Ils passèrent avec aisance d’une douce couleur, à une couleur vive et rougeâtre. Elle chancela encore et prit appui sur le banc en soufflant doucement. Ses yeux se fermèrent peu a peu alors qu’elle lança un regard a Caedes pour voir si lui aussi avait été blessé. Le tavernier posait son regard sur ses deux nouveaux clients !
Haley n’eut le temps de rien : Ses yeux se fermèrent et elle chuta lourdement au sol. Cependant, lorsque son corps toucha le sol le bruit n’était pas audible... Elle représentait un poids plume visiblement et si le tavernier n’avait pas porté son regard sur elle quelques instants plus tôt, il n’aurait même pas prit connaissance de sa chute !
L’homme ne se fit pas prier et sortit de sa poche une clef. Il contourna Caedes et s’empara de Haley. La tête de la blondinette dodelinait de gauche à droite alors que le tavernier lança en marmonnant :
« Elle est sous votre charge. Je veux bien l'accueillir gratuitement dans l'une des chambres mais ca s'arrête la. Je m'occupe pas des histoires des ivrognes du coin.»
Le tavernier franchit le seuil de la taverne, monta calmement les escaliers alors que le sang qui s'échappait des plaies d'Haley ne cessait de croître : Comment pouvait-il rester aussi calme ? La vie de cette pauvre femme l'importait donc si peu ?!
Peinant à faire la mise au point, Caedes ne vit qu'un jolie brun de femme. "Jolie" par la chevelure et la silhouette. Peut être avait-elle un immonde visage? Oh ça, la Fée des Ténèbres s'en moquait bien; qui qu'elle soit, elle était entrain de tirer Caedes d'un sacré pétrin. Le combat passa complètement par-dessus par l'hôte; il entendit bien quelques fracas et coup. Il se souviendra même d'électricité, sûrement produite par magie. Personne n'avait vu le tavernier arriver, à la mine sévère. Caedes essaya bien de s'exclamer mais ne réussit qu'à dire: "Mais euh, vous là, vous…". Trop lent. Le barman défendit son territoire vaillamment en envoyant valdinguer un des deux balourds. Mais l'alliée de Caedes aussi, en pris pour son grade. Elle portait une gourde, qui au bruit faisait comprendre qu'elle était pleine, et cette gourde s'écrasa violemment sur la tête de la belle blonde. Il n'y était vraiment pas allé de main morte. Tout le monde fixa le tavernier: "Pas de bagarre ici! Dégagez de ma rue!" sembla entendre Caedes, ou du moins, quelque chose ayant le même sens. Les deux hommes qui avaient agressés Haley et Caedes s'en sont allés, alors que la jeune femme tombait à terre dans un bruit de… rien du tout. Une vraie plume. Cette chute for ça le brun à reprendre peu à peu le contrôle sur l'alcool. C'était bien plus facile que sur le Darkness. Il ne voulait pas en effet que celle qui fut sa sauveuse pour ce soir finisse de la sorte. Alors que le tenancier embarquait la petite en déblatérant un discours comme s'ils allaient passer la nuit ici, Caedes attrapa un bras de l'homme, comme ranimé.
-On ne passe pas la nuit ici, Monsieur.
-Oh que si. Vous êtes saouls et elle blessée. Vous allez nulle part…
-C'est vous qui l'avait blessé.
-Je la pensais pas si fragile.
-Ecoutez, donnez-moi un verre d'eau, et on fiche le camp d'ici.
-Bon. Un verre d'eau pour vous et je vais quand même réparé ma bêtise.
Un peu de place sur une table, et voilà la jeune femme allongée. Le tavernier alla derrière son comptoir pour prendre quelques pansements et servir un verre d'eau au mage brun. L'eau peu à peu faisait un bien fou à Caedes, qui reprenait toujours plus conscience à chaque gorgée. Sans le regarder, le brun posa une question au tavernier: "Vous savez ce que c'est le "Rat Salé"? Un bar mal famé, au nord de la ville.". Le ton de la réponse n'appelait pas d'autres questions: visiblement, ce n'était pas un nom qu'on prononçait à la légère. Requinqué par un simple verre d'eau, qui avait au moins le mérite de faire passer le goût de vin qui restait dans la gorge de Caedes, ce dernier se leva et se dirigea vers les deux autres; le bandage était ridicule mais au moins, couvrirait-il la blessure. Le tavernier n'indiqua la sortie qu'un vague coup de tête. Caedes prit la jeune femme sur son dos d'un pas, faute d'être sûr, rectiligne, puis s'en alla de l'endroit.
Quelques pas après seulement, Caedes et sa blessée croisèrent de nouveau les deux balourds de tout à l'heure. Il crut entendre vaguement la personne sur son dos gémir de contradiction:"C'est bon, ça va aller.". L'un d'eux alla pour l'ouvrir, mais l'hôte créa une liane de ténèbres au bout rond depuis son abdomen, et assomma son agresseur. Fort, au moins aussi fort que le tavernier assomma tout à l'heure à coup de choppe:"Ca c'est pour la demoiselle.". Celui qui se faisait appelé "John" profita du temps mort après le coup pour braver l'inquiétant objet gesticulant depuis l'abdomen pour aller frapper le créateur, mais un Darkling surgit d'un coin d'ombre et se jeta sur le malotru avant de le rouer de coup:"Bien, très bien même, tu ne l'as pas tué. Merci Fusain de ton intervention. J'ai sentis le danger maître: vous m'avez fait trop d'honneur en me donnant un nom!". Le petit gobelin disparut dans un nuage de fumée noire et Caedes reprit sa route; jamais le retour à son appartement au Halcoolfloor ne lui avait paru si long.
De retour à l'hôtel, le gérant était en train de fermer pour la nuit et ne put s'empêcher la remarque:"Tient, ça faisait longtemps que vous ne m'avez pas rapporté quelqu'un sur votre dos!". Caedes ne répondit qu'un vague sourire et monta directement dans sa chambre. Si le verre avait paru comme réparateur, la chambre lui parut comme un paradis retrouvé. Délicatement malgré son impatience, la Fée allongea la jeune femme sur le lit. Au moment de la faire glisser depuis son dos, Caedes se fit griffer par quelque chose. Ayant mis le corps inanimé assise, l'hôte regarda sa griffure et il trouva bien vite la réponse en examinant celle qu'il avait amené ici; un sabre, et qui malgré sa protection, avait réussi à blesser la Fée. Dans la plus grande neutralité, il leva les bras de la femme et dans le même mouvement, fit glisser la sangle tenant l'épée pour enlever l'arme. Le geste et le contact des peaux électrisa un instant Caedes; cela ranima quelques souvenirs quand il était encore sous les ordres de l'Oncle Edouard, lors de grandes soirées. Combien de fois avait-il fait ce geste, en connaissant parfaitement la suite? Il ne put s'empêcher de faire ce geste délicatement et du bout des doigts. Cependant, il se reprit très vite quand l'arme était dans sa main. Il secoua la tête. Tenant le corps de la jeune femme à une main, de l'autre, il posa l'objet contre la table de chevet. Il put enfin allonger la jolie inconnue. Caedes se sentit compte alors du caractère tendancieux de la scène: *J'espère qu'elle croit pas que je veux la… quoiqu'elle est pas moche…*. Plutôt que de se faire un débat intérieur, Caedes passa à l'action en enlevant les bandages grossiers du tavernier et alla prendre dans la salle de bain la trousse de premier secours, non sans s'être débarbouillé le visage pour se rafraîchir encore un peu. De retour au chevet de la blessé, l'infirmier ponctuel ouvra la trousse et commença à nettoyer la plaie. Il envisagea ensuite de panser de meilleurs manières la tête blessé de sa sauveuse. Le cœur lui peinait de devoir altérer une si belle chevelure, mais la nécessité médicale ne se discutait pas. Le plus gros de fait, Caedes s'occupa méticuleusement des autres blessures, plus ou moins graves. Totalement pansée, il la laissa maintenant se reposer; elle ne semblait guère résistante, un peu frêle, il était presque étonné qu'elle se soit baladée seule le soir. Mais bon, elle faisait bien ce qu'elle voulait.
Elle semblait s'être assoupie ou du moins, prenait plaisir à être sur un lit pour récupérer de la bagarre. Caedes lui, bon galant, s'allongea sur le seul canapé et siège de la chambre d'hôtel et ferma les yeux. Un peu par inconscience, un peu par confiance, il n'hésite pas à enlever ses chaussures, enleva sa ceinture et débraya se chemise qu'il déboutonna au niveau inférieur. Malgré ses aises de pris Il était mal installé. Il mit quelques minutes avant de trouver le sommeil. L'ambiance inhabituel n'aidait pas non plus; la soirée avait des airs d'accident alcoolique alors qu'il n'en était rien. Caedes n'a pas été pleinement saoul de la soirée, c'est juste la prime sur sa tête qui le rattrapa, et que sa sauveuse fut la victime du tavernier, qui cherchait juste à défendre son territoire. Mais le résultat était là; une ambiance particulière, un peu gênante, un peu intimiste entre deux personnes qui ignoraient tout l'un de l'autre. Il devait être minuit passé maintenant, et Caedes trouva enfin le sommeil, ayant comme dernière image une femme allongée sur son lit:*Cela faisait longtemps*, pensa-t-il ironiquement.
L'hôte se réveilla un peu plus tard, mais il faisait toujours nuit. Un besoin vital d'aller boire de l'eau, sa gorge étant complètement séché par les dernières remontés d'alcool. Sans même regarder la belle-au-bois-dormant, il se dirigea vers la salle de bain et s'abreuva comme l'assoiffé qu'il tétait au robinet. C'est en retournant dans la chambre qu'il crut voir un reflet sur le lit, au niveau des yeux, comme s'ils étaient ouverts et fixaient Caedes. Il prit maladroitement, pas sûr d'avoir un public. Sa voix était faible, pour ne pas briser le calme et l'intimité de l'ambiance"Je… je t'ai ramené à ma chambre d'hôtel, je préférais être en terrain connu. Enfin je te rassure, je ne t'ai pas touché au-delà de la décence; crois-moi, j'y ai plus à perdre que toi si je le faisais. Puis, tu m'as sauvé tout à l'heure, alors je serais bien piètre si je… Enfin… Je…" En fait, il n'était pas sûr qu'elle soit réveillée et plutôt que de continuer à parler dans le vent, il préféra se rallonger sur le canapé et attendre une éventuelle réponse. Sinon, il chercherait à se rendormir.
L’impression que son corps se faisait ballotter était de plus en plus présente. Elle n’aimait pas cette sensation d’impuissance, cette sensation de ne pouvoir agir. D’être a la merci d’un autrui qu’elle ne connaissait pas... Soudainement, il souleva son corps. La jeune femme, totalement affaiblie, se laissa faire et nicha son visage dans le creux du cou de Caedes humant son parfum. Ses yeux se fermèrent sous cette odeur rassurante et alors que son souffle caressait la nuque de l’homme, elle s’endormit...
[...]
Son premier reflexe en se réveillant fut d’observer les alentours... Le noir complet et une voix familière qui s’excusait. Qui s’excusait ?
Elle se releva d’un bond, quittant le lit et aussitôt le tournis la prit d’assaut. Elle se rattrapa maladroitement a une commode et tout ce qui été posé avec soin dessus vola au sol. Le bruit lui coupa le souffle et elle arrêta un maigre instant de bouger s’apprêtant a subir la casse de ses objets. N’aillant eut gout de cette casse, elle reprit appui avec maladresse sur la commode. Ses mains s’écorchèrent sous le verre et le vase brisé. La jeune femme émit un petit gémissement de douleur et chancela... La douleur au crâne était plus que jamais présente. Elle martelait sans fin et sans relâches son crâne.
La belle blonde porta une main à son crâne et sentit le bandage. Elle émit cette fois ci un petit grognement d’insatisfaction et murmura d’une voix enfantine, égarée :
« Où... Où est la lumière ? Où suis-je ? »
Quelque chose de touchant semblait émaner de sa voix. L’impression de faire face a une gamine égarée devait grandir chez Caedes. La fin de sa phrase se termina dans un couinement et elle se laissa glisser le long de la commode bien trop mal en point. Elle était partie dans un sommeil incertain, pendant une petite heure tout au plus et cela ne lui était guère réparateur. Ses doigts effleuraient le sol d’un geste absent alors qu’elle attendit avec patience que son honte rallume la lumière.
Ses yeux se fermèrent une nouvelle fois mais elle luttait. Elle luttait avec la force qui forgeait son caractère, déterminée à ne pas céder une nouvelle fois sous le sommeil. La douce créature eut pour réaction seconde de palper ses vêtements, un petit soupire franchit ses lèvres lorsqu’elle prit connaissance que l’homme disait vrai : Il ne l’avait pas touché ou du moins ne l’avait-il pas déshabillée.
L’espace d’un instant Haley se demanda pourquoi toutes ces histoires sans dessus dessous tombaient toujours sur elle... L’instant d’après elle gesticulait légèrement pour essayer de se redresser. C’est a ce moment la, qu’elle comprit que son sabre n’était plus présent dans son dos. Un cri strident, mélange de douleur et de peur franchit ses lèvres. La peur d’avoir perdu le seul souvenir de son père était plus que jamais présente. Elle se releva et chancela jusqu’a la table de chevet. Son pied s’heurta au sabre. Elle s’accroupit avec prudence et palpa l’arme qui était a même le sol... Elle reconnut instantanément le fourreau rêche entre ses doigts doux.
Soudainement la lumière inonda la pièce. Elle émit un nouveau couinement et battit des paupières en essayant de se repérer...Elle reconnu aussitôt l’inconnu qu’elle pensait avoir sauvé :
C'était donc lui qui avait prit la parole quelques instants plus tôt ?
Dans un mouvement purement défensif, la douce se releva et braqua sa lame devant elle. Clignant une nouvelle fois des paupières, ses beaux yeux verdoyants réussirent enfin à s’adapter à la lumière. Haley dévisagea l’homme qui lui faisait face et un vertige la prit d’assaut, le vertige laissa place a un haut le cœur... Elle chancela à nouveau... Ne voulant pas que l'inconnu l'approche, elle ne baissa pas sa lame. Celle-ci semblait peser entre ses petites mains au point que la lame lui échappa... Glissant jusqu’aux pieds de l’homme. Haley plaqua ses mains sur son crâne et souffla :
« J’ai mal, vous... »
Les larmes bordèrent peu à peu ses yeux symbole même de la peur et de la souffrance qui se mélangeaient avec aisance en elle. Elle n’avait pas prit soin de finir sa phrase. Elle fit quelques pas et se laissa glisser dans le siège le plus proche en marmonnant des phrases inaudibles. Repliant avec faiblesse ses jambes contre sa poitrine, elle les enlaça à l’aide de ses bras et laissa le sommeil la cueillir...
[...]
Les heures défilaient et l’état d’Haley semblait enfin se stabiliser. Les bandages ne se souillaient plus par le sang et son pouls semblait être enfin stable. Dans son sommeil, a la douce créature murmurait des évènements qui semblaient l’avoir marqués au courant de sa maigre vie. Caedes en apprenait ainsi plus sur elle, sans même qu’elle s’en rend compte !
Avec lenteur elle sortit de sa rêverie et elle émit un long bâillement. Ses yeux se posèrent sur Caedes et elle grimaça légèrement, prenant en compte le fait qu’ils étaient toujours dans la même pièce. La douce jeune femme décida de ne pas bouger, pour ne pas affoler son pouls mais aussi l’homme qui se tenait non loin d’elle. Dans le silence pensant de la pièce, le grognement incessant de son ventre déchira l’atmosphère. La douce plaqua ses mains sur ce dernier, voulant le faire taire.
Une douce lumière filtrait par la fenêtre entre-ouverte... Haley en profita pour dévisager longuement des pieds a la tête Caedes et un frisson parcourut son échine : Une aura sombre entourait le jeune homme, le parfait opposé d’Haley en quelques sortes. La douleur labourait a présent son ventre, aillant laissé de côté la douleur a son crâne.
D’une voix hésitante elle demanda :
« Je... Je... Je dors depuis combien de temps ? Où suis-je ? Qui euh.. Êtes-vous ? »
Elle redoutait la réponse de l’homme. Avec lenteur ses mains quittèrent son ventre et elle les déplaça sur son crâne pour palper et tirer légèrement sur le bandage.
Les nuits en dents de scie… Caedes les avait connu plus d'une fois, et c'est bien pour ça qu'il n'en était pas fan; l'impression de ne pas dormir, de ne pas se reposer alors que le temps avance tandis que nous dormons… C'était quelque chose qui horripilait l'hôte. Il préférait encore les nuits blanches, où là il pouvait maîtriser la nuit et gérer la fatigue.
Le pire lors de ces nuits en dents de scie, c'était quand on était réveillé par des bruits de fracas et autre d'un style guère agréable. Dans le noir et la pâle lumière de la lune, la Fée brune avait tout juste distingué que son invitée avait bougé du lit et, tâtonnant comme elle pouvait pour comprendre où elle était, avait du faire tomber quelques objets. Des gémissements de douleurs firent suite à ce fracas et poussèrent Caedes à se lever. Il faisait encore plus sombre que tout à l'heure mais étrangement, il distinguait les contours des objets les plus gros; ils étaient marqués d'une étrange lueur jaune et violette. Un nouveau pouvoir du Darkness? Préférant ne pas user de cette malédiction, l'hôte secoua sa tête et se servit de ses souvenirs et de la faible lumière de la lune pour retrouver son chemin. Alors qu'il allait pour redresser le corps de la jeune femme, celle-ci, d'une voix naïve et enfantine réclama de la lumière. Dans une autre situation, il aurait pu être touché de cette voix mais l'envie de dormir le rendait un peu grognon:" Non, hey, tu peux pas rester là… retourne au moins sur le lit et… roh, elle s'est rendormie…". Pourquoi s'embêter? Caedes préféra retourner sur son canapé et essayer de rependre la nuit: ses muscles le tiraient atrocement, ils criaient au repos. Il se rendormit, avec l'étrange sentiment que le Darkness se jouait bien de cette situation.
C'est environ une heure plus tard qu'un nouvelle dent de scie fut atteinte, et pas de manière moindre; un cris déchira le silence et dut bien réveiller quelques chambres voisines. Caedes se réveilla en sursaut, se vautrant sur le sol. Il se rua ensuite vers l'interrupteur de la lumière, non sans s'être cogné le pied dans celui du lit, pour enfin, allumer la lumière de la chambre.
Il ne s'attendait pas à voir ce qu'il allait voir en se retournant; la fille qu'il l'avait sauvé et qu'il avait sauvé se tenait face à lui, sabre à la main, droit vers lui. Ces yeux verts… ils percèrent Caedes, le réchauffant par leur beauté, mais le génèrent par leurs vivacités, ils semblaient pousser l'hôte à tout dire. Fort heureusement pour lui, la jeune femme chancela sous l'effet d'un mal aise, lâchant son épée. L'objet glissa et rencontra les pieds de Caedes qui, de quelques pas agiles, était arrivé à rattraper le corps qui se dérobait sous ses propres pieds. Pulsions de l'amour qu'a Caedes pour les femmes, il ne put s'empêcher d'essayer d'être le plus tendre possible, comme un nuage. Malgré tout ses efforts, il sentait bien que la blessée n'était pas à l'aise dans ces bras, aussi, il préféra bien vite la mettre d'aplomb sur le lit. Elle marmonna quelques mots avant que ses yeux s'humidifièrent, très légèrement mais cela ne laissait pas de doute aux yeux de Caedes: elle vivait mal la situation. Par la suite, le corps se déplaça lourdement jusqu'à un des deux fauteuils du mobilier, en face du canapé. Recroquevillée, elle s'endormit peu à peu malgré l'avertissement de l'hôte: "Tu ne peux pas non plus dormir là… Bon okay, je suppose que tu peux.". Jugeant qu'il avait suffisamment donné pour cette nuit, il se permit de récupérer son lit pour finir sa nuit, non sans avoir mis le sabre à portée de l'endormie: *Elle semble y tenir.*
Ce sont les premiers rayons de soleil qui tirèrent Caedes de son demi-sommeil. En effet, il n'avait pas réussi à se rendormir pleinement pour récupérer. Voyant que sa rencontre d'hier dormait toujours, il préféra prendre son paquet de clopes et sortit marcher. Il était 6h du matin, et le soleil peinait à chauffer l'atmosphère encore frais de la nuit qui se repliait à peine. Un petit tour du quartier permit à l'hôte de s'oxygéner et reposa, en un sens, la Fée. Un peu avant de finir sa clope, il prit place sur un rebord de fenêtre aux volets fermés. Il sursauta alors qu'il expirait de la fumée, manquant de s'étouffer: Mister Gut, le cinquième des Darkling précurseurs, venait d'apparaître dans un nuage de fumée noire.
-T'es matinal aujourd'hui.
-Vous pouvez pas faire comme les esprits célestes et faire un "ding dong" avant d'apparaître?
-On pourrait je crois. Mais avoue, ça serait moins classe.
-Je suppose. Bon parle, j'ai eu une dure nuit.
-Tu sais que tu dois plus copuler?
-Rien à voir.
-Bon okay. Tu te rappels, la dernière fois qu'on s'est vu, je t'ai mis sur la piste d'un lieu de culte du Darkness, à l'est.
-Je me souviens.
-Ne tarde pas. C'est un sérieux conseil.
-Pourquoi?
-Le Darkness attire des forces que seul le Darkness peut attirer. Si Zeref attire les mages noirs et dangereux et puissants, le Darkness attire les non-mages idiots avides de puissances.
-S'ils ne sont pas mages, je peux les terrasser facilement, non?
-Ne crois pas ça. Ces gars-là ont accru une importante connaissance du Darkness, et savent très bien le combattre: quelques objets magiques, un mage de lumière, et t'es finis.
-Et ce lieu de culte détient de quoi m'aider?
-Yep. C'est un endroit où des fanatiques du Darkness aiment se rassembler pour planifier des attaques contre tes ancêtres.
-A l'est tu disais, près des montagnes?
-Près de la frontière de Bosco, oui. De là… Essaye de parler de la "Confrérie".
-Tu peux rien me dire de plus?
-J'en ai déjà trop dit, le Darkness se doute de quelque chose. A plus gamin! Dit-il en disparaissant dans une tâche noire au sol, accompagné d'un solo de guitare venant de nulle part.
-Vraiment étranges ces serviteurs du Darkness… Mmh, ma clope est finie, je ferais mieux de rentrer."
Le mégot écrasé sous sa chaussure et jeté dans une poubelle, Caedes regagna sa chambre au pas de course, non sans avoir acheté quelques pains au chocolat sur la route.
C'était toujours la belle au bois dormant dans sa chambre. L'hôte posa négligemment son paquet de cigarette sur un meuble avant de prendre quelques affaires propres et de filer sous la douche.
Pleinement réveillé, propre, et sûr de lui, Caedes était habillé de son habituel chemise blanche et pantalon noire avec une grosse boucle de ceinture. Chaussons au pied, il glandouilla encore sur le lit le temps que l'autre se réveille. Cependant, le silence qui régnait fut perturbé par des marmonnements. Ils venaient de celle qui dormait. Les mots "mère" et "Julian" revenaient souvent. Son visage affichait une tension certaine, une inquiétude, accusant sûrement un mauvais rêve. Elle disait à plusieurs moments "Je dois revenir auprès de maman!". Elle disait cela sur un ton fort, de reproche, comme si on l'en empêchait. Et ce prénom, "Julian", qui revenait comme un métronome. Tiens, un nouveau prénom, "Nina". Mais à part le "revenir auprès de maman!", Caedes n'avait que des bribes des rêves de la rêveuse. Gêné de savoir des choses sur elle de la sorte, il préféra ignorer ce qu'il entendait et guetta le moment où le réveil aurait lieu.
Elle se réveilla finalement, quand le soleil forçait les ouvertures des volets pourtant fermés. Elle semblaient complètement perdue, et Caedes lui laissa quelques minutes pour s'habituer. Le grognement du ventre le fit bien rire; il avait vu juste, après une nuit comme ça, la faim règne. Il alla cueillir le sachet de pains au chocolat, en prit, et laissa les autres sur les genoux de la femme. Pour la mettre à l'aise, il commença immédiatement à manger le sien. Bien qu'elle ne saignait visiblement plus, elle accusait bien ses blessures. Vint, enfin, le temps des explications: "Déjà, laisse-moi me présenter. Je suis Caedes, mage de la guilde de Fairy Tail. Maladroitement car il ne voulait pas enlever complètement sa chemise, le mage montra le haut du tatouage de Fairy Tail, sur son omoplate gauche. Je me rends compte que c'était pas le meilleur endroit pour un tatouage si utile et important… hé hé. Petit rire nerveux de Caedes. Bref, excuse-moi. Tu ne risques rien en tout cas; tu es dans ma chambre d'hôtel. Je t'ai ramenée aussi suite à une petite bagarre qui a mal tournée pour toi hier. Bagarre que tu as déclenchée pour me protéger. Merci d'ailleurs, le dénouement aurait put être plus grave. Devant l'urgence, j'ai préféré de ramener ici. Et tu as dormis… je ne sais pas trop en fait. On a du arriver à minuit ici, et puis on a passé une nuit en dent de scie; t'as d'abord du dormir au moins une heure sur mon lit, puis tu t'es vautré sur la commode juste là, d'ailleurs, tu me fais penser… Caedes continua son discours en allant dans la salle de bain. T'as encore du dormir genre une heure à même le sol, avant de tenter de m'attaquer avec ton épée. Puis, tu as finis la nuit dans le canapé. Caedes revint avec des bandages et de l'alcool, qu'il s'empressa de donner à la jeune femme, avec son plus beau sourire. Tu t'es un peu coupée avec le verre du vase, regarde. Délicatement, Caedes prit les mains de son interlocutrice. Elle voulut se défiler, une méfiance compréhensible, mais plus réveilla, l'hôte attrapa les mains fuyantes et lui montra les blessures L'honnêteté s'installait. Enfin, la mémoire va vite te revenir je pense.". Pour ne pas se faire insistant, l'hôte préféra s'éloigner de sa sauveuse et entreprit de nettoyer le vase et le mobilier cassés pendant la nuit. Sans se détourner de sa tâche, Caedes reprit la parole: "Je ne sais pas trop comment te remercier; je suppose que tu ne t'attendais pas à ça quand tu es sortie hier soir.".
Sujet: Re: Repos voulu, repos rompu
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